La lumière est trop vive à vouloir s’étaler
En nappe coruscante ; il faut sans cesse aller
Non pas vers la noirceur mais passer le mirage,
Aller se noyer dans l’eau fraîche des ombrages.
dimanche 30 novembre 2014
samedi 29 novembre 2014
Grands pas
Josh aux grands pas s’en vient, son bâton plein de runes,
Avec son vieux velours, sa veste de fortune.
Il enseigne aux enfants des contes singuliers
Qui longtemps dans le noir les tiendront éveillés.
Avec son vieux velours, sa veste de fortune.
Il enseigne aux enfants des contes singuliers
Qui longtemps dans le noir les tiendront éveillés.
vendredi 28 novembre 2014
Au fond des bois
Les chenilles de bois s'allongent sur la terre
En colonnes sans âme (il faut jauger les stères)
Or dans les interstices un lérot s'est niché :
Tout près, Dame belette est à l'affût, juchée.
En colonnes sans âme (il faut jauger les stères)
Or dans les interstices un lérot s'est niché :
Tout près, Dame belette est à l'affût, juchée.
jeudi 27 novembre 2014
L’entre-mots
Entre les mots gravés, sais-tu lire les choses,
Une virgule, un point, une espace qui ose,
Et sais-je si le sens s’accroche au vide autant
Qu’au plein ? Le doux vélin me touchera longtemps.
Une virgule, un point, une espace qui ose,
Et sais-je si le sens s’accroche au vide autant
Qu’au plein ? Le doux vélin me touchera longtemps.
mercredi 26 novembre 2014
Nuit et jour
La nuit pourpre distille en secret les émois
Qui du jour ont volé le temps de vous à moi.
Le désir me disperse et la nuit me concentre
Au point que rarement, dans le mystère, j’entre.
Qui du jour ont volé le temps de vous à moi.
Le désir me disperse et la nuit me concentre
Au point que rarement, dans le mystère, j’entre.
mardi 25 novembre 2014
À pied
Nous courrions à la fraîche entre les brumes d’or,
Cadencés par le souffle et tes hanches, au bord
Des chemins de fortune, au gré de nos silences,
Et nos foulées vivaient à pleine connivence.
Cadencés par le souffle et tes hanches, au bord
Des chemins de fortune, au gré de nos silences,
Et nos foulées vivaient à pleine connivence.
lundi 24 novembre 2014
Discernement
Le parc est entouré d’un mur de briques jaunes,
Une fissure y court et derrière une faune
Étrange s’y ébat, qu’à peine je perçois :
La réalité passe et ne va pas de soi.
Une fissure y court et derrière une faune
Étrange s’y ébat, qu’à peine je perçois :
La réalité passe et ne va pas de soi.
dimanche 23 novembre 2014
Terminus
Au quai du Sans retour, assise, je t’ai vue,
Ton grand chagrin d’amour en guise de vertu,
Mais tu tremblais un peu dans ton manteau de laine
Alors j’ai su que le chagrin cachait la peine.
Ton grand chagrin d’amour en guise de vertu,
Mais tu tremblais un peu dans ton manteau de laine
Alors j’ai su que le chagrin cachait la peine.
samedi 22 novembre 2014
Corruption
La bête fauve a su qu’hier était demain,
Par le dire et le faire elle prend les humains,
Qu’ils vivent au pays, qu’ils gisent sous la terre,
En chasse elle est toujours, la bête qui altère.
Par le dire et le faire elle prend les humains,
Qu’ils vivent au pays, qu’ils gisent sous la terre,
En chasse elle est toujours, la bête qui altère.
vendredi 21 novembre 2014
Pierre de vie
Calcaire, chair blafarde enroncée dans le flanc
De la colline au chêne et son tapis de glands,
Je t’écoute en dedans, tes fissures m’importent,
Ta minéralité de veine n’est pas morte.
De la colline au chêne et son tapis de glands,
Je t’écoute en dedans, tes fissures m’importent,
Ta minéralité de veine n’est pas morte.
jeudi 20 novembre 2014
Le bonheur des oiseaux
Dans la maison de Louise un oiseau n’eut d’azur
Que ses yeux doux tandis qu’elle soignait ses blessures.
