La terre est amoureuse, elle attire les corps
En leur substance nue que le temps mène encor.
Là-haut, quelque alouette au-dessus des sillons
Salue. Vaine, une larme tombe ; nous prions.
vendredi 31 janvier 2014
jeudi 30 janvier 2014
Œillets
Au bord de la fenêtre il y a quelques fleurs,
Pétales délicats d’indicible candeur.
Exhalés par le cœur sont des parfums suaves,
Ils déchirent le temps comme fend une étrave.
Pétales délicats d’indicible candeur.
Exhalés par le cœur sont des parfums suaves,
Ils déchirent le temps comme fend une étrave.
mercredi 29 janvier 2014
Forget-me-not
Dans le pré, je cueillais ces petites fleurs bleues.
J’avais six ans à peine, un âge fabuleux.
J’étais un chevalier, Maman était ma reine
Et rien dans cette offrande qui ne se reprenne…
J’avais six ans à peine, un âge fabuleux.
J’étais un chevalier, Maman était ma reine
Et rien dans cette offrande qui ne se reprenne…
mardi 28 janvier 2014
Laissez-passer
À Vaison-la-Romaine, on avait tout largué,
Posant sur le pavé les choses reléguées.
Le cerf-volant sans but, sa toile qui faseye,
Irait-il aussi loin que le port de Marseille ?
Posant sur le pavé les choses reléguées.
Le cerf-volant sans but, sa toile qui faseye,
Irait-il aussi loin que le port de Marseille ?
lundi 27 janvier 2014
Grandes marées
Ton pardon, je l’attends comme une vague chaude,
À toi dont la vie va sur l’estran et maraude,
Enveloppant mes peurs d’une écume de ciel
Et mes manques d’un chant de baleine éternel.
À toi dont la vie va sur l’estran et maraude,
Enveloppant mes peurs d’une écume de ciel
Et mes manques d’un chant de baleine éternel.
dimanche 26 janvier 2014
Hypogée
Dommage, il y avait dans ce marbre des veines
Étrangement tordues, comme si l’inhumaine
Idole ensevelie palpitait dans le noir,
Guettant sa proie mortelle au tréfonds du manoir.
Étrangement tordues, comme si l’inhumaine
Idole ensevelie palpitait dans le noir,
Guettant sa proie mortelle au tréfonds du manoir.
samedi 25 janvier 2014
Hallier
Tes cheveux libérés par la brise du soir
Me font signe d’aller tout près de toi m’asseoir
Quand la haie mimétique en cadence se bouge,
Une bryone y tend ses vrilles et baies rouges.
Me font signe d’aller tout près de toi m’asseoir
Quand la haie mimétique en cadence se bouge,
Une bryone y tend ses vrilles et baies rouges.
vendredi 24 janvier 2014
Hibernation
Et la terre sanglote à recevoir tant d’eau,
Sa vêture de blé frissonnant sur son dos…
Rats des champs et mulots dans son giron sommeillent
En rêvant des moissons. La terre mère veille.
Sa vêture de blé frissonnant sur son dos…
Rats des champs et mulots dans son giron sommeillent
En rêvant des moissons. La terre mère veille.
jeudi 23 janvier 2014
Dyschronie
Le clavier sentait bon la patine du cuir,
La lueur de l’écran donnant des tons de cire.
À côté l’unité centrale clignotait,
Toute parée de bois, de cuivre, elle exultait.
La lueur de l’écran donnant des tons de cire.
À côté l’unité centrale clignotait,
Toute parée de bois, de cuivre, elle exultait.
mercredi 22 janvier 2014
Récréation
Les mots chahutent dans la cour des souvenirs,
De la cohue saillent les verbes sans trahir
Le sens. Soudain les noms me somment puis me poignent.
À l’encan le chaos prend forme et la vie gagne…
De la cohue saillent les verbes sans trahir
Le sens. Soudain les noms me somment puis me poignent.
À l’encan le chaos prend forme et la vie gagne…
mardi 21 janvier 2014
Premier et dernier
Le jaquemart, tic-tac, usiné dans le bronze,
Avec beaucoup de tact, a évité les onze
Heures, depuis le jour où, sous le beffroi, tu
M’as dit, sans larmes : « Non », ces trois lettres qui tuent.
