Ce vieil air traîne sur la place poussiéreuse,
Une chanson qui flâne et qui te rend songeuse,
Un solo de banjo finit la mélodie :
J’ai osé entré dans ton rêve… est-ce interdit ?
jeudi 30 juin 2016
mercredi 29 juin 2016
En joue
Toute d’argent, la crosse, finement niellée,
Précède le canon de sa courbe enroulée
Qui pointe élégamment vers un homme saisi
De terreur : la beauté de l’objet non choisi.
Précède le canon de sa courbe enroulée
Qui pointe élégamment vers un homme saisi
De terreur : la beauté de l’objet non choisi.
mardi 28 juin 2016
Pierre dure
Le soleil prend de l’or aux pierres abbatiales.
Au bord des murs épais sont gravés quelques dalles
Où gisent les défunts célèbres du moûtier.
Sur les stèles, les noms se perdent à moitié.
Au bord des murs épais sont gravés quelques dalles
Où gisent les défunts célèbres du moûtier.
Sur les stèles, les noms se perdent à moitié.
lundi 27 juin 2016
Sans visibilité
Les murs sont tout autour, aucun d’eux ne se voit.
L’invisibilité fait que je me fourvoie,
Pieds nus dans un désert de cailloux et de djinns,
Est-ce un rêve, un mystère ? Au bord, je m’imagine…
L’invisibilité fait que je me fourvoie,
Pieds nus dans un désert de cailloux et de djinns,
Est-ce un rêve, un mystère ? Au bord, je m’imagine…
dimanche 26 juin 2016
Hermitage
Nul ne l’a jamais vue, la hutte de l’hermite,
Elle est furtive, au creux d’une forêt inscrite
En un repli du temps. Lui veille sur le seuil,
Dans le regard d’un geai, d’un loup, d’un écureuil.
Elle est furtive, au creux d’une forêt inscrite
En un repli du temps. Lui veille sur le seuil,
Dans le regard d’un geai, d’un loup, d’un écureuil.
samedi 25 juin 2016
Aux heures vives
Nous nous tenions dans les remous de la pavane,
Enlacés comme aux premiers jours en filigrane
Et nos mains sur nos corps l’un vers l’autre pressées
Prenaient à tout jamais soin de nos cœurs blessés.
Enlacés comme aux premiers jours en filigrane
Et nos mains sur nos corps l’un vers l’autre pressées
Prenaient à tout jamais soin de nos cœurs blessés.
vendredi 24 juin 2016
Minor swing
Au-delà de la baie du bar joue Angelo,
J’appuie mon nez, mes mains sur la vitre. En solo,
Le maître, sans me voir, a son swing de légende,
Alors le sommeil file… Il faut que je me rende.
J’appuie mon nez, mes mains sur la vitre. En solo,
Le maître, sans me voir, a son swing de légende,
Alors le sommeil file… Il faut que je me rende.
jeudi 23 juin 2016
Ton fleuve
Le fleuve sous la brise a des senteurs de brumes.
Assise près de lui, silencieuse tu fumes
Et tes pensées s’en vont, fugaces, au fil de l’eau,
Fuyant les vains regrets et les premiers sanglots.
Assise près de lui, silencieuse tu fumes
Et tes pensées s’en vont, fugaces, au fil de l’eau,
Fuyant les vains regrets et les premiers sanglots.
mercredi 22 juin 2016
Fluide
C’est l’eau ! C’est l’eau ! Le violoncelle aux ailes mues
Par le désir d’une onde fraîche d’un vieux mu-
Sicien qui joue sur le trottoir une sonate
Au milieu d’une foule indifférente, ingrate.
Par le désir d’une onde fraîche d’un vieux mu-
Sicien qui joue sur le trottoir une sonate
Au milieu d’une foule indifférente, ingrate.
mardi 21 juin 2016
Désir d’être
Dessinée de la sorte à grands traits de fusain,
Tu donnes de l’ampleur à ce format raisin
Derrière la vitrine. Inquiète tu compares
Ainsi les deux reflets : l’un et l’autre t’effarent.
