La pluie inflige au sol mille gouttes ardentes
Et de l’humus bientôt monte des vapeurs lentes,
Élevant leurs volutes fraîches dans le bois.
Ciel et terre se lient, l’esprit trouve sa voie.
mercredi 31 juillet 2013
mardi 30 juillet 2013
Marcheur
Le geste juste, le pied sûr et le regard
Patient, tu marches, sans sacrifier au hasard.
Tu es le grand passeur, passant parmi la foule.
À ta cadence tu nous fais tourner la boule.
Patient, tu marches, sans sacrifier au hasard.
Tu es le grand passeur, passant parmi la foule.
À ta cadence tu nous fais tourner la boule.
lundi 29 juillet 2013
Belle dame
Ta corolle en clochette est de pourpre velours
Le soleil la caresse et donne des fruits lourds
De promesses sucrées, puis le diable s’en vient.
Par le feu de ton suc, il moissonne son bien.
Le soleil la caresse et donne des fruits lourds
De promesses sucrées, puis le diable s’en vient.
Par le feu de ton suc, il moissonne son bien.
dimanche 28 juillet 2013
Circus
L’archange a voyagé dans les sphères humaines
Et s’est posé tout près de la fête foraine,
Entre la femme à barbe et l'homme-caïman.
Sa beauté nous dérange ou sa beauté nous ment ?
Et s’est posé tout près de la fête foraine,
Entre la femme à barbe et l'homme-caïman.
Sa beauté nous dérange ou sa beauté nous ment ?
samedi 27 juillet 2013
Accident
La lumière clignote orange, rouge, bleue.
On la devine aussi reflétée dans les yeux
Des badauds, des voyeurs que la détresse attire.
Ô ce destin pareil au temps qui se déchire !
On la devine aussi reflétée dans les yeux
Des badauds, des voyeurs que la détresse attire.
Ô ce destin pareil au temps qui se déchire !
vendredi 26 juillet 2013
Mousquetaires
On entend les échos des cadets de Gascogne,
À rapières tendues, qui blasphèment, qui cognent.
Ils ont pour le panache et l’amour tant bravé !
Sous l’infâme goudron sonne encor le pavé.
À rapières tendues, qui blasphèment, qui cognent.
Ils ont pour le panache et l’amour tant bravé !
Sous l’infâme goudron sonne encor le pavé.
jeudi 25 juillet 2013
Vent frais
Sarabande légère, au ciel de Jonathan,
Des ailes éployées tu fais corolle, tant
Que l’azur innocent de vide se sature.
Aux nues liges du temps s’arriment les figures.
Des ailes éployées tu fais corolle, tant
Que l’azur innocent de vide se sature.
Aux nues liges du temps s’arriment les figures.
mercredi 24 juillet 2013
Labyrinthe
Nous sommes déroutés dans l’étrange marelle
Où les glyphes gravés, figures ponctuelles,
Alimentent les voies du dédale conçu
Pour éreinter celui qui en cherche l’issue.
Où les glyphes gravés, figures ponctuelles,
Alimentent les voies du dédale conçu
Pour éreinter celui qui en cherche l’issue.
mardi 23 juillet 2013
Note bleue
Assis bien sagement, sur un vieux banc de square,
Un quatuor de blues entonne un air de bar,
A cappella, perdu dans des bonheurs fanés…
Pas un qui ne soit mort, pas un qui ne soit né.
Un quatuor de blues entonne un air de bar,
A cappella, perdu dans des bonheurs fanés…
Pas un qui ne soit mort, pas un qui ne soit né.
lundi 22 juillet 2013
Éthylotest
À la vitesse dont tu dégrafes ton col,
Il est clair que tu n’as pas su doser l’alcool.
À vouloir comparer téquila et mezcal,
Il faut s’attendre à quelque refus stomacal.
Il est clair que tu n’as pas su doser l’alcool.
À vouloir comparer téquila et mezcal,
Il faut s’attendre à quelque refus stomacal.
dimanche 21 juillet 2013
Clair-obscur
Timidement j’attends les volées de bois vert
Des mages en haillons qui marchent à l’envers.
Au bois de la pierre levée, je me suis tu,
M’abreuvant de la source où naissent les vertus.
