Je te laisse un stylo qui a versé des larmes,
Un vieux vélo témoin de mes premières armes,
Une loupe où longtemps j’ai fatigué mes yeux,
Ce médaillon de nous, s’il nous faut des adieux…
vendredi 28 février 2014
jeudi 27 février 2014
Vous êtes ici
Au fond de soi demeure un univers empli,
Hors d’atteinte du temps, sans gravité, sans pli,
Y être est enfantin, difficile à décrire,
Un vertige léger, juste entre pleurs et rires…
Hors d’atteinte du temps, sans gravité, sans pli,
Y être est enfantin, difficile à décrire,
Un vertige léger, juste entre pleurs et rires…
mercredi 26 février 2014
Motif
Je n’aime pas la marche (une autre fois peut-être)…
Une brise, un parfum qui m’émeuvent, font naître
Un désir de sortir, de franchir cette porte.
Alors tu prends ma main : la marche me transporte !
Une brise, un parfum qui m’émeuvent, font naître
Un désir de sortir, de franchir cette porte.
Alors tu prends ma main : la marche me transporte !
mardi 25 février 2014
Paradoxe
Dans la bibliothèque, une ombre s’est glissée,
Cherchant, perdue, son livre. « Où est-il donc passé ? »
Demande-t-elle, inquiète, au large dictionnaire.
« Tu ne peux », répond-il, « naître qu’à la lumière…»
Cherchant, perdue, son livre. « Où est-il donc passé ? »
Demande-t-elle, inquiète, au large dictionnaire.
« Tu ne peux », répond-il, « naître qu’à la lumière…»
lundi 24 février 2014
La roue tourne
Amis de longue date, impossible pour nous
D’avoir des doigts si prestes que tout se dénoue.
Notre amitié ne vit que le temps d’un appel :
Le cœur est plus un métronome qu’un gospel.
D’avoir des doigts si prestes que tout se dénoue.
Notre amitié ne vit que le temps d’un appel :
Le cœur est plus un métronome qu’un gospel.
dimanche 23 février 2014
L’eau porte
Je me suis immergé, sans bruit, dans le flot noir.
Il fallait que je nage encor pour aller voir
Le reflet des étoiles, fou, jouant sur l’onde :
Y a-t-il en deçà des âmes vagabondes ?
Il fallait que je nage encor pour aller voir
Le reflet des étoiles, fou, jouant sur l’onde :
Y a-t-il en deçà des âmes vagabondes ?
samedi 22 février 2014
Arpège
De leur chef, sans la tête, impossibles, les doigts
Pizzicatent sans cible, offerts à leur émoi.
Des ondes fraîches vont ensemencer l’espace
À moins que par hasard les cordes ne se cassent…
Pizzicatent sans cible, offerts à leur émoi.
Des ondes fraîches vont ensemencer l’espace
À moins que par hasard les cordes ne se cassent…
vendredi 21 février 2014
Oxydables
D’une teinte entre bois et feu, la rouille tient
Sur les portails en fer forgé, le tien, le mien.
Chaque larme y laisse en tombant, des traces rudes.
Ainsi fleurit la rouille au fer des amours prudes.
Sur les portails en fer forgé, le tien, le mien.
Chaque larme y laisse en tombant, des traces rudes.
Ainsi fleurit la rouille au fer des amours prudes.
jeudi 20 février 2014
Vieillir
La peur de ne pas dire, enfant, la vérité,
Celle des monstres gris, des archanges bleutés,
Des fées blotties dans le duvet des oies sauvages,
Ici-bas nous dévaste avant que d’être sage.
Celle des monstres gris, des archanges bleutés,
Des fées blotties dans le duvet des oies sauvages,
Ici-bas nous dévaste avant que d’être sage.
mercredi 19 février 2014
Permanence
D’avoir pilé le mil, une sueur perlait
Sur le dos des mamans. Une brebis bêlait.