Tu donnes de l’ampleur à ce format raisin
Derrière la vitrine. Inquiète tu compares
Ainsi les deux reflets : l’un et l’autre t’effarent.
lundi 20 juin 2016
Matérialité
Maudits soient les objets au fond desquels se tient
La déraison du temps. L’entropie n’appartient
À personne. Il suffit d’un rayon pour le rêve,
Onde au-delà du monde, au pas des heures brèves.
La déraison du temps. L’entropie n’appartient
À personne. Il suffit d’un rayon pour le rêve,
Onde au-delà du monde, au pas des heures brèves.
dimanche 19 juin 2016
Nona
Je sens la jeune parque à sa quenouille vaine,
Aux jours donnant du fil à retordre sans haine.
À la moindre seconde, elle donne la vie
Ou la reprend, selon le tour de son envie.
Aux jours donnant du fil à retordre sans haine.
À la moindre seconde, elle donne la vie
Ou la reprend, selon le tour de son envie.
samedi 18 juin 2016
Rêve d’estive
Les soulanes tenues par les pierres dansaient
Parfois sous le soleil, tout au long des lacets.
Je montais lentement au-dessus de l’asphalte
En rêvant de n’avoir jamais à faire halte.
Parfois sous le soleil, tout au long des lacets.
Je montais lentement au-dessus de l’asphalte
En rêvant de n’avoir jamais à faire halte.
vendredi 17 juin 2016
Loudenvielle
Même les gris du lac sous le ciel en bataille
Ont des rides jolies, scintillantes entailles,
Et les canards colverts plongent sans s’inquiéter
De la pluie qui redouble en ce début d’été.
Ont des rides jolies, scintillantes entailles,
Et les canards colverts plongent sans s’inquiéter
De la pluie qui redouble en ce début d’été.
jeudi 16 juin 2016
Limite
Il était stationné juste au bord de la route,
Un camping-car usé qui était là sans doute
Ainsi depuis longtemps. Quelques rêves filtraient
Par les vitres ternies, suivis de maints regrets.
Un camping-car usé qui était là sans doute
Ainsi depuis longtemps. Quelques rêves filtraient
Par les vitres ternies, suivis de maints regrets.
mercredi 15 juin 2016
Air et terre
Le souffle se dilate au fur et à mesure,
Il suffit d’un sommet dans le rose qui dure,
Un lotier jaune et feu qui hoche lentement
Ses délicates fleurs. Dans le col, rien ne ment.
Il suffit d’un sommet dans le rose qui dure,
Un lotier jaune et feu qui hoche lentement
Ses délicates fleurs. Dans le col, rien ne ment.
mardi 14 juin 2016
Dans les hauts
Les beaux ors des genêts entre les asphodèles
Oscillent sous le vent et le ciel en dentelles.
Il pleut. Dans le lointain, la neige est encor là.
Je suis un milan noir et je vole au-delà.
Oscillent sous le vent et le ciel en dentelles.
Il pleut. Dans le lointain, la neige est encor là.
Je suis un milan noir et je vole au-delà.
lundi 13 juin 2016
Ceux qui vont
Sous leur pesant manteau tissé de certitude,
Ils vont droit vers la mort, mais jamais ne dénudent
Un cœur qui se veut dur, qui simplement n’est pas
Dans le néant des jours martelé sous leurs pas.
Ils vont droit vers la mort, mais jamais ne dénudent
Un cœur qui se veut dur, qui simplement n’est pas
Dans le néant des jours martelé sous leurs pas.
dimanche 12 juin 2016
Émotion
La foule s’est massée sur la petite place
Où le vieux musicien joue de la contrebasse.
Au-dessus, la statue de bronze a laissé choir
Une larme qui brille au milieu du trottoir.
Où le vieux musicien joue de la contrebasse.
Au-dessus, la statue de bronze a laissé choir
Une larme qui brille au milieu du trottoir.
samedi 11 juin 2016
Ellipse
Lorsque tu m’as dit tu, dans cette chambre, tard,
Piètre, je me suis tu, te prisant dans cet art
De raccourcir la phrase et la jupe écossaise
Au point que tu embrases avec très peu de braise.
