Ils traçaient en riant des oiseaux sur le sable
Avec un bout de bois. Des rires misérables
Ensemble jetés là pour conjurer le sort.
Une corne de brume hurlait au bout du port.
samedi 28 février 2015
vendredi 27 février 2015
Champ de bataille
Le fer est dans le sol comme une veine sombre,
Ancienne épée qu’un sort a forgé dans les ombres.
Après mil ans sa lame encore est à l’affût,
Ne quitte pas des yeux la plaine aux doigts griffus.
Ancienne épée qu’un sort a forgé dans les ombres.
Après mil ans sa lame encore est à l’affût,
Ne quitte pas des yeux la plaine aux doigts griffus.
jeudi 26 février 2015
Mène le vent
Les colonnes de grès ne soutiennent plus rien
Le ciel s’engouffre. Ému, je me sens aérien,
Ton foulard bleu s’échappe et maraude alentour,
Enfin s’enroule à celle où se perche un vautour.
Le ciel s’engouffre. Ému, je me sens aérien,
Ton foulard bleu s’échappe et maraude alentour,
Enfin s’enroule à celle où se perche un vautour.
mercredi 25 février 2015
Vie d’un visage
Tu es le jardinier de la cour intérieure
Où les branches ployées content de riches heures
Et ton rire frémit dans la barbe et les yeux,
Comme un écho fidèle au jardin merveilleux.
Où les branches ployées content de riches heures
Et ton rire frémit dans la barbe et les yeux,
Comme un écho fidèle au jardin merveilleux.
mardi 24 février 2015
Belle qui tiens ma vie
Élodie en loden près des oyats nous danse
Une pavane belle, apaisant mes souffrances.
Il a suffi d’un pas, dans le sable venu,
Pour que l’amour s’imprime au rythme des pieds nus.
Une pavane belle, apaisant mes souffrances.
Il a suffi d’un pas, dans le sable venu,
Pour que l’amour s’imprime au rythme des pieds nus.
lundi 23 février 2015
Bicyclette
Le vélo se balance à des crocs de boucher,
Sa guidoline jaune est à peine arrachée.
Depuis plus de trente ans qu’ici l’objet séjourne,
Un rêve de gamin… voilà que la roue tourne.
Sa guidoline jaune est à peine arrachée.
Depuis plus de trente ans qu’ici l’objet séjourne,
Un rêve de gamin… voilà que la roue tourne.
dimanche 22 février 2015
Feu de bois
La fumée monte droit comme un filin tendu.
Léa la suit là-haut, de son regard perdu.
Dans le fond, les soupirs et les cris de la braise
En elle évoquent tant. Rien qui ne lui déplaise…
Léa la suit là-haut, de son regard perdu.
Dans le fond, les soupirs et les cris de la braise
En elle évoquent tant. Rien qui ne lui déplaise…
samedi 21 février 2015
Mortes eaux
Les carcasses de fer, frissonnant sous la rouille,
Ondulent. C’est la nuit. Les chats sont en vadrouille.
À quai, la vieille barge attend la grand marée.
Je déambule, seul. Je suis désemparé.
Ondulent. C’est la nuit. Les chats sont en vadrouille.
À quai, la vieille barge attend la grand marée.
Je déambule, seul. Je suis désemparé.
vendredi 20 février 2015
Baptême
Juste au creux de ton cou, ma tête déposée
Le temps d’un battement de cœur, aurait osé.
Les mots ne passent pas quand les joues se confondent,
Au plein de l’effusion, j’eusse pris part au monde.
Le temps d’un battement de cœur, aurait osé.
Les mots ne passent pas quand les joues se confondent,
Au plein de l’effusion, j’eusse pris part au monde.
jeudi 19 février 2015
Nécropole
Les masques flamboyants parés d’écailles d’or
Cachent les arpenteurs de la cité des morts.
La lune fait argent des feuilles des grands chênes
Aux branches torses, mues par les vies souterraines.
