De grâce ne mettez vos pas dans ses empreintes,
Une est la source qui de ce creux prend la teinte,
En bleu proche du ciel, tant pure est l’onde née,
Qu’un seul pétale y tombe et la voilà ruinée.
lundi 30 novembre 2015
dimanche 29 novembre 2015
Anamnèse
La neige n’a cessé d’ensevelir les cris
Des peines et des joies, des jours aux flots taris.
Étranges, ces flocons qui placides s’entassent,
Au secours, le soleil, avant qu’ils ne se glacent !
Des peines et des joies, des jours aux flots taris.
Étranges, ces flocons qui placides s’entassent,
Au secours, le soleil, avant qu’ils ne se glacent !
samedi 28 novembre 2015
Moire
Quand la couleur exulte, en cette singulière
Heure, aux mille fragments, j’ai le flot littéraire
Et je sasse en riant les instants de remords,
Petites démissions vers de petites morts.
Heure, aux mille fragments, j’ai le flot littéraire
Et je sasse en riant les instants de remords,
Petites démissions vers de petites morts.
vendredi 27 novembre 2015
Errance minérale
Le sable dévoré par le sable s’enroule
En silence tandis que la dune s’écroule
Avec pareillement le soleil qui sévit,
Je sens les glissements de la mort, de la vie.
En silence tandis que la dune s’écroule
Avec pareillement le soleil qui sévit,
Je sens les glissements de la mort, de la vie.
jeudi 26 novembre 2015
Baiser
Je suis resté longtemps debout sur le parking,
Sonné comme un boxeur dans les cordes d’un ring
À regarder sans voir. Les gens sans pudeur passent.
Un tien parfum de musc encore me terrasse.
Sonné comme un boxeur dans les cordes d’un ring
À regarder sans voir. Les gens sans pudeur passent.
Un tien parfum de musc encore me terrasse.
mercredi 25 novembre 2015
Saisissement
L’espace a des langueurs et des mélancolies,
Les étoiles clouées sur la voûte, pâlies,
Vibrant à longs sanglots dans la nuit sidérale…
Un instant je perçois la mesure abyssale.
Les étoiles clouées sur la voûte, pâlies,
Vibrant à longs sanglots dans la nuit sidérale…
Un instant je perçois la mesure abyssale.
mardi 24 novembre 2015
Bagdad café
Le soleil agressif cautérise l’asphalte
Où la vieille mustang a voulu faire halte
Et les virevoltants vont en bandes serrées.
Le bar est à deux pas, dans l’air désespéré.
Où la vieille mustang a voulu faire halte
Et les virevoltants vont en bandes serrées.
Le bar est à deux pas, dans l’air désespéré.
lundi 23 novembre 2015
Outre-porte
Sentinelles de bois, sentinelles de pierre,
Enchevêtrées toujours, gardiennes de la terre,
Aux humains oublieux, elles chantent encor
Pour qui les va confiant toucher d’âme et de corps.
Enchevêtrées toujours, gardiennes de la terre,
Aux humains oublieux, elles chantent encor
Pour qui les va confiant toucher d’âme et de corps.
dimanche 22 novembre 2015
Bulles
Petites, irisées, serrées comme brebis,
Vous faites feu de tout, si joliment fourbies.
Le plus ténu rayon, sur vos facettes denses,
Étincelle sans fin, tout empli de nuances.
Vous faites feu de tout, si joliment fourbies.
Le plus ténu rayon, sur vos facettes denses,
Étincelle sans fin, tout empli de nuances.
samedi 21 novembre 2015
Vain temps
Aux mots que tu me dis la vérité se mêle,
Un fil ténu de peine et de joie qu’il ou elle
Avions serré jadis, au temps des amours bleues.
L’alouette jamais ne chante quand il pleut.
Un fil ténu de peine et de joie qu’il ou elle
Avions serré jadis, au temps des amours bleues.
L’alouette jamais ne chante quand il pleut.
vendredi 20 novembre 2015
Le fleuve
Si vive est l’eau qui coule aux pieds des jours heureux.
Je rêve assis devant l’arc-en-ciel dangereux.
La chute gronde au loin. Je suis un bois, je flotte.
