Au zoo l’ours attend, quatre pattes à terre,
Afin de maintenir l’orbite planétaire.
Il se sait détenu pour distraire les gens,
Bipèdes inconscients, sinon de leur argent…
samedi 31 mai 2014
vendredi 30 mai 2014
Mélalcoolie
Masque de porcelaine et robe de satin,
Tu t’assois langoureuse au fauteuil en rotin.
Sur les vieux papiers peints, quelques scènes de chasse,
À l’alcool tu te rends, vaste mer des Sargasses.
Tu t’assois langoureuse au fauteuil en rotin.
Sur les vieux papiers peints, quelques scènes de chasse,
À l’alcool tu te rends, vaste mer des Sargasses.
jeudi 29 mai 2014
Dactyle
La glume au vent palpite et l’étamine sort,
Le pollen se répand comme une poudre d’or
Ou violette aussi, poussière d’améthyste
Égayant tes cheveux… pourquoi es-tu si triste ?
Le pollen se répand comme une poudre d’or
Ou violette aussi, poussière d’améthyste
Égayant tes cheveux… pourquoi es-tu si triste ?
mercredi 28 mai 2014
Projection
Elle est, à nous, liée, sans jamais nous forcer,
Magique anamorphose à l’aube déversée,
Mais quand devant un mur, énorme elle se dresse,
En nous la part obscure, avide, nous agresse.
Magique anamorphose à l’aube déversée,
Mais quand devant un mur, énorme elle se dresse,
En nous la part obscure, avide, nous agresse.
mardi 27 mai 2014
Passeur
Mon chat me voit toujours, même en fermant les yeux,
Traversant les éons, sur les traces des dieux.
Des douze dimensions, toujours il n’en fait qu’une,
Altier il se conduit, conscient de nos lacunes…
Traversant les éons, sur les traces des dieux.
Des douze dimensions, toujours il n’en fait qu’une,
Altier il se conduit, conscient de nos lacunes…
lundi 26 mai 2014
Médium
Dans tes yeux, la douleur et cette lassitude
Au point que tu t’adosses à cette écorce rude,
Et si tu ne dis rien, à ce cri silencieux,
Réponds le bruissement des feuilles vers les cieux.
Au point que tu t’adosses à cette écorce rude,
Et si tu ne dis rien, à ce cri silencieux,
Réponds le bruissement des feuilles vers les cieux.
dimanche 25 mai 2014
Cabinet de curiosités
Derrière la fenêtre, on voit des étiquettes,
Encore attachées à de vieilles éprouvettes,
Et des bocaux posés sur des planches jaunies
Où des cerveaux se créent des pensées racornies.
Encore attachées à de vieilles éprouvettes,
Et des bocaux posés sur des planches jaunies
Où des cerveaux se créent des pensées racornies.
De souche
Les litières dorées de l’automne verdissent
Et la clairière vibre à de curieux indices :
À suivre les fûts longs des hêtres de ce bois,
La terre donne forme à tout le sang qu’elle boit.
Et la clairière vibre à de curieux indices :
À suivre les fûts longs des hêtres de ce bois,
La terre donne forme à tout le sang qu’elle boit.
vendredi 23 mai 2014
Cul-de-sac
Je cours sans m’arrêter, l’air a un goût de fer,
Les bars ferment leur grille, on prétend que l’enfer
A ses entrées ici, les pavées vont trop vite,
Au bout, cette lueur… un calibre trente-huit.
Les bars ferment leur grille, on prétend que l’enfer
A ses entrées ici, les pavées vont trop vite,
Au bout, cette lueur… un calibre trente-huit.
jeudi 22 mai 2014
Randonnée
J’entends le bruissement de mille bicyclettes
Au flot multicolore, en grimpant la Hourquette
Et je suis au milieu, grégaire dans l’instant,
Telle une transhumance belle, serpentant…
Au flot multicolore, en grimpant la Hourquette
Et je suis au milieu, grégaire dans l’instant,
Telle une transhumance belle, serpentant…
mercredi 21 mai 2014
Inversion
J’ai le crâne posé sur la terre sacrée,
Les pieds tendus vers le zénith, le corps ancré.
Je ne suis pas un pont, juste une passerelle
Offerte aux telluriques ondes vers le ciel.
Les pieds tendus vers le zénith, le corps ancré.
