Gueules sur champ d’azur, les nuages dévorent,
En chimères outrées, les pans de ciel encore
Et rien ne leur échoit, que le regard perdu
D’un vagabond gisant sur l’herbe du talus.
mercredi 30 avril 2014
mardi 29 avril 2014
Śīrṣāsana
Ainsi posé, conscient de la chute imminente,
Et se nourrissant d’elle, en souplesse, il invente,
En son âme, l’aplomb qui convient à l’instant,
À cette finitude, infiniment, s’attend.
Et se nourrissant d’elle, en souplesse, il invente,
En son âme, l’aplomb qui convient à l’instant,
À cette finitude, infiniment, s’attend.
lundi 28 avril 2014
Pelagia noctiluca
Pélagie la méduse a le rose élégant
Qui palpite et flamboie la nuit sur l’océan.
La belle vénéneuse en silence recule
Et malheur à qui frôle un de ses tentacules !
Qui palpite et flamboie la nuit sur l’océan.
La belle vénéneuse en silence recule
Et malheur à qui frôle un de ses tentacules !
dimanche 27 avril 2014
Magie de l’eau
Jaillissante, l’eau des fontaines, en cascade,
Inonde les jardins, puis le bassin de jade
Où tu flottes languide au creux des nymphéas :
Rainette es-tu la reine et suis-je un lauréat ?
Inonde les jardins, puis le bassin de jade
Où tu flottes languide au creux des nymphéas :
Rainette es-tu la reine et suis-je un lauréat ?
samedi 26 avril 2014
Géomancie
Le verre s’est brisé, j’ai compté les morceaux
Par terre, sans souci de passer pour un sot.
Le nombre était premier, les formes chaotiques,
À moins que je ne sois leur propre sémantique…
Par terre, sans souci de passer pour un sot.
Le nombre était premier, les formes chaotiques,
À moins que je ne sois leur propre sémantique…
vendredi 25 avril 2014
Pas de deux
Dans ton esquisse de sourire, j’ai saisi
La liberté qui se levait, qui t’a choisie,
Comme un papillon une fleur, une évidence,
Et tu ne m’as pas invité à cette danse.
La liberté qui se levait, qui t’a choisie,
Comme un papillon une fleur, une évidence,
Et tu ne m’as pas invité à cette danse.
jeudi 24 avril 2014
Banian
Le figuier n’a pas d’âge, il s’enroule et se tord.
Ses racines du ciel, lents boas constrictors,
Font une cathédrale aux colonnes fluides,
Arbre-forêt, naissant du plein comme du vide.
Ses racines du ciel, lents boas constrictors,
Font une cathédrale aux colonnes fluides,
Arbre-forêt, naissant du plein comme du vide.
mercredi 23 avril 2014
Envols
Les oranges lueurs des lanternes célestes
Éclairent les enfants qui montrent à grands gestes
Où se trouve la leur, tandis que les amants,
Déjà plus près du ciel, oublient le firmament…
Éclairent les enfants qui montrent à grands gestes
Où se trouve la leur, tandis que les amants,
Déjà plus près du ciel, oublient le firmament…
mardi 22 avril 2014
Des ombres
Les murs sont à l’affût, les échos se réveillent.
Au son, la pierre vibre en harmoniques vieilles.
Enfin la galerie sous sa voûte répand
Les hurlements des formes noires s’attroupant.
Au son, la pierre vibre en harmoniques vieilles.
Enfin la galerie sous sa voûte répand
Les hurlements des formes noires s’attroupant.
lundi 21 avril 2014
Artefacts
Je nous ai vus couchés sur un lit de ferrailles
Au milieu de robots, en plein champ de bataille
Et le déplacement d’exosquelettes lourds
Souillait, des si jolies violettes, le velours.
Au milieu de robots, en plein champ de bataille
Et le déplacement d’exosquelettes lourds
Souillait, des si jolies violettes, le velours.
dimanche 20 avril 2014
Vert d’eau
Frondaisons reflétées dans le miroir des flots,
Je sens l’éternité vous sourire sous l’eau,
De mon île perchée sur un ciel illusoire.
À vos mille couleurs d’émeraude il faut boire.