Cachent les arpenteurs de la cité des morts.
La lune fait argent des feuilles des grands chênes
Aux branches torses, mues par les vies souterraines.
mercredi 18 février 2015
Soir de pluie
Le Che peint au pochoir sur des briques souillées
Regarde les néons aux potences rouillées.
La pluie. Les flaques mauves giclent sous les pneus.
Le Che fixe au-delà le ciel fuligineux.
Regarde les néons aux potences rouillées.
La pluie. Les flaques mauves giclent sous les pneus.
Le Che fixe au-delà le ciel fuligineux.
mardi 17 février 2015
Métempsycose
C’est un camée tiré des ruines de Carthage,
Il offre en bleu et blanc les traits de ton visage.
Acheté dans un souk de Tunis au printemps,
Sa ressemblance est telle et tu n’as que vingt ans !
Il offre en bleu et blanc les traits de ton visage.
Acheté dans un souk de Tunis au printemps,
Sa ressemblance est telle et tu n’as que vingt ans !
lundi 16 février 2015
Femme au bois
En tourbillons rêveurs, les feuilles mortes volent.
À vingt pas je les suis, entre mousse et girolles
Et soudain, je te vois, parsemée de soleil,
Campée sur tes pieds nus…quand sonne le réveil.
À vingt pas je les suis, entre mousse et girolles
Et soudain, je te vois, parsemée de soleil,
Campée sur tes pieds nus…quand sonne le réveil.
dimanche 15 février 2015
Un matin
Le trille d’un pinson, la blanche pergola,
La vapeur volutant du bol de chocolat,
Tout m’incite à trouver, sous ta nuque gracile,
Un frisson qui du cœur à la peau se faufile.
La vapeur volutant du bol de chocolat,
Tout m’incite à trouver, sous ta nuque gracile,
Un frisson qui du cœur à la peau se faufile.
samedi 14 février 2015
Faux-fuyant
Une pomme ridée, tout près de la fenêtre,
Est posée depuis quatre jours sur une lettre.
Elle est restée fermée. Son parfum fleure bon.
D’un coup de lame alors… je tranche le fruit rond.
Est posée depuis quatre jours sur une lettre.
Elle est restée fermée. Son parfum fleure bon.
D’un coup de lame alors… je tranche le fruit rond.
vendredi 13 février 2015
Veine lasse
Le vieux livre étalé sur le bureau de chêne,
Aux caresses du vent, tourne ses pages vaines.
Il n’y a plus un souffle et la page se rend.
Ces mots écrits dessus : « Né du mépris n’est grand ».
Aux caresses du vent, tourne ses pages vaines.
Il n’y a plus un souffle et la page se rend.
Ces mots écrits dessus : « Né du mépris n’est grand ».
jeudi 12 février 2015
Building
Appuyé, de travers, au flanc d’une paroi,
L’échafaudage tangue et les bambous sont rois.
Les ouvriers pieds nus dansent dans l’ossature.
Une pie se balance avec désinvolture…
L’échafaudage tangue et les bambous sont rois.
Les ouvriers pieds nus dansent dans l’ossature.
Une pie se balance avec désinvolture…
mercredi 11 février 2015
Bois effeuillés
L’écureuil a filé jusqu’au tronc d’un grand chêne,
Un autour de dépit crie dans un ciel de traîne
Et la forêt s’embrume et la forêt se tait,
Pas une feuille encor n’habille la futaie.
Un autour de dépit crie dans un ciel de traîne
Et la forêt s’embrume et la forêt se tait,
Pas une feuille encor n’habille la futaie.
mardi 10 février 2015
Androïde
Ton œil de céramique aux cils de palladium,
À l’iris extatique, enflammé du médium,
Observe sans cligner un bouquet de tulipes
Et ta bouche laquée fait l’opulente lippe.
