Les flamants roses voient, depuis l’étang de Thau,
Le cortège des cars, des camions, des autos.
Bientôt l’appel viendra du ciel et des nuages :
Ils partiront sereins vers l’antique Carthage.
dimanche 31 janvier 2016
samedi 30 janvier 2016
Hauteurs
La montagne à genoux plonge dans l’eau glacée,
Frémissante, d’un lac. Le ciel est-il assez
Grand pour la refléter, avec sa toison dense
Et d’arbres et de prés ? Je sais les résonances.
Frémissante, d’un lac. Le ciel est-il assez
Grand pour la refléter, avec sa toison dense
Et d’arbres et de prés ? Je sais les résonances.
vendredi 29 janvier 2016
Interstitiel
Curieux, ces trous de ciel dans l’épaisseur du doute,
Où des rayons de lune et d’étoiles s’ajoutent
Inexorablement, leurs mystères mêlés.
Ma raison dans la nuit s’en trouve constellée.
Où des rayons de lune et d’étoiles s’ajoutent
Inexorablement, leurs mystères mêlés.
Ma raison dans la nuit s’en trouve constellée.
jeudi 28 janvier 2016
Au cœur
J’ai senti sur ton cou le pouls d’un cœur tranquille
Alors que ta main gauche tremblait, indocile.
Étrange le parcours d’un cœur à une main,
Nul ne peut y passer, toi seule est en chemin.
Alors que ta main gauche tremblait, indocile.
Étrange le parcours d’un cœur à une main,
Nul ne peut y passer, toi seule est en chemin.
mercredi 27 janvier 2016
Encre
Les encres de mon père ont vieilli lentement
Dans leurs petits flacons de verre, leurs pigments
Peu ou prou déposés. Sans doute l’écriture
À jamais enfouie de mon père y murmure…
Dans leurs petits flacons de verre, leurs pigments
Peu ou prou déposés. Sans doute l’écriture
À jamais enfouie de mon père y murmure…
mardi 26 janvier 2016
Règnes
Je suis une marmotte au cirque de Troumouse,
Un brin de pâturin qui sort de la pelouse
Après l’hiver. Le ciel a des roses pâlis,
Dans le creux du torrent, pierre, je fais mon lit.
Un brin de pâturin qui sort de la pelouse
Après l’hiver. Le ciel a des roses pâlis,
Dans le creux du torrent, pierre, je fais mon lit.
lundi 25 janvier 2016
Carnet de route
Sous la neige, le sol a des glissements tendres.
En sandales j’avance, il gèle à pierre fendre.
Inutile d’avoir, il suffit de passer,
Qu’importe le chemin, toujours recommencer.
En sandales j’avance, il gèle à pierre fendre.
Inutile d’avoir, il suffit de passer,
Qu’importe le chemin, toujours recommencer.
dimanche 24 janvier 2016
Postille
Nous serons quelques-uns le nez dans les étoiles,
Aussi ténus que l’air des hauteurs virginales,
À ne plus avoir soif, ni faim que d’absolu,
De ce qui fut écrit, tout n’a pas été lu.
Aussi ténus que l’air des hauteurs virginales,
À ne plus avoir soif, ni faim que d’absolu,
De ce qui fut écrit, tout n’a pas été lu.
samedi 23 janvier 2016
Vent coulis
J’ai senti l’air glisser sur les pentes arides
En longues goulées mues par l’espace et le vide.
À l’égal des oiseaux, je me suis vu voler
Un instant dans l’azur sans fin, caracoler.
En longues goulées mues par l’espace et le vide.
À l’égal des oiseaux, je me suis vu voler
Un instant dans l’azur sans fin, caracoler.
vendredi 22 janvier 2016
Salon d'hiver
Le salon fait silence au creux de ses lambris
Les tableaux des anciens, tout autour, assombris
Me regardent sans dire ; il est bientôt six heures
Au fond du fauteuil noir, en sursis je demeure.
Les tableaux des anciens, tout autour, assombris
Me regardent sans dire ; il est bientôt six heures
Au fond du fauteuil noir, en sursis je demeure.
jeudi 21 janvier 2016
À cœur
Je sens comme un entrain dans l’air que tu fredonnes,
Un petit air mutin auquel je m’abandonne
Et rien de ce côté du rien ne compte plus,
Le cœur est dans le corps tel un oiseau reclus.
