Dans l’envers du dédale où ma lady fatale
A posé ses souliers, je ne vois que vestales
Au marbre dépouillé, les roses des buissons
Complices de ses pas, silencieuses sont.
dimanche 31 mars 2013
samedi 30 mars 2013
Rédemption
Dans la grande forêt, je me tiens, retrouvé,
Pieds nus, dans le silence, humble, l’âme lavée.
Des ruisselets d’eau vont au creux des mousses fines,
Et maints fûts d’arbres longs en lignes se combinent.
Pieds nus, dans le silence, humble, l’âme lavée.
Des ruisselets d’eau vont au creux des mousses fines,
Et maints fûts d’arbres longs en lignes se combinent.
vendredi 29 mars 2013
À voiles
Les draps battent au vent sur les fils de la cour.
En flaque, l’eau se traîne à renvoyer le jour,
Au-dessus lentement s’étirent les nuages,
Assis tout près de là, le chat me dévisage.
En flaque, l’eau se traîne à renvoyer le jour,
Au-dessus lentement s’étirent les nuages,
Assis tout près de là, le chat me dévisage.
jeudi 28 mars 2013
Marée basse
Sur le vieux banc de nage, un soir, je me suis tu,
Le soleil caressait les balanes pointus.
La chaloupe enlisée dans le sable, sans âge,
Accueillait les errants, qu’importe le naufrage.
Le soleil caressait les balanes pointus.
La chaloupe enlisée dans le sable, sans âge,
Accueillait les errants, qu’importe le naufrage.
mercredi 27 mars 2013
Haut et bas
La colline celait en son sein rebondi
Filons, gemmes sans nom, sombres lieux interdits.
Sur ses flancs, je buvais aux sources forestières,
Eau pure rachetant les affres singulières…
Filons, gemmes sans nom, sombres lieux interdits.
Sur ses flancs, je buvais aux sources forestières,
Eau pure rachetant les affres singulières…
mardi 26 mars 2013
Esprit volatil
Tu n’avais rien à voir avec cet alambic
Ventru, qui ronronnait. Toi tu rêvais de bricks
Toutes voiles dehors, recluse dans ta grange.
Au-delà, tu suivais, ténue, la part des anges.
Ventru, qui ronronnait. Toi tu rêvais de bricks
Toutes voiles dehors, recluse dans ta grange.
Au-delà, tu suivais, ténue, la part des anges.
lundi 25 mars 2013
Regain
Je vais ouvrir les bras, prendre l’air du printemps,
Tenir l’autre serré, tendrement, dans l’instant,
Vivre, aimer, faire fi de tous les flétrisseurs
Et rire à pleines dents, dissiper la noirceur.
Tenir l’autre serré, tendrement, dans l’instant,
Vivre, aimer, faire fi de tous les flétrisseurs
Et rire à pleines dents, dissiper la noirceur.
dimanche 24 mars 2013
Tangage
Comme l’encre s’écoule à la voûte des livres,
Un homme se défile au fond d’un bateau ivre,
Océane terreur de petite vertu,
A-t-il jamais grandi au lieu de s’être tu ?
Un homme se défile au fond d’un bateau ivre,
Océane terreur de petite vertu,
A-t-il jamais grandi au lieu de s’être tu ?
samedi 23 mars 2013
Issue
Sur la rive à genoux, tu as puisé de l’eau
Mais elle sourd, elle fuit, veut rejoindre le flot.
Tu te dis que l’eau sait toujours choisir sa route,
Que mains jointes ou non, ton âme va sans doute…
Mais elle sourd, elle fuit, veut rejoindre le flot.
Tu te dis que l’eau sait toujours choisir sa route,
Que mains jointes ou non, ton âme va sans doute…
vendredi 22 mars 2013
Baladins
Au fond des yeux, tous les rêves de Syracuse,
Ils vont heureux, main dans la main, si près des Muses,
Un peu frondeurs, glissant sur les vagues du vent,
Mais sur la terre, humaine chair, debout, vivants.
Ils vont heureux, main dans la main, si près des Muses,
Un peu frondeurs, glissant sur les vagues du vent,
Mais sur la terre, humaine chair, debout, vivants.
jeudi 21 mars 2013
Boucle
J’oublie le temps quand je dessine une violette
À peine éclose au pied de la vieille charrette.
