De planches désunies je fis une cabane,
Aux temps des infinis, quand l’espérance plane,
Au milieu du sorbier. Ce fut mon paradis.
J’y reviendrai léger, le cœur ragaillardi.
dimanche 31 décembre 2017
samedi 30 décembre 2017
Clôture
J’aime quand tes cheveux sagement se replient
Dans un chignon comme un univers accompli.
Cette prison voulue donne à ta chevelure
Une belle façon de maîtriser l’allure.
Dans un chignon comme un univers accompli.
Cette prison voulue donne à ta chevelure
Une belle façon de maîtriser l’allure.
vendredi 29 décembre 2017
Dernier grain
De la maison cachée, les vitres sont vitraux,
La lumière y jaillit, les ombres sont de trop.
Va jusqu’au fond de toi, cette ultime clairière
Et consume jusqu’au dernier grain de poussière.
La lumière y jaillit, les ombres sont de trop.
Va jusqu’au fond de toi, cette ultime clairière
Et consume jusqu’au dernier grain de poussière.
jeudi 28 décembre 2017
Repli
Elle errait sur le quai des heures dépassées,
Tremblante sous l’assaut des coulis d’air glacé,
Persuadée qu’alors l’attente serait vaine,
Et tout au fond béait le gouffre de sa peine.
Tremblante sous l’assaut des coulis d’air glacé,
Persuadée qu’alors l’attente serait vaine,
Et tout au fond béait le gouffre de sa peine.
mercredi 27 décembre 2017
Message
Quelques mots griffonnés sur le coin d’un nuage,
Une maison de paille au détour d’un virage,
Une mésange bleue perchée dans un buisson,
Tout me parle de toi. J’ai compris la leçon.
Une maison de paille au détour d’un virage,
Une mésange bleue perchée dans un buisson,
Tout me parle de toi. J’ai compris la leçon.
mardi 26 décembre 2017
En dedans
Le temps de s’enivrer des fleurs du jardin clos
S’est écoulé serein, dans le curieux îlot
Des pensées sans désir, et les pollens soyeux
Caressent les corps las. Aimer, fermer les yeux.
S’est écoulé serein, dans le curieux îlot
Des pensées sans désir, et les pollens soyeux
Caressent les corps las. Aimer, fermer les yeux.
lundi 25 décembre 2017
Mal
Jamais l’accord ne fut si unanime pour
Châtier tous les intrus qui pullulaient autour.
Seule une frêle voix s’éleva dans l’arène :
« Est intrus celui qui est guidé par la haine ».
Châtier tous les intrus qui pullulaient autour.
Seule une frêle voix s’éleva dans l’arène :
« Est intrus celui qui est guidé par la haine ».
dimanche 24 décembre 2017
Outrepassant
Au bord de l’autoroute, insaisissable il passe,
Homme en noir, longiligne, avec sa contrebasse.
Il s’arrête parfois pour jouer un morceau.
Dans cet océan terne, il est le grand vaisseau.
Homme en noir, longiligne, avec sa contrebasse.
Il s’arrête parfois pour jouer un morceau.
Dans cet océan terne, il est le grand vaisseau.
samedi 23 décembre 2017
Le bleu des mots
Le fond blanc de la page incidemment se change
En un ciel bleu d’été. Les mots sont des mésanges
Allant fébrilement nourrir leurs oisillons.
La poésie n’y est qu’un fugace sillon.
En un ciel bleu d’été. Les mots sont des mésanges
Allant fébrilement nourrir leurs oisillons.
La poésie n’y est qu’un fugace sillon.
vendredi 22 décembre 2017
Ligne de flottaison
La lumière un peu grise évolue doucement
Dans la chambre cent deux. Quel est ce bâtiment ?
Un hôpital sans doute, après une bataille.
Au-dessus de mon corps, je flotte et me détaille.
Dans la chambre cent deux. Quel est ce bâtiment ?
Un hôpital sans doute, après une bataille.
Au-dessus de mon corps, je flotte et me détaille.
jeudi 21 décembre 2017
Sous la ramée
J’aime voir dans tes yeux cet éclat qui pétille
En écoutant la pie jasant dans les ramilles
Et le soleil taquin réchauffant nos deux corps
Par taches de lumière en guise de décor.
En écoutant la pie jasant dans les ramilles
Et le soleil taquin réchauffant nos deux corps
Par taches de lumière en guise de décor.
mercredi 20 décembre 2017
À Cecilia
Un bol de soupe plein me fit un bon usage,
Après quoi j’ai posé sur mon pain le fromage.
Il avait goût d’été, de flouve et tu me l’as
Si gentiment donné, tout droit du Ségala.
Après quoi j’ai posé sur mon pain le fromage.
Il avait goût d’été, de flouve et tu me l’as
Si gentiment donné, tout droit du Ségala.
mardi 19 décembre 2017
Tentative d’évasion
Dans
le bassin d’onyx, la carpe centenaire,
Une,
rêve au déluge, aux flots imaginaires
Emportant
son corps lourd au pays de l’Ailleurs,
Et les eaux filent pour le pire et le meilleur.
lundi 18 décembre 2017
Hibernage
C’est une pierre plate installée pour l’hiver,
Au soleil, en beauté, minérale. Au revers,
Un lézard s’abandonne au souvenir des heures
Estivales. Le temps. Pour vivre il faut qu’il meure.
Au soleil, en beauté, minérale. Au revers,
Un lézard s’abandonne au souvenir des heures
Estivales. Le temps. Pour vivre il faut qu’il meure.
dimanche 17 décembre 2017
Châtaigneraie
Entre les châtaigniers, je marche avec frayeur
(Le sang pour les chasseurs, la sève les cueilleurs)
Sur la litière brune, écrin des bogues doubles.
Un geai fringote proche, a-t-il perçu mon trouble ?
(Le sang pour les chasseurs, la sève les cueilleurs)
Sur la litière brune, écrin des bogues doubles.
Un geai fringote proche, a-t-il perçu mon trouble ?
samedi 16 décembre 2017
Intervalle
Juste à côté de moi, la vie riante et belle
Assise. Une inconnue qui a gardé ses ailes.
Un peu de mon envie flotte au-dessus. J’attends,
Sur une balancelle, un vain jour de printemps.
Assise. Une inconnue qui a gardé ses ailes.
Un peu de mon envie flotte au-dessus. J’attends,
Sur une balancelle, un vain jour de printemps.
vendredi 15 décembre 2017
De la rive
Elle coule indolente, eau verte de l’été
Puis l’automne survient, qui la pousse bleutée.
Les rigueurs de l’hiver la rendent triste et brune,
Il faudra le printemps pour l’argent de la lune.
Puis l’automne survient, qui la pousse bleutée.
Les rigueurs de l’hiver la rendent triste et brune,
Il faudra le printemps pour l’argent de la lune.
jeudi 14 décembre 2017
Verticales
Harmonique, le chant du verre et du métal
S’élance dans l’azur des villes de cristal
Et ton reflet me vient comme une ivresse immense,
Il suffit d’être là, dans cette confidence.