Au bord, j’entends ma voix qui doucement sanglote.
Je rêve assis devant l’arc-en-ciel dangereux.
La chute gronde au loin. Je suis un bois, je flotte.
Au bord, j’entends ma voix qui doucement sanglote.
jeudi 19 novembre 2015
Énigme
Le filigrane est là dans le papier, dissout,
La lumière au-dessus, la lumière au-dessous,
Deux manières de voir que l’encre n’est pas sage
Et je ne sais laquelle éclaire le message…
La lumière au-dessus, la lumière au-dessous,
Deux manières de voir que l’encre n’est pas sage
Et je ne sais laquelle éclaire le message…
mercredi 18 novembre 2015
Saison
La vergerette pousse entre les dalles grises
Obstinément. Ses fleurs, de bien modeste mise,
Oscillent sous le vent, puis grainent en mourant.
La vie va sous les pas des gens indifférents.
Obstinément. Ses fleurs, de bien modeste mise,
Oscillent sous le vent, puis grainent en mourant.
La vie va sous les pas des gens indifférents.
mardi 17 novembre 2015
Inhumanité
La vasque où l’eau limpide aux anges s’abandonne
Est d’obsidienne noire. Au-dessus, la Madone
Immobile est en pleurs. Peut-être est-ce la pluie
Qui coule, ou la douleur de l’inhumaine nuit.
Est d’obsidienne noire. Au-dessus, la Madone
Immobile est en pleurs. Peut-être est-ce la pluie
Qui coule, ou la douleur de l’inhumaine nuit.
lundi 16 novembre 2015
Ritournelle
Ce
soir, j’ai la musique aux couleurs des sentiers
Perdus
dans la garrigue où jadis vous étiez,
Dans
vos atours de vent, les yeux emplis de rire,
Un
petit air de rien dont les oiseaux s’éprirent…
dimanche 15 novembre 2015
Au gué
Je suis mort dans ce temps comme d’autres s’en viennent,
Ultime traducteur de kabbales anciennes.
Au jour du jugement, rien ne sera compté
Qui ne fut, même un peu, germe de vacuité.
Ultime traducteur de kabbales anciennes.
Au jour du jugement, rien ne sera compté
Qui ne fut, même un peu, germe de vacuité.
samedi 14 novembre 2015
Barbarie
La violence est passée, projectiles feulant,
Dans les rues. Le grésil, devant le Bataclan,
Tente de diluer les taches, traînées sombres.
En vain. Le monde va, lâchant la proie pour l’ombre.
Dans les rues. Le grésil, devant le Bataclan,
Tente de diluer les taches, traînées sombres.
En vain. Le monde va, lâchant la proie pour l’ombre.
vendredi 13 novembre 2015
Eau-de-vie
La chartreuse est vert d’eau, tu la bois sans désir,
Je sais que les mauvais génies vont te saisir.
Tu penses qu’à ce jeu tu vas être vainqueur
Mais non, c’est toujours la belliqueuse liqueur.
Je sais que les mauvais génies vont te saisir.
Tu penses qu’à ce jeu tu vas être vainqueur
Mais non, c’est toujours la belliqueuse liqueur.
jeudi 12 novembre 2015
Les jours
Tout est mis dans la boîte et nul ne sait l’ouvrir,
L’envie monte où le ciel cesse de réfléchir,
Les oiseaux sont partis vers d’étranges espaces.
Il fait froid, le bonheur plane comme un rapace.
L’envie monte où le ciel cesse de réfléchir,
Les oiseaux sont partis vers d’étranges espaces.
Il fait froid, le bonheur plane comme un rapace.
mercredi 11 novembre 2015
Dédale
Encore un peu, le soir va glisser sur ton corps,
Le vent du crépuscule a plaqué trois accords.
Le cercle est refermé. Jouons à la marelle
Au fond du chemin creux qu’une fée ensorcelle.
Le vent du crépuscule a plaqué trois accords.
Le cercle est refermé. Jouons à la marelle
Au fond du chemin creux qu’une fée ensorcelle.
mardi 10 novembre 2015
Aveu
Dans la décoration, je suis iconoclaste,
Ayant toujours voulu du vide dans le faste,
Effaçant sans façon les vanités perchées.