Des mages en haillons qui marchent à l’envers.
Au bois de la pierre levée, je me suis tu,
M’abreuvant de la source où naissent les vertus.
samedi 20 juillet 2013
Écriture
Elle avait un stylo à pompe dans la main
Plume d’or, encre bleue, sceau rond, cire carmin
Le moment s’étirait au détour d’une phrase,
Un souffle retenu, la syncope de jazz…
Plume d’or, encre bleue, sceau rond, cire carmin
Le moment s’étirait au détour d’une phrase,
Un souffle retenu, la syncope de jazz…
vendredi 19 juillet 2013
Froment
L’air vibre de chaleur aux moissons ordinaires
Et les éteules drues sont la peau de la terre.
Inquiètes, les perdrix se cachent dans les haies.
Survivants, juste au bord, fleurissent des bleuets.
Et les éteules drues sont la peau de la terre.
Inquiètes, les perdrix se cachent dans les haies.
Survivants, juste au bord, fleurissent des bleuets.
jeudi 18 juillet 2013
Sur le fil
Sur une vieille Jawa j’avais parcouru,
Dans un bazar immense un mince fil de rues.
L’espace tanguait tant dans la ville marathe,
À trois sur la moto, la fortune est étroite…
Dans un bazar immense un mince fil de rues.
L’espace tanguait tant dans la ville marathe,
À trois sur la moto, la fortune est étroite…
mercredi 17 juillet 2013
Teinte
D’une terre brûlée, le pigment peut se faire
Et la couleur posée sur la toile diffère
À peine du pays dont on l’a prélevée :
Où l’âme se blottit dans cet inachevé ?
Et la couleur posée sur la toile diffère
À peine du pays dont on l’a prélevée :
Où l’âme se blottit dans cet inachevé ?
mardi 16 juillet 2013
Légèreté
Mes ailes sont tendues comme voiles au vent,
Je suis au bord du gouffre et me penche en avant
Quand le cri retentit, rieur, de la mouette.
À l’estime je vais, l’azur me fait poète.
Je suis au bord du gouffre et me penche en avant
Quand le cri retentit, rieur, de la mouette.
À l’estime je vais, l’azur me fait poète.
lundi 15 juillet 2013
Prière
L’étoffe de lin blanc de ton aube mariale,
Au vent coulis glissant sur les immenses dalles,
Ondulait comme l’eau qu’une étrave eût poussée.
Ton âme naviguait au-delà des pensées.
Au vent coulis glissant sur les immenses dalles,
Ondulait comme l’eau qu’une étrave eût poussée.
Ton âme naviguait au-delà des pensées.
dimanche 14 juillet 2013
Indécidabilité
Une chair de métal en un espace mort
S’épand, machine fière, en décidant du sort
De palpitantes chairs de rires et de peines :
Un algorithme vain contre une illusion vaine.
S’épand, machine fière, en décidant du sort
De palpitantes chairs de rires et de peines :
Un algorithme vain contre une illusion vaine.
samedi 13 juillet 2013
Charme
Un simple anneau d’agate aux reflets rougeoyants
Pare ton annulaire et du lointain Orient,
De la pierre polie, se tend le sortilège :
Au creux du tore fin monte l’étrange arpège.
Pare ton annulaire et du lointain Orient,
De la pierre polie, se tend le sortilège :
Au creux du tore fin monte l’étrange arpège.
vendredi 12 juillet 2013
Khépri
Une étoile enchâssée sur un scarabée bleu
De lapis-lazuli, juste entre les deux yeux,
Brille dans la pénombre intime de la salle.
Au-dehors le soleil se déroule en spirales.
De lapis-lazuli, juste entre les deux yeux,
Brille dans la pénombre intime de la salle.
Au-dehors le soleil se déroule en spirales.
jeudi 11 juillet 2013
À revers
Le portail est de frêne et de bronze chaîné
Si finement que rien ne les peut discerner.
Nul ne le sait ouvrir de dedans ou dehors
Mais qu’importe il n’y a plus aucun mur, alors ?
Si finement que rien ne les peut discerner.
Nul ne le sait ouvrir de dedans ou dehors
Mais qu’importe il n’y a plus aucun mur, alors ?
mercredi 10 juillet 2013
Turbulences
Au-dessus des moissons volent des menues pailles
En tourbillons dansant au timbre des sonnailles.
