L’aube dans la clairière éclate de couleurs,
Le vitrail le plus beau n’a pas cette splendeur
Et les arbres piliers de cette cathédrale,
En prière, du ciel, accueillent l’eau lustrale.
samedi 31 janvier 2015
vendredi 30 janvier 2015
Dérobade
Ta robe traîne au sol comme une déchirure
Au rythme de tes pas. Reste, je t’en conjure,
Ici, le temps n’est pas, le bal n’est pas donné,
Dans mon rêve, les fleurs ne sont jamais fanées.
Au rythme de tes pas. Reste, je t’en conjure,
Ici, le temps n’est pas, le bal n’est pas donné,
Dans mon rêve, les fleurs ne sont jamais fanées.
jeudi 29 janvier 2015
Petite flamme
Un calicot à fleurs, un foulard bleu de mer,
Naturelle clarté dans les yeux de ma mère,
À Amélie-les-Bains, nous goûtions ces instants,
Nostalgique tendresse aux images d’antan.
Naturelle clarté dans les yeux de ma mère,
À Amélie-les-Bains, nous goûtions ces instants,
Nostalgique tendresse aux images d’antan.
mercredi 28 janvier 2015
Issue de secours
Dans la coursive peinte en silence je passe,
Une porte se ferme, écho de guerre lasse,
Au bout la porte grince et je prends l’escalier
Qui conduit aux enfers, tout autour d’un pilier.
Une porte se ferme, écho de guerre lasse,
Au bout la porte grince et je prends l’escalier
Qui conduit aux enfers, tout autour d’un pilier.
mardi 27 janvier 2015
Chute
Moyeu, jante, rayons, la roue se désintègre
Et le destin se tord, la vie tourne au vinaigre.
Un corps articulé se rue dans le décor :
Était-il mien… à moins qu’il ne le soit encor ?
Et le destin se tord, la vie tourne au vinaigre.
Un corps articulé se rue dans le décor :
Était-il mien… à moins qu’il ne le soit encor ?
lundi 26 janvier 2015
Chant de nuit
Entre l’aile et le vent, la caresse légère,
Au mitan de la nuit, sur la colline j’erre
En écoutant le chant de la grive mauvis.
Le monde m’émerveille à l’aune de sa vie.
Au mitan de la nuit, sur la colline j’erre
En écoutant le chant de la grive mauvis.
Le monde m’émerveille à l’aune de sa vie.
dimanche 25 janvier 2015
Sérénade
Devant le bar, debout, sous le tremblant néon,
Je joue la sérénade et mon bandonéon
Se plie au tremblement de la lumière crue.
Les gens passent sans fin, tu n’es pas apparue.
Je joue la sérénade et mon bandonéon
Se plie au tremblement de la lumière crue.
Les gens passent sans fin, tu n’es pas apparue.
samedi 24 janvier 2015
Globe-trotters
Tu as tracé la ligne à coup de crayons bleus
Sur la carte rêvée des pays fabuleux.
Nous nous tenions la main, nous traversions le monde
Et ses sables, ses mers, ensemble dans la ronde.
Sur la carte rêvée des pays fabuleux.
Nous nous tenions la main, nous traversions le monde
Et ses sables, ses mers, ensemble dans la ronde.
vendredi 23 janvier 2015
Acte Un
Papier huilé, la flamme, au-delà, l’ombre lige,
Écartée de l’Obscur, lentement se dirige
Au bord du rideau rouge où la scène s’avoue.
Soudain, dans la lumière jaillissante, vous.
Écartée de l’Obscur, lentement se dirige
Au bord du rideau rouge où la scène s’avoue.
Soudain, dans la lumière jaillissante, vous.
jeudi 22 janvier 2015
Sublimation
Ton âme prisonnière entre les pierres jointes
Enfouies du mausolée, péniblement suinte
Et le cosmos attend, placide, ton essor.
L’humus autour se presse et va briser le sort.
Enfouies du mausolée, péniblement suinte
Et le cosmos attend, placide, ton essor.
L’humus autour se presse et va briser le sort.
mercredi 21 janvier 2015
Pitance
Une soupe de fèves avec du romarin,
Un peu de tome et d’ail sur des tranches de pain,
Voilà ce que je donne à celui qui s’égare
À mon huis, le quidam mérite cet égard.
