Désordre dans l’espace à la portée des corps,
Pantins aux fils ténus, braillards, dans le décor,
Tout est là, dans la glu tenace de l’ivresse,
Au fond, l’enfant frissonne et manque de tendresse.
mercredi 30 septembre 2015
mardi 29 septembre 2015
Libre silice
Dans l’azur pâle, étendue sur le sable blond,
Tu laisses aller l’armée des grains glisser le long
De ta peau noire : aucun n’ira jamais sous verre,
Enfermé dans le sablier du temps sévère…
Tu laisses aller l’armée des grains glisser le long
De ta peau noire : aucun n’ira jamais sous verre,
Enfermé dans le sablier du temps sévère…
lundi 28 septembre 2015
Morphisme
Écrire au fil de l’encre, entre ciel et papier
Dans le tumulte noir des mots, c’est perdre pied,
Se laisser entraîner dans les rivières blanches
Entre les mots jetés, quelle belle revanche !
Dans le tumulte noir des mots, c’est perdre pied,
Se laisser entraîner dans les rivières blanches
Entre les mots jetés, quelle belle revanche !
dimanche 27 septembre 2015
Eau vive
Le réservoir est vide et la pluie ne vient pas,
L’eau du puits se dérobe, il faut aller plus bas,
La vouivre garde encor le grand lac sous la terre,
Il fait chaud, il fait froid, la source est le mystère.
L’eau du puits se dérobe, il faut aller plus bas,
La vouivre garde encor le grand lac sous la terre,
Il fait chaud, il fait froid, la source est le mystère.
samedi 26 septembre 2015
Altérité
Sous l’oreiller je cache un étrange trou noir
Au fond duquel je sais dans les volutes choir,
Sans que son horizon jamais ne me ramène,
Exhumée du sommeil, la chair se veut humaine.
Au fond duquel je sais dans les volutes choir,
Sans que son horizon jamais ne me ramène,
Exhumée du sommeil, la chair se veut humaine.
vendredi 25 septembre 2015
Des routes
Sur tes lunettes file en reflets bleus le rail
Qui longe indifférent le bord, où que tu ailles,
Aussi longtemps que va le monstre de métal
Et, derrière le verre, une larme s’étale…
Qui longe indifférent le bord, où que tu ailles,
Aussi longtemps que va le monstre de métal
Et, derrière le verre, une larme s’étale…
jeudi 24 septembre 2015
Sous la futaie
Je cours sur les rochers, la pente est souveraine.
Ici les arbres noirs s’élèvent près des graines
Enfouies dans l’humus. Les branches des chablis
Grincent des mots anciens. Je cours vers mon oubli.
Ici les arbres noirs s’élèvent près des graines
Enfouies dans l’humus. Les branches des chablis
Grincent des mots anciens. Je cours vers mon oubli.
mercredi 23 septembre 2015
Licorne
Elle a posé sa tête en son giron, sans bruit.
Tout autour des lueurs semblent chasser la nuit.
La Dame est à l’orée d’une forêt profonde,
D’elle ou de l’eau qui court, quelles plus pures ondes ?
Tout autour des lueurs semblent chasser la nuit.
La Dame est à l’orée d’une forêt profonde,
D’elle ou de l’eau qui court, quelles plus pures ondes ?
mardi 22 septembre 2015
Jeu de Kim
Il doit mémoriser, sur le plateau de verre,
Un crâne, un stylomine, un sabre, un revolver,
Mille autres objets puis le Maître en enlève un :
La vie ôtée… perdu ! Le joueur meurt en vain ?
Un crâne, un stylomine, un sabre, un revolver,
Mille autres objets puis le Maître en enlève un :
La vie ôtée… perdu ! Le joueur meurt en vain ?
lundi 21 septembre 2015
Soirée
Ses chaussettes pendues devant la cheminée,
Sur un banc fait de bûches, il attend, chagriné
Qu’elle ne soit pas là, la soupe est pourtant bonne,
Il l’a mise à chauffer. Le chat béat ronronne.
