La mer chante et ruisselle, effleurant les rochers.
Le fou vole un baiser, sans qu’elle soit fâchée.
Le dragon de papier dans le ciel se prélasse.
Un oiseau frôle un chat sans qu’il se mette en chasse.
vendredi 31 octobre 2014
jeudi 30 octobre 2014
Chaîne et trame
À genoux, dans le noir, j’ai vu de sombres flammes
Étirant sans frémir les ombres, fines lames,
Et je n’avais pas peur, en cet instant retors,
Des fils entrelacés de la Vie, de la Mort.
Étirant sans frémir les ombres, fines lames,
Et je n’avais pas peur, en cet instant retors,
Des fils entrelacés de la Vie, de la Mort.
mercredi 29 octobre 2014
Râga
La porte aux cent-huit clous sertis de gemmes rares
Avive les échos des joueurs de sitar.
Autour le jade vert fait silence aux pieds nus.
Toujours la porte est close et l’espace inconnu.
Avive les échos des joueurs de sitar.
Autour le jade vert fait silence aux pieds nus.
Toujours la porte est close et l’espace inconnu.
mardi 28 octobre 2014
Attraction
L’éboulis silencieux, figé, dans la clameur
Joyeuse du torrent, chaotique dormeur,
S’étend, ses rochers nus, comme un grand corps instable,
Un rien peut l’éveiller, juste ce grain de sable…
Joyeuse du torrent, chaotique dormeur,
S’étend, ses rochers nus, comme un grand corps instable,
Un rien peut l’éveiller, juste ce grain de sable…
Soleil d’octobre
Volubile inconnue, croisée quai de la Seine,
Au parfum de vanille et tailleur vert, obscène.
Au-dessus, le ciel bas, les mouettes s’en vont
Qu’un enfant chasse à coup de bulles de savon.
Au parfum de vanille et tailleur vert, obscène.
Au-dessus, le ciel bas, les mouettes s’en vont
Qu’un enfant chasse à coup de bulles de savon.
dimanche 26 octobre 2014
Au fil des jours
Le fil de laine allait entre ses vieilles mains,
Tels des cailloux jetés pour montrer le chemin
De la vie à la mort, jamais de ligne droite,
Un pull, c’est un trésor, quand il sort de la boîte…
Tels des cailloux jetés pour montrer le chemin
De la vie à la mort, jamais de ligne droite,
Un pull, c’est un trésor, quand il sort de la boîte…
samedi 25 octobre 2014
Haut sommeil
Voyez un chat dormir, l’éternité s’éclaire,
Il a suivi la ligne invisible des sphères,
Intimement lové dans une stase d’or.
Il est à l’univers ce que l’âme est au corps.
Il a suivi la ligne invisible des sphères,
Intimement lové dans une stase d’or.
Il est à l’univers ce que l’âme est au corps.
vendredi 24 octobre 2014
Imitation de J.C.
Que d’un signet de soie tu me montres la page
Après tous ces hivers, relève du mirage.
Ouvrant le petit livre, au repère sautant,
Je lis ces quelques mots : « La grâce est hors du temps ».
Après tous ces hivers, relève du mirage.
Ouvrant le petit livre, au repère sautant,
Je lis ces quelques mots : « La grâce est hors du temps ».
jeudi 23 octobre 2014
En chemin
Sur le mur en béton la glycine se fane,
Un merle importuné longuement me chicane.
Impassibles, mes pieds font eux seuls le chemin,
Je suis ailleurs, nomade entre hier et demain.
Un merle importuné longuement me chicane.
Impassibles, mes pieds font eux seuls le chemin,
Je suis ailleurs, nomade entre hier et demain.
mercredi 22 octobre 2014
Épanchement
Doux-amer est le fruit qui de cet arbre tombe
Au pied duquel, aimées, nous sommes les colombes
Aux ailes éployées, d’où perle un peu de sang :
Le plomb nous a percées, l’âme va jaillissant.
Au pied duquel, aimées, nous sommes les colombes
Aux ailes éployées, d’où perle un peu de sang :
Le plomb nous a percées, l’âme va jaillissant.
mardi 21 octobre 2014
Cascade
Elle choit rugissante en colonnes brouillées
Qui rebondissent denses, brumes affouillées.
Le soleil y folâtre et joue de ses diaprures
Et mes larmes se noient dans l’humide nature.
Qui rebondissent denses, brumes affouillées.
