Le train fend le pays comme une lame vive
Et les flans de métal chuintent, circonscrivent
Un tunnel délétère où jamais le repos
Ne prend le voyageur…le rail use la peau.
lundi 31 mars 2014
dimanche 30 mars 2014
Sève
J’ai compris la prière enfin de l’arbre nu,
Tous ses rameaux tournés vers un ciel inconnu,
Mais le soleil de mars un jour ravi l’écorce
Et feuilles et bourgeons vont de leur douce force…
Tous ses rameaux tournés vers un ciel inconnu,
Mais le soleil de mars un jour ravi l’écorce
Et feuilles et bourgeons vont de leur douce force…
samedi 29 mars 2014
Lichen
Les cratères dolents de soufre s’embellissent
Et des trompettes d’or dans des alcôves glissent :
Y a-t-il un espace où diriger mes pas
Dans cette foule lisse où je ne te sais pas ?
Et des trompettes d’or dans des alcôves glissent :
Y a-t-il un espace où diriger mes pas
Dans cette foule lisse où je ne te sais pas ?
vendredi 28 mars 2014
Au fond
J’entends l’eau qui s’égoutte en filière perlée,
L’eau qui gronde et s’empare des voiles ferlées.
Les masses océanes m’ont enseveli,
Sur la sphère elles sont si bien que l’eau me lie.
L’eau qui gronde et s’empare des voiles ferlées.
Les masses océanes m’ont enseveli,
Sur la sphère elles sont si bien que l’eau me lie.
jeudi 27 mars 2014
Archet
Je ne crains pas ce bois qui de haut se balance,
Et de crins et de voix remplissant le silence,
Aux cordes caressées, répond du juste cri.
Les anges n’ont besoin ni de mots ni d’écrits.
Et de crins et de voix remplissant le silence,
Aux cordes caressées, répond du juste cri.
Les anges n’ont besoin ni de mots ni d’écrits.
mercredi 26 mars 2014
Paysage
La route tortueuse indique sans un mot
La lisière secrète entre les deux hameaux :
Les toits sont effondrés, les clôtures anciennes,
Une troupe d’aigrettes blanches fait des siennes…
La lisière secrète entre les deux hameaux :
Les toits sont effondrés, les clôtures anciennes,
Une troupe d’aigrettes blanches fait des siennes…
mardi 25 mars 2014
Animal
Le loup n’est pas ici même quand il me hante,
Il est dans des contrées de libre vie errante
Où l’horizon se perd. Qui pourrait l’aborder ?
Du loup je n’ai que l’ombre. Un pas, une coudée.
Il est dans des contrées de libre vie errante
Où l’horizon se perd. Qui pourrait l’aborder ?
Du loup je n’ai que l’ombre. Un pas, une coudée.
lundi 24 mars 2014
Surréel
Je me souviens de cette étrange transparence
Où le moindre détail saute, dans le silence,
À mes yeux fascinés, semble poindre et fleurir,
Comme le court instant juste avant de mourir.
Où le moindre détail saute, dans le silence,
À mes yeux fascinés, semble poindre et fleurir,
Comme le court instant juste avant de mourir.
dimanche 23 mars 2014
Île des livres
L’immense labyrinthe où vous fûtes laissée
Combla, dans ces moments de livres enchâssés
Blottis dans des alcôves, lourds tomes de cuir,
Votre âme solitaire, en habits de désir.
Combla, dans ces moments de livres enchâssés
Blottis dans des alcôves, lourds tomes de cuir,
Votre âme solitaire, en habits de désir.
samedi 22 mars 2014
Naturel
Belle aux jambes de laine, en espadrilles vertes,
Aperçue dans le hall, à cette heure déserte
Avec un air de danse à chacun de ses pas,
L’air vibre de sa grâce…elle ne le sait pas.
Aperçue dans le hall, à cette heure déserte
Avec un air de danse à chacun de ses pas,
L’air vibre de sa grâce…elle ne le sait pas.
vendredi 21 mars 2014
À chuchoter
Dors ma grenouille, dors, le petit chat s’endort
Tout près de sa maman, qui ronronne très fort
Sur le coussin tout bleu que tu lui as donné :
Dans son rêve il refait les jeux de la journée…
Tout près de sa maman, qui ronronne très fort
Sur le coussin tout bleu que tu lui as donné :
Dans son rêve il refait les jeux de la journée…
jeudi 20 mars 2014
Conjecture
Syracuse la belle, aux pierres de mémoire,
Abrite sous ses dalles un bien curieux grimoire :
Impair triplé plus un, pair divisé par deux,
Que l’unique l’emporte, est-ce un fait hasardeux ?
