L’aurore se fait ciel quand vers moi tu te penches
Et caresses mon front d’un revers de ta manche
Élégante et soyeuse, à l’aune de ton corps.
Nul doute que l’instant persiste… et plus encor.
lundi 31 octobre 2016
dimanche 30 octobre 2016
Alauda
L’inutile alouette ayant perdu le ciel
D’un plomb vilainement enfoui dans une aile
Se traîne sur la plaie d’un automnal sillon.
Passe juste au-dessus l’ombre d’un papillon.
D’un plomb vilainement enfoui dans une aile
Se traîne sur la plaie d’un automnal sillon.
Passe juste au-dessus l’ombre d’un papillon.
samedi 29 octobre 2016
Pèlerinage
Le temple est loin devant, je gravis les rochers,
Bancs de brume, soleil, maigres arbres perchés,
L’air vibre autour de moi, soudain le temple en ruine
Apparaît. C’est la joie qui monte dans la bruine.
Bancs de brume, soleil, maigres arbres perchés,
L’air vibre autour de moi, soudain le temple en ruine
Apparaît. C’est la joie qui monte dans la bruine.
vendredi 28 octobre 2016
Vanne
Ce petit rien qui fait de toute irrévérence
Une blue note au fil du flot des apparences
Arrive par un geste, un sourire, un regard
Et notre monde alors a des lueurs d’Asgard.
Une blue note au fil du flot des apparences
Arrive par un geste, un sourire, un regard
Et notre monde alors a des lueurs d’Asgard.
jeudi 27 octobre 2016
Alep
Je glisse entre les draps, dans l’armoire vosgienne,
Enfouis, des savons d’Alep, une douzaine.
En cascade l’air filtre au travers des tissus.
La griffe de la mort y est brodée dessus.
Enfouis, des savons d’Alep, une douzaine.
En cascade l’air filtre au travers des tissus.
La griffe de la mort y est brodée dessus.
mercredi 26 octobre 2016
Équilibre
Au milieu du courant, le morceau de bois flotte
Alors que les flots verts gentiment le ballottent,
Il reste sans bouger dans les ondes qu’il fend,
Léger comme un oiseau, juste comme un enfant.
Alors que les flots verts gentiment le ballottent,
Il reste sans bouger dans les ondes qu’il fend,
Léger comme un oiseau, juste comme un enfant.
mardi 25 octobre 2016
Ô temps
Fut-il jamais plus beau sourire, que nimbait
Le soleil se levant sur la Botany bay ?
La grâce de l’instant s’éparpillait en mille
Éclats d’éternité… Que la grâce est fragile !
Le soleil se levant sur la Botany bay ?
La grâce de l’instant s’éparpillait en mille
Éclats d’éternité… Que la grâce est fragile !
lundi 24 octobre 2016
Miskatonic
Les colonnes tendues vers les arches obscures
Évitent de frôler les vieilles reliures.
Armitage le sait, dans ces rayons maudits
Sont toujours à l’affût les livres interdits.
Évitent de frôler les vieilles reliures.
Armitage le sait, dans ces rayons maudits
Sont toujours à l’affût les livres interdits.
dimanche 23 octobre 2016
Au revoir
Du portail, elle nous fit signe de la main,
Tandis que nous partions déjà sur le chemin.
Elle s’en retourna, gauche sur le dallage,
Éprouvant encor plus le poids de son grand âge.
Tandis que nous partions déjà sur le chemin.
Elle s’en retourna, gauche sur le dallage,
Éprouvant encor plus le poids de son grand âge.
samedi 22 octobre 2016
Flûte
Il ôta ses lunettes, les mis doucement
Dans un mouchoir de soie, comme en ont les amants,
Puis chercha l’horizon lointain des rêveries
Dans la magie de Bach et sa badinerie.
Dans un mouchoir de soie, comme en ont les amants,
Puis chercha l’horizon lointain des rêveries
Dans la magie de Bach et sa badinerie.
vendredi 21 octobre 2016
Ultimes tomes
Je les ai vus passer ce soir dans le ciel brun,
Volant bas sous le plomb des nuages d’airain,
Bruissant de mille mots dans l’air qui les rend ivres.