S’élance dans l’azur des villes de cristal
Et ton reflet me vient comme une ivresse immense,
Il suffit d’être là, dans cette confidence.
mercredi 13 décembre 2017
Minérales
Les montagnes usées par un soleil têtu
Ont oublié les noms des arbres abattus,
Des herbes de jadis qui les couvraient, si vertes.
Il n’y a désormais que des terres désertes.
Ont oublié les noms des arbres abattus,
Des herbes de jadis qui les couvraient, si vertes.
Il n’y a désormais que des terres désertes.
mardi 12 décembre 2017
Mots craquants
La boîte de fer blanc contient quelques gaufrettes.
On y voit des bons mots, collés comme des miettes.
Il en laisse toujours une à l’hôte inconnu,
Cherchant ce que le message alors insinue.
On y voit des bons mots, collés comme des miettes.
Il en laisse toujours une à l’hôte inconnu,
Cherchant ce que le message alors insinue.
lundi 11 décembre 2017
Hécatombe
Les arbres tombent lentement. Les oiseaux piaillent
Un tourbillon d’oiseaux comme pour les semailles
Et le ciel au-dessus perce les frondaisons,
Le massacre bientôt va faire un horizon…
Un tourbillon d’oiseaux comme pour les semailles
Et le ciel au-dessus perce les frondaisons,
Le massacre bientôt va faire un horizon…
dimanche 10 décembre 2017
Quoi qu’il arrive
Le carrefour est vide et l’orange clignote.
En voiture il attend, sa main gauche pianote,
Un staccato léger. Il pourrait passer, mais
Cette nuit lui rappelle celle qu’il aimait.
En voiture il attend, sa main gauche pianote,
Un staccato léger. Il pourrait passer, mais
Cette nuit lui rappelle celle qu’il aimait.
samedi 9 décembre 2017
Or chagrin
Entre ses doigts l’anneau tourne, vain souvenir.
Il pleure et l’or ne risque pas de se ternir.
Luit un fugace éclat d’ambre sur son visage
Où roule une dernière larme de passage.
Il pleure et l’or ne risque pas de se ternir.
Luit un fugace éclat d’ambre sur son visage
Où roule une dernière larme de passage.
vendredi 8 décembre 2017
Parcelle
Je suis dans ce jardin comme je suis au monde,
À peine né déjà, ma course est vagabonde,
Un peu de ton parfum reste dans les allées.
Je cueillerai toujours ses fleurs ensorcelées.
À peine né déjà, ma course est vagabonde,
Un peu de ton parfum reste dans les allées.
Je cueillerai toujours ses fleurs ensorcelées.
jeudi 7 décembre 2017
Aux voleurs !
Les chiens se sont lancés après les comédiens,
Vêtus de leurs haillons, leurs effets quotidiens,
Qui pour un pain volé reçoivent tant de haine.
Auraient-ils dû ce jour s’éloigner de la scène ?
Vêtus de leurs haillons, leurs effets quotidiens,
Qui pour un pain volé reçoivent tant de haine.
Auraient-ils dû ce jour s’éloigner de la scène ?
mercredi 6 décembre 2017
Petit noir
Le noir de ton café se décline en volutes
Au-dessus de ta robe à la parfaite chute,
Au velours cramoisi des altesses d’antan.
Le sucre va gâter le goût de cet instant.
Au-dessus de ta robe à la parfaite chute,
Au velours cramoisi des altesses d’antan.
Le sucre va gâter le goût de cet instant.
mardi 5 décembre 2017
Hélas
Quand tu chantas au bord du fleuve, le dimanche
À l’heure où le soleil pailletait d’or les branches,
Il me vint le désir de te donner le la
Sur quelque chanson mienne, hélas tu détalas...
À l’heure où le soleil pailletait d’or les branches,
Il me vint le désir de te donner le la
Sur quelque chanson mienne, hélas tu détalas...
lundi 4 décembre 2017
Chat perché
Le chat s’était perché sur le tas de cordages,
Un étrange matou, l’œil et le poil sans âge,
Observant les pêcheurs qui riaient à côté,
La mer ? Jamais le chat ne s’y serait frotté !
Un étrange matou, l’œil et le poil sans âge,
Observant les pêcheurs qui riaient à côté,
La mer ? Jamais le chat ne s’y serait frotté !
dimanche 3 décembre 2017
Heure indue
C’est l’heure sans aiguille, où la nuit me dévore
Au bout de la jetée du lac, loin de l’aurore.
Je me suis assis là, regardant, réfléchies,
Les étoiles dans l’eau. Le temps s’est affranchi.
Au bout de la jetée du lac, loin de l’aurore.
Je me suis assis là, regardant, réfléchies,
Les étoiles dans l’eau. Le temps s’est affranchi.
samedi 2 décembre 2017
Couchant
Elle frôle les murs, la lumière du soir,
Furtive, pailletée de poussières, rasoir
Coupant l’obscurité, dans l’air, chirurgicale.
À la tombée du jour, tout se termine. Escale.
Furtive, pailletée de poussières, rasoir
Coupant l’obscurité, dans l’air, chirurgicale.
À la tombée du jour, tout se termine. Escale.
vendredi 1 décembre 2017
Boîte à musique
L’engrenage de cuivre a cessé de tourner
Un jour calme d’hiver. J’ai tout imaginé,
Surtout quand du boîtier a jailli la musique
À nouveau, qui défie les règles acoustiques.
Un jour calme d’hiver. J’ai tout imaginé,
Surtout quand du boîtier a jailli la musique
À nouveau, qui défie les règles acoustiques.
jeudi 30 novembre 2017
Gardien
Artistes amis, loin, dans des châteaux de paille,
À peine émus que le dernier chaland s’en aille,
Entendez-vous mes pas le long des galeries ?
Je garde vos couleurs des menaces du gris.
À peine émus que le dernier chaland s’en aille,
Entendez-vous mes pas le long des galeries ?
Je garde vos couleurs des menaces du gris.
mercredi 29 novembre 2017
In situ
Ma ville est intérieure, aux mille maisons basses,
Accrochées à mon âme en multiples terrasses,
Aux ruelles sans nom que le soleil étreint
Quand tu passes sereine en chassant mon chagrin.
Accrochées à mon âme en multiples terrasses,
Aux ruelles sans nom que le soleil étreint
Quand tu passes sereine en chassant mon chagrin.
mardi 28 novembre 2017
Rapprochement
L’amplitude s’étend, de tes bras qui m’enserrent
Et j’explore en secret ta nuque nécessaire,
À l’abri des regards sous tes cheveux châtains.
Tout autour, la rue crie. Le monde est incertain.
Et j’explore en secret ta nuque nécessaire,
À l’abri des regards sous tes cheveux châtains.
Tout autour, la rue crie. Le monde est incertain.
lundi 27 novembre 2017
Lâcher
En grappe les ballons s’échappent vers l’azur.
Les suivent les enfants des yeux, dérivant sur
Les nues effilochées de leurs rêves immenses.