Abrite sous ses dalles un bien curieux grimoire :
Impair triplé plus un, pair divisé par deux,
Que l’unique l’emporte, est-ce un fait hasardeux ?
mercredi 19 mars 2014
Tutti frutti
Entendre encore un peu le bruissement des feuilles,
Au-dessous, l’élan fou des bourgeons qui recueillent
En douce les émois des abeilles sorties
Sous la chaleur solaire avec grand appétit.
Au-dessous, l’élan fou des bourgeons qui recueillent
En douce les émois des abeilles sorties
Sous la chaleur solaire avec grand appétit.
mardi 18 mars 2014
Elles reviennent
L’élégance gracile et belle, en noir et blanc,
De l’hirondelle amie, joyeuse, ciselant
Dans le ciel du printemps, ses arabesques folles,
Illumine l’instant comme une girandole.
De l’hirondelle amie, joyeuse, ciselant
Dans le ciel du printemps, ses arabesques folles,
Illumine l’instant comme une girandole.
lundi 17 mars 2014
Flânerie
Découvert en marchant, quelle belle figure,
Au détour d’une rue, ce visage qui jure
Avec cette laideur installée des faubourgs :
Un sourire d’azur pour repeindre le jour.
Au détour d’une rue, ce visage qui jure
Avec cette laideur installée des faubourgs :
Un sourire d’azur pour repeindre le jour.
dimanche 16 mars 2014
Prāṇa
Mes mains sont relâchées comme des univers
En bateau de néant, je vogue sur mon aire,
Attentif aux tressauts du souffle que je vis,
Libre sans que jamais cet air m’ait assouvi.
En bateau de néant, je vogue sur mon aire,
Attentif aux tressauts du souffle que je vis,
Libre sans que jamais cet air m’ait assouvi.
samedi 15 mars 2014
Darchok
Les toiles attachées flottent sur de grands mats,
Tels des chevaux tenus par les vents du dharma.
Voyez ces mots, inscrits dans leur trame candide :
« Illusion dans le plein, vérité dans le vide ».
Tels des chevaux tenus par les vents du dharma.
Voyez ces mots, inscrits dans leur trame candide :
« Illusion dans le plein, vérité dans le vide ».
vendredi 14 mars 2014
Rien ne presse
La presse au bronze noir lutte encore à la cave
En rêvant des folios et de l’encre qu’ils boivent.
Un rai de lune anime étrangement le bras,
Quoiqu' on l’ait sans égard revêtu d’un vieux drap…
En rêvant des folios et de l’encre qu’ils boivent.
Un rai de lune anime étrangement le bras,
Quoiqu' on l’ait sans égard revêtu d’un vieux drap…
jeudi 13 mars 2014
Doline
Sous son manteau de fausse loutre, elle frissonnait
Perdue, silhouette vacillant dans la chênaie,
Gouttes perlant sur les parois de marne blanche,
Et sa mémoire lui contait d’autres dimanches.
Perdue, silhouette vacillant dans la chênaie,
Gouttes perlant sur les parois de marne blanche,
Et sa mémoire lui contait d’autres dimanches.
mercredi 12 mars 2014
Dilemme
Quel beau jour pour mourir – l’alouette s’envole.
Au loin, le geai moqueur éperdument cajole
Et la mousse qui pousse est le lit du désir –
Ou quel beau jour pour vivre, et vivre… est-ce choisir ?
Au loin, le geai moqueur éperdument cajole
Et la mousse qui pousse est le lit du désir –
Ou quel beau jour pour vivre, et vivre… est-ce choisir ?
mardi 11 mars 2014
Un plus un
Juste au-delà du vide, en franchissant le rien
Qui déchire nos corps, auprès du tien, le mien,
J’ai connu le vertige en chute de nos vies,
Insignifiantes parts de notre amour, ravies.
