Où est ton rire de mouette, oiseau frôlant
La crête des vagues perlées, puis s’envolant
Dans le ciel clair de nos étés ? Las, je frissonne,
Humide encore des embruns. Le téléphone.
mercredi 30 novembre 2016
mardi 29 novembre 2016
Jardin clos
Que de murs hérissés de tessons de bouteille
Où sont juchées parfois les railleuses corneilles !
Un magot maraudeur emporte quelques fruits,
Les murs n’existent pas. Je rêve donc je suis.
Où sont juchées parfois les railleuses corneilles !
Un magot maraudeur emporte quelques fruits,
Les murs n’existent pas. Je rêve donc je suis.
lundi 28 novembre 2016
Fin de saison
L’hiver est déjà là, quelques rudes bourrasques.
Il clôt ses contrevents, sachant comme est fantasque
Ici la nuit sauvage au pied du mont Tabor.
Le monde se referme, en dedans, en dehors.
Il clôt ses contrevents, sachant comme est fantasque
Ici la nuit sauvage au pied du mont Tabor.
Le monde se referme, en dedans, en dehors.
dimanche 27 novembre 2016
Libre
Râganika, la ballerine, un jour osa,
Sur qui jamais le destin d’être ne pesa,
Ne pas faire, devant le roi, la révérence.
Un tel affront la fit mourir sur la potence.
Sur qui jamais le destin d’être ne pesa,
Ne pas faire, devant le roi, la révérence.
Un tel affront la fit mourir sur la potence.
samedi 26 novembre 2016
Architecture
La voûte a des échos de plaintes anciennes
Et les flammes dessinent, mathématiciennes,
Un entrelacs savant de formes projetées
Qui filent sur la pierre en toute impunité.
Et les flammes dessinent, mathématiciennes,
Un entrelacs savant de formes projetées
Qui filent sur la pierre en toute impunité.
vendredi 25 novembre 2016
Traquenard
Le verre était posé sur la table d’acier,
Rempli de la liqueur ambrée des initiés,
Mais la rouille rongeait le plateau métallique
Et la couleur de l’ambre était machiavélique.
Rempli de la liqueur ambrée des initiés,
Mais la rouille rongeait le plateau métallique
Et la couleur de l’ambre était machiavélique.
jeudi 24 novembre 2016
Quiétude
Le doux moment s’étire après le dur labeur,
Que près de toi je passe, aux dernières lueurs
Du soir venu, comptant sur ton épaule lasse.
Il se fait tard, je crois, veux-tu que je t’enlace ?
Que près de toi je passe, aux dernières lueurs
Du soir venu, comptant sur ton épaule lasse.
Il se fait tard, je crois, veux-tu que je t’enlace ?
mercredi 23 novembre 2016
Marais
Éparpillé sur terre en flaques de néant,
Je reflète le ciel et ses monstres changeants,
Le vent parfois le soir vient me chercher querelle,
Alors l’engoulevent lance un cri de crécelle.
Je reflète le ciel et ses monstres changeants,
Le vent parfois le soir vient me chercher querelle,
Alors l’engoulevent lance un cri de crécelle.
mardi 22 novembre 2016
Le prix à payer
Pour quelques diamants des ruines de Golconde,
Ils auraient traversé bien des mers et des mondes
Et leur voile tendue par la cupidité
Gonflait, plus que leur âme, en toute vanité.
Ils auraient traversé bien des mers et des mondes
Et leur voile tendue par la cupidité
Gonflait, plus que leur âme, en toute vanité.
lundi 21 novembre 2016
Ricochets
Les enfants s’amusaient le long de la rivière
À lancer des cailloux sur l’eau, la mine fière
Au troisième rebond, lançant des cris d’oiseaux
Quand la pierre glissait parfois jusqu’aux roseaux.
À lancer des cailloux sur l’eau, la mine fière
Au troisième rebond, lançant des cris d’oiseaux
Quand la pierre glissait parfois jusqu’aux roseaux.
dimanche 20 novembre 2016
Cabotage
Je suis marin de terre et mon vaisseau louvoie
Dans la vallée austère où belle je te vois,
Mais es-tu repartie pour des cieux sans partage ?
