L’hiver s’est reposé sur les feuilles ténues
Blanchies sous un soleil pâle, heures inconnues
Qui s’instillent dans l’air en éternelles ondes
Au carrefour, sans bruit, des routes et des mondes.
samedi 31 décembre 2016
vendredi 30 décembre 2016
Roseau
Intime il ne l’était, ce vers de Mallarmé,
Que lorsque le désert avait, fourbe, charmé
Les éclats de mon âme, éphémères volutes :
« Ne murmure point d’eau que ne verse ma flûte ».
Que lorsque le désert avait, fourbe, charmé
Les éclats de mon âme, éphémères volutes :
« Ne murmure point d’eau que ne verse ma flûte ».
jeudi 29 décembre 2016
Contre-saison
Le parterre de fleurs doucement m’assassine
En poussant dans mon cœur de curieuses racines.
Il faut que je m’en aille à l’estive enneigée
Mourir un peu l’hiver, le temps de m’alléger.
En poussant dans mon cœur de curieuses racines.
Il faut que je m’en aille à l’estive enneigée
Mourir un peu l’hiver, le temps de m’alléger.
mercredi 28 décembre 2016
Cylindrée
Le moteur dans les tours indéfiniment gronde
Et le berceau répand sa puissance à la ronde.
Au bout, la route perce, immense, l’horizon,
La vitesse m’emporte à tort ou à raison.
Et le berceau répand sa puissance à la ronde.
Au bout, la route perce, immense, l’horizon,
La vitesse m’emporte à tort ou à raison.
mardi 27 décembre 2016
Tendre éteule
Les chaumes sont couchés, l’empreinte de nos corps
Y laisse un souvenir de nos regards encor
À la voûte étoilée, perdus toujours ensemble.
Entre la terre et nous, quelques saisons qui tremblent…
Y laisse un souvenir de nos regards encor
À la voûte étoilée, perdus toujours ensemble.
Entre la terre et nous, quelques saisons qui tremblent…
lundi 26 décembre 2016
Récurrence
De son cou vers le sol elle tombe, nuage,
À peine retenue par quelque noir présage,
Écharpe de soie grège, un mien cadeau d’antan.
Sans fin je la ramasse et toujours la lui tend…
À peine retenue par quelque noir présage,
Écharpe de soie grège, un mien cadeau d’antan.
Sans fin je la ramasse et toujours la lui tend…
dimanche 25 décembre 2016
De peau
Au sourire fuyant du visage empesé
Répond hors de raison la peur inapaisée,
C’est ainsi, l’esprit cherche en vain les flétrissures,
Un bonheur sous la peau n’attend qu’une morsure.
Répond hors de raison la peur inapaisée,
C’est ainsi, l’esprit cherche en vain les flétrissures,
Un bonheur sous la peau n’attend qu’une morsure.
samedi 24 décembre 2016
Mouillage
Un plumier de bambou flotte sur la lagune,
Au loin la jonque suit, à l’horizon, la lune.
Une larme se perd en cercles tout autour,
L’amour gravé dans l’eau s’évanouit toujours.
Au loin la jonque suit, à l’horizon, la lune.
Une larme se perd en cercles tout autour,
L’amour gravé dans l’eau s’évanouit toujours.
vendredi 23 décembre 2016
Enclave
Pas d’électricité dans ce coin de montagne,
Ici la nature est, qui ne perd ni ne gagne,
Entière, sans accroc, pas même un fil tiré.
Le souffle est une forge au cœur désamarré.
Ici la nature est, qui ne perd ni ne gagne,
Entière, sans accroc, pas même un fil tiré.
Le souffle est une forge au cœur désamarré.
jeudi 22 décembre 2016
Frais baiser
Je suis reclus dans le froid vif de la lisière.
En meute les étoiles brillent meurtrières
Et sur ma peau fond un flocon, tout éclatant,
Cristal menu, tant de beauté, si peu de temps.
En meute les étoiles brillent meurtrières
Et sur ma peau fond un flocon, tout éclatant,
Cristal menu, tant de beauté, si peu de temps.
mercredi 21 décembre 2016
Magie des mots
La légende arriva, portée par un murmure,
Fut-ce le bruit de l’eau, du vent dans la ramure ?
Un berger la fit sienne, « Il était une fois… »
La bergère enchantée, ne resta pas de bois…
Fut-ce le bruit de l’eau, du vent dans la ramure ?