Un peu de tome et d’ail sur des tranches de pain,
Voilà ce que je donne à celui qui s’égare
À mon huis, le quidam mérite cet égard.
mardi 20 janvier 2015
Single malt
Aux amours qui se nouent, je lève mon chagrin,
Ce verre de whiskey, d’un alcool de bon grain,
Que l’oubli nous emporte avec cette goulée,
Les cailloux du torrent peuvent encor rouler !
Ce verre de whiskey, d’un alcool de bon grain,
Que l’oubli nous emporte avec cette goulée,
Les cailloux du torrent peuvent encor rouler !
lundi 19 janvier 2015
Auréole
Que l’or est imbécile à susciter sans fin
La folle convoitise, au prétexte que rien
Ne peut gâter son teint, sa splendide jaunisse !
Guérir, quand le malade est du mal le complice ?
La folle convoitise, au prétexte que rien
Ne peut gâter son teint, sa splendide jaunisse !
Guérir, quand le malade est du mal le complice ?
dimanche 18 janvier 2015
Au choix
Faut-il que nous allions dans la forêt qui danse
Entre les bois dormants, les chablis qui balancent ?
Ou bien se laisser choir dans la mousse givrée,
Pour écouter les feuilles mortes se livrer ?
Entre les bois dormants, les chablis qui balancent ?
Ou bien se laisser choir dans la mousse givrée,
Pour écouter les feuilles mortes se livrer ?
samedi 17 janvier 2015
Givre
Le bois têtu se fend sous les coups du merlin.
L’air est glacial, mon souffle, en saccades, se plaint.
Je vis. L’hiver se plaît à prodiguer la glace
En étoiles jolies sur les branches qui cassent.
L’air est glacial, mon souffle, en saccades, se plaint.
Je vis. L’hiver se plaît à prodiguer la glace
En étoiles jolies sur les branches qui cassent.
vendredi 16 janvier 2015
Charmille
Sur la brouette, assis, médite le colosse,
Avec au fond des yeux les souvenirs d’un gosse :
Il revoit la charmille et ses mésanges bleues
Qui zinzinulaient tant sous le feuillage. Il pleut.
Avec au fond des yeux les souvenirs d’un gosse :
Il revoit la charmille et ses mésanges bleues
Qui zinzinulaient tant sous le feuillage. Il pleut.
jeudi 15 janvier 2015
Miroir
J’entends le craquement des bûches dans le poêle,
Un bleu d 'émail profond, la vie qui se décale
Au flanc de la bouilloire, une image de toi.
Combien de mots d’amour retenus, je te dois…
Un bleu d 'émail profond, la vie qui se décale
Au flanc de la bouilloire, une image de toi.
Combien de mots d’amour retenus, je te dois…
mercredi 14 janvier 2015
Rupture
Au feu de nos regards, réchauffés de ce jour
Où nous sûmes tous deux l’unisson de l’amour,
Quand tu fermas les yeux, je fus dans la tourmente
Où le froid me mordait : l’hiver depuis me hante.
Où nous sûmes tous deux l’unisson de l’amour,
Quand tu fermas les yeux, je fus dans la tourmente
Où le froid me mordait : l’hiver depuis me hante.
mardi 13 janvier 2015
Vieux hameau
L’orée de Longeloup frémit près des labours.
Un tombereau dressé s’égoutte dans la cour.
Personne. Au pied des murs, s’étend l’épaisse mousse
Au soir, tu passeras. Je t’attends, ma Frimousse.
Un tombereau dressé s’égoutte dans la cour.
Personne. Au pied des murs, s’étend l’épaisse mousse
Au soir, tu passeras. Je t’attends, ma Frimousse.
lundi 12 janvier 2015
Bourdon
Juste au fond de la note, au-dessus des montagnes,
En un long vol coulé d’oies sauvages qui gagnent,
Infimes points d’azur, le pays de toujours,
Tu donnes à la musique un sang de troubadour.
En un long vol coulé d’oies sauvages qui gagnent,
Infimes points d’azur, le pays de toujours,
Tu donnes à la musique un sang de troubadour.
dimanche 11 janvier 2015
L’appel
L’harmattan souffle chaud sur la jarre à tes pieds,
Tu regardes le ciel par le moucharabieh.
Sous le chant du muezzin l’air soyeux vibre encore
Et les rayons de paix que la coupole arbore.
Tu regardes le ciel par le moucharabieh.