Le soleil y folâtre et joue de ses diaprures
Et mes larmes se noient dans l’humide nature.
lundi 20 octobre 2014
Angélus
Le foin dans sa rondeur, inonde la charrette.
Au-dessus, Maribelle est toute guillerette,
Enivrée par l’odeur de la flouve du pré :
Du temps, de la fatigue, elle s’est désencombrée.
Au-dessus, Maribelle est toute guillerette,
Enivrée par l’odeur de la flouve du pré :
Du temps, de la fatigue, elle s’est désencombrée.
dimanche 19 octobre 2014
Débarquement
Deux soldats vont, rugueux, sur le chemin de ronde.
En contre-bas s’étend la terre brune et blonde
Et rien de ce pays n’arrête leur regard :
Plus loin, sur l’océan, la meute des drakkars…
En contre-bas s’étend la terre brune et blonde
Et rien de ce pays n’arrête leur regard :
Plus loin, sur l’océan, la meute des drakkars…
samedi 18 octobre 2014
Espace-temps
Au cercle de tes bras je suis toujours venu,
Parfois dans la misère et le plus souvent, nu.
Dans cet espace, amie, fort vêtu de confiance,
Il n’y a plus de temps, quand cesse la distance.
Parfois dans la misère et le plus souvent, nu.
Dans cet espace, amie, fort vêtu de confiance,
Il n’y a plus de temps, quand cesse la distance.
vendredi 17 octobre 2014
Étale
La vague, à se mouvoir, se lasse dans l’espace
Immense de la mer. Qui la voulait vorace,
Engloutissant d’un coup les peines et les deuils,
Doit chercher plus avant la pointe d’un écueil.
Immense de la mer. Qui la voulait vorace,
Engloutissant d’un coup les peines et les deuils,
Doit chercher plus avant la pointe d’un écueil.
jeudi 16 octobre 2014
Lucre
Exhumée par hasard, une statue sans tête
A fini dans le coffre d’une banque helvète
Et les glyphes secrets, gravés sur le pourtour,
Pour des siècles encor seront muets aux sourds.
A fini dans le coffre d’une banque helvète
Et les glyphes secrets, gravés sur le pourtour,
Pour des siècles encor seront muets aux sourds.
mercredi 15 octobre 2014
Après la peine
Tu remontes ton col, la bise est assassine,
Un bonjour en passant près des voisins, voisines.
Oh, ton petit sourire a du mal à cacher
Ta blessure de cœur… Viens, il nous faut marcher.
Un bonjour en passant près des voisins, voisines.
Oh, ton petit sourire a du mal à cacher
Ta blessure de cœur… Viens, il nous faut marcher.
mardi 14 octobre 2014
Nitescence
Ignoré, ce bleu nuit, qui jette en contre-jour
De superbes faisceaux en drapés de velours,
M’étreint, dans la noirceur de la voûte modeste,
Échoué sur un banc, pâle. Ite missa est.
De superbes faisceaux en drapés de velours,
M’étreint, dans la noirceur de la voûte modeste,
Échoué sur un banc, pâle. Ite missa est.
lundi 13 octobre 2014
Lady M
Sur un mouchoir brodé, j’ai lu tes initiales
En fil bleu sur le blanc du tissu de percale.
L’as-tu laissé pour moi, dans l’ultime dessein
Qu’une larme s’y pose, en guise de blanc-seing ?
En fil bleu sur le blanc du tissu de percale.
L’as-tu laissé pour moi, dans l’ultime dessein
Qu’une larme s’y pose, en guise de blanc-seing ?
dimanche 12 octobre 2014
Ghillie Callum
C’est l’heure où le soleil effleure après l’effroi
La bruyère écarlate et les épées en croix.
Métal et sang mêlés scintillent en cadence :
En défiant la Mort, le vainqueur ivre danse.
La bruyère écarlate et les épées en croix.
Métal et sang mêlés scintillent en cadence :
En défiant la Mort, le vainqueur ivre danse.
samedi 11 octobre 2014
Gare
Je t’ai revue ce soir, tu descendais du train.
Les gens passaient autour, à mes yeux, incertains,
L’amour flottait dans l’air comme une brume morte.
Un pauvre avait la main tendue devant la porte.
Les gens passaient autour, à mes yeux, incertains,
L’amour flottait dans l’air comme une brume morte.