Aux âmes assorties, l’espace est un mirage.
Dans la vallée austère où belle je te vois,
Mais es-tu repartie pour des cieux sans partage ?
Aux âmes assorties, l’espace est un mirage.
samedi 19 novembre 2016
Dans le fond
Dans le salon de nuit, le vernis se craquelle
Au pied du vaisselier qui n’a plus de vaisselle,
Au fond du vieux fauteuil de cuir noir je me plie
Sous le poids clandestin de la mélancolie.
Au pied du vaisselier qui n’a plus de vaisselle,
Au fond du vieux fauteuil de cuir noir je me plie
Sous le poids clandestin de la mélancolie.
vendredi 18 novembre 2016
Rôdeur
L’horizon fragmenté de la rue m’accompagne,
Enseignes déglinguées où l’on perd ou l’on gagne.
Les flaques d’ombre vont à l’assaut des néons,
Dans le clair ou l’obscur je suis caméléon.
Enseignes déglinguées où l’on perd ou l’on gagne.
Les flaques d’ombre vont à l’assaut des néons,
Dans le clair ou l’obscur je suis caméléon.
jeudi 17 novembre 2016
Confusion
Cette étendue me glace, il fait noir en dedans.
Je pars. Je reviendrai quand je serai plus grand.
À cet instant précis, fourbu, je me réveille.
Au point du jour, un fil d’aurore m’ensoleille.
Je pars. Je reviendrai quand je serai plus grand.
À cet instant précis, fourbu, je me réveille.
Au point du jour, un fil d’aurore m’ensoleille.
mercredi 16 novembre 2016
Ribambelle
Le jaune généreux de tes feuilles m’inspire
Ô tremblant peuplier, à l’automne, qui vires,
Un chapelet de mots qui s’envolent au vent,
Qui caresse les yeux du poète suivant.
Ô tremblant peuplier, à l’automne, qui vires,
Un chapelet de mots qui s’envolent au vent,
Qui caresse les yeux du poète suivant.
mardi 15 novembre 2016
Épave
Il manœuvra sans peur le grand volant de fonte
Ouvrant sur les entrailles nues du mastodonte,
Après soixante années d’injuste châtiment.
Il entendit monter les anciens grondements.
Ouvrant sur les entrailles nues du mastodonte,
Après soixante années d’injuste châtiment.
Il entendit monter les anciens grondements.
Promesses
La forêt des géants s’étire à la lumière
Incertaine du soir. Fut-elle ici, première ?
Au sein de la beauté le silence est requis.
Nous irons tous les deux y décrocher le gui.
Incertaine du soir. Fut-elle ici, première ?
Au sein de la beauté le silence est requis.
Nous irons tous les deux y décrocher le gui.
dimanche 13 novembre 2016
Partir
Le toit de la maison semble être bleu turquoise,
Un soleil blanc se lance à l’assaut des ardoises,
Il est temps de partir. J’ai dans mon sac à dos
Tes lettres d’autrefois, comme un tendre fardeau.
Un soleil blanc se lance à l’assaut des ardoises,
Il est temps de partir. J’ai dans mon sac à dos
Tes lettres d’autrefois, comme un tendre fardeau.
samedi 12 novembre 2016
Virée
Il est parti tout seul en ville virtuelle
Où, du plat de l’écran, s’enfoncent les ruelles.
Il s’accroche à son double, un sublime avatar.
Peut-être voudra-t-il revenir ? C’est trop tard.
Où, du plat de l’écran, s’enfoncent les ruelles.
Il s’accroche à son double, un sublime avatar.
Peut-être voudra-t-il revenir ? C’est trop tard.
vendredi 11 novembre 2016
Motel
J’ai entendu claquer la porte de secours,
Le couloir est baigné de vert et de velours.
L’horloge est arrêtée. Ma voisine sanglote,
Appuyée sur le mur, au souvenir qui flotte.
Le couloir est baigné de vert et de velours.