Avec beaucoup de tact, a évité les onze
Heures, depuis le jour où, sous le beffroi, tu
M’as dit, sans larmes : « Non », ces trois lettres qui tuent.
lundi 20 janvier 2014
Troisième dimension
L’eau noire de l’aven étale son miroir
Où seules les étoiles ont le droit de se voir.
Au bord, je prie, penché, le vertige me pousse,
Alors je me retiens, doigts crispés dans la mousse.
Où seules les étoiles ont le droit de se voir.
Au bord, je prie, penché, le vertige me pousse,
Alors je me retiens, doigts crispés dans la mousse.
dimanche 19 janvier 2014
Défilé
C’était comment la vie ? J’avais serré les voiles
Et le grain se ruait sur la coque tombale.
Il me semblait sentir les vagues cadencées,
Que chacune comptait un jour de mon passé.
Et le grain se ruait sur la coque tombale.
Il me semblait sentir les vagues cadencées,
Que chacune comptait un jour de mon passé.
samedi 18 janvier 2014
Trajet
À l’orée de ta peau, la vapeur se fait goutte
Et coule doucement sur de secrètes routes
Où passe la chaleur de ton âme et ton corps,
Puis tombe dans la vasque, en ondes vers le bord.
Et coule doucement sur de secrètes routes
Où passe la chaleur de ton âme et ton corps,
Puis tombe dans la vasque, en ondes vers le bord.
vendredi 17 janvier 2014
Dernier vol
Ces ailes de tilleul accrochées sans malice
Aux rameaux dénudés, se retiennent puis glissent
Attirées par les flaques blanches, dans la cour,
De la lune immobile, en ce beau froid qui sourd.
Aux rameaux dénudés, se retiennent puis glissent
Attirées par les flaques blanches, dans la cour,
De la lune immobile, en ce beau froid qui sourd.
jeudi 16 janvier 2014
L’amour
Silence étourdissant, musique dans l’éther,
Ce vide de l’extase où se crée l’univers,
Elle est. Sans lendemain, dans l’absence du temps,
Vers l’âme, vers le cœur, elle exulte, elle tend.
Ce vide de l’extase où se crée l’univers,
Elle est. Sans lendemain, dans l’absence du temps,
Vers l’âme, vers le cœur, elle exulte, elle tend.
mercredi 15 janvier 2014
Un moment
Les sansonnets volaient en formation compacte
Et je marchais, vaincu, ne sachant l’heure exacte
Où les anges viendraient quérir les âmes nues.
Le vent me tiraillait, le temps était venu.
Et je marchais, vaincu, ne sachant l’heure exacte
Où les anges viendraient quérir les âmes nues.
Le vent me tiraillait, le temps était venu.
mardi 14 janvier 2014
Fosse commune
J’écrivais leur histoire, ils furent vingt et cent,
À chaque goutte d’encre une goutte de sang.
Les feuillets s’empilaient comme les corps en terre,
Aussi loin que l’on aille échoyaient les mystères.
À chaque goutte d’encre une goutte de sang.
Les feuillets s’empilaient comme les corps en terre,
Aussi loin que l’on aille échoyaient les mystères.
lundi 13 janvier 2014
Mandala
Fleur, forêt, bistre, ciel, l’air envahit l’éther.
Le cercle fuit sa forme et tout est fragmentaire.
Au-delà, se répand comme l’eau la beauté.
En dedans le cristal de l’hiver en été.
Le cercle fuit sa forme et tout est fragmentaire.
Au-delà, se répand comme l’eau la beauté.
En dedans le cristal de l’hiver en été.
dimanche 12 janvier 2014
Soldat
Bien que, si fort aimé, vous fûtes solitaire
Et le corps de l’armée, votre chair singulière,
Hors de la jugulaire, où l’être se remet ?
Reste alors la colère et vous n’en pouviez mais.
Et le corps de l’armée, votre chair singulière,
Hors de la jugulaire, où l’être se remet ?
Reste alors la colère et vous n’en pouviez mais.
samedi 11 janvier 2014
Flottaison
La barque était ancienne, il fallait écoper,
Nous écoutions alors le clapot syncopé,
Nos mains entrelacées, nos rames paresseuses
Et le Lot y frottait ses hanches langoureuses.