La gent vole-menu s’en vint de toute part :
Qui aime sans retour, de nos jours, est si rare…
Que ses yeux doux tandis qu’elle soignait ses blessures.
La gent vole-menu s’en vint de toute part :
Qui aime sans retour, de nos jours, est si rare…
mercredi 19 novembre 2014
Forge
Sur la bigorne, ils ont battu l’age et le soc,
Des mains calleuses du curé bénits ad hoc,
Qui se souvient du fer rougi, de l’eau qui fume ?
Épaisse, au fond, gît la mémoire de l’enclume.
Des mains calleuses du curé bénits ad hoc,
Qui se souvient du fer rougi, de l’eau qui fume ?
Épaisse, au fond, gît la mémoire de l’enclume.
mardi 18 novembre 2014
Résonance
Le tissu tombe lourd de la voûte absidale,
À deux pas du néant de la région nodale
Où le silence est plein, quand se fond le décor,
Sans un tressaillement des âmes ni des corps.
À deux pas du néant de la région nodale
Où le silence est plein, quand se fond le décor,
Sans un tressaillement des âmes ni des corps.
lundi 17 novembre 2014
Spicilège
Il note tous les jours dans son gros calepin
Le premier vol des grues, la venue d’un copain.
Parfois c’est un croquis jeté sur une page,
Inspiré par la joie d’un troupeau de nuages.
Le premier vol des grues, la venue d’un copain.
Parfois c’est un croquis jeté sur une page,
Inspiré par la joie d’un troupeau de nuages.
dimanche 16 novembre 2014
Haut vol
Dans la forêt des piliers gris, les sons s’enlacent
En assurant aux gens de peu des guerres lasses.
Au-dessus d’eux, les lustres lancent des éclairs
Mais l’ombre danse : on ne voit pas les monte-en-l’air.
En assurant aux gens de peu des guerres lasses.
Au-dessus d’eux, les lustres lancent des éclairs
Mais l’ombre danse : on ne voit pas les monte-en-l’air.
samedi 15 novembre 2014
Destins
Comme un dernier rempart, la topiaire s’étale,
Et nul n’y dit la fleur à l’or de ses pétales,
Une trogne soutient la berge d’un bras mort,
Vieux saule dont la feuille a l’argent du remords.
Et nul n’y dit la fleur à l’or de ses pétales,
Une trogne soutient la berge d’un bras mort,
Vieux saule dont la feuille a l’argent du remords.
vendredi 14 novembre 2014
Juste après
Tendresse à quatre mains, les corps encor sommeillent,
Un sourire esquissé sur ses lèvres le veille.
À l’entour, le soleil en douce se répand
Trop tard pour le réveil, le temps est en suspens.
Un sourire esquissé sur ses lèvres le veille.
À l’entour, le soleil en douce se répand
Trop tard pour le réveil, le temps est en suspens.
jeudi 13 novembre 2014
Élégie
Je t’écris tout reclus du fond d’ici ma Blanche,
Affligé de n’avoir pas mes mains sur tes hanches.
J’ai la fièvre l’hiver, je frissonne l’été,
Le feu sous la bouilloire a des reflets bleutés.
Affligé de n’avoir pas mes mains sur tes hanches.
J’ai la fièvre l’hiver, je frissonne l’été,
Le feu sous la bouilloire a des reflets bleutés.
mercredi 12 novembre 2014
Arrière-cour
La cour est en velours quand tu vas y marcher
Dans tes baskets usées, ton blue-jean écorché.
La cour est au soleil quand je te vois sourire,
Ailleurs, il pleut ? Ici, les nuées se déchirent.
Dans tes baskets usées, ton blue-jean écorché.
La cour est au soleil quand je te vois sourire,
Ailleurs, il pleut ? Ici, les nuées se déchirent.
mardi 11 novembre 2014
Délai
Déjà les mortes-eaux s’étalent paresseuses.
À peine le soleil s’élève que, oiseuses,
Elles s’ancrent au ciel sans jamais s’égarer.
Le capitaine attend pour nous désamarrer.
À peine le soleil s’élève que, oiseuses,
Elles s’ancrent au ciel sans jamais s’égarer.