Ils passent tous ainsi. Ce sont les derniers livres.
Volant bas sous le plomb des nuages d’airain,
Bruissant de mille mots dans l’air qui les rend ivres.
Ils passent tous ainsi. Ce sont les derniers livres.
jeudi 20 octobre 2016
Écrire
Est-il jamais sorti de
sa tour aux corbeaux ?
Tant de marches à
gravir, pâlies sous les flambeaux…
S’empilent tout
autour des myriades de livres.
Il ne sait plus parler,
il écrit pour survivre.
mercredi 19 octobre 2016
En pensée
Un jour pareil, se mettre sur son trente-et-un
C’était inévitable et peut-être opportun,
Je t’attendais transi sur le pas de la porte,
Un feu de bois brûlait, en est-il d’autre sorte ?
C’était inévitable et peut-être opportun,
Je t’attendais transi sur le pas de la porte,
Un feu de bois brûlait, en est-il d’autre sorte ?
mardi 18 octobre 2016
Bûcheron
De l’aube jusqu’au soir, au cœur du bois joli,
Ma hache sur l’épaule, achevant les chablis
Que la tempête à mis souche par-dessus terre.
À l’arbre aussi la mort apporte le mystère.
Ma hache sur l’épaule, achevant les chablis
Que la tempête à mis souche par-dessus terre.
À l’arbre aussi la mort apporte le mystère.
lundi 17 octobre 2016
Gouttes
La rivière s’enroule au pied des monts serrés,
Tu files t’y baigner, perles d’eau, peau cuivrée,
Ton rire se disperse en mille éclaboussures
Autour, comme un collier que le soleil azure.
Tu files t’y baigner, perles d’eau, peau cuivrée,
Ton rire se disperse en mille éclaboussures
Autour, comme un collier que le soleil azure.
dimanche 16 octobre 2016
Dans la rue
Derrière ton vélo, c’est un ancien landau
Qui te sert de remorque, improbable fardeau
Que tu traînes partout dans les rues de la ville.
Au milieu des nantis, c’est là que tu t’exiles.
Qui te sert de remorque, improbable fardeau
Que tu traînes partout dans les rues de la ville.
Au milieu des nantis, c’est là que tu t’exiles.
samedi 15 octobre 2016
Il fait bon
Couché sur tes genoux, le tressaut d’une veine
À ton poignet m’étonne ; il faut que je réfrène
Une angoisse de n’être auprès de toi qu’un temps.
Chaque minute est belle et je goûte l’instant.
À ton poignet m’étonne ; il faut que je réfrène
Une angoisse de n’être auprès de toi qu’un temps.
Chaque minute est belle et je goûte l’instant.
vendredi 14 octobre 2016
Mon arbre
La façon dont tu ploies sous les forts vents d’automne
Et les feuilles rougies qu’alors tu abandonnes
Ont l’étrange reflet de notes et de mots.
Ta parole s’étend aux plus grêles rameaux.
Et les feuilles rougies qu’alors tu abandonnes
Ont l’étrange reflet de notes et de mots.
Ta parole s’étend aux plus grêles rameaux.
jeudi 13 octobre 2016
S’aimer
Mon corps est détenu par l’idée que j’en ai
Quand je lâche l’idée, mon corps alors renaît.
Doucement, lui et moi, réapprenons à vivre
Ensemble. Une alouette, élégante, s’enivre.
Quand je lâche l’idée, mon corps alors renaît.
Doucement, lui et moi, réapprenons à vivre
Ensemble. Une alouette, élégante, s’enivre.
mercredi 12 octobre 2016
Dans les cordes
Dans cet instant, les deux violons qui se répondent
Éparpillent mon cœur aux quatre coins du monde,
Un cœur ainsi brisé ne craint plus le destin,
La musique l’emporte au près comme au lointain.
Éparpillent mon cœur aux quatre coins du monde,
Un cœur ainsi brisé ne craint plus le destin,
La musique l’emporte au près comme au lointain.
mardi 11 octobre 2016
Chat muse
Précisément sa patte a franchi le néant
Qui sépare ma plume d’or du papier blanc
Brisant net, ce faisant, un vilain sortilège,
Autorisant mes mots à imprimer la neige.