Je sens l’éternité vous sourire sous l’eau,
De mon île perchée sur un ciel illusoire.
À vos mille couleurs d’émeraude il faut boire.
samedi 19 avril 2014
Hamac
Juste un balancement qui s’estompe en douceur,
Pendulaire au milieu, cherchant son âme sœur,
Les mailles étirées comme un filet de pêche
Et tes pieds nus frôlant, légers, la terre fraîche.
Pendulaire au milieu, cherchant son âme sœur,
Les mailles étirées comme un filet de pêche
Et tes pieds nus frôlant, légers, la terre fraîche.
vendredi 18 avril 2014
Sombre camée
Noire et blanche couleurs en cet émail, profond
De toutes les nuances, vives, elles font,
Par ces gris attirés dans les ruptures d’ombres,
Un pays d’entre-deux où l’œil se désencombre.
De toutes les nuances, vives, elles font,
Par ces gris attirés dans les ruptures d’ombres,
Un pays d’entre-deux où l’œil se désencombre.
jeudi 17 avril 2014
Montaison
Les forêts de bambous sont dans le clair-obscur,
Érigeant sans pudeur leurs flèches vers l’azur,
Portant des feuilles chues de nettes cicatrices
Auxquelles en m’agrippant faut-il que je me hisse ?
Érigeant sans pudeur leurs flèches vers l’azur,
Portant des feuilles chues de nettes cicatrices
Auxquelles en m’agrippant faut-il que je me hisse ?
mercredi 16 avril 2014
Contracture
La douleur se propage en ondes ramassées.
Que cette distinction, d’elle à moi, m’ait chassé
Vers un bord chaotique, au plus secret du corps,
Me laisse entendre un son, quelque insolite accord.
Que cette distinction, d’elle à moi, m’ait chassé
Vers un bord chaotique, au plus secret du corps,
Me laisse entendre un son, quelque insolite accord.
mardi 15 avril 2014
Regards
Appuyée sur le mur en bois gris de la grange,
Assise, tu me fixes à l’abri de tes franges.
Au-dessus, le hibou me dévisage aussi,
Sans saisir nettement le rêve… wait and see.
Assise, tu me fixes à l’abri de tes franges.
Au-dessus, le hibou me dévisage aussi,
Sans saisir nettement le rêve… wait and see.
lundi 14 avril 2014
Scène privée
Mon gueuloir est bâti sur mes noires pensées,
Des voûtes de grès rouge aux formes insensées.
Dans les soubassements de ma vaine conscience,
Au soir, j’y vais hurler toute mon impuissance.
Des voûtes de grès rouge aux formes insensées.
Dans les soubassements de ma vaine conscience,
Au soir, j’y vais hurler toute mon impuissance.
dimanche 13 avril 2014
Barrière
Les coraux sont des fleurs en offrande aux noyés,
Cimetières marins des âmes effrayées.
Leur chant va palpitant dans la mer qui respire
Et les bateaux parfois sur les coraux chavirent…
Cimetières marins des âmes effrayées.
Leur chant va palpitant dans la mer qui respire
Et les bateaux parfois sur les coraux chavirent…
samedi 12 avril 2014
Révélation
L’icône fut trouvée derrière la cloison,
Depuis longtemps soustraite à la vue, l’oraison,
Peinte sur du tilleul venant du monastère,
Au fond des yeux du Christ, un voile de mystère.
Depuis longtemps soustraite à la vue, l’oraison,
Peinte sur du tilleul venant du monastère,
Au fond des yeux du Christ, un voile de mystère.
vendredi 11 avril 2014
Des talus
Faut-il que l’épareuse une à une détruise
Au bord de nos chemins les mille fleurs exquises,
Oseilles, carnillets, de vieux rose parés,
Clochettes de consoude ou pervenches serrées…
Au bord de nos chemins les mille fleurs exquises,
Oseilles, carnillets, de vieux rose parés,
Clochettes de consoude ou pervenches serrées…
jeudi 10 avril 2014
Principe
Le cercle est immanent, tous les êtres le savent,
Aucun ne le possède, aucun n’en est esclave,
Il occupe l’espace, il étire le temps,
Rien de lui ne s’impose, invisible, et pourtant…
Aucun ne le possède, aucun n’en est esclave,
Il occupe l’espace, il étire le temps,
Rien de lui ne s’impose, invisible, et pourtant…
mercredi 9 avril 2014
Angle de vue
Au creux de l’arbre mort stagne un petit peu d’eau.