L’horloge est arrêtée. Ma voisine sanglote,
Appuyée sur le mur, au souvenir qui flotte.
jeudi 10 novembre 2016
Mouvant miroir
Les bateaux du canal bien sagement rangés
Restent bord contre bord, rêvant de voyager,
Mais l’eau montre le ciel et le ciel se défile,
Au gris répond le gris, l’eau part vers d’autres villes.
Restent bord contre bord, rêvant de voyager,
Mais l’eau montre le ciel et le ciel se défile,
Au gris répond le gris, l’eau part vers d’autres villes.
Fille océane
Je suis dos à la mer, j’entends le grondement
Des vagues. Je t’attends. Le sable gris nous ment.
Un goéland criaille après le vent qui rôde,
Un océan de toi par vagues me taraude.
Des vagues. Je t’attends. Le sable gris nous ment.
Un goéland criaille après le vent qui rôde,
Un océan de toi par vagues me taraude.
mardi 8 novembre 2016
Ouroboros
D’or et d’argent niellé, l’anneau double se perd
Dans les amours venues du fond de tes yeux pers,
Tel un sceau du destin qui réunit les franges
Effilochées des jours. Osons l’ultime échange.
Dans les amours venues du fond de tes yeux pers,
Tel un sceau du destin qui réunit les franges
Effilochées des jours. Osons l’ultime échange.
lundi 7 novembre 2016
Galerie
Dans l’étroite demeure où je me sens tenu,
Les tableaux sur les murs sont des seuils inconnus
Vers un monde sensible à l’encre de ma plume
Et j’aspire sans fin, des vains amours, l’écume.
Les tableaux sur les murs sont des seuils inconnus
Vers un monde sensible à l’encre de ma plume
Et j’aspire sans fin, des vains amours, l’écume.
dimanche 6 novembre 2016
Palais des vents
Teint de blanc, d’ocre et d’or, l’exubérant palais
Voluptueusement se lance en un ballet
De voûtes, de créneaux, de profuses coupoles,
Et le vent le caresse en tendres caracoles.
Voluptueusement se lance en un ballet
De voûtes, de créneaux, de profuses coupoles,
Et le vent le caresse en tendres caracoles.
samedi 5 novembre 2016
Vies de chat
Chat de gouttière, moustachu, tu finiras
Dans une impasse, fort déchu parmi les rats,
Mais peu te chaut, matou, des rites funéraires.
Ombre ou soleil, tu vas ta vie surnuméraire.
Dans une impasse, fort déchu parmi les rats,
Mais peu te chaut, matou, des rites funéraires.
Ombre ou soleil, tu vas ta vie surnuméraire.
vendredi 4 novembre 2016
Ruines
Le mur est toujours là, l’arbuste s’insinue
Par de fines racines dans les pierres nues.
L’une d’elle pendille au-dessus de la porte
Et moi je rêve en bas de quelques amours mortes.
Par de fines racines dans les pierres nues.
L’une d’elle pendille au-dessus de la porte
Et moi je rêve en bas de quelques amours mortes.
jeudi 3 novembre 2016
Sud
Tout finit dans un bus entre Austin et Tampa,
Mais lorsque je la vis, je ne le savais pas.
Dans l’air climatisé tous deux nous discutâmes.
Au bout du soir, la route avait serré nos âmes.
Mais lorsque je la vis, je ne le savais pas.
Dans l’air climatisé tous deux nous discutâmes.
Au bout du soir, la route avait serré nos âmes.
mercredi 2 novembre 2016
Pêche
Elle épiait, jambes de diable et tête d’ange,
Avec des yeux tapis dans l’ombre d’une frange,
Incessamment les proies que l’on croisait ici,
Sûre que l’un d’entre eux serait à sa merci.
Avec des yeux tapis dans l’ombre d’une frange,
Incessamment les proies que l’on croisait ici,
Sûre que l’un d’entre eux serait à sa merci.
mardi 1 novembre 2016
Tranchant
L’étincelle glissait tout au long du couteau,
Sur le tranchant, jouait un air, pizzicato.
C’était mon âme allant sur le fil de la vie,
Sait-on jamais de quel côté la mort sévit ?
Sur le tranchant, jouait un air, pizzicato.
C’était mon âme allant sur le fil de la vie,
Sait-on jamais de quel côté la mort sévit ?
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