Qui sépare ma plume d’or du papier blanc
Brisant net, ce faisant, un vilain sortilège,
Autorisant mes mots à imprimer la neige.
lundi 10 octobre 2016
Clair de lune
Sur la plage de sable
noir, la lune blême
A laissé des traînées
d’argent, comme un diadème
Au milieu de tes
cheveux roux. La mer entend
Ton cœur qui cherche
dans l’hiver tous les printemps.
dimanche 9 octobre 2016
Constat
Est-il jamais trop tard ? De n’avoir pas tenu
La promesse d’aimer sans raison convenue
Me laisse comme un fleuve en l’absence de rives,
Et toi comme une plaine où le désert arrive.
La promesse d’aimer sans raison convenue
Me laisse comme un fleuve en l’absence de rives,
Et toi comme une plaine où le désert arrive.
samedi 8 octobre 2016
Humanité
Les cadavres exquis ne sont plus à la mode,
On préfère employer de triviales méthodes,
Assassiner des gens, puis empiler les corps
Dans la fosse commune. Appréciez le décor.
On préfère employer de triviales méthodes,
Assassiner des gens, puis empiler les corps
Dans la fosse commune. Appréciez le décor.
vendredi 7 octobre 2016
Dilatation
L’océan ne m’a pas suffi. Le vent s’enroule
Et me confie : « Je suis l’écume sur la houle. »
Au sommet, la vague qui croule en vain défie
La verte goule. Au-dessus l’air se raréfie…
Et me confie : « Je suis l’écume sur la houle. »
Au sommet, la vague qui croule en vain défie
La verte goule. Au-dessus l’air se raréfie…
jeudi 6 octobre 2016
Cent-trois
Elle s’est éclipsée dans un bruit de moteur
Deux temps, visière haute, air désapprobateur.
Les mains dans le cambouis, j’en eus pincé pour elle,
Un sourire eut suffi. Voguent les hirondelles.
Deux temps, visière haute, air désapprobateur.
Les mains dans le cambouis, j’en eus pincé pour elle,
Un sourire eut suffi. Voguent les hirondelles.
mercredi 5 octobre 2016
Clos
Le clos du presbytère est isolé du monde.
Un troglodyte y vole et son étrange ronde
Enchante le jardin. La rose ensauvagée,
Délicate, s’entrouvre. Au fond, rien n’a changé.
Un troglodyte y vole et son étrange ronde
Enchante le jardin. La rose ensauvagée,
Délicate, s’entrouvre. Au fond, rien n’a changé.
mardi 4 octobre 2016
En voûte
Les piliers sont plantés dans le socle de pierre,
Une chauve-souris volette, aventurière.
Au-dessus, les démons accroupis dans le noir
Accueillent les pensées du haut de leur perchoir.
Une chauve-souris volette, aventurière.
Au-dessus, les démons accroupis dans le noir
Accueillent les pensées du haut de leur perchoir.
lundi 3 octobre 2016
Prison
Il a cloué des gens sur les murs du cachot.
Les clous se sont rouillés, ou trop froids ou trop chauds,
Les murs, l’esprit, gauchis sous la pression de l’âge,
Ont fini par ouvrir des brèches dans sa rage.
Les clous se sont rouillés, ou trop froids ou trop chauds,
Les murs, l’esprit, gauchis sous la pression de l’âge,
Ont fini par ouvrir des brèches dans sa rage.
dimanche 2 octobre 2016
Feuille morte
Avec grâce elle chut
sur la terre assoupie,
La feuille du bouleau
près de la source aux pies.
Sur ton pull elle eut
fait une broche élégante,
Hélas, d’un tel
argent, tu ne fus qu’ignorante.
samedi 1 octobre 2016
Disjoints
Les images font corps mais le corps est gisant,
L’esprit l’a laissé mort, ou presque, soi-disant,
Chacun va son chemin, l’un tout contre la terre
Et l’autre dans le fleuve antique des mystères.
L’esprit l’a laissé mort, ou presque, soi-disant,
Chacun va son chemin, l’un tout contre la terre
Et l’autre dans le fleuve antique des mystères.
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