L’hommage soit rendu aux gentes demoiselles :
En un porche cossu de la rue de l'Oisel,
Le froid nous a fait fuir et nous voici lovés.
Sous ton manteau de laine, il fait bon te rêver.
mardi 31 décembre 2013
lundi 30 décembre 2013
Hespérides
Il prenait les mots comme on cueille des oranges
Exquises de Sétif et qu’aussitôt l’on mange
À bouche que veux-tu, le soleil, les chameaux…
La phrase était la branche et ses feuilles les mots !
Exquises de Sétif et qu’aussitôt l’on mange
À bouche que veux-tu, le soleil, les chameaux…
La phrase était la branche et ses feuilles les mots !
dimanche 29 décembre 2013
Dernier bal
Relié de cuir noir, orné d’un camée rose,
Un antique journal sur la table repose
Et j’en ouvre le cœur, une page au hasard.
J’y lis : « Quand reverrai-je le bal des Quat’z’arts ? »
Un antique journal sur la table repose
Et j’en ouvre le cœur, une page au hasard.
J’y lis : « Quand reverrai-je le bal des Quat’z’arts ? »
samedi 28 décembre 2013
Anémophile
Étamines grenat, sous la brise ployez,
Légères et jolies, vous vous entrebâillez,
Laissant filer les grains de pollen à l’aurore.
Ainsi fécondé, l’air égayera Pandore.
Légères et jolies, vous vous entrebâillez,
Laissant filer les grains de pollen à l’aurore.
Ainsi fécondé, l’air égayera Pandore.
vendredi 27 décembre 2013
Oubliettes
Les galeries s’en vont vers les anciens abîmes
Où trônent les déchus qui fomentent les crimes.
Au-dessus, le château, ses murailles creusées
Par le vent de la lande, attend le vil baiser.
Où trônent les déchus qui fomentent les crimes.
Au-dessus, le château, ses murailles creusées
Par le vent de la lande, attend le vil baiser.
jeudi 26 décembre 2013
Ascension
La peine était devant, la falaise luisait.
Les arbres lentement dans la roche creusaient
Sans que jamais le temps ne donne la mesure.
Un homme se hissait, de failles en fissures…
Les arbres lentement dans la roche creusaient
Sans que jamais le temps ne donne la mesure.
Un homme se hissait, de failles en fissures…
mercredi 25 décembre 2013
Douce nuit
Nuit longue, étoiles nues, vous parlez de silence,
Orbitales pensées dont la musique immense
Envahit l’éther mauve et la terre bleutée.
Laissez-moi le vertige et les notes jetées.
Orbitales pensées dont la musique immense
Envahit l’éther mauve et la terre bleutée.
Laissez-moi le vertige et les notes jetées.
mardi 24 décembre 2013
De l’âme
De ta vitre lamée, ton visage intercale
Une peau de velours, un tissu de percale.
Esquissé, le sourire, à tes lèvres venu,
Atteindra-t-il jamais ces yeux que je connus ?
Une peau de velours, un tissu de percale.
Esquissé, le sourire, à tes lèvres venu,
Atteindra-t-il jamais ces yeux que je connus ?
lundi 23 décembre 2013
Mon ivraie
On t’appelait Brin de vie, petite souris,
Nous vieux briscards, moustachus, nous fûmes séduits.
Le vingt-deux septembre, la Faucheuse vint
Mais dans nos cœurs, tu croîs encore petit Brin.
Nous vieux briscards, moustachus, nous fûmes séduits.
Le vingt-deux septembre, la Faucheuse vint
Mais dans nos cœurs, tu croîs encore petit Brin.
dimanche 22 décembre 2013
Plumes noires
Un soir d’hiver, dans le murmure des pylônes,
Un grand corbeau me toise, immobile, à son aune
Alors les pensers filent comme des nuées,
Fuligineux et gris dans mes yeux embués.
Un grand corbeau me toise, immobile, à son aune
Alors les pensers filent comme des nuées,
Fuligineux et gris dans mes yeux embués.
samedi 21 décembre 2013
Amsterdam
En cette ville où jadis tu aimas te rendre,
Un marin saoul te prit pour cible (quel esclandre !).
Élégante, tu fis juste un pas de côté.
Le panneau fut troué, c’était un jeu, raté.
Un marin saoul te prit pour cible (quel esclandre !).
