Ma destinée s’égrène en notes de fado
Volées à cet aveugle assis à Serzedo,
Sur une chaise verte, auprès des tourterelles
Étourdies au soleil, qui font danser leurs ailes.
mercredi 31 décembre 2014
mardi 30 décembre 2014
Ubiquité
Être ici, être là ? Je me délocalise
Et mon espace-temps s’en va comme une brise,
Un parfum de néant grimpe au-dessus des toits,
Dedans les yeux fermés, dehors sans avoir froid.
Et mon espace-temps s’en va comme une brise,
Un parfum de néant grimpe au-dessus des toits,
Dedans les yeux fermés, dehors sans avoir froid.
lundi 29 décembre 2014
Mots doux
Je t’écris cette lettre en choisissant les mots
Non convenus de nous, ceux d’un zélé grimaud,
Comme les fleurs aux temps que nous fûmes complices,
En un bouquet des champs, heureux qui comme Ulysse…
Non convenus de nous, ceux d’un zélé grimaud,
Comme les fleurs aux temps que nous fûmes complices,
En un bouquet des champs, heureux qui comme Ulysse…
dimanche 28 décembre 2014
Poignards
Tu lances les couteaux sans que ta main ne tremble
Autour de l’homme en croix qui te regarde et semble
Accueillir chaque fois le fer avec humeur
Comme si tu voulais lui transpercer le cœur.
Autour de l’homme en croix qui te regarde et semble
Accueillir chaque fois le fer avec humeur
Comme si tu voulais lui transpercer le cœur.
samedi 27 décembre 2014
Passée
Les traces de tes pas dans cette neige fondent,
Un soleil d’ambre gris lentement les fait rondes :
Es-tu venue, partie ? Quand s’efface le sens,
Il reste le désir, l’écho de ta présence.
Un soleil d’ambre gris lentement les fait rondes :
Es-tu venue, partie ? Quand s’efface le sens,
Il reste le désir, l’écho de ta présence.
vendredi 26 décembre 2014
La dernière statue
Devant le château rouge onze statues se tiennent,
Attendant la douzième en deux files anciennes.
Au pied, le jardinier, dans un sarrau de lin,
Pousse une feuille morte. Il se nomme Merlin.
Attendant la douzième en deux files anciennes.
Au pied, le jardinier, dans un sarrau de lin,
Pousse une feuille morte. Il se nomme Merlin.
jeudi 25 décembre 2014
Vivres
Des saveurs de l’automne au temps des premiers froids,
Les pommes sont restées, les noisettes, les noix
Dans les caisses de bois empilées sans manière.
Au-dehors le vent souffle et le gel vient derrière.
Les pommes sont restées, les noisettes, les noix
Dans les caisses de bois empilées sans manière.
Au-dehors le vent souffle et le gel vient derrière.
mercredi 24 décembre 2014
Santon
Un peu d’argile blanche en âme façonnée,
Quelques vives couleurs au visage données
Puis un passage au four sous l’ardente chaleur,
Enfin dans une étable attendant le Sauveur.
Quelques vives couleurs au visage données
Puis un passage au four sous l’ardente chaleur,
Enfin dans une étable attendant le Sauveur.
mardi 23 décembre 2014
Descente
La cage d’escalier court après les paliers,
Quelques pavés de verre essaient de l’égayer.
Je descends tout léger sans que je les effleure :
En rêve les volées de marches sont des leurres…
Quelques pavés de verre essaient de l’égayer.
Je descends tout léger sans que je les effleure :
En rêve les volées de marches sont des leurres…
lundi 22 décembre 2014
Libres mots
Les mots sont indociles et peuvent au détour
D’une phrase attendue, donner au troubadour
Une fugue jolie que son luth accompagne,
Au ciel alors les mots et les notes se joignent.
D’une phrase attendue, donner au troubadour
Une fugue jolie que son luth accompagne,
Au ciel alors les mots et les notes se joignent.
dimanche 21 décembre 2014
Réponse
Lorsque tu as dit non, le ciel s’est fait montagne
Et les pierres ont chu, lacérant la campagne.
Alors, je suis allé trembler dans un fossé.
Le corps est aux abois, le cœur est cabossé.