Un berger la fit sienne, « Il était une fois… »
La bergère enchantée, ne resta pas de bois…
mardi 20 décembre 2016
Ouverture
La volière est ouverte, en ce ciel de beau froid,
La perruche s’enfuit à mon grand désarroi,
Je l’entends jaboter un couple de secondes
Avant que le faucon droit sur elle ne fonde.
La perruche s’enfuit à mon grand désarroi,
Je l’entends jaboter un couple de secondes
Avant que le faucon droit sur elle ne fonde.
lundi 19 décembre 2016
Si jamais
Dans le coffret des presque mots, j’ai déposé
Les paroles interrompues par un baiser,
Les oui, les non, qu’on osa pas à l’instant dire,
Et si tu veux, je casse cette tirelire…
Les paroles interrompues par un baiser,
Les oui, les non, qu’on osa pas à l’instant dire,
Et si tu veux, je casse cette tirelire…
dimanche 18 décembre 2016
Magnésium
Cette photographie vous la fîtes gaiement,
Le soir, à contre-jour, dans la cour des amants.
J’étais dissimulé derrière un chapeau claque,
Votre flash m’éblouit, magique aphrodisiaque.
Le soir, à contre-jour, dans la cour des amants.
J’étais dissimulé derrière un chapeau claque,
Votre flash m’éblouit, magique aphrodisiaque.
samedi 17 décembre 2016
Rinçage
Laure a laissé tomber son mouchoir de dentelle
Au pied d’un peuplier qui pleure en cascatelles
Et, lasse, le ramasse imbibé, vain tissu.
Ses larmes sont lavées, la pluie tombe dessus.
Au pied d’un peuplier qui pleure en cascatelles
Et, lasse, le ramasse imbibé, vain tissu.
Ses larmes sont lavées, la pluie tombe dessus.
vendredi 16 décembre 2016
À vivre
Surtout ne touchons pas nos anciennes blessures,
Entre nous, seulement, quelques mots qui rassurent.
As-tu fermé la porte ? Il fera beau demain.
J’ai fendu quelques bûches et tremble un peu des mains.
Entre nous, seulement, quelques mots qui rassurent.
As-tu fermé la porte ? Il fera beau demain.
J’ai fendu quelques bûches et tremble un peu des mains.
jeudi 15 décembre 2016
Tableau de nuit
Sous la voûte du ciel, le grillon, ravi, chante,
Espérant qu’une étoile enfin vienne, élégante,
Orner de tous ses feux sa tanière menue,
Mais le pré, cette nuit, se love sous les nues.
Espérant qu’une étoile enfin vienne, élégante,
Orner de tous ses feux sa tanière menue,
Mais le pré, cette nuit, se love sous les nues.
mercredi 14 décembre 2016
Haine
Lourde est la croix plantée dans les terres arides,
Aux vents d’indifférence offerte, qui trépide,
Aux premières lueurs de l’aube, je le sens,
Le monde sans amour met à feu et à sang.
Aux vents d’indifférence offerte, qui trépide,
Aux premières lueurs de l’aube, je le sens,
Le monde sans amour met à feu et à sang.
mardi 13 décembre 2016
Cosmographie
Il avait retrouvé l’atlas de tous les mondes,
Enterré dans l’obscure crypte d’Aiguefonde,
Reliure de cuir, vélin d’antique pli…
La vérité toujours restait ensevelie.
Enterré dans l’obscure crypte d’Aiguefonde,
Reliure de cuir, vélin d’antique pli…
La vérité toujours restait ensevelie.
lundi 12 décembre 2016
Cohue
Ton cou sentait l’orange douce et tes cheveux
Coulaient sur tes épaules nues, comme un aveu
D’oasis et de liberté, dans cette impasse
Où se pressait la foule pleine d’idées basses.
Coulaient sur tes épaules nues, comme un aveu
D’oasis et de liberté, dans cette impasse
Où se pressait la foule pleine d’idées basses.
dimanche 11 décembre 2016
Sens du vertige
Tu regardes de haut les bêtes que nous sommes
Et d’en bas, te voyant, je doute qu’être un homme
Ait pu te fasciner, sinon notre hideur,
À moins qu’un peu d’amour t’attire en profondeur…
Et d’en bas, te voyant, je doute qu’être un homme
Ait pu te fasciner, sinon notre hideur,
À moins qu’un peu d’amour t’attire en profondeur…
samedi 10 décembre 2016
Suspension
C’est un moment de rien, même pas une attente,
On frôle des pensées qui dérivent, flottantes
Aucune ne s’arrête et la durée n’est plus.