Élégante, tu fis juste un pas de côté.
Le panneau fut troué, c’était un jeu, raté.
vendredi 20 décembre 2013
Les gardiens
Les paladins juchés sur leurs chevaux de guerre
En caparaçon noir ont la mine sévère.
Ils gardent sans faillir depuis la nuit des temps
La marelle de feu pour le noir pénitent.
En caparaçon noir ont la mine sévère.
Ils gardent sans faillir depuis la nuit des temps
La marelle de feu pour le noir pénitent.
jeudi 19 décembre 2013
Hivernage
Flocons de suie, flocons de neige, un festival,
Le brûle-tout dans la ruelle tire mal.
D’un soupirail tout prêt des échos, des odeurs…
Le film est noir et blanc mais jamais en couleurs.
Le brûle-tout dans la ruelle tire mal.
D’un soupirail tout prêt des échos, des odeurs…
Le film est noir et blanc mais jamais en couleurs.
mercredi 18 décembre 2013
Pré carré
Où sont tes mains pour y blottir mes joues chenues
Qu’avec tes yeux des profondeurs, par le menu,
Tu scruteras pour y dénicher chaque ride ?
Ainsi tes doigts de ce pays seront le guide.
Qu’avec tes yeux des profondeurs, par le menu,
Tu scruteras pour y dénicher chaque ride ?
Ainsi tes doigts de ce pays seront le guide.
mardi 17 décembre 2013
Sans le guide
Les grilles sont campées tout autour du domaine
Et des dogues la nuit rôdent entre les chênes.
Immobiles, dressées, les statues de leurs yeux
Morts fixent les tombeaux en invoquant les Dieux.
Et des dogues la nuit rôdent entre les chênes.
Immobiles, dressées, les statues de leurs yeux
Morts fixent les tombeaux en invoquant les Dieux.
lundi 16 décembre 2013
Glacier
Le torrent trop honnête a voulu collecter
Les larmes de l’hiver qui coulent en été.
J’ai pris ta main ma belle et le flot lacrymal
A noyé les couleurs et les flonflons du bal.
Les larmes de l’hiver qui coulent en été.
J’ai pris ta main ma belle et le flot lacrymal
A noyé les couleurs et les flonflons du bal.
dimanche 15 décembre 2013
Jalon
Je suis sorti ce soir, vain sous la pleine lune,
Ai longé les roseaux qui bruissent dans les dunes.
Au bord les aulnes gris, frissonnants, s’apitoient.
La date est singulière à ne penser qu’à toi.
Ai longé les roseaux qui bruissent dans les dunes.
Au bord les aulnes gris, frissonnants, s’apitoient.
La date est singulière à ne penser qu’à toi.
samedi 14 décembre 2013
De ce pas
Je marche sans jamais m’enquérir du destin
Même si je m’égare à perdre mon latin,
Sur le fil des pensées, je danse funambule…
Au mur perfidement, le temps se fait pendule.
Même si je m’égare à perdre mon latin,
Sur le fil des pensées, je danse funambule…
Au mur perfidement, le temps se fait pendule.
vendredi 13 décembre 2013
Carnation
Ah les jolies couleurs que celles de tes joues !
Sous tes accroche-cœurs, où ton charme se noue,
Le rose dû au vent, le blanc d’enfant trop sage,
Le rouge de l’amour et parfois de la rage.
Sous tes accroche-cœurs, où ton charme se noue,
Le rose dû au vent, le blanc d’enfant trop sage,
Le rouge de l’amour et parfois de la rage.
jeudi 12 décembre 2013
Lueurs de ruelles
Les loupiotes serrées blessent tes yeux de loup.
La lune est cachottière et les étoiles floues,
Passons ici. L’obscur le dispute au mystère :
Entre les pavés luit l’eau qui cherche la terre.
La lune est cachottière et les étoiles floues,
Passons ici. L’obscur le dispute au mystère :
Entre les pavés luit l’eau qui cherche la terre.
mercredi 11 décembre 2013
Devî
Tu tissais les roseaux, souriant comme un ange,
Accroupie sur le sol, à quelques pas du Gange
Et ton sari claquait sur tes mollets trop fins,
Puis tu te relevais comme un oiseau divin !
