Dans un été toujours, de poussières dorées,
Je sais les chemins creux, les voies inexplorées,
Les bêtes là blotties, la fraîcheur du feuillage,
Au fond de moi, tapies, cette faim, cette rage.
vendredi 31 juillet 2015
jeudi 30 juillet 2015
Alcool
La bouteille est vidée, les souvenirs se traînent
Et leur vie parallèle à la mienne m'engrène.
Avec ou sans liqueur, la mélancolie tue.
Je regarde le fond de mon verre. Où es-tu ?
Et leur vie parallèle à la mienne m'engrène.
Avec ou sans liqueur, la mélancolie tue.
Je regarde le fond de mon verre. Où es-tu ?
mercredi 29 juillet 2015
Vélo vole
En longeant le chemin des saules, pédalant,
Je remarquais qu'elle suivait, d'un bel élan,
Toute élégante, la mésange penduline,
Au gazouillis d'une mélodie sibylline.
Je remarquais qu'elle suivait, d'un bel élan,
Toute élégante, la mésange penduline,
Au gazouillis d'une mélodie sibylline.
mardi 28 juillet 2015
Aux prés
Les prairies de ma terre en sont les vêtements,
D'élégante émeraude où dansent les amants,
D'un tendre vert prasin pour les bêtes qui paissent,
Et leur frais ondoiement toujours une caresse.
D'élégante émeraude où dansent les amants,
D'un tendre vert prasin pour les bêtes qui paissent,
Et leur frais ondoiement toujours une caresse.
lundi 27 juillet 2015
Porziúncola
Un jour de tremblement, Sainte-Marie-des-Anges
Où je me tins, fragile, entre cris et louanges,
Abandonné, je pris des roses du pêcheur,
Sans épines, pourtant je fus touché au cœur.
Où je me tins, fragile, entre cris et louanges,
Abandonné, je pris des roses du pêcheur,
Sans épines, pourtant je fus touché au cœur.
dimanche 26 juillet 2015
Sous-marin
La coque de métal, sous le poids des abysses,
Étrangement gémit, tandis que les hélices
Arrachent peu à peu le mortel léviathan
Des profondeurs. Survient le fatidique instant.
Étrangement gémit, tandis que les hélices
Arrachent peu à peu le mortel léviathan
Des profondeurs. Survient le fatidique instant.
samedi 25 juillet 2015
Orient-Express
Je vous vis quelque part entre Munich et Vienne,
Au fumoir, apaisée, le regard sur la plaine,
Élégamment vêtue, vous fumiez une Anic.
Idylle. Vous partîtes entre Vienne et Munich.
Au fumoir, apaisée, le regard sur la plaine,
Élégamment vêtue, vous fumiez une Anic.
Idylle. Vous partîtes entre Vienne et Munich.
vendredi 24 juillet 2015
Pasta asciutta
Une tendance à fuir, qui jamais n'a de cesse
Au bord de l'égouttoir, de ces pâtes m'oppresse :
Est-il si fascinant de finir dans l'évier,
Plutôt que de s'offrir au puits de mon gosier ?
Au bord de l'égouttoir, de ces pâtes m'oppresse :
Est-il si fascinant de finir dans l'évier,
Plutôt que de s'offrir au puits de mon gosier ?
jeudi 23 juillet 2015
À la porte
Je t'ouvris ma maison comme on efface un huis,
Toi qui surgissais, pâle, au mitan de la nuit,
Les mains crispées, la peur au fond de tes prunelles...
Une seconde encore, enfin je te vis, belle.
Toi qui surgissais, pâle, au mitan de la nuit,
Les mains crispées, la peur au fond de tes prunelles...
Une seconde encore, enfin je te vis, belle.
mercredi 22 juillet 2015
Cathédrale de paille
Ils l'ont faite serrée, majestueusement
Dressée, fière, bâtie de paille de froment.
Les balles montent haut, la nef est vive et fraîche
Et même le clocher de chaume monte en flèche.
Dressée, fière, bâtie de paille de froment.
Les balles montent haut, la nef est vive et fraîche
Et même le clocher de chaume monte en flèche.
mardi 21 juillet 2015
Désert
Trop d'écume, de sel, un soleil dévoreur,
La terre où tu vécus se perd dans sa sueur.