La conscience en passant dans le vain s’est complu.
On frôle des pensées qui dérivent, flottantes
Aucune ne s’arrête et la durée n’est plus.
La conscience en passant dans le vain s’est complu.
vendredi 9 décembre 2016
Chaos liquide
Un filet d’eau glougloute entre les pierres bleues,
Le soleil brille ici mais sur l’estive il pleut.
J’y resterais sans fin. La mélodie me berce.
Encore un peu, mon âme en gouttes se disperse…
Le soleil brille ici mais sur l’estive il pleut.
J’y resterais sans fin. La mélodie me berce.
Encore un peu, mon âme en gouttes se disperse…
jeudi 8 décembre 2016
Carrelage
Les carreaux de la salle, intriqués, donnent l’onde
Imperceptiblement. La perspective est ronde.
Intrigante, tu foules, aux heures de la nuit
Ce sol que je contemple et qui me désennuie.
Imperceptiblement. La perspective est ronde.
Intrigante, tu foules, aux heures de la nuit
Ce sol que je contemple et qui me désennuie.
mercredi 7 décembre 2016
Chinguetti
Vinrent les manuscrits de maintes caravanes,
À l’amble des chameaux, protégeant les arcanes,
Enfin se reposant à l’ombre des murs clos,
Savoir dans le désert, miraculeux îlot.
À l’amble des chameaux, protégeant les arcanes,
Enfin se reposant à l’ombre des murs clos,
Savoir dans le désert, miraculeux îlot.
mardi 6 décembre 2016
Labours
Quand la lumière fend de ses blonds camaïeux
Le cuir de l’écritoire où tu fis tes adieux,
Je regarde au-delà du vitrail qui me serre
Un vol de sansonnets. Puissé-je être sincère.
Le cuir de l’écritoire où tu fis tes adieux,
Je regarde au-delà du vitrail qui me serre
Un vol de sansonnets. Puissé-je être sincère.
lundi 5 décembre 2016
À défaut
Un rêve sous le rêve, un vilain coup du sort,
M’a laissé dans l’image, incrusté, sans ressort,
Poussé par les autans vers des lisières blanches
Où mes arbres d’antan périlleusement penchent.
M’a laissé dans l’image, incrusté, sans ressort,
Poussé par les autans vers des lisières blanches
Où mes arbres d’antan périlleusement penchent.
dimanche 4 décembre 2016
Imaginaire
Tout en fermant les yeux, je te vois caresser
Quelque paille sortie des javelles dressées,
Ton rire part soudain, joyeux comme une aubade.
Ouvrant les yeux, l’hiver me tient dans ses mains froides.
Quelque paille sortie des javelles dressées,
Ton rire part soudain, joyeux comme une aubade.
Ouvrant les yeux, l’hiver me tient dans ses mains froides.
samedi 3 décembre 2016
Kyrie
La galerie de pierre attend le pèlerin,
Qui s’arrête parfois, le visage serein,
Porté par la lumière et le chant des mystères,
Un instant projeté dans la beauté des sphères.
Qui s’arrête parfois, le visage serein,
Porté par la lumière et le chant des mystères,
Un instant projeté dans la beauté des sphères.
vendredi 2 décembre 2016
Miscellanée
La danse de ton corps est un langage sûr
Et mon silence seul convole dans l’azur.
Libres sont nos amours autour de l’éphémère
Envol. L’instant s’étire en veines douces-amères.
Et mon silence seul convole dans l’azur.
Libres sont nos amours autour de l’éphémère
Envol. L’instant s’étire en veines douces-amères.
jeudi 1 décembre 2016
Ontologie
Il y avait tant de questions, comme des fruits
Sur cette pente, au soleil d’août. Mais pas un bruit.
Les réponses comptaient si peu. Paroles d’hommes.
Aux questions, la vraie profondeur de qui nous sommes.
Sur cette pente, au soleil d’août. Mais pas un bruit.
Les réponses comptaient si peu. Paroles d’hommes.
Aux questions, la vraie profondeur de qui nous sommes.
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