Les insectes y vont faire des glissandos
Puis se sèchent sans bruit, dans quelque mousse fine,
Un microcosme plein. La vie n’est pas mesquine.
Les insectes y vont faire des glissandos
Puis se sèchent sans bruit, dans quelque mousse fine,
Un microcosme plein. La vie n’est pas mesquine.
mardi 8 avril 2014
Arythmie
Fermer les yeux, toucher le vent, ouïr l’oiseau,
Humer le ciel, louer la terre, hanter les eaux,
Silence. Une blancheur esquive les persiennes.
En-deçà, dans le cœur, renaît une ode ancienne.
Humer le ciel, louer la terre, hanter les eaux,
Silence. Une blancheur esquive les persiennes.
En-deçà, dans le cœur, renaît une ode ancienne.
lundi 7 avril 2014
À main nue
Je voudrais retrouver l’enchantement du monde,
Au milieu des gravats, des poussières immondes,
(Il faut continuer, le temps est assassin)
Sans rien d’autre qu’un doigt pour y faire un dessin.
Au milieu des gravats, des poussières immondes,
(Il faut continuer, le temps est assassin)
Sans rien d’autre qu’un doigt pour y faire un dessin.
dimanche 6 avril 2014
Échecs
Le séjour est tendu de velours cramoisis
Le cavalier d’ébène a le regard transi
(Deux mètres de bois noir à la sculpture pleine)
Auprès du fou d’ivoire, mort : le Jeu, la peine…
Le cavalier d’ébène a le regard transi
(Deux mètres de bois noir à la sculpture pleine)
Auprès du fou d’ivoire, mort : le Jeu, la peine…
samedi 5 avril 2014
Sūryanamaskāra
La voussure élancée de ton corps qui salue
Lentement le soleil, comme une aube, évolue
Vers un point d’équilibre où les courbes sans fin
De lumière et de chair dessinent des dauphins.
Lentement le soleil, comme une aube, évolue
Vers un point d’équilibre où les courbes sans fin
De lumière et de chair dessinent des dauphins.
vendredi 4 avril 2014
Avis
Je ressens la fraîcheur d’une larme qui sèche
En cet instant de peu. Je relis la Dépêche
Et mes yeux n’y croient pas, l’ami, tu es parti.
Rien n’est, dans cette place, à ma peine assorti.
En cet instant de peu. Je relis la Dépêche
Et mes yeux n’y croient pas, l’ami, tu es parti.
Rien n’est, dans cette place, à ma peine assorti.
jeudi 3 avril 2014
Point focal
Le coffre en palissandre est compartimenté,
Trois boîtes de laiton conservent les grands thés
Que je rêve de boire avec cérémonie
Près de toi, renaissant de nos pensées unies.
Trois boîtes de laiton conservent les grands thés
Que je rêve de boire avec cérémonie
Près de toi, renaissant de nos pensées unies.
mercredi 2 avril 2014
Dérive
Mon toit comme un bateau renversé, dans la nuit,
De son étrave fend l’espace noir, sans bruit.
Soudain les nues s’écartent et les astres jaillissent,
Ô falotes lueurs vers qui je tends, je glisse…
De son étrave fend l’espace noir, sans bruit.
Soudain les nues s’écartent et les astres jaillissent,
Ô falotes lueurs vers qui je tends, je glisse…
mardi 1 avril 2014
Quête
Entre les fumerolles sombres de Mordor,
Au tréfonds des cités antiques d’Erebor,
Dans les élancements des tours de Notre-Dame,
Avec peine et lenteur, je recherche mon âme.
Au tréfonds des cités antiques d’Erebor,
Dans les élancements des tours de Notre-Dame,
Avec peine et lenteur, je recherche mon âme.
Inscription à :
Articles (Atom)