Il se pourrait qu’ici, dans l’heure, tout commence.
Les suivent les enfants des yeux, dérivant sur
Les nues effilochées de leurs rêves immenses.
Il se pourrait qu’ici, dans l’heure, tout commence.
dimanche 26 novembre 2017
Oies sauvages
Quand le soleil est froid, des jours pâles d’hiver,
J’envie les oies cendrées qui filent là-haut, vers
La Méditerranée, sa côte aux vagues douces
Et je sens presque l’eau qui chaude m’éclabousse…
J’envie les oies cendrées qui filent là-haut, vers
La Méditerranée, sa côte aux vagues douces
Et je sens presque l’eau qui chaude m’éclabousse…
samedi 25 novembre 2017
En vain
Je sens que tout vacille et pourtant tout se tient.
La vanité du monde assure son maintien,
Le non-soi se révèle dense et réenchante
Ainsi, sous le pas lent, la poussière des pentes.
La vanité du monde assure son maintien,
Le non-soi se révèle dense et réenchante
Ainsi, sous le pas lent, la poussière des pentes.
vendredi 24 novembre 2017
Procession
Un soir, je les vis tous, marchant sur les chemins,
Dans leur sarrau de toile, une torche à la main,
Sans un mot, traversant les prairies et les chaumes,
Abasourdis, cherchant quelque autre temps. Fantômes.
Dans leur sarrau de toile, une torche à la main,
Sans un mot, traversant les prairies et les chaumes,
Abasourdis, cherchant quelque autre temps. Fantômes.
jeudi 23 novembre 2017
Nuit blanche
Allongé sur un lit, dans une étrange pièce
Où les tapisseries le long des murs paraissent
Animées de l’esprit tutélaire du lieu,
Je laisse dériver mes pensers insomnieux.
Où les tapisseries le long des murs paraissent
Animées de l’esprit tutélaire du lieu,
Je laisse dériver mes pensers insomnieux.
mercredi 22 novembre 2017
Défi
Ils se mesurent du regard, c’est incroyable
Ce que les détails comptent, tant mieux pour le diable,
Et quand la valeur mesurée ne compte plus,
Ils y tiennent encor tant ils s’y sont complu.
Ce que les détails comptent, tant mieux pour le diable,
Et quand la valeur mesurée ne compte plus,
Ils y tiennent encor tant ils s’y sont complu.
mardi 21 novembre 2017
Passant
Il est battant de cœur, mais, diminuendo,
Fluide dans la foule inerte des badauds.
Le pavé se dérobe à son pas de piétaille,
Il espère échapper encore à la bataille.
Fluide dans la foule inerte des badauds.
Le pavé se dérobe à son pas de piétaille,
Il espère échapper encore à la bataille.
lundi 20 novembre 2017
Que j’aille
Le sentier semble fuir à travers les collines,
Il va se réfugier dans la forêt voisine
Où s’étend le secret de l’humus et des cieux.
Je marche lentement. J’ai le cœur silencieux.
Il va se réfugier dans la forêt voisine
Où s’étend le secret de l’humus et des cieux.
Je marche lentement. J’ai le cœur silencieux.
dimanche 19 novembre 2017
RIP
Je vous ai vue debout, devant le mur épais
Du cimetière. Absence. Ici repose en paix
(Faut-il payer ce prix ?) l’être qui tant vous hante,
En route pour ailleurs. Vous êtes survivante.
Du cimetière. Absence. Ici repose en paix
(Faut-il payer ce prix ?) l’être qui tant vous hante,
En route pour ailleurs. Vous êtes survivante.
samedi 18 novembre 2017
Intégrité
La forme incessamment des flux, des ondes change
Et les corps endormis suivent, se réarrangent,
Harmonieusement lovés dans le non-dit.
Qu’il fasse chaud ou froid, tout être s’engourdit.
Et les corps endormis suivent, se réarrangent,
Harmonieusement lovés dans le non-dit.
Qu’il fasse chaud ou froid, tout être s’engourdit.
vendredi 17 novembre 2017
Évocation
J’entrai dans le salon, son odeur d’encaustique
Aussitôt me saisit. Des ondes concentriques,
Associées aux pensées de jours anciens, poussaient
Les souvenirs devant. La prière dansait.
Aussitôt me saisit. Des ondes concentriques,
Associées aux pensées de jours anciens, poussaient
Les souvenirs devant. La prière dansait.
jeudi 16 novembre 2017
Blessures
Avais-je deviné ton besoin de tendresse,
À ta façon de fuir les gens avec rudesse ?
Au fond de tes yeux verts des ombres sont tapies.
Près de toi, silencieux, je me suis accroupi.
À ta façon de fuir les gens avec rudesse ?
Au fond de tes yeux verts des ombres sont tapies.
Près de toi, silencieux, je me suis accroupi.
mercredi 15 novembre 2017
Nos escapades
Nous côtoyâmes, lents, les pentes assassines,
Au milieu des forêts, des chaos, des ravines.
Enfin, l’estive nue de la brume surgit,
Nos vélos chatoyaient de rêve et de magie.
Au milieu des forêts, des chaos, des ravines.
Enfin, l’estive nue de la brume surgit,
Nos vélos chatoyaient de rêve et de magie.
mardi 14 novembre 2017
Sur un quai
Je me suis affalé sur la banquette grise
En craignant qu’un quidam, avant peu ne me dise
« Il ne faut pas dormir, regardez l’écriteau ! »
Bêtement je me suis caché sous mon manteau…
En craignant qu’un quidam, avant peu ne me dise
« Il ne faut pas dormir, regardez l’écriteau ! »
Bêtement je me suis caché sous mon manteau…
lundi 13 novembre 2017
Nos destins
Au terme de l’accord, nous fûmes déliés,
Lui sur la lice de l’éternel bachelier,
Moi dans les bleus déserts des océans sans borne,
Également nos livres au fil des jours s’écornent.
Lui sur la lice de l’éternel bachelier,
Moi dans les bleus déserts des océans sans borne,
Également nos livres au fil des jours s’écornent.
dimanche 12 novembre 2017
Fredaine
Je rêve que j’ai pris la route, chemineau,
Fuyant les intentions des pavés infernaux,
Parti pour des pays au-delà des montagnes
Et la soif des ailleurs en cet instant me gagne.
Fuyant les intentions des pavés infernaux,
Parti pour des pays au-delà des montagnes
Et la soif des ailleurs en cet instant me gagne.
samedi 11 novembre 2017
Notre canal
J’aime le foulard vert qui tremble tout autour
De ton corps cinétique aux folâtres atours.
Je longe le canal. Tu glisses sur les ondes
À bord d’une péniche. Encore une seconde.
De ton corps cinétique aux folâtres atours.
Je longe le canal. Tu glisses sur les ondes
À bord d’une péniche. Encore une seconde.
vendredi 10 novembre 2017
Près du feu
Le pain fleure l’automne. Il fait froid, mais j’espère
En rentrant me blottir près de la cuisinière,
À défaut d’occuper l’espace de tes bras.