Le capitaine attend pour nous désamarrer.
lundi 10 novembre 2014
Passages
Assis au beau milieu de quelques pans en ruine,
À peine je saisis les murmures des djinns,
Une ambiance féconde, une pierre en sursis,
Les murs ne durent pas, les embrasures si.
À peine je saisis les murmures des djinns,
Une ambiance féconde, une pierre en sursis,
Les murs ne durent pas, les embrasures si.
dimanche 9 novembre 2014
Maraudage
On part sur quelque chose, on n’arrive sur rien,
Du poème à la prose, un vide sibérien.
Les rafales de vent s’engouffrent dans la ville
Où s’envolent les mots, je me perds immobile.
Du poème à la prose, un vide sibérien.
Les rafales de vent s’engouffrent dans la ville
Où s’envolent les mots, je me perds immobile.
samedi 8 novembre 2014
Affectation
Je passai par la porte en bois de palissandre,
En espérant vous voir, sans causer un esclandre,
Et perçus au détour d’une aile du manoir
Vos pas qui sonnaient faux, talons hauts et bas noirs.
En espérant vous voir, sans causer un esclandre,
Et perçus au détour d’une aile du manoir
Vos pas qui sonnaient faux, talons hauts et bas noirs.
vendredi 7 novembre 2014
Féerie
Les éclats du fragon se projettent au sol,
En taches lumineuses, incessants écus fols,
Quand ta main va touchant les feuilles vernissées,
Les figures se changent en fugues opiacées.
En taches lumineuses, incessants écus fols,
Quand ta main va touchant les feuilles vernissées,
Les figures se changent en fugues opiacées.
jeudi 6 novembre 2014
Je t’ai vue
Tu avais la tête penchée, toute menue,
Un sourire encore accroché, mais si ténu.
Tu voyais ton monde partir, filer en douce :
Un rosier ne fait pas fleurir ses jeunes pousses.
Un sourire encore accroché, mais si ténu.
Tu voyais ton monde partir, filer en douce :
Un rosier ne fait pas fleurir ses jeunes pousses.
mercredi 5 novembre 2014
Tour de plaine
Les vanneaux sont épars sur les billons qui roulent,
Ils sillonnent les champs tandis que l’eau s’écoule,
Étalant son miroir sous le ciel rose et gris.
La terre est amoureuse et mon âme guérit.
Ils sillonnent les champs tandis que l’eau s’écoule,
Étalant son miroir sous le ciel rose et gris.
La terre est amoureuse et mon âme guérit.
mardi 4 novembre 2014
Ombres et lumières
L’abat-jour de soie peinte orbite lentement
Autour de l’éclat vif d’un monofilament.
S’y révèlent sans fin des visions de sirènes :
Que Daphné fuie l’amour et qu’Ondine s’éprenne.
Autour de l’éclat vif d’un monofilament.
S’y révèlent sans fin des visions de sirènes :
Que Daphné fuie l’amour et qu’Ondine s’éprenne.
lundi 3 novembre 2014
Aux cèdres
Racines parfumées qui pointent vers le ciel,
Le creux de ton bois crie contre les décibels
Des tronçonneuses qui déciment sans conscience,
Au nom du lucre et d’une sotte gouvernance…
Le creux de ton bois crie contre les décibels
Des tronçonneuses qui déciment sans conscience,
Au nom du lucre et d’une sotte gouvernance…
dimanche 2 novembre 2014
Synesthésie
Je perçois tous les mots, en gris, vert, rouge sang
Frémissement d’un pré, pose d’un chat persan,
L’écarlate beauté d’un fin cuir damascène.
Il faut à leur diaprure oser la mise en scène.
Frémissement d’un pré, pose d’un chat persan,
L’écarlate beauté d’un fin cuir damascène.
Il faut à leur diaprure oser la mise en scène.
samedi 1 novembre 2014
Ocarina
De ses mains sur l’argile un volume jaillit
Humide et frissonnant, tout juste recueilli
De la terre et de l’eau. Puis le feu le transmute,
Enfin l’air le ranime et la musique flûte.
Humide et frissonnant, tout juste recueilli
De la terre et de l’eau. Puis le feu le transmute,
Enfin l’air le ranime et la musique flûte.
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