Sur un banc fait de bûches, il attend, chagriné
Qu’elle ne soit pas là, la soupe est pourtant bonne,
Il l’a mise à chauffer. Le chat béat ronronne.
dimanche 20 septembre 2015
Fin de vigne
Les
ceps au flanc du val peu à peu s’ensauvagent,
En
grains petits, serrés, racontant le breuvage
Et
la coupe vermeille, au soir des fins d’été.
La
vigne à l’abandon, qui n’a pas regretté ?
samedi 19 septembre 2015
Polcanto
Madeleine a pour lui le plus beau des sourires,
Andrea lui rend bien, pas besoin de traduire.
Deux êtres enlacés ne laissent pas de bois.
Oui, c’est le mot qui fonde et le vin qui se boit !
Andrea lui rend bien, pas besoin de traduire.
Deux êtres enlacés ne laissent pas de bois.
Oui, c’est le mot qui fonde et le vin qui se boit !
vendredi 18 septembre 2015
Paréidolie
Du beau papier vergé, les taches de vieillesse,
Après quelques instants, livrent une sagesse
Issue des formes vues cachées sous les mots noirs,
Un sentiment de vaincre enfin l’aléatoire.
Après quelques instants, livrent une sagesse
Issue des formes vues cachées sous les mots noirs,
Un sentiment de vaincre enfin l’aléatoire.
jeudi 17 septembre 2015
Au vert
Pardonnez-moi, les brins d’herbe, de piétiner
Vos verts espaces, pour un charmant déjeuner.
Fourmis vaquez à vos affaires incessantes,
Oubliez-moi le temps d’une sieste innocente.
Vos verts espaces, pour un charmant déjeuner.
Fourmis vaquez à vos affaires incessantes,
Oubliez-moi le temps d’une sieste innocente.
mercredi 16 septembre 2015
Acrimonie
Méchamment elle allait planter sa banderille
Et je restais cloué, les yeux comme des billes,
À ne pas savoir quoi, l’amour soudain glacé.
Sur cet air discordant, je ne sais pas danser.
Et je restais cloué, les yeux comme des billes,
À ne pas savoir quoi, l’amour soudain glacé.
Sur cet air discordant, je ne sais pas danser.
mardi 15 septembre 2015
Fatuité
Les lunettes donnaient à sa benoîte face
Une note d’esprit, quelque lueur sagace
Et quand il posait dans son bureau Consulat,
Le creux de sa pensée paraissait presque plat.
Une note d’esprit, quelque lueur sagace
Et quand il posait dans son bureau Consulat,
Le creux de sa pensée paraissait presque plat.
lundi 14 septembre 2015
À la page
Derrière la maison se tient le banc de pierre,
Au pied de la fontaine, aussi vieux que la terre.
Une dame est assise : ombrelle du dimanche,
Une goutte de sang sur une page blanche.
Au pied de la fontaine, aussi vieux que la terre.
Une dame est assise : ombrelle du dimanche,
Une goutte de sang sur une page blanche.
dimanche 13 septembre 2015
Vie chère
La vie est un costume étrangement tissé,
De trames et de fils sciemment damassés.
S’il t’est trop rude alors tu peux bien t’en défaire,
Qu’à l’amour seulement ton geste se réfère.
De trames et de fils sciemment damassés.
S’il t’est trop rude alors tu peux bien t’en défaire,
Qu’à l’amour seulement ton geste se réfère.
samedi 12 septembre 2015
Vive joie
Dans le duvet des clématites j’ai laissé
Quelques bribes de joies aux teintes nuancées
Pour qu’un rayon moqueur un instant s’en saisisse
Et qu’ainsi diffusées jamais ne dépérissent.
Quelques bribes de joies aux teintes nuancées
Pour qu’un rayon moqueur un instant s’en saisisse
Et qu’ainsi diffusées jamais ne dépérissent.
vendredi 11 septembre 2015
À tire d’ailes
Quatre légions venues des quatre coins des cieux
En fauves, pers éclats, écarlates précieux,
S’échappant des vitraux, convergent vers l’autel
Pour y fondre leurs feux. Les anges sont mortels.