Le feu sera bien vif lorsque tu rentreras.
En rentrant me blottir près de la cuisinière,
À défaut d’occuper l’espace de tes bras.
Le feu sera bien vif lorsque tu rentreras.
jeudi 9 novembre 2017
Rafale
Toi le vent, le hâbleur, qui hâles nos labeurs
Inconstant querelleur, des chapeaux le tombeur,
Des châteaux en Espagne aussi, qui de ta hargne,
Harcèles mes montagnes et rien que tu n’épargnes...
Inconstant querelleur, des chapeaux le tombeur,
Des châteaux en Espagne aussi, qui de ta hargne,
Harcèles mes montagnes et rien que tu n’épargnes...
mercredi 8 novembre 2017
À la poste
Je l’écrivis d’un trait, cette carte postale.
Était gravée en noir et blanc la cathédrale
Où jamais je ne fus, inachevée, de Meaux.
Je la mis dans la boîte. Après ? Voguent les mots.
Était gravée en noir et blanc la cathédrale
Où jamais je ne fus, inachevée, de Meaux.
Je la mis dans la boîte. Après ? Voguent les mots.
mardi 7 novembre 2017
Vedere Venezia
Ton sourire m’inspire un désir de bateau
Remontant le courant, comme un vaporetto
Paisible, sur le flot de nos vies de partage,
À retrouver le temps d’avant les amours sages…
Remontant le courant, comme un vaporetto
Paisible, sur le flot de nos vies de partage,
À retrouver le temps d’avant les amours sages…
lundi 6 novembre 2017
Périple
Je suis monté jusqu’au village, jusqu’au bout,
Quand la brise indolente effleurant les bambous
Chuchote une musique aux effluves étranges.
Il se pourrait qu’ici je sois aux pieds des anges.
Quand la brise indolente effleurant les bambous
Chuchote une musique aux effluves étranges.
Il se pourrait qu’ici je sois aux pieds des anges.
dimanche 5 novembre 2017
Méditation
Je vais dans les couleurs vives de ma déroute,
Ému de n’être qu’un, dans ce maquis de doutes,
Ici me balançant sur la vague ténue
Du souffle sentinelle. Au loin voguent les nues.
Ému de n’être qu’un, dans ce maquis de doutes,
Ici me balançant sur la vague ténue
Du souffle sentinelle. Au loin voguent les nues.
samedi 4 novembre 2017
Socle
Sur la pierre tiédie par le soleil d’automne,
Assis, je sens la Terre en dessous qui frissonne,
En quête d’équilibre et de corps et d’esprit.
La chute est tout autour et j’en connais le prix.
Assis, je sens la Terre en dessous qui frissonne,
En quête d’équilibre et de corps et d’esprit.
La chute est tout autour et j’en connais le prix.
vendredi 3 novembre 2017
Retour sur image
J’essaie de retrouver, dans ce bistrot, le soir,
Parmi les gens venus boire un verre au comptoir,
Une surimpression fragile de la scène
Où tu vins échouer, malheureuse sirène.
Parmi les gens venus boire un verre au comptoir,
Une surimpression fragile de la scène
Où tu vins échouer, malheureuse sirène.
jeudi 2 novembre 2017
Ponton
Au bout de la jetée, les vagues sont légères,
Y passent des rayons en ondes passagères.
À l’affût, le félin scrute au-delà de l’eau
Les mondes opalins que la Nature a clos.
Y passent des rayons en ondes passagères.
À l’affût, le félin scrute au-delà de l’eau
Les mondes opalins que la Nature a clos.
mercredi 1 novembre 2017
Finitude
Je suis parti. La neige a des couleurs de paille
Et le soleil dessus voulait que je m’en aille.
Au loin, dans cet espace en dégradés de gris,
Je m’envole flocon. L’instant est ma patrie.
Et le soleil dessus voulait que je m’en aille.
Au loin, dans cet espace en dégradés de gris,
Je m’envole flocon. L’instant est ma patrie.
mardi 31 octobre 2017
Noires eaux
Des bulles d’air putride en chapelets remontent,
Élégantes du fond de la mare. On raconte
Au pays qu’une fille éplorée s’y noya
Pour un déni d’amour. Pas un ne s’endeuilla.
Élégantes du fond de la mare. On raconte
Au pays qu’une fille éplorée s’y noya
Pour un déni d’amour. Pas un ne s’endeuilla.
lundi 30 octobre 2017
Auvers
L’église tente en vain de s’extirper des lignes
Et le ciel tout autour suit sa fureur maligne,
Un bleu de chien et loup. Le peintre est un danseur.
C’est un timbre sorti tout droit de mon classeur.
Et le ciel tout autour suit sa fureur maligne,
Un bleu de chien et loup. Le peintre est un danseur.
C’est un timbre sorti tout droit de mon classeur.
dimanche 29 octobre 2017
Hauts lieux
Le manoir est désert. Seul l’écho de mes pas
Résonne. C’est l’hiver. Je ne reconnais pas
Les photos sur le mur. Un cupidon de plâtre
A encoché sa flèche. Attitude opiniâtre.
Résonne. C’est l’hiver. Je ne reconnais pas
Les photos sur le mur. Un cupidon de plâtre
A encoché sa flèche. Attitude opiniâtre.
samedi 28 octobre 2017
Noir d'encre
J’ai choisi la noirceur comme compagnon d’arme
Et cherché dans les mots, sur ce fond noir, le charme
Étonnamment secret des gemmes déposées
Sur le velours, mes rêves métamorphosés.
Et cherché dans les mots, sur ce fond noir, le charme
Étonnamment secret des gemmes déposées
Sur le velours, mes rêves métamorphosés.
vendredi 27 octobre 2017
Illumination
Je me suis réveillé sur le banc d’une église,
Un pinceau de lumière en plein sur la chemise
Et qui se déplaçait lentement vers le cœur…
Sous les voûtes sifflait quelque merle moqueur.
Un pinceau de lumière en plein sur la chemise
Et qui se déplaçait lentement vers le cœur…
Sous les voûtes sifflait quelque merle moqueur.
jeudi 26 octobre 2017
Signal – bruit
L’amplitude s’estompe au fil de l’étendue,
Le signal s’affaiblit. Nous nous sommes perdus,
La mémoire divague au fond du labyrinthe
Immuable des jours. La logique m’éreinte.
Le signal s’affaiblit. Nous nous sommes perdus,
La mémoire divague au fond du labyrinthe
Immuable des jours. La logique m’éreinte.
mercredi 25 octobre 2017
Écart
C’est la plage qui rit, c’est la gare qui pleure,
On déambule gris dans des accords mineurs,
Un homme au lourd secret sur le quai désert rôde
Et la mer prend là-bas des éclats d’émeraude.
On déambule gris dans des accords mineurs,
Un homme au lourd secret sur le quai désert rôde
Et la mer prend là-bas des éclats d’émeraude.
mardi 24 octobre 2017
Bois vert
Près du muret, dans le jardin, le cerisier
Déploie son âge avec la peur du menuisier.