Un pauvre avait la main tendue devant la porte.
vendredi 10 octobre 2014
Silice
Même ainsi, le désert, sable au milieu du sable,
Use de ses flots secs tous les pavés du diable.
Au-dehors, la fureur est toujours élégante
Et laisse juste aux grains l’heur de gravir la pente.
Use de ses flots secs tous les pavés du diable.
Au-dehors, la fureur est toujours élégante
Et laisse juste aux grains l’heur de gravir la pente.
jeudi 9 octobre 2014
Dame de cœur
Pris le parti d’aimer, plume sur le vélin
Qui court après son encre et toi, dont les câlins
S’estompent, clair-obscur, pas perdus qui me hantent
Au creux de nos deux cœurs, le rien nous réenchante.
Qui court après son encre et toi, dont les câlins
S’estompent, clair-obscur, pas perdus qui me hantent
Au creux de nos deux cœurs, le rien nous réenchante.
mercredi 8 octobre 2014
Métal hurlant
Le chiffon va et vient sur le chrome rétif.
Les tubes, les carters, tout doit être agressif.
Rien ne se fait tout seul, il faut que je m’échine.
Un seul rêve à tenir, celui de la Machine.
Les tubes, les carters, tout doit être agressif.
Rien ne se fait tout seul, il faut que je m’échine.
Un seul rêve à tenir, celui de la Machine.
mardi 7 octobre 2014
Ne pas oublier
Sous une boîte à clous, dans l’atelier noirci,
J’ai trouvé ce papier, pense-bête en sursis,
Que délicatement, je déplie, je délivre
Avec ses quelques mots, jetés : « Penser à vivre ».
J’ai trouvé ce papier, pense-bête en sursis,
Que délicatement, je déplie, je délivre
Avec ses quelques mots, jetés : « Penser à vivre ».
lundi 6 octobre 2014
Chalands
Les fleurs des bégonias jonchent les vieilles marches,
Une vitrine brille encore sous les arches,
À l’affût, sous le masque, on devine les gens,
Leur âme tricotée dans la laine d’argent.
Une vitrine brille encore sous les arches,
À l’affût, sous le masque, on devine les gens,
Leur âme tricotée dans la laine d’argent.
dimanche 5 octobre 2014
Urbanités
Les papiers, les cartons, les vieux sacs dans la cour
Oscillent sous le vent tourbillonnant des tours.
Sous terre, les égouts charrient des flots fétides
Et, tout proche, un corbeau me fixe, l’œil lucide.
Oscillent sous le vent tourbillonnant des tours.
Sous terre, les égouts charrient des flots fétides
Et, tout proche, un corbeau me fixe, l’œil lucide.
samedi 4 octobre 2014
Dominicales
Les flaques de soleil, comme des ailes blanches
Autour des jupes jouent ; c’est la foire, un dimanche.
À l’ombre d’une arcade, un tzigane au banjo
Taquine un air de jazz, manouche ou bien gadjo.
Autour des jupes jouent ; c’est la foire, un dimanche.
À l’ombre d’une arcade, un tzigane au banjo
Taquine un air de jazz, manouche ou bien gadjo.
vendredi 3 octobre 2014
Terre
Je marche sur le sol avec indifférence,
Oubliant que mes pieds voisinent sa puissance.
Il se peut que bientôt je réside en dessous.
Lové dans quelque trou, j’aurai mon corps dissous.
Oubliant que mes pieds voisinent sa puissance.
Il se peut que bientôt je réside en dessous.
Lové dans quelque trou, j’aurai mon corps dissous.
jeudi 2 octobre 2014
Reflets de l’eau
Tu te tiens accroupie sur le vieux ponton d’if
Et regardes le lac où flotte un grand esquif,
Sereine, sous ta robe effleurée par la brise,
Emportée dans ton rêve au bord de l’aube grise.
Et regardes le lac où flotte un grand esquif,
Sereine, sous ta robe effleurée par la brise,
Emportée dans ton rêve au bord de l’aube grise.
mercredi 1 octobre 2014
Ekāgratā
La sphère est creuse ou pleine au gré du souffle lent
Qui pousse la conscience à voir ou noir ou blanc,
Puis l’être se dilate et la dualité
Disparaît dans un vide plein d’éternité.
Qui pousse la conscience à voir ou noir ou blanc,
Puis l’être se dilate et la dualité
Disparaît dans un vide plein d’éternité.
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