Piètre, je me suis tu, te prisant dans cet art
De raccourcir la phrase et la jupe écossaise
Au point que tu embrases avec très peu de braise.
vendredi 10 juin 2016
Posthume
Pierre à pierre, il monta la maison chaotique
Et des formes naissaient de ses mains poétiques,
Encore suspendues dans l’azur inquiétant.
Il mourut. Je m’y perds encor, de temps en temps.
Et des formes naissaient de ses mains poétiques,
Encore suspendues dans l’azur inquiétant.
Il mourut. Je m’y perds encor, de temps en temps.
jeudi 9 juin 2016
Magnitude
Le vertige d’en haut me laisse dans la danse
Élégante des nuits, de cette consistance
À peine dévoilée des étoiles ténues.
L’espace me sidère, en suis-je revenu ?
Élégante des nuits, de cette consistance
À peine dévoilée des étoiles ténues.
L’espace me sidère, en suis-je revenu ?
mercredi 8 juin 2016
Au bord du lac
Y revenir était comme une renaissance,
Un reflet sur le lac avait une nuance
Étrange de douceur tintée de déraison.
Les fantômes jouaient pieds nus sur le gazon.
Un reflet sur le lac avait une nuance
Étrange de douceur tintée de déraison.
Les fantômes jouaient pieds nus sur le gazon.
mardi 7 juin 2016
Vol de nuit
La pipistrelle vole au milieu de la cour
Aux heures de la nuit, faisant mille détours
Pour éviter les fils qu’elle seule devine,
Alors mon insomnie s’étend. Je m’imagine…
Aux heures de la nuit, faisant mille détours
Pour éviter les fils qu’elle seule devine,
Alors mon insomnie s’étend. Je m’imagine…
lundi 6 juin 2016
Sous le vent
Mo balayait la rue, dans sa robe en velours
Avec désinvolture un jour de soleil lourd,
Les papiers gras faisaient sous l’assaut mille feintes,
Au ciel, les martinets jouaient sans nulle crainte.
Avec désinvolture un jour de soleil lourd,
Les papiers gras faisaient sous l’assaut mille feintes,
Au ciel, les martinets jouaient sans nulle crainte.
dimanche 5 juin 2016
À genoux
La poussière au soleil lentement se dépose
Et le temps se complaît en la chapelle close
À tenir corps et âme au bord du Tout, saisis
Par cet instant secret que l’on n’a pas choisi.
Et le temps se complaît en la chapelle close
À tenir corps et âme au bord du Tout, saisis
Par cet instant secret que l’on n’a pas choisi.
Déambulation
Les rues sont maquillées de néons impudiques
Où tu marches sans fin. Les ombres spasmodiques
Entourent ton corps frêle en gardes rapprochés.
Les pavés sont si loin de tes talons perchés.
Où tu marches sans fin. Les ombres spasmodiques
Entourent ton corps frêle en gardes rapprochés.
Les pavés sont si loin de tes talons perchés.
vendredi 3 juin 2016
Verre à moitié
Je ne dis rien de l’heure, il faisait déjà nuit,
Le silence glissait sur les rails de l’ennui,
Chacun dans son ghetto d’infimes certitudes.
Encore un peu de vin. La vérité s’élude.
Le silence glissait sur les rails de l’ennui,
Chacun dans son ghetto d’infimes certitudes.
Encore un peu de vin. La vérité s’élude.
jeudi 2 juin 2016
Cosmicité
Les étoiles par deux vont toujours, paraît-il,
Comme tes yeux fixés sur le monde subtil
Dont tu te joues sans fin, moi gravitant dans l’ombre,
Essayant de mourir, que tu te désencombres.
Comme tes yeux fixés sur le monde subtil
Dont tu te joues sans fin, moi gravitant dans l’ombre,
Essayant de mourir, que tu te désencombres.
mercredi 1 juin 2016
Assaut
Lame d’estoc auprès de qui je me confie,
Étincelante et sombre, il te faut ce défi,
De percer la muraille aux runes agressives
Et d’ouvrir un chemin vers cette terre vive.
Étincelante et sombre, il te faut ce défi,
De percer la muraille aux runes agressives
Et d’ouvrir un chemin vers cette terre vive.
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