Je ne suis pas un pont, juste une passerelle
Offerte aux telluriques ondes vers le ciel.
mardi 20 mai 2014
Noli me tangere
Trois pics dans le brouillard, une musique en si,
Trois corps en équilibre aux contours indécis,
Trois phrases murmurées, sans doute des mots tendres :
Une braise parfois repart de sous la cendre…
Trois corps en équilibre aux contours indécis,
Trois phrases murmurées, sans doute des mots tendres :
Une braise parfois repart de sous la cendre…
lundi 19 mai 2014
Contrastes
La maison me chuchote des mots inconnus,
Le vent qui rôde autour cherche à la mettre à nu.
Les nuits sont blanches encore et les jours bien trop sombres
Et la maison me parle et je poursuis des ombres.
Le vent qui rôde autour cherche à la mettre à nu.
Les nuits sont blanches encore et les jours bien trop sombres
Et la maison me parle et je poursuis des ombres.
dimanche 18 mai 2014
La passée
La chapelle du Temple est sise dans le creux
D’un vallon de verdure où vécut Jean-le-Preux.
La mousse sur le toit, les ronces qui s’évadent
Assistent en silence au retour des Croisades.
D’un vallon de verdure où vécut Jean-le-Preux.
La mousse sur le toit, les ronces qui s’évadent
Assistent en silence au retour des Croisades.
samedi 17 mai 2014
Cycle cosmique
Le plein s’est dispersé pour atteindre le vide
Et jouir au plus près de sa caresse avide,
Or, ce faisant, il tue l’objet de son amour.
Il se rétracte alors… d’où le cycle en retour.
Et jouir au plus près de sa caresse avide,
Or, ce faisant, il tue l’objet de son amour.
Il se rétracte alors… d’où le cycle en retour.
vendredi 16 mai 2014
Boulange
La pâte n’attend pas, qui gonfle sous la pousse
Intime des ferments, puis la mie se fait douce.
Alors le four inflige aux alvéoles blonds
La malice du feu, le pain naît bel et bon.
Intime des ferments, puis la mie se fait douce.
Alors le four inflige aux alvéoles blonds
La malice du feu, le pain naît bel et bon.
jeudi 15 mai 2014
Cinétique
Où ? Dans le mouvement fluide de ton corps,
J’ai vu l’éternité jaillir comme une aurore.
Et tu riais de voir ma mine fascinée,
Les courbes de tes mains vers moi, le ciel, tournées.
J’ai vu l’éternité jaillir comme une aurore.
Et tu riais de voir ma mine fascinée,
Les courbes de tes mains vers moi, le ciel, tournées.
mercredi 14 mai 2014
Basmati
Le riz cuit lentement, de nacre puis tout blanc.
Juste à point je le passe, moelleux sous la dent.
Dans l’assiette, je fais de petites montagnes.
Au pied coule un curry, belle sauce compagne.
Juste à point je le passe, moelleux sous la dent.
Dans l’assiette, je fais de petites montagnes.
Au pied coule un curry, belle sauce compagne.
mardi 13 mai 2014
Légende
Le saule est au bord de l’étang depuis longtemps,
Ses feuilles fines sont d’argent, son bois dolent.
Une belle passe devant, dans l’eau, se meurt.
Alors le saule, se penchant, se fait pleureur.
Ses feuilles fines sont d’argent, son bois dolent.
Une belle passe devant, dans l’eau, se meurt.
Alors le saule, se penchant, se fait pleureur.
lundi 12 mai 2014
Communication
Vu dans la rue deux vieux serrés tels des chatons,
Lui gilet de flanelle, elle robe en coton,
Puis deux adolescents au fond de leur smartphone,
Oubliant que la vie se prend comme se donne…
Lui gilet de flanelle, elle robe en coton,
Puis deux adolescents au fond de leur smartphone,
Oubliant que la vie se prend comme se donne…
dimanche 11 mai 2014
Dernier combat
Je les ai, dans le sac, elles bougent encor.
Pour me les prendre, tu m’affrontes, au corps à corps.
Au ras du sol, l’asphalte est un miroir liquide.
Tu as gagné, ma Vie. Mon sac d’illusions ? Vide.
Pour me les prendre, tu m’affrontes, au corps à corps.
Au ras du sol, l’asphalte est un miroir liquide.