Le temps se love au plus profond de son écorce.
Il est trop tard. Il est trop tôt. Le vent se corse.
Déploie son âge avec la peur du menuisier.
Le temps se love au plus profond de son écorce.
Il est trop tard. Il est trop tôt. Le vent se corse.
lundi 23 octobre 2017
Abordage
La côte est une frange à l’horizon des sphères,
Un peu de son éclat me touche à l’heure claire.
À bord de ce clipper, sous les vents alizés,
Bientôt, je vais sonder mes peurs inapaisées.
Un peu de son éclat me touche à l’heure claire.
À bord de ce clipper, sous les vents alizés,
Bientôt, je vais sonder mes peurs inapaisées.
dimanche 22 octobre 2017
Séisme
La terre tremble encor. La comtoise résonne.
À moins que ce ne soit l’espace qui frissonne,
Ou bien le temps. J’ai vu d’étranges univers.
Je n’avance pourtant qu’au rythme de mes vers.
À moins que ce ne soit l’espace qui frissonne,
Ou bien le temps. J’ai vu d’étranges univers.
Je n’avance pourtant qu’au rythme de mes vers.
samedi 21 octobre 2017
Fuir
Du haut de son donjon, Sarah lance une plume
Et le vent la conduit vers la vallée des brumes
Où les âmes perdues glissent sans faire un bruit.
Sarah ne bouge pas. Tombe, lente, la nuit.
Et le vent la conduit vers la vallée des brumes
Où les âmes perdues glissent sans faire un bruit.
Sarah ne bouge pas. Tombe, lente, la nuit.
vendredi 20 octobre 2017
Cortège
La foule va le long d’un fleuve de hasard,
Les pieds lourds, l’horizon fuyant dans le brouillard.
Sur le bord de la route, un chat fait sa toilette,
Indifférent au monde. Une pose parfaite.
Les pieds lourds, l’horizon fuyant dans le brouillard.
Sur le bord de la route, un chat fait sa toilette,
Indifférent au monde. Une pose parfaite.
jeudi 19 octobre 2017
Bon vouloir
Les
liqueurs embrasées donnaient un goût de fer
Et de feu
qui d’ici conduisaient en enfer.
Il avait
oublié pourquoi la vie s’efface
À vouloir
l’ajuster sans que rien ne dépasse.
mercredi 18 octobre 2017
Mort et vif
Au temps du vélin souple aux couleurs éclatantes,
Une, l’éternité se faisait attirante
Et les anges passaient à travers les vitraux…
Pour une pleine vie, la mort n’est pas de trop.
Une, l’éternité se faisait attirante
Et les anges passaient à travers les vitraux…
Pour une pleine vie, la mort n’est pas de trop.
mardi 17 octobre 2017
Au manège
Les chevaux sont de bois, la licorne s’esquive
Et les parents tenus de rester, vaincus, suivent
Avec application la frimousse chérie
Qui tourne, tourne, saoule, en plein charivari.
Et les parents tenus de rester, vaincus, suivent
Avec application la frimousse chérie
Qui tourne, tourne, saoule, en plein charivari.
lundi 16 octobre 2017
Évanescence
Comme un flocon de neige à peine saisi, fond,
Cette pensée venue suave du tréfonds
S’est échappée sitôt, laissant tout autour d’elle
Un tremblement de joie, fragile tourterelle.
Cette pensée venue suave du tréfonds
S’est échappée sitôt, laissant tout autour d’elle
Un tremblement de joie, fragile tourterelle.
dimanche 15 octobre 2017
Découverte
Je suis dans le désert, au vent qui sculpte et taille,
Espérant des éons que le sable s’en aille
Et dévoile pour moi la pierre des étoiles,
Improbable rocher, future cathédrale.
Espérant des éons que le sable s’en aille
Et dévoile pour moi la pierre des étoiles,
Improbable rocher, future cathédrale.
samedi 14 octobre 2017
Comme un poisson
L’eau file et le poisson pourtant reste immobile,
À peine quelques coups de sa nageoire habile,
Un effort minimal contre le vif courant.
Nage-t-il obstiné ou bien indifférent ?
À peine quelques coups de sa nageoire habile,
Un effort minimal contre le vif courant.
Nage-t-il obstiné ou bien indifférent ?
vendredi 13 octobre 2017
Cette maison
J’ai libéré les meubles de leur linceul blanc,
Fait entrer le soleil par les volets branlants,
Contemplé les photos prises d’une autre époque,
Attendu. C’est le temps qu’il faut que je convoque.
Fait entrer le soleil par les volets branlants,
Contemplé les photos prises d’une autre époque,
Attendu. C’est le temps qu’il faut que je convoque.
jeudi 12 octobre 2017
Absence
Au milieu de l’étrange salle aux chaises vides,
Elle se tient debout, dans sa robe fluide,
Un livre dans les mains, cherchant quelqu’un des yeux.
Personne. Ici le temps s’érode, ange oublieux.
Elle se tient debout, dans sa robe fluide,
Un livre dans les mains, cherchant quelqu’un des yeux.
Personne. Ici le temps s’érode, ange oublieux.
mercredi 11 octobre 2017
Elle
Elle aime les couleurs rougeâtres des néons,
Le velours vert billard, l’air d’un bandonéon,
Les pas de sa vie close aux frontières exquises,
Elle aime vite avant que le temps ne détruise…
Le velours vert billard, l’air d’un bandonéon,
Les pas de sa vie close aux frontières exquises,
Elle aime vite avant que le temps ne détruise…
mardi 10 octobre 2017
Dernier étage
Des tringles de métal traversent le béton
Pointant leurs dents rouillées sur le ciel, ton sur ton.
Je marche sur le toit, les choucas me détaillent
Avec impertinence. Il faut que je m’en aille.
Pointant leurs dents rouillées sur le ciel, ton sur ton.
Je marche sur le toit, les choucas me détaillent
Avec impertinence. Il faut que je m’en aille.
lundi 9 octobre 2017
Vêtir
J’imagine un désert, une voile au-dessus
Qui dérive dans l’air, mirage de tissu,
Puis se pose sur toi, délicate membrane,
Épousant chaque courbe en vagues océanes.
Qui dérive dans l’air, mirage de tissu,
Puis se pose sur toi, délicate membrane,
Épousant chaque courbe en vagues océanes.
dimanche 8 octobre 2017
Dernière pluie
Que de pétales sont tombés, mille pensées,
Couleur de joie, couleur de peine, dispersées
Pour un sourire que tu fis, un pas céleste,
Un dernier pas vers l’au-delà. Saison funeste.
Couleur de joie, couleur de peine, dispersées
Pour un sourire que tu fis, un pas céleste,
Un dernier pas vers l’au-delà. Saison funeste.
samedi 7 octobre 2017
Aimer
Ce que c’est que d’aimer, les souvenirs se pressent.
Un peu de ta douceur, un peu de mes caresses,
À deux la vie tenue par ses petits bonheurs,
Ensemble dans l’azur, vont à rebrousse-cœur.