À l’iris extatique, enflammé du médium,
Observe sans cligner un bouquet de tulipes
Et ta bouche laquée fait l’opulente lippe.
lundi 9 février 2015
Leurres
Les yeux luisants d’un chat dans le cône des phares
Ont suspendu le temps, photophores miroirs.
Aux cercles de ces yeux, l’espace ailleurs s’esquive,
Entre leur monde et moi, un seul fleuve, deux rives.
Ont suspendu le temps, photophores miroirs.
Aux cercles de ces yeux, l’espace ailleurs s’esquive,
Entre leur monde et moi, un seul fleuve, deux rives.
dimanche 8 février 2015
Pierre de lisière
Gravée dans une pierre une croix se remplit
De lichen. Au-dessus, la branche en arche plie,
Toute vêtue de mousse et parsemée de givre,
En un portail ouvert sur le pays des vouivres.
De lichen. Au-dessus, la branche en arche plie,
Toute vêtue de mousse et parsemée de givre,
En un portail ouvert sur le pays des vouivres.
samedi 7 février 2015
Minuit
Dans le ciel noir du val, les étoiles s’enfuient,
Braises d’un autre feu, mystères de la nuit,
Je serre autour de nous la couverture grise
Et nos cœurs rapprochés sans doute cicatrisent.
Braises d’un autre feu, mystères de la nuit,
Je serre autour de nous la couverture grise
Et nos cœurs rapprochés sans doute cicatrisent.
vendredi 6 février 2015
Danseuse
Tu es un rêve en marche et ton corps élégant
Se raconte en des mots qui n’ont rien d’arrogant.
Ta poésie de chair en gestes se déroule
Au son d’un air ancien, belle comme une houle.
Se raconte en des mots qui n’ont rien d’arrogant.
Ta poésie de chair en gestes se déroule
Au son d’un air ancien, belle comme une houle.
jeudi 5 février 2015
Caresses de l’aube
La mare a des frissons quand la neige la frôle.
Au bord, les noisetiers chuchotent, souples gaules,
Une cane colvert nasille à l’infini,
Rôdant avec bonheur dans les typhas brunis.
Au bord, les noisetiers chuchotent, souples gaules,
Une cane colvert nasille à l’infini,
Rôdant avec bonheur dans les typhas brunis.
mercredi 4 février 2015
Auberge
La salle est longue et basse, aux murs de pierre noire.
Hâtive, tu te lèves et tu laisses un pourboire.
Indicible, le temps, dans l’histoire, s’éteint.
D’elle je ne suis qu’un passager clandestin.
Hâtive, tu te lèves et tu laisses un pourboire.
Indicible, le temps, dans l’histoire, s’éteint.
D’elle je ne suis qu’un passager clandestin.
mardi 3 février 2015
Flocons de vie
J’abandonne mon corps à la marée du monde,
Ainsi les cauris blancs sur le sable se fondent,
Un rien, le temps n’est plus, j’aime comme un enfant,
La vie est un oiseau qui file dans le vent.
Ainsi les cauris blancs sur le sable se fondent,
Un rien, le temps n’est plus, j’aime comme un enfant,
La vie est un oiseau qui file dans le vent.
lundi 2 février 2015
Catalyse
Le rire me soulève en vives particules
Et ton rire soudain qui dans le mien bascule
Apporte une fraîcheur de pomme et de safran
Qu’il est bon de sentir la vie loin d’un écran !
Et ton rire soudain qui dans le mien bascule
Apporte une fraîcheur de pomme et de safran
Qu’il est bon de sentir la vie loin d’un écran !
dimanche 1 février 2015
En forêt
Si près la mousse joue sur les ondes subtiles.
Au-dessus, les grands fûts des arbres sont graciles.
Allongés, nous buvons l’air de ces bois anciens,
Pris entre terre et ciel, nous sommes magiciens.
Au-dessus, les grands fûts des arbres sont graciles.
Allongés, nous buvons l’air de ces bois anciens,
Pris entre terre et ciel, nous sommes magiciens.
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