Accroupie sur le sol, à quelques pas du Gange
Et ton sari claquait sur tes mollets trop fins,
Puis tu te relevais comme un oiseau divin !
mardi 10 décembre 2013
Rond d’eau
La mare, au bout du pré, je la sais si profonde
Qu’elle peut engloutir tous les malheurs du monde.
Quelques rites païens subsistent sur les bords :
Les feuilles des buissons chuchotent pour les morts.
Qu’elle peut engloutir tous les malheurs du monde.
Quelques rites païens subsistent sur les bords :
Les feuilles des buissons chuchotent pour les morts.
lundi 9 décembre 2013
Retrouvailles
Je l’ai revu ce soir ce visage ridé
(Se peut-il que novembre ai devancé l’été ?)
Dix ans d’indifférence et nous voilà remis
L’un et l’autre vainqueurs, l’un et l’autre soumis.
(Se peut-il que novembre ai devancé l’été ?)
Dix ans d’indifférence et nous voilà remis
L’un et l’autre vainqueurs, l’un et l’autre soumis.
dimanche 8 décembre 2013
Un coup de dés
Les dés gisent vaincus sur le velours qui colle,
Leur face un rien livide à côté des alcools.
Alors nous avalons les liqueurs de l’oubli…
Que nos destins jamais aux chiffres ne se plient.
Leur face un rien livide à côté des alcools.
Alors nous avalons les liqueurs de l’oubli…
Que nos destins jamais aux chiffres ne se plient.
samedi 7 décembre 2013
À Angelo
Tes cordes sont tendues, le métal est liquide
Et la guitare geint sous ta main qui trépide.
Ô Dieu, que la musique enceinte de tes doigts
Me batte au cœur, jamais sous la raison ne ploie…
Et la guitare geint sous ta main qui trépide.
Ô Dieu, que la musique enceinte de tes doigts
Me batte au cœur, jamais sous la raison ne ploie…
vendredi 6 décembre 2013
Hélicoptère
Les pales lacéraient dans un sourd feulement
La brume du matin, rose de bois dormant,
Cailles effarouchées fuyant dans la grisaille.
Immobile, engourdi, je contemplais les failles.
La brume du matin, rose de bois dormant,
Cailles effarouchées fuyant dans la grisaille.
Immobile, engourdi, je contemplais les failles.
jeudi 5 décembre 2013
Chut
Tout ce que tu peux dire est déjà dans l’espace
Entre ces mondes bleus, dans la mer des Sargasses,
En ces points de Lagrange où les Dieux se côtoient.
Si cet écho t’émeut, sans offense… tais-toi.
Entre ces mondes bleus, dans la mer des Sargasses,
En ces points de Lagrange où les Dieux se côtoient.
Si cet écho t’émeut, sans offense… tais-toi.
mercredi 4 décembre 2013
Brouillard
La substance est lascive et la brume se perd
Dans les jours de décembre, en caressant l’hiver.
Dans une déchirure apparaît une étoile.
Sans ta main sur mon cœur, j’ai froid jusqu’à la moelle.
Dans les jours de décembre, en caressant l’hiver.
Dans une déchirure apparaît une étoile.
Sans ta main sur mon cœur, j’ai froid jusqu’à la moelle.
mardi 3 décembre 2013
Chassé-croisé
Le hasard joue des tours qu’on dit coïncidences,
Où sont passés les pas à la fin de la danse ?
Or le passé n’est pas que contes à rebours,
L’inexorable sens use-t-il les amours ?
Où sont passés les pas à la fin de la danse ?
Or le passé n’est pas que contes à rebours,
L’inexorable sens use-t-il les amours ?
lundi 2 décembre 2013
Arborescences
Sentinelle de bois, sentinelle de fer,
Hiératiques puissances, du ciel à l’enfer,
Sans que jamais le sang de l’une à l’autre n’aille
Imaginons qu’entre les deux naisse une faille…
Hiératiques puissances, du ciel à l’enfer,
Sans que jamais le sang de l’une à l’autre n’aille
Imaginons qu’entre les deux naisse une faille…
dimanche 1 décembre 2013
Miettes de vie
Dans un tunnel foré par des phares véloces,
Une voiture fonce en oubliant la noce
Et sur le bas-côté, la mariée transie
Jette un bouquet de fleurs qu’aucune ne saisit.
Une voiture fonce en oubliant la noce
Et sur le bas-côté, la mariée transie
Jette un bouquet de fleurs qu’aucune ne saisit.
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