Un petit air mutin auquel je m’abandonne
Et rien de ce côté du rien ne compte plus,
Le cœur est dans le corps tel un oiseau reclus.
mercredi 20 janvier 2016
Gemme
Le sel fit sur ta peau comme un réseau niellé
De lignes scintillantes finement perlées,
Rien ne put me charmer tant que cette parure
Et les mots opportuns tout aussitôt m’échurent.
De lignes scintillantes finement perlées,
Rien ne put me charmer tant que cette parure
Et les mots opportuns tout aussitôt m’échurent.
mardi 19 janvier 2016
Oniromance
Tu
ne saurais tenir ton rêve, il est sauvage,
Il
court dans les déserts au bord du grand Voyage,
Entre
les mondes, vif comme un tressaut de vent,
Tandis
que je me perds dans les sables mouvants.
lundi 18 janvier 2016
Érosion
De cet à-pic ancien que les aigles sculptèrent,
Il ne reste qu’un flanc de roches et de terre
Où le chant des esprits murmure par endroit.
Nous sommes les jouets des ombres et des proies.
Il ne reste qu’un flanc de roches et de terre
Où le chant des esprits murmure par endroit.
Nous sommes les jouets des ombres et des proies.
dimanche 17 janvier 2016
Fleurs d’hiver
La perce-neige tient, qu’elle se dresse ou penche
Au-dessus du linceul, et pareillement blanche,
À trois fleurs oscillant sous le silence lourd.
Sous tes pieds tu n’auras jamais un tel velours.
Au-dessus du linceul, et pareillement blanche,
À trois fleurs oscillant sous le silence lourd.
Sous tes pieds tu n’auras jamais un tel velours.
samedi 16 janvier 2016
Cérémonie
Des pétales de fleurs tombent dans la poussière
Et d’autres sur ton voile aux étoffes légères.
Ici les rires fusent, les chants montent haut,
Des tâches de soleil enluminent ta peau.
Et d’autres sur ton voile aux étoffes légères.
Ici les rires fusent, les chants montent haut,
Des tâches de soleil enluminent ta peau.
vendredi 15 janvier 2016
Des livres
Les livres déployés comme des bataillons
S’enlisent dans le noir, en rang dans les rayons.
La complexité meurt au fur et à mesure,
Il suffit d’un oiseau qui passe dans l’azur.
S’enlisent dans le noir, en rang dans les rayons.
La complexité meurt au fur et à mesure,
Il suffit d’un oiseau qui passe dans l’azur.
jeudi 14 janvier 2016
Échouement
Fou, nageant sur les vagues autour de toi, mon Île,
Aux vents mauvais, faisant naufrage à domicile,
Où tes rivages sont si fins, j’ai, moribond,
Fait entre sable et eau de pauvres petits bonds.
Aux vents mauvais, faisant naufrage à domicile,
Où tes rivages sont si fins, j’ai, moribond,
Fait entre sable et eau de pauvres petits bonds.
mercredi 13 janvier 2016
Huis clos
Souvent je vais et viens dans l’impasse des Anges,
On y trouve les gens que la ville dérange
Et l’auberge du fond reste toujours fermée.
Son enseigne rouillée, pend : « Au bonheur d’aimer ».
On y trouve les gens que la ville dérange
Et l’auberge du fond reste toujours fermée.
Son enseigne rouillée, pend : « Au bonheur d’aimer ».
mardi 12 janvier 2016
Déclic
Juste
après la photo, le monde a changé d’ère,
Un
curieux contre-sens, un tournant lapidaire.
On
a continué l’un et l’autre à passer
Le
temps, la vie déjà qui s’était effacée…
lundi 11 janvier 2016
Noir et blanc
Le soleil a laissé des flaques de lumière
Au fond de ma rétine. Une lueur première
Entre les mondes vibre, et je ne suis pas sûr
Qu’il faille ouvrir les yeux pour guérir la blessure.
