Je vais rester ce soir près du piano
bastringue A t'écouter jouer pour ceux qui font
la bringue, Tu as l'air si amer sous ta feinte
gaieté Que même la musique en est tout
éreintée !
Photographier un brin d’avoine dite folle, Ça peut paraître complètement tartignole… Il a sans doute un grain, ce brin dans sa caboche Perfide, il sort du champ : quand je déclenche, il hoche !
Luisance des pavés leurrant rayons exsangues Au soleil d’après pluie, mille souliers qui tanguent Une foule se dresse, emplie de désarroi Roides pierres, détresse, ombres figées de froid.
Le parfum de la cire, entêtante présence Et rien en cette salle pascale en silence. Au bout du jeûne un vide invite à la passion Sans que rien ne sépare un versoir d'un sillon.
Ta chemise exultait de flaques de lumière, Un pétale collé sur le bord de ton verre, Une vitre filtrait les rayons du printemps. Ne pas savoir qu'aimer réclame autant de temps...
C'est à l'orée du bois, peuplé de hêtres rouges, Largoët, An Elven, a ses pierres qui bougent A l'entour de la nuit, quatre lièvres de pierre Vous surveillent sans bruit, guettant l'heure dernière.
Bibliothèque immense aux colonnes sculptées Au fond de maints couloirs gisent livres hantés. Le cuir de tes sous-main luit d'un vert doux et dense Sous le nimbe jauni de la lampe qui danse...
Portez cette missive en l'auberge, à Valvins Tout près du quai, du pont, numéro quatre-vingt Si les oiseaux sont ivres au-dessus de la Seine Alors jetez ce pli, que le courant l'entraîne...
Nous nous tenions la main sans dire une parole Nous étions dans la foule avec ses banderoles Sur la nôtre on lisait « Ne lâchez pas l'amour !» Nous nous tenions ainsi, c'était le dernier jour...
Regarde enfin le monde au niveau de la mousse Au pied des polytrics, le soleil t'éclabousse Mais tu peux voir aussi celle au bord de ton bock Les bulles sont girondes et moi... je soliloque.