Qui déchire nos corps, auprès du tien, le mien,
J’ai connu le vertige en chute de nos vies,
Insignifiantes parts de notre amour, ravies.
lundi 10 mars 2014
Accord majeur
À ta manière crue de me pétrir la main,
De poser ton barda d’un coup sur le chemin,
Je vis qu’on était fait de la même détresse
Et devant celle-ci, la mort, un temps, paresse…
De poser ton barda d’un coup sur le chemin,
Je vis qu’on était fait de la même détresse
Et devant celle-ci, la mort, un temps, paresse…
dimanche 9 mars 2014
Air de rien
À la folie de qui chante un scat aérien,
Je pose le stylet d’un phonographe ancien,
J’écoute, des Boswell Sisters, Crazy People,
Et je sens là combien frissonnent tes épaules.
Je pose le stylet d’un phonographe ancien,
J’écoute, des Boswell Sisters, Crazy People,
Et je sens là combien frissonnent tes épaules.
samedi 8 mars 2014
Dunes
Les voies de sable vont au-delà des tracés
De l’homme et le soleil abolit le passé.
Le vent file et bâtit les rondeurs minérales,
Entropiques sommets mimant les cathédrales.
De l’homme et le soleil abolit le passé.
Le vent file et bâtit les rondeurs minérales,
Entropiques sommets mimant les cathédrales.
vendredi 7 mars 2014
Ballade
De ta bouche, les mots sont des fleurs de clairière,
Oscillant sous l’écho de fugues buissonnières.
Autour est la musique et si ta voix faiblit,
Le timbre en est si chaud qu’il me porte et m’emplit.
Oscillant sous l’écho de fugues buissonnières.
Autour est la musique et si ta voix faiblit,
Le timbre en est si chaud qu’il me porte et m’emplit.
jeudi 6 mars 2014
Au fil de l’eau
Il arpente le fil des volutes nacrées,
Le roué maraudeur des âmes égarées.
Peu m’importe, je vais dans le calme de l’eau,
La tête reposée, songeuse, les yeux clos.
Le roué maraudeur des âmes égarées.
Peu m’importe, je vais dans le calme de l’eau,
La tête reposée, songeuse, les yeux clos.
mercredi 5 mars 2014
Temple-racines
Sous le banian tu songes, aux portes de la mort,
Et l’enfant qui s’appuie sur ton épaule dort.
Deux éléphants assis, gardiens de ta retraite,
Ont la mémoire longue et la force discrète.
Et l’enfant qui s’appuie sur ton épaule dort.
Deux éléphants assis, gardiens de ta retraite,
Ont la mémoire longue et la force discrète.
mardi 4 mars 2014
À table
Vite tu griffonnais, sur la nappe fragile
Une liste de mots, mais tu étais fébrile
Et souvent tu griffais le papier, du stylo :
Les mots se blottissaient comme dans un enclos.
Une liste de mots, mais tu étais fébrile
Et souvent tu griffais le papier, du stylo :
Les mots se blottissaient comme dans un enclos.
lundi 3 mars 2014
Fausse alerte
La vague est assassine au point de non retour,
Il faut bien écoper, chacun prenant son tour.
Le ciel est gris de mer, la barque et l’eau se jaugent
Et puis la berge est là, les naufragés pataugent.
Il faut bien écoper, chacun prenant son tour.
Le ciel est gris de mer, la barque et l’eau se jaugent
Et puis la berge est là, les naufragés pataugent.
dimanche 2 mars 2014
Confidences
Les arbres m’ont tout dit, sans mot, sans tromperie,
À la manière dont le bourgeon refleurit,
Le rameau se déploie, quand les feuilles s’amorcent
Et plus encore ici, tout contre leur écorce.
À la manière dont le bourgeon refleurit,
Le rameau se déploie, quand les feuilles s’amorcent
Et plus encore ici, tout contre leur écorce.
samedi 1 mars 2014
Torquigener
Le poisson-globe sasse en solo l’eau salée,
Sourd à l’assaut du sable, en sculptant ses allées,
Insensiblement sort sa belle dédicace,
Immense mandala, siliceuse rosace.
Sourd à l’assaut du sable, en sculptant ses allées,
Insensiblement sort sa belle dédicace,
Immense mandala, siliceuse rosace.
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