Tu as gagné, ma Vie. Mon sac d’illusions ? Vide.
samedi 10 mai 2014
Distance
Mon respir est un flot, mon souffle est un ressac,
L’ego laisse voler l’âme au-dessus du lac,
Et dans cet abandon, mes amis me rejoignent
Ensemble nous voguons, nos corps, sans fin, s’éloignent.
L’ego laisse voler l’âme au-dessus du lac,
Et dans cet abandon, mes amis me rejoignent
Ensemble nous voguons, nos corps, sans fin, s’éloignent.
vendredi 9 mai 2014
Outre monde
Je vais dans le garage, une porte est fermée,
Je l’ouvre : un escalier descend, je suis paumé,
Il n’y a pas de cave en dessous du garage !
Un cri résonne en bas…je me réveille en nage.
Je l’ouvre : un escalier descend, je suis paumé,
Il n’y a pas de cave en dessous du garage !
Un cri résonne en bas…je me réveille en nage.
jeudi 8 mai 2014
Chambre avec vue
Sur la natte élimée des heures de la nuit,
Le vent mauvais caresse les peaux qui se fuient.
Près du plafond noirci, les néons se balancent.
Une alarme sans fin déchire le silence.
Le vent mauvais caresse les peaux qui se fuient.
Près du plafond noirci, les néons se balancent.
Une alarme sans fin déchire le silence.
mercredi 7 mai 2014
Relativité
Le quai semble glisser quand le train redémarre
Et j’oscille, il est temps de larguer les amarres.
Elle cherche des yeux, son foulard de travers,
Le printemps fait l’automne et l’été fait l’hiver.
Et j’oscille, il est temps de larguer les amarres.
Elle cherche des yeux, son foulard de travers,
Le printemps fait l’automne et l’été fait l’hiver.
mardi 6 mai 2014
Gravité
Les philtres sont puissants, les pierres sont lascives.
Entre elles, sous la pluie, s’écoulent des eaux vives
Et la mousse lovée dans le creux des parois
Recueille l’élixir en frémissant de joie.
Entre elles, sous la pluie, s’écoulent des eaux vives
Et la mousse lovée dans le creux des parois
Recueille l’élixir en frémissant de joie.
lundi 5 mai 2014
Embruns
Du pommeau de sa canne il désignait la mer,
Avec sa rage verte et son ciel à l’envers.
Il disait : « C’est fini, les nuages se taisent »
Et les enfants criaient, du haut de la falaise.
Avec sa rage verte et son ciel à l’envers.
Il disait : « C’est fini, les nuages se taisent »
Et les enfants criaient, du haut de la falaise.
dimanche 4 mai 2014
Basse fréquence
Opus majeur, un ton sous le seuil auditif,
Tu grondes contre l’homme au travail inventif
Qui pollue terre et mer, sans remords et sans honte.
Ô ma planète belle, où en est le décompte ?
Tu grondes contre l’homme au travail inventif
Qui pollue terre et mer, sans remords et sans honte.
Ô ma planète belle, où en est le décompte ?
samedi 3 mai 2014
Répercussion
Peau d’antilope ou peau de lion, les tambours sonnent
À la cour de Castille, l’on bat la chaconne.
Au rythme lent de ces tambours, les pas se font
Loin du désert où la gazelle a fui le lion.
À la cour de Castille, l’on bat la chaconne.
Au rythme lent de ces tambours, les pas se font
Loin du désert où la gazelle a fui le lion.
vendredi 2 mai 2014
Siamois
Jamais au grand jamais deux chats ne se confondent
Où sont donc les sosies des chats ? Ils vagabondent
Ailleurs, dans le miroir des rêves des humains.
Veilleurs des univers … et nous sur le chemin.
Où sont donc les sosies des chats ? Ils vagabondent
Ailleurs, dans le miroir des rêves des humains.
Veilleurs des univers … et nous sur le chemin.
jeudi 1 mai 2014
Cuirasse
Sapant des flagorneurs l’évidente façade,
Ayant la peau rebelle à tout baume ou pommade,
Autonome tu vas, sans jamais que ton cœur
Ne paraisse touché du fond de ton bunker.
Ayant la peau rebelle à tout baume ou pommade,
Autonome tu vas, sans jamais que ton cœur
Ne paraisse touché du fond de ton bunker.
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