Il est midi. Le ciel filoche à l’horizon.
J’ai frôlé d’un épi la gorge de Suzon.
En tourbillons dansant au timbre des sonnailles.
Il est midi. Le ciel filoche à l’horizon.
J’ai frôlé d’un épi la gorge de Suzon.
mardi 9 juillet 2013
Escalade
La fatigue me mord comme un chien de bataille,
Au bout de mes doigts gourds, je cherche encor la faille
Entre les pierres sœurs, à la taille ajustée :
Ne pas lâcher, sans fin, trouver l’aspérité…
Au bout de mes doigts gourds, je cherche encor la faille
Entre les pierres sœurs, à la taille ajustée :
Ne pas lâcher, sans fin, trouver l’aspérité…
lundi 8 juillet 2013
Traverses
Je n’ai pas dit tous les arcanes des chemins.
Sous la grève, l’asphalte ont marché des humains,
D’autres êtres de chair ont foulé cette terre :
À ces lignes de vie, comment ne pas se taire ?
Sous la grève, l’asphalte ont marché des humains,
D’autres êtres de chair ont foulé cette terre :
À ces lignes de vie, comment ne pas se taire ?
dimanche 7 juillet 2013
À fleur de peau
Mains enlacées, jamais lassés de naître tels,
Nous unissons nos peaux, frissons près d’un autel.
La non-distance entre nos sens eut mérité
Que l’on maudisse ici les discontinuités.
Nous unissons nos peaux, frissons près d’un autel.
La non-distance entre nos sens eut mérité
Que l’on maudisse ici les discontinuités.
samedi 6 juillet 2013
Gueule écarlate
Le dragon n’a de feu que dans l’éther du monde,
(Au-delà du chaos, la mort n’est plus qu’une onde)
Indicible beauté de la flamme jaillie,
Pour juger sans pardon l’être humain qui faillit.
(Au-delà du chaos, la mort n’est plus qu’une onde)
Indicible beauté de la flamme jaillie,
Pour juger sans pardon l’être humain qui faillit.
vendredi 5 juillet 2013
Tête-à-tête
Un gouffre nous sépare et toi, sur la margelle,
Ignorant que le puits répond quand on l’appelle,
Assise élégamment, de ta robe fleurie
Le vent mutin jouant, tu me vois et tu ris.
Ignorant que le puits répond quand on l’appelle,
Assise élégamment, de ta robe fleurie
Le vent mutin jouant, tu me vois et tu ris.
jeudi 4 juillet 2013
Naufrage
Trop tard, le nautonier veut repousser la houle.
Au bord, un encensoir a raison de la foule
Et la lune spectrale a ses reflets jetés
Sur le lac noir et fou, de vagues agité.
Au bord, un encensoir a raison de la foule
Et la lune spectrale a ses reflets jetés
Sur le lac noir et fou, de vagues agité.
mercredi 3 juillet 2013
Réminiscence
S’agitant dans le vent, les fines particules
Érodent les auvents, les roulottes reculent.
En vain reviennent là les Indiens massacrés,
Des mats du chapiteau montent des chants sacrés.
Érodent les auvents, les roulottes reculent.
En vain reviennent là les Indiens massacrés,
Des mats du chapiteau montent des chants sacrés.
mardi 2 juillet 2013
Pi
Mot d’aile à bords effrangés, où vivent aisés
Les vieux artistes, longtemps jonques pavoisées
Que la mer ballotta fort, étrave en dévers.
Vifs, les dix chiffres sur la lisière ordinaire…
Les vieux artistes, longtemps jonques pavoisées
Que la mer ballotta fort, étrave en dévers.
Vifs, les dix chiffres sur la lisière ordinaire…
lundi 1 juillet 2013
Entropie
La roche délitée sous la main se réduit
En fragments de hasard emportés par la nuit :
D’en haut la cathédrale est un vaisseau de pierre
Où l’ange-vigie s’use, épiant la fin dernière.
En fragments de hasard emportés par la nuit :
D’en haut la cathédrale est un vaisseau de pierre
Où l’ange-vigie s’use, épiant la fin dernière.
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