La Voie Lactée se tait, la manne, en vain céleste,
Oublie. Tu enfouis la semence qui reste.
La terre où tu vécus se perd dans sa sueur.
La Voie Lactée se tait, la manne, en vain céleste,
Oublie. Tu enfouis la semence qui reste.
lundi 20 juillet 2015
Glorieux mensonge
Je rêve de ce livre, où rien n'est délivré
Du rêve qui m'enivre, à l’œuvre désœuvré,
De forme cancrizane enfouie sous le charme,
Au sens comme le sang qui coule avec les larmes.
Du rêve qui m'enivre, à l’œuvre désœuvré,
De forme cancrizane enfouie sous le charme,
Au sens comme le sang qui coule avec les larmes.
dimanche 19 juillet 2015
Sous le projo
Sortie du bar, Emma va vers le lampadaire.
Elle bouge, elle bouge et le rond de lumière
Aléatoirement se pose sur son corps.
La rue est son théâtre et le temps fait le mort.
Elle bouge, elle bouge et le rond de lumière
Aléatoirement se pose sur son corps.
La rue est son théâtre et le temps fait le mort.
samedi 18 juillet 2015
Au jardin
Au milieu du gazon, vit la tortue de pierre,
Elle a son cou tendu, par-delà la barrière.
Il lui faudra mille ans pour faire un premier pas.
Minéral ou de chair, le temps ne compte pas...
Elle a son cou tendu, par-delà la barrière.
Il lui faudra mille ans pour faire un premier pas.
Minéral ou de chair, le temps ne compte pas...
vendredi 17 juillet 2015
Précaution
Il signe au son des douze coups de la pendule
Et satisfait, manie son buvard à bascule :
Avec ce codicille, il n'est pas de raison
Pour l'occire avant la normale conclusion.
Et satisfait, manie son buvard à bascule :
Avec ce codicille, il n'est pas de raison
Pour l'occire avant la normale conclusion.
jeudi 16 juillet 2015
Discorde
Le combiné de bakélite est suspendu
Par son fil tors comme une corde de pendu.
De l'écouteur sort une voix qui s'égosille.
À l'autre bout, depuis longtemps, se tait la fille.
Par son fil tors comme une corde de pendu.
De l'écouteur sort une voix qui s'égosille.
À l'autre bout, depuis longtemps, se tait la fille.
mercredi 15 juillet 2015
Appendice
Il avait le poil noir, mais la moustache rousse
À ce point qu'à le voir, il suscitait la frousse.
Aussi finit-il par, après bien des années,
La raser. Désespoir, on ne vit que son nez !
À ce point qu'à le voir, il suscitait la frousse.
Aussi finit-il par, après bien des années,
La raser. Désespoir, on ne vit que son nez !
mardi 14 juillet 2015
Mystique du chat
La pelote de laine a filé sous la maie,
Le fantôme du chat l'y aurait poussé, mais
Les esprits cartésiens, pour les dites pelotes,
Ont des chats à fouetter trop raides dans leurs bottes.
Le fantôme du chat l'y aurait poussé, mais
Les esprits cartésiens, pour les dites pelotes,
Ont des chats à fouetter trop raides dans leurs bottes.
lundi 13 juillet 2015
Messidor
Juché sur la moisson, le chardonneret balle,
À peine soutenu par l'épi vertical.
Où le vent souffle il va, gazouillant à l'envi,
L'océan blond, l'azur, l'oiseau vole ravi.
À peine soutenu par l'épi vertical.
Où le vent souffle il va, gazouillant à l'envi,
L'océan blond, l'azur, l'oiseau vole ravi.
dimanche 12 juillet 2015
Derrière les livres
Le mur est recouvert d'ouvrages reliés,
Si justement serrés, que tous ont oublié
La porte dérobée qui mène à une salle
Où furent enterrées des pensées abyssales.
Si justement serrés, que tous ont oublié
La porte dérobée qui mène à une salle
Où furent enterrées des pensées abyssales.
samedi 11 juillet 2015
Ex machina
L'exactitude sied aux mécaniques fines,
Une ancre qui s'échappe, un foliot qui dodine,
Et le chaland ne sait rien de cet univers :
Il admire l'endroit mais dédaigne l'envers.