En fauves, pers éclats, écarlates précieux,
S’échappant des vitraux, convergent vers l’autel
Pour y fondre leurs feux. Les anges sont mortels.
jeudi 10 septembre 2015
Gisante
Elle était allongée sur la table de pierre.
Elle avait attendu si longtemps que le lierre
En amoureuse liane l’avait épousée.
Des statues à l’entour, il fut fort jalousé.
Elle avait attendu si longtemps que le lierre
En amoureuse liane l’avait épousée.
Des statues à l’entour, il fut fort jalousé.
mercredi 9 septembre 2015
Lanterne magique
Le paravent de soie calligraphié sépare
Habilement les corps sur le tapis épars
Et comme tatoués se projettent les mots
Dont personne ne sait le sens. Ecce homo.
Habilement les corps sur le tapis épars
Et comme tatoués se projettent les mots
Dont personne ne sait le sens. Ecce homo.
mardi 8 septembre 2015
Mesure de l’amour
J’irai vous dénicher jusqu’au bout de la terre
Alors que chacun sait qu’un bout sur une sphère,
Ça ne se trouve pas. J’oublierai la raison.
Sans vous mon cœur meurtri tambourine aux cloisons.
Alors que chacun sait qu’un bout sur une sphère,
Ça ne se trouve pas. J’oublierai la raison.
Sans vous mon cœur meurtri tambourine aux cloisons.
lundi 7 septembre 2015
Si las
Encore un bout de bois, le feu repart à peine.
Avide, la nuit va, serpente entre les bennes.
Ici le temps se fige et les âmes ont froid,
L’espérance voltige et tombe de non-droit.
Avide, la nuit va, serpente entre les bennes.
Ici le temps se fige et les âmes ont froid,
L’espérance voltige et tombe de non-droit.
dimanche 6 septembre 2015
Brins d’herbe
Assise sur le sol, dans la chaleur qui monte,
Elle écoute le soir, les herbes qui racontent
Interminablement les jours inassouvis,
Lorsque d’un même élan, naissent, meurent les vies.
Elle écoute le soir, les herbes qui racontent
Interminablement les jours inassouvis,
Lorsque d’un même élan, naissent, meurent les vies.
samedi 5 septembre 2015
Persistance
De la chambre où les draps pâlissent de vieillesse,
Une musique sourd en bordée de tendresse,
Il est onze heures, un flot de lumière jaillit,
Je me lève en sueur, mon cœur a défailli.
Une musique sourd en bordée de tendresse,
Il est onze heures, un flot de lumière jaillit,
Je me lève en sueur, mon cœur a défailli.
vendredi 4 septembre 2015
Épée
D’hermine est le revers de son fourreau de guerre,
Elle passe à travers les champs comme les chairs.
D’argent sous la clarté féroce de la lune,
Obscure est son pouvoir qui vient des mortes runes.
Elle passe à travers les champs comme les chairs.
D’argent sous la clarté féroce de la lune,
Obscure est son pouvoir qui vient des mortes runes.
jeudi 3 septembre 2015
Suicide
Un homme s’est jeté du haut du pont Burrard,
À Vancouver. Autour, les bateaux des richards
Sont à quai. Pas besoin de cailloux dans les poches,
Il coule dans la baie. Plus de vagues, des roches.
À Vancouver. Autour, les bateaux des richards
Sont à quai. Pas besoin de cailloux dans les poches,
Il coule dans la baie. Plus de vagues, des roches.
mercredi 2 septembre 2015
Sérère
Je marche à ses côtés, mon cahier d’écolier
Ouvert, pour y glisser les plantes oubliées.
Lui les connaît, les simples, les rares espèces,
En maître paysan d’expérience et sagesse.
Ouvert, pour y glisser les plantes oubliées.
Lui les connaît, les simples, les rares espèces,
En maître paysan d’expérience et sagesse.
mardi 1 septembre 2015
Fugace
Les nuages au ciel, les vagues sur la mer,
C’est la fascination des formes éphémères,
Au milieu je navigue et tout de moi me crie
Le destin passager d’un être humain. Je prie.
C’est la fascination des formes éphémères,
Au milieu je navigue et tout de moi me crie
Le destin passager d’un être humain. Je prie.
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