Nous écoutions alors le clapot syncopé,
Nos mains entrelacées, nos rames paresseuses
Et le Lot y frottait ses hanches langoureuses.
vendredi 10 janvier 2014
Yoga
Mains unies, le profil d’une lame d’épée,
L’air autour vibre encor, dans des ondes drapé,
L’être alors se dilate, en sa coalescence
Et la Joie se répand, dévorant la souffrance.
L’air autour vibre encor, dans des ondes drapé,
L’être alors se dilate, en sa coalescence
Et la Joie se répand, dévorant la souffrance.
jeudi 9 janvier 2014
L’année dernière
Pièces de Marienbad faites d’os et de pierre,
Êtes-vous au secret de qui prend la dernière ?
Ôtez-vous de ma route et laissez le destin
Choisir. Le monde est beau. Fuyez dans les lointains.
Êtes-vous au secret de qui prend la dernière ?
Ôtez-vous de ma route et laissez le destin
Choisir. Le monde est beau. Fuyez dans les lointains.
mercredi 8 janvier 2014
À terre
Murailles abattues, caves, douves comblées :
Dérision, ce château qui tant faisait trembler
N’est plus qu’un champ pareil aux autres de la plaine.
Au creux de cette terre un merle se promène.
Dérision, ce château qui tant faisait trembler
N’est plus qu’un champ pareil aux autres de la plaine.
Au creux de cette terre un merle se promène.
mardi 7 janvier 2014
Porte-à-porte
Zacha trace des ombres, objets sans matière,
Aux portes des maisons lui refusant un verre.
Zacha n'est pas sorcière et son cœur est blason.
Ne jetez pas la pierre, elle est votre horizon.
Aux portes des maisons lui refusant un verre.
Zacha n'est pas sorcière et son cœur est blason.
Ne jetez pas la pierre, elle est votre horizon.
lundi 6 janvier 2014
Plénitude
Elle ondule dans l’air comme un foulard de soie
(Sa façon de marcher jamais ne me déçoit).
J’admire ses rondeurs de fruits et de nuages,
Elle est un océan, je ne suis qu’un rivage…
(Sa façon de marcher jamais ne me déçoit).
J’admire ses rondeurs de fruits et de nuages,
Elle est un océan, je ne suis qu’un rivage…
dimanche 5 janvier 2014
Abois
Mon cœur palpite à fond, je sens le goût du fer,
J’ai couru comme un fou, je ne sais plus que faire.
Au loin le veneur sonne et bientôt les chiens vont
Reprendre et puis forcer, il me faut faire front.
J’ai couru comme un fou, je ne sais plus que faire.
Au loin le veneur sonne et bientôt les chiens vont
Reprendre et puis forcer, il me faut faire front.
samedi 4 janvier 2014
Voyage
Comme un dragon roux, ma maison a déployé
Ses ailes de tuiles, puis s’est vite envolée.
Elle a deviné ma grande faim de lumière
Et même reclus, je vais par-delà les mers.
Ses ailes de tuiles, puis s’est vite envolée.
Elle a deviné ma grande faim de lumière
Et même reclus, je vais par-delà les mers.
vendredi 3 janvier 2014
Semences
Dans la salle aux pas perdus, les petites graines
Avec l’espoir de germer, roulent, se démènent
Or les dalles font écran, mais la plus menue
Dans une fissure file et germe, ingénue…
Avec l’espoir de germer, roulent, se démènent
Or les dalles font écran, mais la plus menue
Dans une fissure file et germe, ingénue…
jeudi 2 janvier 2014
Aller simple
Tu as les pieds calleux de ceux qui vont sur terre
Et nomade tu fends les foules sédentaires.
Au-delà, tu iras, couché, les pieds devant.
En dessous, tatoué : « La vie, que c’est crevant ».
Et nomade tu fends les foules sédentaires.
Au-delà, tu iras, couché, les pieds devant.
En dessous, tatoué : « La vie, que c’est crevant ».
mercredi 1 janvier 2014
Manège
Un bouchon sans bouteille, un grenier sans poussière,
Un baiser sans tendresse, un livre sans libraire,
Un lapin sans terrier, une fleur sans amour,
Ma vie se pose là. La liste tourne autour.
Un baiser sans tendresse, un livre sans libraire,
Un lapin sans terrier, une fleur sans amour,
Ma vie se pose là. La liste tourne autour.
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