Un peu de ta douceur, un peu de mes caresses,
À deux la vie tenue par ses petits bonheurs,
Ensemble dans l’azur, vont à rebrousse-cœur.
vendredi 6 octobre 2017
Seule
Elle resta debout, dans la cohue du monde,
Immuable rocher sous les assauts de l’onde
Ignorante. Elle n’eut, patiente telle l’eau,
Que le temps comme guide. Une larme. Un sanglot.
Immuable rocher sous les assauts de l’onde
Ignorante. Elle n’eut, patiente telle l’eau,
Que le temps comme guide. Une larme. Un sanglot.
jeudi 5 octobre 2017
Nexus
Je sens l’espace autour qui respire en dehors,
Dans l’instant ma vie sonne en un parfait accord.
La terre s’abandonne et le ciel fait sa ronde.
Où je suis, rien n’est dit. C’est le début du monde.
Dans l’instant ma vie sonne en un parfait accord.
La terre s’abandonne et le ciel fait sa ronde.
Où je suis, rien n’est dit. C’est le début du monde.
mercredi 4 octobre 2017
Morbidesse
Le bleu laiteux du lac est, à l’aube, embrumé.
J’y plonge et sa tiédeur est presque parfumée,
La décomposition peut-être du feuillage…
Ainsi les saules vont. Suis-je de leur voyage ?
J’y plonge et sa tiédeur est presque parfumée,
La décomposition peut-être du feuillage…
Ainsi les saules vont. Suis-je de leur voyage ?
mardi 3 octobre 2017
Souvenance
Jolies fraises des bois, petits paniers de jonc,
Fous rires aspergés, combats de polochons,
Je me souviens de tout, mais le plus précieux
Fut ce temps passant comme un chat facétieux.
Fous rires aspergés, combats de polochons,
Je me souviens de tout, mais le plus précieux
Fut ce temps passant comme un chat facétieux.
lundi 2 octobre 2017
Hors champ
Le silence fait corps. Les mots sont sa parure.
En effeuiller me donne un frisson d’aventure.
Comme un vent tend la toile, il tend vers l’infini,
Ce chant de poésie qui, vieux, me rajeunit.
En effeuiller me donne un frisson d’aventure.
Comme un vent tend la toile, il tend vers l’infini,
Ce chant de poésie qui, vieux, me rajeunit.
dimanche 1 octobre 2017
Grisaille
J’ai vu le ruban gris des quais de servitude
Étendre son étreinte et de sa poigne rude
Étouffer l’espérance des petites gens.
Le gris du monde crache une fange d’argent.
Étendre son étreinte et de sa poigne rude
Étouffer l’espérance des petites gens.
Le gris du monde crache une fange d’argent.
samedi 30 septembre 2017
Sous la peau
Les encres en flacon, la chair qui se fait rare
Ont pris un rendez-vous sous la plume bizarre
Et se sont mariées dans un secret dessin
D’entrelacs et de mots sous l’orbe de tes seins.
Ont pris un rendez-vous sous la plume bizarre
Et se sont mariées dans un secret dessin
D’entrelacs et de mots sous l’orbe de tes seins.
vendredi 29 septembre 2017
Longue pause
On a tout notre temps. L’eau s’écoule avec grâce
Autour de tes pieds nus, quand vient la marée basse.
Il suffit d’un soleil qui traîne à l’horizon.
J’aime ses reflets rouge sang, sa déraison.
Autour de tes pieds nus, quand vient la marée basse.
Il suffit d’un soleil qui traîne à l’horizon.
J’aime ses reflets rouge sang, sa déraison.
jeudi 28 septembre 2017
Guitare
Sans même la jouer, les harmoniques sonnent
En caressant cette guitare et je frissonne
Au doux chuintement d’un glissando passé
Que ma mémoire à l’instant t’a dédicacé.
En caressant cette guitare et je frissonne
Au doux chuintement d’un glissando passé
Que ma mémoire à l’instant t’a dédicacé.
mercredi 27 septembre 2017
Mes mots
En marchant, j’ai glané sur la terre des mots
Tout aussi beaux que ces galets, près du hameau,
Qu’enfant je déposais sur la grande étagère,
Au grand dam de Maman, disant : « Tu exagères ! »
Tout aussi beaux que ces galets, près du hameau,
Qu’enfant je déposais sur la grande étagère,
Au grand dam de Maman, disant : « Tu exagères ! »
mardi 26 septembre 2017
Tir
La flèche traversa des couches d’air profondes.
Elle suivit son cours et sa cible en ce monde
Et nul ne sut quel arc ainsi l’avait lancé,
Ni quel archer tirait : cible ou flèche pressée ?
Elle suivit son cours et sa cible en ce monde
Et nul ne sut quel arc ainsi l’avait lancé,
Ni quel archer tirait : cible ou flèche pressée ?
lundi 25 septembre 2017
Germe
La texture du temps rapide enfin s’émousse.
Où je t’ai retrouvée, nous partageons en douce
Une palpitation légère mais sereine,
Un peu comme l’union d’un sol et d’une graine.
Où je t’ai retrouvée, nous partageons en douce
Une palpitation légère mais sereine,
Un peu comme l’union d’un sol et d’une graine.
dimanche 24 septembre 2017
Qui de nous
Quand tu me souriais, penchant ta jolie tête,
Il me semblait que l’air autour était en fête,
Alors nous nous prenions les mains que nos émois
Soudaient pour n’être plus vraiment ni toi ni moi.
Il me semblait que l’air autour était en fête,
Alors nous nous prenions les mains que nos émois
Soudaient pour n’être plus vraiment ni toi ni moi.
samedi 23 septembre 2017
Vol libre
Je plane longuement sur l’invisible flot,
Glissant dessus la plaine en fantôme falot,
Conscient que l’air me porte autant que vit ma chute,
Ailes épanouies. Je suis une volute.
Glissant dessus la plaine en fantôme falot,
Conscient que l’air me porte autant que vit ma chute,
Ailes épanouies. Je suis une volute.
vendredi 22 septembre 2017
Point de mire
C’était hier peut-être, à moins que ce ne fut
Demain. Le temps me lâche et fait trop de raffut.
Les guêpes font leur nid, les feuilles mortes tombent.
Au-dessus de la pierre oscille une palombe.
Demain. Le temps me lâche et fait trop de raffut.
Les guêpes font leur nid, les feuilles mortes tombent.
Au-dessus de la pierre oscille une palombe.
jeudi 21 septembre 2017
Dimensions
La neige sur l’écran palpite à sa manière,
Or je suis près devant ; je suis aussi derrière
Où l’eau se fait étale, exilé dans l’azur.
La douceur océane est à ma démesure.
Or je suis près devant ; je suis aussi derrière
Où l’eau se fait étale, exilé dans l’azur.
La douceur océane est à ma démesure.
Bel ouvrage
Le livre se referme à la dernière page.
Un signet de soie rouge étonnamment dégage
Un parfum de violette et de musc au milieu.
Une ombre bleue s’évade. Un livre merveilleux.