J’entendais les bébés gazouiller sur les nattes
Et le temps s’écoulait dans la poussière mate.
Sur le dos des mamans. Une brebis bêlait.
J’entendais les bébés gazouiller sur les nattes
Et le temps s’écoulait dans la poussière mate.
mardi 18 février 2014
Tout contre
Sur la terre glacée, j’ai déposé
mes paumes
Et senti la tendresse ronde comme un
baume,
Ici les grains gonfler de l’espoir
des beaux jours,
Là les bêtes menues s’enfouir dans
les labours.
lundi 17 février 2014
Ergonomie
Je regarde tes mains sur le clavier qui clique
Et tes yeux qui ne sont plus qu’un périphérique.
À grands flux de photons, l’écran suce tes os.
Je mets de la tendresse à te masser le dos.
Et tes yeux qui ne sont plus qu’un périphérique.
À grands flux de photons, l’écran suce tes os.
Je mets de la tendresse à te masser le dos.
dimanche 16 février 2014
Ici ou ailleurs
Du goudron, des parpaings, des tôles ondulées,
Des peintures criardes, des femmes fardées,
La lumière qui gicle en flaques insistantes :
Je suis debout, je vois. Le vide est une attente.
Des peintures criardes, des femmes fardées,
La lumière qui gicle en flaques insistantes :
Je suis debout, je vois. Le vide est une attente.
samedi 15 février 2014
Hic et nunc
L’instant s’use à choisir de le couper si fin,
Ses tranches sont des portes sur notre destin.
Tout au creux, se glissant, l’éternité se cache :
Y entrer sans un mot, en sortir sans attache…
Ses tranches sont des portes sur notre destin.
Tout au creux, se glissant, l’éternité se cache :
Y entrer sans un mot, en sortir sans attache…
vendredi 14 février 2014
Entre deux eaux
L’eau sous les pilotis tout doucement clapote,
Opalescente et bleue, tandis que tu chuchotes
En écoutant Django. Les gouttes sur ta peau
Scintillent en cadence : à tes pieds, le tempo.
Opalescente et bleue, tandis que tu chuchotes
En écoutant Django. Les gouttes sur ta peau
Scintillent en cadence : à tes pieds, le tempo.
jeudi 13 février 2014
À ma mère
Mais te l’ai-je assez dit (de ce miroir sans tain
Que le temps courbe et fuit, ce tenace destin,
Des souvenirs de joie comme fleurs se ressèment,
Et tes mains et tes bras me tiennent) que je t’aime ?
Que le temps courbe et fuit, ce tenace destin,
Des souvenirs de joie comme fleurs se ressèment,
Et tes mains et tes bras me tiennent) que je t’aime ?
mercredi 12 février 2014
Jaillissante
Forte d’innés torrents, tu dévales sur les
Galets de ma vie vide, à les faire hurler,
Puis le lac de ton âme, en substance, me trempe
Et baptisé je sors, tout transi… quelle crampe !
Galets de ma vie vide, à les faire hurler,
Puis le lac de ton âme, en substance, me trempe
Et baptisé je sors, tout transi… quelle crampe !
mardi 11 février 2014
Giboulée
Aux reins la chute est douce, au cœur le sang se rue.
Je nie. Voir ta guipure onduler dans la rue
M’importe. Un soleil gris, sur les pavés, s’enroule.
Ondée je suis, câline, et sur ta peau je coule.
Je nie. Voir ta guipure onduler dans la rue
M’importe. Un soleil gris, sur les pavés, s’enroule.
Ondée je suis, câline, et sur ta peau je coule.
lundi 10 février 2014
Patience
Encore un peu Jonquille, à te deviner nue,
Sous ta couche d’humus, attendant la venue
De la fée du printemps, qui sème des paillettes,
Or et gouttes mêlées, dans une même fête.