Une ancre qui s'échappe, un foliot qui dodine,
Et le chaland ne sait rien de cet univers :
Il admire l'endroit mais dédaigne l'envers.
vendredi 10 juillet 2015
Éléments
L'or fondu brille et coule en son creuset de pierre,
Un pollen se répand comme fine poussière.
Au loin crient la débâcle et ses plaques d'argent,
Plus loin encor le soc, dans le sillon, plongeant.
Un pollen se répand comme fine poussière.
Au loin crient la débâcle et ses plaques d'argent,
Plus loin encor le soc, dans le sillon, plongeant.
jeudi 9 juillet 2015
Changement de phase
De la tasse de thé, la vapeur se dissipe
Avec elle le flot des pensées s'émancipe,
Ainsi rien ne s'oppose à leur dilatation…
Pour quelques gouttes d'encre après condensation.
Avec elle le flot des pensées s'émancipe,
Ainsi rien ne s'oppose à leur dilatation…
Pour quelques gouttes d'encre après condensation.
mercredi 8 juillet 2015
Danse au-dessus
Sur cet air d'« In the Mood » d'un Glenn Miller Quartet,
Elle enchaînait ses pas en jouant des claquettes
Et semblait échapper à la commune loi
De la pesanteur, si rude pour vous ou moi...
Elle enchaînait ses pas en jouant des claquettes
Et semblait échapper à la commune loi
De la pesanteur, si rude pour vous ou moi...
mardi 7 juillet 2015
Hors du cadre
Elle a les cotillons que l'on porte aux moissons,
Légers, de coton frais, sans être polissons.
Je la vois qui sourit sur la carte postale.
Elle en jaillit soudain, pimpante dans la salle.
Légers, de coton frais, sans être polissons.
Je la vois qui sourit sur la carte postale.
Elle en jaillit soudain, pimpante dans la salle.
lundi 6 juillet 2015
Lumière rasante
La maison de l'hôtesse a des pierres gravées
Qui disent les secrets que la pluie a lavés.
Le soleil à cette heure effleure les intailles
Et l'ombre clarifie les pensées des murailles.
Qui disent les secrets que la pluie a lavés.
Le soleil à cette heure effleure les intailles
Et l'ombre clarifie les pensées des murailles.
dimanche 5 juillet 2015
Vacuum
Les graphes buissonnants cascadent sur les bords
Où l'Univers se plaît aux échelles encor,
Au point que la pensée sombre dans le néant :
Le vide et l'infini sont un même océan.
Où l'Univers se plaît aux échelles encor,
Au point que la pensée sombre dans le néant :
Le vide et l'infini sont un même océan.
samedi 4 juillet 2015
Petite joie
Les cannes de Provence, en maquis élancés,
Colonisent sans fin les talus délaissés,
Mais le cycliste las, de cette ombre bruissante,
Éprouve une fraîcheur qui l'aide dans la pente.
Colonisent sans fin les talus délaissés,
Mais le cycliste las, de cette ombre bruissante,
Éprouve une fraîcheur qui l'aide dans la pente.
vendredi 3 juillet 2015
Visage
De ses lèvres, le rouge a des teintes lassées
D'avoir, goulues ou pas, des lèvres embrassées.
De ses yeux, le bleu nuit de toutes les alcôves
A le feu qu'ont parfois en cage les grands fauves.
D'avoir, goulues ou pas, des lèvres embrassées.
De ses yeux, le bleu nuit de toutes les alcôves
A le feu qu'ont parfois en cage les grands fauves.
jeudi 2 juillet 2015
Corridor
Mon rêve se prolonge, un rêve en blanc et noir,
Cet éléphant de pierre au milieu du couloir.
Des visages aimés s'affichent sans sourire
Et je cherche le tien dans la nuit qui s'étire.
Cet éléphant de pierre au milieu du couloir.
Des visages aimés s'affichent sans sourire
Et je cherche le tien dans la nuit qui s'étire.
mercredi 1 juillet 2015
Ainsi va
Au fil des pas perdus, l'aléa me concerne.
Une maîtresse mouche au hasard se gouverne
Et donne à mon destin quelque principe clair :
Le but ou le chemin sont paroles en l'air.
Une maîtresse mouche au hasard se gouverne
Et donne à mon destin quelque principe clair :
Le but ou le chemin sont paroles en l'air.
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