Un signet de soie rouge étonnamment dégage
Un parfum de violette et de musc au milieu.
Une ombre bleue s’évade. Un livre merveilleux.
mardi 19 septembre 2017
Vertes ombres
Je glisse mon épaule au-dessous de ses branches
Et l’arbre, tendre bois, vers mon désert se penche.
À mes pieds, dans le sol, ses racines vont loin,
Puisant l’eau sans un bruit. Je desserre les poings.
Et l’arbre, tendre bois, vers mon désert se penche.
À mes pieds, dans le sol, ses racines vont loin,
Puisant l’eau sans un bruit. Je desserre les poings.
lundi 18 septembre 2017
Bataille
De ces îles flottant au-dessus de l’automne,
Il ne reste que l’ombre à peine qui frissonne…
Au plus noir des combats, les éclairs sont venus
Montrer aux forcenés combien l’homme était nu.
Il ne reste que l’ombre à peine qui frissonne…
Au plus noir des combats, les éclairs sont venus
Montrer aux forcenés combien l’homme était nu.
dimanche 17 septembre 2017
Baïse
Pourquoi bat-il des mains sur cet air de guitare,
Assis sur le plat-bord d’une vieille gabare ?
Un guitariste soûl, le tempo de travers,
Qu’un marinier pourtant plie à son univers…
Assis sur le plat-bord d’une vieille gabare ?
Un guitariste soûl, le tempo de travers,
Qu’un marinier pourtant plie à son univers…
samedi 16 septembre 2017
Passager
J’ai passé, repassé sur les fils noirs d’hiver,
Agacé, puis glacé, quand, le cœur à l’envers
Est à bout, mais debout, je continue ma route
Où la boue, sans tabou, me laisse dans le doute.
Agacé, puis glacé, quand, le cœur à l’envers
Est à bout, mais debout, je continue ma route
Où la boue, sans tabou, me laisse dans le doute.
vendredi 15 septembre 2017
Avarie
Le long du vieux ferry, bardé de tôles grises,
Une eau glauque s’écoule, aux huiles imprécises.
Étrange irisation. J’entends les grincements
Du métal qui se rouille, irrémédiablement.
Une eau glauque s’écoule, aux huiles imprécises.
Étrange irisation. J’entends les grincements
Du métal qui se rouille, irrémédiablement.
jeudi 14 septembre 2017
Cuisine
J’eus l’impression d’avoir ôté toutes les traces
En remettant la table et la chaise à sa place.
Au-dessus, la lumière oscillait sans un bruit,
Colorant d’une aura la corbeille de fruits.
En remettant la table et la chaise à sa place.
Au-dessus, la lumière oscillait sans un bruit,
Colorant d’une aura la corbeille de fruits.
mercredi 13 septembre 2017
À la source
Au
milieu de la mousse une source jaillit
Près
du jardin d’hiver, aux heures de la nuit.
Recueille
dans tes mains, mon amie, cette eau claire.
À
peine bue, sens-tu le chœur des voix stellaires ?
mardi 12 septembre 2017
Déferlantes
Dans le chaos des vagues, il s’est désamarré,
L’esquif au bois de rose où tu tiens, effarée,
La barre sans effet. Seule ta chevelure
Aux mèches de mousson rehausse la voilure.
L’esquif au bois de rose où tu tiens, effarée,
La barre sans effet. Seule ta chevelure
Aux mèches de mousson rehausse la voilure.
lundi 11 septembre 2017
Margelle
L’eau verte bouillonnait dans le cercle de pierres.
Au-delà, les lueurs de la ville minière
Éclaboussaient la nuit. Fut-ce pour cet instant
Qu’enlacés, nous changeâmes l’hiver en printemps ?
Au-delà, les lueurs de la ville minière
Éclaboussaient la nuit. Fut-ce pour cet instant
Qu’enlacés, nous changeâmes l’hiver en printemps ?
dimanche 10 septembre 2017
Ne pas cueillir
Cette
fleur est étrange, à l’arbre de la nuit
Pendue
de désespoir, aux fragrances de fruit.
Je
ne l’ai pas cueillie. Qu’elle oscille sans cesse !
Il
y a des pensées dans ses vaines caresses.
samedi 9 septembre 2017
Annonce
Les cheminées de fée se sont assemblées toutes
Au milieu du désert, pour envoyer sans doute
Aux étoiles des voix minérales peinées.
La folie sur la Terre va se déchaîner.
Au milieu du désert, pour envoyer sans doute
Aux étoiles des voix minérales peinées.
La folie sur la Terre va se déchaîner.
vendredi 8 septembre 2017
Durée
Le crépuscule roux lentement se consume.
À l’horizon se perd une scorie de brume.
Il fait doux. Tu te tiens, farouchement sereine,
En attendant déjà que l’aurore revienne.
À l’horizon se perd une scorie de brume.
Il fait doux. Tu te tiens, farouchement sereine,
En attendant déjà que l’aurore revienne.
jeudi 7 septembre 2017
Répit
Il dort sur la banquette arrière du taxi ;
Dehors les gens sont las, au bord de l’asphyxie.
Les nuées déchirées dans le ciel gris se traînent.
En son rêve s’envole une feuille de frêne.
Dehors les gens sont las, au bord de l’asphyxie.
Les nuées déchirées dans le ciel gris se traînent.
En son rêve s’envole une feuille de frêne.
mercredi 6 septembre 2017
Disjonction
L’espace a des penchants pour les courbes contraires
Ici quelques galets s’entassent, funéraires,
Ailleurs, le feu dévore en flammèches aiguës,
Partout se love l’être aux formes contiguës.
Ici quelques galets s’entassent, funéraires,
Ailleurs, le feu dévore en flammèches aiguës,
Partout se love l’être aux formes contiguës.
mardi 5 septembre 2017
Reprise
Le fil monte et descend sur le chas de l’aiguille
Et l’étoffe élimée serpente puis vacille.
Ainsi le temps passé ravaude le tissu,
Même enchevêtrement, même fatale issue.
Et l’étoffe élimée serpente puis vacille.
Ainsi le temps passé ravaude le tissu,
Même enchevêtrement, même fatale issue.
lundi 4 septembre 2017
Dépossession
Je l’ai suivi à petits pas, ce chemin qui
Menait aux terres désolées des biens acquis.
Raide route fut le retour, à désapprendre
Et laisser le vent s’emparer des tas de cendre.
Menait aux terres désolées des biens acquis.
Raide route fut le retour, à désapprendre
Et laisser le vent s’emparer des tas de cendre.
dimanche 3 septembre 2017
Aubaine
Je mis de la lenteur à oublier le temps,
Au rythme des guitares rudes des gitans
Qui croisèrent alors ma route clandestine,
Et toi qui gambadais, toute fraîche et mutine...
Au rythme des guitares rudes des gitans
Qui croisèrent alors ma route clandestine,
Et toi qui gambadais, toute fraîche et mutine...
samedi 2 septembre 2017
Argile
L’argile connaît tout du feu, de l’eau, de l’air,
Mais elle n’a rien dit. Les hommes sont trop fiers.