Sous ta couche d’humus, attendant la venue
De la fée du printemps, qui sème des paillettes,
Or et gouttes mêlées, dans une même fête.
dimanche 9 février 2014
Fauche
Les cannes de Provence en vains troupeaux s'amassent
Au bord de nos chemins, la tempête menace.
Au faucillon, courbée, tu coupes ces roseaux
Desséchés par l’hiver après les grandes eaux.
Au bord de nos chemins, la tempête menace.
Au faucillon, courbée, tu coupes ces roseaux
Desséchés par l’hiver après les grandes eaux.
samedi 8 février 2014
Entrée-sortie
Si la main tremble tant, le pinceau va, de soies,
Caresser l’univers grenu que j’aperçois,
La toile, en sinueuses courbes orbitales,
Ouvrant le monde vide aux blessures fractales.
Caresser l’univers grenu que j’aperçois,
La toile, en sinueuses courbes orbitales,
Ouvrant le monde vide aux blessures fractales.
vendredi 7 février 2014
Rappels
Dans le ballet des notes, tu tentais le temps
Syncopé du vrai scat, a cappella, d’antan.
Jadis, j’aimais le jeu de ta jupe légère,
Aujourd’hui, je la sais pas sage et passagère.
Syncopé du vrai scat, a cappella, d’antan.
Jadis, j’aimais le jeu de ta jupe légère,
Aujourd’hui, je la sais pas sage et passagère.
jeudi 6 février 2014
Zinc
Le bar est une piste où s’envolent les verres
Emplis de liqueurs douces, fortes de l’hiver
Et je les vois en file, en pêcheurs de harengs,
Dans les eaux troubles de leur monde transparent.
Emplis de liqueurs douces, fortes de l’hiver
Et je les vois en file, en pêcheurs de harengs,
Dans les eaux troubles de leur monde transparent.
mercredi 5 février 2014
Petite musique
Ivoire touches sertissant celles d’ébène,
Élues, liées, par quelque magie souterraine,
Aux cordes vives, l’âme allant, dans le tressaut
Des ondes fines, sans à-coup, tel un vaisseau.
Élues, liées, par quelque magie souterraine,
Aux cordes vives, l’âme allant, dans le tressaut
Des ondes fines, sans à-coup, tel un vaisseau.
mardi 4 février 2014
Un souffle
Mon cheval est fourbu, la route est poussiéreuse,
À l’horizon, le lit d’un nuage se creuse,
Encor teinté de sang. Je t’entends murmurer,
Mais non, c’était le vent, j’aurais pourtant juré…
À l’horizon, le lit d’un nuage se creuse,
Encor teinté de sang. Je t’entends murmurer,
Mais non, c’était le vent, j’aurais pourtant juré…
lundi 3 février 2014
Veilleur
Dans la guérite gît la pauvre sentinelle,
Ses rêves d’être deux, d’aimer sous les tonnelles
Sont morts. Juste au-dessus se perche un corbeau noir
Aux ailes déployées, polies comme un miroir.
Ses rêves d’être deux, d’aimer sous les tonnelles
Sont morts. Juste au-dessus se perche un corbeau noir
Aux ailes déployées, polies comme un miroir.
dimanche 2 février 2014
Non-être
La ligne se défile et fond dans le décor,
Dure comme un rasoir et floue comme un remords.
Le monde est déchiré dans l’extrême silence,
Au-delà, le néant qui bouillonne d’absence.
Dure comme un rasoir et floue comme un remords.
Le monde est déchiré dans l’extrême silence,
Au-delà, le néant qui bouillonne d’absence.
samedi 1 février 2014
Dissolution
Sous la nue grise et drue, même les pierres pleurent ;
Ainsi vont les tambours de guerre aux pauvres heures
Et les vivants n’ont rien que leur ardu chemin,
Les pieds lourds dans la terre et vers le ciel les mains…
Ainsi vont les tambours de guerre aux pauvres heures
Et les vivants n’ont rien que leur ardu chemin,
Les pieds lourds dans la terre et vers le ciel les mains…
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