Et les pierres ont chu, lacérant la campagne.
Alors, je suis allé trembler dans un fossé.
Le corps est aux abois, le cœur est cabossé.
samedi 20 décembre 2014
Sillons
Les blés pointent du sol, je sens comme une aubaine
À venir. Les corbeaux sages sont dans la plaine.
À ces terres blessées par les labours d’hiver
Je pense, et la vie va, ses amours, ses revers.
À venir. Les corbeaux sages sont dans la plaine.
À ces terres blessées par les labours d’hiver
Je pense, et la vie va, ses amours, ses revers.
vendredi 19 décembre 2014
Des oies
Sur les ailes des oies, je me suis envolé
Jetant sur notre monde un regard affolé,
Le gris plombé des cieux, les sanies de la terre,
Entre deux, la beauté qui vole sans se taire !
Jetant sur notre monde un regard affolé,
Le gris plombé des cieux, les sanies de la terre,
Entre deux, la beauté qui vole sans se taire !
jeudi 18 décembre 2014
Bois ardent
Sous le chêne branchu, du temps des fiançailles,
Il s’en fallut de peu que l’un, l’autre défaille,
Adossés, enlacés, puisant dans ses rameaux,
La force de s’aimer bien au-delà des mots.
Il s’en fallut de peu que l’un, l’autre défaille,
Adossés, enlacés, puisant dans ses rameaux,
La force de s’aimer bien au-delà des mots.
mercredi 17 décembre 2014
Être soi
Les sables colorés sur le jade qui brûle
Au froid lent des glaciers, finement s’articulent.
Un gong étend l’espace aux pieds du pèlerin
Qui perçoit que le but est d’aller à son train.
Au froid lent des glaciers, finement s’articulent.
Un gong étend l’espace aux pieds du pèlerin
Qui perçoit que le but est d’aller à son train.
mardi 16 décembre 2014
La nuit d’après
Retour dans un brouillard, essuie-glaces loquaces,
Il fait nuit bien trop tôt, je suis pris dans la nasse.
On s’est dit au revoir, on a fait comme si.
Je reviendrai demain. Chaque heure est un sursis.
Il fait nuit bien trop tôt, je suis pris dans la nasse.
On s’est dit au revoir, on a fait comme si.
Je reviendrai demain. Chaque heure est un sursis.
lundi 15 décembre 2014
Casse
La voiture est broyée sous la patte hydraulique
Et dans l’air gras, j’entends les cris volumétriques.
Auprès, les étourneaux volent en bataillon,
Des carcasses de fer parfois s’ouvre un hayon.
Et dans l’air gras, j’entends les cris volumétriques.
Auprès, les étourneaux volent en bataillon,
Des carcasses de fer parfois s’ouvre un hayon.
dimanche 14 décembre 2014
À la soupe
La soupe chaude fume et ses croûtons de pain
Se noient tout en douceur. Je prends mon calepin,
Note : « Un naufrage encor ». Je pêche à la cuillère,
À point, je les saisis, dures, tendres chimères.
Se noient tout en douceur. Je prends mon calepin,
Note : « Un naufrage encor ». Je pêche à la cuillère,
À point, je les saisis, dures, tendres chimères.
samedi 13 décembre 2014
Orbes
Le galbe se déploie dans l’alliance des sphères,
Un instant j’en perçois la beauté singulière,
Épanouissement vers la forme achevée,
Je laisse aller mon corps, dans la vague, lavé.
Un instant j’en perçois la beauté singulière,
Épanouissement vers la forme achevée,
Je laisse aller mon corps, dans la vague, lavé.
vendredi 12 décembre 2014
Collapsus
La matière se tend du vide qu’elle recèle
Entre les deux états, nue, la raison chancelle,
Emportée par le flot des béances du cœur,
La conscience de n’être et de naître la peur…
Entre les deux états, nue, la raison chancelle,
Emportée par le flot des béances du cœur,
La conscience de n’être et de naître la peur…
jeudi 11 décembre 2014
Blason d’or
Les heaumes sont enfouis dans la prairie des morts.
Juste à deux pas, on dit qu’un preux chevalier dort.