Mon crayonnage n’a rien de bien convaincant
Mais je m’obstine tant que j’oublie le temps quand…
À peine éclose au pied de la vieille charrette.
Mon crayonnage n’a rien de bien convaincant
Mais je m’obstine tant que j’oublie le temps quand…
mercredi 20 mars 2013
Conjonction
Sur le trottoir d’Am Katelberg, petit oiseau,
Je te cherche, ton châle et ta peau sur les os,
Soudain tu poses la tête sur mon épaule.
On pleure, le pavé désert, un chat qui miaule.
Je te cherche, ton châle et ta peau sur les os,
Soudain tu poses la tête sur mon épaule.
On pleure, le pavé désert, un chat qui miaule.
mardi 19 mars 2013
Libellule
La demoiselle porte en guise de parure
Une robe diaphane embellie de moirures,
Éclatante au soleil, d’un bleu céruléen.
Frémissante, elle esquisse un ballet aérien.
Une robe diaphane embellie de moirures,
Éclatante au soleil, d’un bleu céruléen.
Frémissante, elle esquisse un ballet aérien.
lundi 18 mars 2013
Myosotis
Sous le village vont d’immenses galeries,
Les vieux disent qu’il faut suivre, quand elle fleurit,
L’herbe d’amour qui sort parfois d’entre les pierres,
Elle dit les secrets qui dorment sous la terre.
Les vieux disent qu’il faut suivre, quand elle fleurit,
L’herbe d’amour qui sort parfois d’entre les pierres,
Elle dit les secrets qui dorment sous la terre.
dimanche 17 mars 2013
Identité
Les mannequins de cire occupent la cuisine
Et je devine assez leurs pensées assassines
À ne pouvoir bannir l’humaine compagnie…
Aurais-je encore une âme enfouie sous le vernis ?
Et je devine assez leurs pensées assassines
À ne pouvoir bannir l’humaine compagnie…
Aurais-je encore une âme enfouie sous le vernis ?
samedi 16 mars 2013
Nez au vent
Les odeurs se déploient en molécules rares
Aux confins des talus, des clairières, des mares.
Elles content si bien et la mort et la vie :
Le vertige du sens immense me ravit.
Aux confins des talus, des clairières, des mares.
Elles content si bien et la mort et la vie :
Le vertige du sens immense me ravit.
vendredi 15 mars 2013
Ciel bleu
Les vantaux de la nef hésitants s’entrebâillent,
En longs pinceaux d’argent la lumière se taille
Un chemin jusqu’au chœur, où les statues sourient.
Les hirondelles jouent au-dessus de Marie.
En longs pinceaux d’argent la lumière se taille
Un chemin jusqu’au chœur, où les statues sourient.
Les hirondelles jouent au-dessus de Marie.
jeudi 14 mars 2013
Échappée belle
Tu rêvais sur un lit posé dans la clairière,
En chien de fusil, belle, au milieu des fougères,
Errant loin par les yeux des loups et des milans.
Seul, je gardais ton corps, au visage si blanc.
En chien de fusil, belle, au milieu des fougères,
Errant loin par les yeux des loups et des milans.
Seul, je gardais ton corps, au visage si blanc.
mercredi 13 mars 2013
Pergola
Le ruban gris du canotier, ta robe à fleurs,
Le cendrier, le glaçon qui tout juste affleure
Au milieu d’un sirop d’orgeat, dans un bol bleu,
Ton rire a tout d’un élixir miraculeux.
Le cendrier, le glaçon qui tout juste affleure
Au milieu d’un sirop d’orgeat, dans un bol bleu,
Ton rire a tout d’un élixir miraculeux.
mardi 12 mars 2013
Subasio
Sous les vieux oliviers je bivouaque à l’abri,
Sur la terre je dors tout contre cette Ombrie.
Les feuilles argentées me cachent les cigales
Et je vais sur un flot de vagues musicales.
Sur la terre je dors tout contre cette Ombrie.
Les feuilles argentées me cachent les cigales
Et je vais sur un flot de vagues musicales.
lundi 11 mars 2013
Vil bois
Le vaisselier se tasse au fond de la cuisine
À la vue du buffet, que la cire patine,
Et sa corniche riche en démons ciselés :
La nuit va déchaîner le chêne ensorcelé.