Sur ce point, vous ou moi, je n’ai jamais tranché…
Ayant toujours voulu du vide dans le faste,
Effaçant sans façon les vanités perchées.
Sur ce point, vous ou moi, je n’ai jamais tranché…
lundi 9 novembre 2015
À l’aube
Je ne t’ai pas déplu. Tu ouvris les fenêtres.
Eut-il fallu rêver de l’avoir ou de l’être,
Aux heures des passions si joliment perdues ?
Les cinq lettres d’amour ? C’est le jeu du pendu.
Eut-il fallu rêver de l’avoir ou de l’être,
Aux heures des passions si joliment perdues ?
Les cinq lettres d’amour ? C’est le jeu du pendu.
dimanche 8 novembre 2015
Codicille
Rien n’en pourra sortir, de ce chaudron de vie
Donnant à gros bouillons tant de chair desservie,
Qui ne soit à l’encan du Ciel un témoignage,
Au plus offrant des Dieux, du peu de notre rage.
Donnant à gros bouillons tant de chair desservie,
Qui ne soit à l’encan du Ciel un témoignage,
Au plus offrant des Dieux, du peu de notre rage.
samedi 7 novembre 2015
Kerguelen
De cette île glacée dont je reviens à peine,
Il me reste des chants qui dans mon âme traînent,
Emportant les oiseaux sur les vagues brisées,
Leurs ailes déployées rêvant des alizés.
Il me reste des chants qui dans mon âme traînent,
Emportant les oiseaux sur les vagues brisées,
Leurs ailes déployées rêvant des alizés.
vendredi 6 novembre 2015
Hall
J’écoute le silence en transe dans la gare,
Il se blottit derrière un flot de sons bizarres
Et l’air est cisaillé d’interstices glacés.
J’attends. Tu donnes sens aux instants traversés.
Il se blottit derrière un flot de sons bizarres
Et l’air est cisaillé d’interstices glacés.
J’attends. Tu donnes sens aux instants traversés.
jeudi 5 novembre 2015
Grimoires
Les mondes de papier se pressent à ma porte
En kaléidoscope étrange de cohortes
Et les flots d’encre noire, aussitôt répandus,
Viennent chercher au puits de mon âme leur dû.
En kaléidoscope étrange de cohortes
Et les flots d’encre noire, aussitôt répandus,
Viennent chercher au puits de mon âme leur dû.
mercredi 4 novembre 2015
Torrentueux
C’est l’homme du torrent, pieds de galets, racines,
En cascades tendues de jambes couleuvrines,
Au teint de vif argent, qui vous glace le sang
Sans jamais s’arrêter, sur un lit si glissant.
En cascades tendues de jambes couleuvrines,
Au teint de vif argent, qui vous glace le sang
Sans jamais s’arrêter, sur un lit si glissant.
mardi 3 novembre 2015
Trompeuse sente
Dans la forêt des hêtres rouges, le sentier
Conduit sans doute à la clairière du moutier…
Mais attention, les esprits jouent dans les feuillages
Et, les suivant, tu feras d’étranges voyages.
Conduit sans doute à la clairière du moutier…
Mais attention, les esprits jouent dans les feuillages
Et, les suivant, tu feras d’étranges voyages.
lundi 2 novembre 2015
Les yeux noirs
Le lac de tes yeux noirs est un miroir liquide
Immense qui se perd dans les peurs et les vides,
Au bord desquels les cils s’ouvrent à l’au-delà,
Puissé-je me noyer dans ce bel entrelacs.
Immense qui se perd dans les peurs et les vides,
Au bord desquels les cils s’ouvrent à l’au-delà,
Puissé-je me noyer dans ce bel entrelacs.
dimanche 1 novembre 2015
Sénescence
La feuille qui vacille aux frimas de l’automne
Un matin se rompt, choit, d’audace tourbillonne,
Attirée par le sol aussi bien que par l’air,
Offrant au soleil bas sa palpitante chair.
Un matin se rompt, choit, d’audace tourbillonne,
Attirée par le sol aussi bien que par l’air,
Offrant au soleil bas sa palpitante chair.
Inscription à :
Articles (Atom)