Au fond de ma rétine. Une lueur première
Entre les mondes vibre, et je ne suis pas sûr
Qu’il faille ouvrir les yeux pour guérir la blessure.
dimanche 10 janvier 2016
Impression
La densité des lettres enfante le papier,
Qu’au sulfate de fer jadis vous estampiez,
Vous, maîtres imprimeurs du temps des tailles douces.
Aujourd’hui, plus jamais les poinçons ne s’émoussent.
Qu’au sulfate de fer jadis vous estampiez,
Vous, maîtres imprimeurs du temps des tailles douces.
Aujourd’hui, plus jamais les poinçons ne s’émoussent.
samedi 9 janvier 2016
Au sol
Allongé sur les dalles grises de la nef,
Il sentait les regards pesants des bas-reliefs
Et le froid lentement coulait entre ses reins.
Dieu que le corps à plat de là-haut semble vain !
Il sentait les regards pesants des bas-reliefs
Et le froid lentement coulait entre ses reins.
Dieu que le corps à plat de là-haut semble vain !
vendredi 8 janvier 2016
Au bois
L’éternelle pudeur des arbres me sidère
Et mon regard au loin dans leur feuillée s’enferre.
En silence, tapi, j’attends la fin du jour.
Les ombres sont des flots déferlant alentour.
Et mon regard au loin dans leur feuillée s’enferre.
En silence, tapi, j’attends la fin du jour.
Les ombres sont des flots déferlant alentour.
jeudi 7 janvier 2016
Malice
Le regard assassin de l’employée languide
Incontinent cessa, quand elle vit, timide,
Une fée aux yeux verts se pencher au guichet,
Qui, d’un coup de baguette, effaça les cachets.
Incontinent cessa, quand elle vit, timide,
Une fée aux yeux verts se pencher au guichet,
Qui, d’un coup de baguette, effaça les cachets.
mercredi 6 janvier 2016
Salle d’armes
Pertuisanes de fer et longues coulevrines
Imposent le respect derrière la vitrine.
Ici la guerre a mis ses atours aguichants,
Les os et vies broyés sont restés dans le champ.
Imposent le respect derrière la vitrine.
Ici la guerre a mis ses atours aguichants,
Les os et vies broyés sont restés dans le champ.
mardi 5 janvier 2016
Pluriels
Allongée ? Peut-être… À moins qu’une perspective
Unique de toi, fasse que ton monde suive
Une étrange loi : notre différence tient
Nos vies dans le creux d’un tourbillon du destin.
Unique de toi, fasse que ton monde suive
Une étrange loi : notre différence tient
Nos vies dans le creux d’un tourbillon du destin.
lundi 4 janvier 2016
Loin du cœur
Les volets sont fermés, la pluie se fait tenace :
En contrepoint du feu de bois, sa contrebasse.
Au fond, rien n’est acquis, la musique, sans moi,
Se plaît dans les noirceurs. J’écoute. Pas d’émoi.
En contrepoint du feu de bois, sa contrebasse.
Au fond, rien n’est acquis, la musique, sans moi,
Se plaît dans les noirceurs. J’écoute. Pas d’émoi.
dimanche 3 janvier 2016
Polyèdre
Dans l’infini des nombres, il me vient un écart
Minime. Entre les sphères dites, rien n’est, car
Le vide continu, par sa couleur profonde,
Enchante la matrice en ce qu’il la féconde.
Minime. Entre les sphères dites, rien n’est, car
Le vide continu, par sa couleur profonde,
Enchante la matrice en ce qu’il la féconde.
samedi 2 janvier 2016
Contrepoint
Je me rends sous l’assaut des sons polyphoniques,
Il ne reste de moi qu’un sable océanique.
À l’échelle au-dessus, le complexe se fond
En une seule vague et mon âme au tréfonds.
Il ne reste de moi qu’un sable océanique.
À l’échelle au-dessus, le complexe se fond
En une seule vague et mon âme au tréfonds.
vendredi 1 janvier 2016
Emprise
Je suis terre ce soir et je sens ses fragrances
En volutes serrées, avec persévérance
Envahir le jour blême, attirant les vapeurs
Du fleuve qui se tord. Je suis terre et j’ai peur.
En volutes serrées, avec persévérance
Envahir le jour blême, attirant les vapeurs
Du fleuve qui se tord. Je suis terre et j’ai peur.
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