À la vue du buffet, que la cire patine,
Et sa corniche riche en démons ciselés :
La nuit va déchaîner le chêne ensorcelé.
dimanche 10 mars 2013
Divagation
Je rêve ou suis rêvé, inconsistant lacis,
Si peu d’amour autour, le doute disgracie.
Silhouettes perçues dans l’anonyme foule,
Je vous lance lassé des radeaux sur la houle…
Si peu d’amour autour, le doute disgracie.
Silhouettes perçues dans l’anonyme foule,
Je vous lance lassé des radeaux sur la houle…
samedi 9 mars 2013
Portrait
Des ciels dont le bleu juche un ange lumineux,
La tempera secrète au vermillon ruineux
Donne la profondeur, comme ton cœur palpite
Enjoignant ta peau douce à des frissons de truite.
La tempera secrète au vermillon ruineux
Donne la profondeur, comme ton cœur palpite
Enjoignant ta peau douce à des frissons de truite.
vendredi 8 mars 2013
Sur la route
L’asphalte à des relents de débâcle et d’enfer
Et les voitures vont, véloces fées de fer.
Antique est le ciel noir, de colère étoilé,
De ténèbres, silence et vacarme mêlés.
Et les voitures vont, véloces fées de fer.
Antique est le ciel noir, de colère étoilé,
De ténèbres, silence et vacarme mêlés.
jeudi 7 mars 2013
Métro
Dans la rame, pressé comme paille en javelle,
On va, le corps tenu, l’esprit battant de l’aile.
Un sourire esquissé, dans le fond, mon cœur bat
De l’humaine présence en ample djellaba.
On va, le corps tenu, l’esprit battant de l’aile.
Un sourire esquissé, dans le fond, mon cœur bat
De l’humaine présence en ample djellaba.
mercredi 6 mars 2013
Notes de chevet
Menue, mine de rien, joliment tu t’assois,
Élégante d’estampe en ton obi de soie.
Ton pinceau fin libelle une liste nouvelle,
Aux choses sans valeur, tu fais pousser des ailes.
Élégante d’estampe en ton obi de soie.
Ton pinceau fin libelle une liste nouvelle,
Aux choses sans valeur, tu fais pousser des ailes.
mardi 5 mars 2013
Salon de musique
Odette est là, muette, elle joue du piano,
Sur le tilleul en fleurs pépient quelques moineaux.
Sous la table, je cherche à retenir les notes,
Elles volent frivoles, les anges chuchotent…
Sur le tilleul en fleurs pépient quelques moineaux.
Sous la table, je cherche à retenir les notes,
Elles volent frivoles, les anges chuchotent…
lundi 4 mars 2013
Après la pluie
Encore l’eau des prés ruisselle sur la sente,
Il remonte flic-flac en sandales la pente.
Il est voûté d’avoir trop charrié les ballots
Mais des joies de la terre il a bien eu son lot.
Il remonte flic-flac en sandales la pente.
Il est voûté d’avoir trop charrié les ballots
Mais des joies de la terre il a bien eu son lot.
dimanche 3 mars 2013
Premier cercle
Je suis resté sur Terre alors que les étoiles
Une à une piquaient le velours noir sans voile
Et l’espace et le temps, voraces mêmement,
De l’abyssal chaos tissaient les filaments.
Une à une piquaient le velours noir sans voile
Et l’espace et le temps, voraces mêmement,
De l’abyssal chaos tissaient les filaments.
samedi 2 mars 2013
Étreinte
Je t’ai vue transpirante, aux dernières lueurs,
Tes bras nus constellés de perles de sueur,
Telles des gouttes d’or sur ta peau veloutée.
Je te tiens dans mes bras, le temps s’est arrêté.
Tes bras nus constellés de perles de sueur,
Telles des gouttes d’or sur ta peau veloutée.
Je te tiens dans mes bras, le temps s’est arrêté.
vendredi 1 mars 2013
Contrevents
Les volets claquaient dur, au vu des vents mauvais
De force dégondés, ils se désentravaient
Puis s’envolaient par paires d’ailes, dans la danse
En bourrasques de bois, mortelle déshérence.
De force dégondés, ils se désentravaient
Puis s’envolaient par paires d’ailes, dans la danse
En bourrasques de bois, mortelle déshérence.
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