Sous le chant du muezzin l’air soyeux vibre encore
Et les rayons de paix que la coupole arbore.
samedi 10 janvier 2015
Balancier
L’horloger de la gare a fermé sa boutique,
Une dernière fois, jugé ses mécaniques
Avec un regard mort. Le temps n’est plus à lui,
Les tics-tacs se sont tus, il n’entend que la pluie.
Une dernière fois, jugé ses mécaniques
Avec un regard mort. Le temps n’est plus à lui,
Les tics-tacs se sont tus, il n’entend que la pluie.
vendredi 9 janvier 2015
À toutes voiles
Le nez sur une flaque, à regarder les cieux,
Les nuages de traîne aux tons de camaïeu,
Je vois les nefs passer, voiles d’entre les mondes
Et veux être assez fou pour entrer dans la ronde.
Les nuages de traîne aux tons de camaïeu,
Je vois les nefs passer, voiles d’entre les mondes
Et veux être assez fou pour entrer dans la ronde.
jeudi 8 janvier 2015
Je suis Charlie
Couleur rouge sang d’encre, au numéro zéro,
Assassine bêtise et vous sur le carreau.
Brisée la vie, de plomb, sur le papier, la mine.
Unies les libertés, face aux cons, se dessinent.
Assassine bêtise et vous sur le carreau.
Brisée la vie, de plomb, sur le papier, la mine.
Unies les libertés, face aux cons, se dessinent.
mercredi 7 janvier 2015
Kumbhaka
Du souffle retenu, cette pudeur, je pars,
Te laissant, ma vie, nue, lot de débris épars,
Se ranimant soudain, dans un souffle qui file
Et l’âme à nouveau mère et fille de mon île.
Te laissant, ma vie, nue, lot de débris épars,
Se ranimant soudain, dans un souffle qui file
Et l’âme à nouveau mère et fille de mon île.
mardi 6 janvier 2015
Creuset
Les lianes enlacées sur mon corps immobile
Étreignent le passé de cette chair labile
Et la souffrance bat la retraite à regret,
Le souffle s’évapore emportant le secret.
Étreignent le passé de cette chair labile
Et la souffrance bat la retraite à regret,
Le souffle s’évapore emportant le secret.
lundi 5 janvier 2015
Pas de bois
Une statue, dans son drapé de marbre vert,
Un bras levé, m’indique le jardin désert,
Mais le moineau juché dessus vise un vieil orme
Au pied duquel je vois la belle aux rondes formes.
Un bras levé, m’indique le jardin désert,
Mais le moineau juché dessus vise un vieil orme
Au pied duquel je vois la belle aux rondes formes.
dimanche 4 janvier 2015
Quai désert
Le môle est bleu comme un granit des Cornouailles.
Au fond, le sloop a levé l’ancre et la grisaille
Envahit tout. Ce goéland raille, est odieux
Quand sur le quai je fais tomber ton mot d’adieu.
Au fond, le sloop a levé l’ancre et la grisaille
Envahit tout. Ce goéland raille, est odieux
Quand sur le quai je fais tomber ton mot d’adieu.
samedi 3 janvier 2015
Vertigo
Seize avenue du Maine on avait rendez-vous,
J’avais appris par cœur (maintenant je l’avoue)
« Les mains d’Elsa » de peur que mon néant te lasse
Et quand tu vins, l’humaine transe, à toi, fit place.
J’avais appris par cœur (maintenant je l’avoue)
« Les mains d’Elsa » de peur que mon néant te lasse
Et quand tu vins, l’humaine transe, à toi, fit place.
vendredi 2 janvier 2015
Ultime invite
Ce soir, à la lueur d’un quinquet de laiton,
Chaude et belle clarté, cœur serré, je lis ton
Message à l’encre bleue : « Si j’ai le corps inerte,
Auprès de toi mon âme aura porte entr’ouverte ».
Chaude et belle clarté, cœur serré, je lis ton
Message à l’encre bleue : « Si j’ai le corps inerte,
Auprès de toi mon âme aura porte entr’ouverte ».
jeudi 1 janvier 2015
Linceul de feuilles
Les entends-tu, glacées, les branches qui gémissent
Au seuil de la forêt de chênes, détentrices,
À vif, des lents pensers des géants interdits ?
Une fauvette morte, en dessous, se raidit.
Au seuil de la forêt de chênes, détentrices,
À vif, des lents pensers des géants interdits ?
Une fauvette morte, en dessous, se raidit.
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