Y fleurit chaque année cette couronne vive :
Un cercle de lotiers, jaune au cœur, sang de rive.
Juste à deux pas, on dit qu’un preux chevalier dort.
Y fleurit chaque année cette couronne vive :
Un cercle de lotiers, jaune au cœur, sang de rive.
mercredi 10 décembre 2014
Histoire d’amour
Un rouage qui casse, une ultime saccade,
Un automate meurt de battre la chamade
En fixant pour toujours la ballerine Eva
De la boîte à musique, aux amours, adieu-va !
Un automate meurt de battre la chamade
En fixant pour toujours la ballerine Eva
De la boîte à musique, aux amours, adieu-va !
Impermanence
La masse d’eau s’étire en ciel de traîne gris,
Grande bête liquide, indolente soierie,
Qui doucement dérive au bord de la cascade
Et se métamorphose en farouches naïades.
Grande bête liquide, indolente soierie,
Qui doucement dérive au bord de la cascade
Et se métamorphose en farouches naïades.
lundi 8 décembre 2014
Cœur du monde
Ainsi mon corps balance au centre du jardin,
Roseraie mariale, arcane où tout soudain
Le labyrinthe perd ce que la pensée gagne,
Autour le monde bruit de mille herbes compagnes.
Roseraie mariale, arcane où tout soudain
Le labyrinthe perd ce que la pensée gagne,
Autour le monde bruit de mille herbes compagnes.
dimanche 7 décembre 2014
Distillation
Les frimas sont venus sur les rameaux fragiles
Et sur un lent tempo, la sève se faufile.
À veine épanouie, mon sang joliment court,
Sur le papier, la plume, à l’encre fait la cour.
Et sur un lent tempo, la sève se faufile.
À veine épanouie, mon sang joliment court,
Sur le papier, la plume, à l’encre fait la cour.
samedi 6 décembre 2014
Effet de serre
Kerūb était juché sur la plus haute tour,
Immobile chimère attendant Son retour,
Lige, entre les statues figées, de la Déesse
Océane, au dégel, revenant vengeresse.
Immobile chimère attendant Son retour,
Lige, entre les statues figées, de la Déesse
Océane, au dégel, revenant vengeresse.
vendredi 5 décembre 2014
Dissonance
Je suis assez féru des mélodies bancales
Au bord d’un contre-poing qui cogne où ça fait mal,
Du comma sacrifié, du tempo malvenu,
De la voix qui s’éraille au sanglot retenu.
Au bord d’un contre-poing qui cogne où ça fait mal,
Du comma sacrifié, du tempo malvenu,
De la voix qui s’éraille au sanglot retenu.
jeudi 4 décembre 2014
Pat
Échiquéenne route aux bras entrelacés
Qui coûte à l’un ou l’autre une défaite assez,
Par pièce interposée, sur ses cases j’avance
En rêvant qu’entre nous se réduit la distance…
Qui coûte à l’un ou l’autre une défaite assez,
Par pièce interposée, sur ses cases j’avance
En rêvant qu’entre nous se réduit la distance…
mercredi 3 décembre 2014
Simulacre
Dans le salon cossu, les agapes sont lasses,
Accord en fat mineur des premiers de la classe,
Imitant la vraie vie, sans ressentir de faim.
Dehors, le vent maraude et cherche les défunts.
Accord en fat mineur des premiers de la classe,
Imitant la vraie vie, sans ressentir de faim.
Dehors, le vent maraude et cherche les défunts.
Porte des songes
De l’éveil à l’oubli, cet instant si fugace,
Où le rêve brasille encore, en messe basse,
Ébranle ma raison, laisse passer le flux
D’une sagesse dense au bord de l’absolu.
Où le rêve brasille encore, en messe basse,
Ébranle ma raison, laisse passer le flux
D’une sagesse dense au bord de l’absolu.
lundi 1 décembre 2014
Vers de terre
Ils jaillissent d’en bas, ces mots de langue osée,
Se condensent, vêtus de gouttes de rosée,
Je te les donne dans une poignée de terre,
Aimant cet élément, le plus élémentaire…
Se condensent, vêtus de gouttes de rosée,
Je te les donne dans une poignée de terre,
Aimant cet élément, le plus élémentaire…
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