Son temps n’est pas leur temps. Dans le creux de ses mailles,
Elle a bien d’autres grains que les grains des semailles.
Mais elle n’a rien dit. Les hommes sont trop fiers.
Son temps n’est pas leur temps. Dans le creux de ses mailles,
Elle a bien d’autres grains que les grains des semailles.
vendredi 1 septembre 2017
Devenir
Était-ce insignifiant, glissé dans cette lettre,
Un peu de ce tissu dont, naguère, peut-être,
Émue, vous auriez fait, pour me plaire, un mouchoir
Que vous auriez laissé si coquettement choir ?
Un peu de ce tissu dont, naguère, peut-être,
Émue, vous auriez fait, pour me plaire, un mouchoir
Que vous auriez laissé si coquettement choir ?
jeudi 31 août 2017
Dans le sang
Ils se sont rassemblés, fusils en bandoulière,
À clamer haut et fort leur foi particulière
En la force du fer et des armes qui tuent.
Les forges de Vulcain, noires, se perpétuent.
À clamer haut et fort leur foi particulière
En la force du fer et des armes qui tuent.
Les forges de Vulcain, noires, se perpétuent.
mercredi 30 août 2017
Harmattan
Le vent rouge a rongé les murailles anciennes,
Emporté les échos des batailles nubiennes
Et laissé le désert dans sa blondeur de feu.
L’homme est passé. Le monde est tout en un seul lieu.
Emporté les échos des batailles nubiennes
Et laissé le désert dans sa blondeur de feu.
L’homme est passé. Le monde est tout en un seul lieu.
mardi 29 août 2017
À flots
Elle n’avait posé sur la table du bar
Que sa morgue, devant la vanité du fard
Qui coulait sous le flot lacrymal. La détresse
Est parfois, dans le cœur, si proche de l’ivresse.
Que sa morgue, devant la vanité du fard
Qui coulait sous le flot lacrymal. La détresse
Est parfois, dans le cœur, si proche de l’ivresse.
lundi 28 août 2017
Le train
La voie ferrée s’étend comme une plaie béante.
Une locomotive entraîne sur la pente
Un cortège divers de wagons et d’humains.
Rien ne peut l’arrêter. Je meurs jusqu’à demain.
Une locomotive entraîne sur la pente
Un cortège divers de wagons et d’humains.
Rien ne peut l’arrêter. Je meurs jusqu’à demain.
dimanche 27 août 2017
Lucioles
Le vieillard aux yeux morts déclame des poèmes,
Assis sur le muret qui borde la nuit même.
Alors les vers luisants scintillent tout autour
Et le vieillard sourit. Ses mots donnent le jour.
Assis sur le muret qui borde la nuit même.
Alors les vers luisants scintillent tout autour
Et le vieillard sourit. Ses mots donnent le jour.
samedi 26 août 2017
Routine
Il suspend son blouson dans le fond du garage.
À côté, le miroir toujours le dévisage.
Encore un jour vécu. Le travail est sans fin.
L’autre univers là-bas. Les traces d’un parfum.
À côté, le miroir toujours le dévisage.
Encore un jour vécu. Le travail est sans fin.
L’autre univers là-bas. Les traces d’un parfum.
vendredi 25 août 2017
Au fil des nuits
La terre a des saveurs qui ne se font goûter
Que par ceux qui, gisant, fixent le ciel d’été,
Le velours de la nuit bordant la terre chaude,
Une étoile filant dans l’obscur, en maraude.
Que par ceux qui, gisant, fixent le ciel d’été,
Le velours de la nuit bordant la terre chaude,
Une étoile filant dans l’obscur, en maraude.
jeudi 24 août 2017
Juste au-dessus
Je me suis vu flotter au-dessus de mon corps,
Dans l’heure silencieuse où la conscience, au bord,
Devine l’épaisseur des mondes qui chavirent.
Encore un jour, un an… le temps ne fait que bruire.
Dans l’heure silencieuse où la conscience, au bord,
Devine l’épaisseur des mondes qui chavirent.
Encore un jour, un an… le temps ne fait que bruire.
mercredi 23 août 2017
Aérien
Je suis le vent qui passe et qui n’ose toucher
Les nues dans l’azur pâle, aux corps empanachés.
Je suis l’oiseau blessé qui tombe vers la terre
En criant de n’avoir bientôt plus qu’à se taire.
Les nues dans l’azur pâle, aux corps empanachés.
Je suis l’oiseau blessé qui tombe vers la terre
En criant de n’avoir bientôt plus qu’à se taire.
mardi 22 août 2017
Les issues
Le silence reflue, comme un écho lointain
De pensées enfouies. Vue de miroirs sans tain,
La vie semble vibrer, malsaine, dans sa cage
Et les arbres là-haut n’en portent pas ombrage.
De pensées enfouies. Vue de miroirs sans tain,
La vie semble vibrer, malsaine, dans sa cage
Et les arbres là-haut n’en portent pas ombrage.
lundi 21 août 2017
À voir, été
Les gens tissent la rue, j’absorbe les couleurs
Pailletées de soleil. Je veux ignorer leurs
Spectrales dimensions. Ma mémoire s’étire
En denses tourbillons qui ne cessent de dire.
Pailletées de soleil. Je veux ignorer leurs
Spectrales dimensions. Ma mémoire s’étire
En denses tourbillons qui ne cessent de dire.
dimanche 20 août 2017
Autrement
Dans le jardin, les pierres cessent de tourner.
Les oiseaux font silence. Il fait bon frissonner.
Quelques herbes s’en vont au fil de la rivière.
Une brise se lève. Étrange itinéraire.
Les oiseaux font silence. Il fait bon frissonner.
Quelques herbes s’en vont au fil de la rivière.
Une brise se lève. Étrange itinéraire.
samedi 19 août 2017
Corps et biens
Notre exégèse lasse en fut le premier signe,
À vouloir établir des paradigmes dignes,
Alors qu’il échappait à notre entendement
L’abyssale étendue du monde, exactement.
À vouloir établir des paradigmes dignes,
Alors qu’il échappait à notre entendement
L’abyssale étendue du monde, exactement.
vendredi 18 août 2017
Juste un café
T’offrir ce café noir sans que rien ne défaille,
En oublier l’envie, le désir qui tiraille,
Être juste celui qui agit dans l’instant,
Fut une heure de grâce enchâssée dans le temps.
En oublier l’envie, le désir qui tiraille,
Être juste celui qui agit dans l’instant,
Fut une heure de grâce enchâssée dans le temps.
jeudi 17 août 2017
Haute-lice
Une aube se conjugue avec tous les désirs.
Oubliée la matière inerte. Il faut saisir
Tous les fils éperdus de nos sens à la traîne,
Un peu de notre émoi se tient dans cette arène.
Oubliée la matière inerte. Il faut saisir
Tous les fils éperdus de nos sens à la traîne,
Un peu de notre émoi se tient dans cette arène.
mercredi 16 août 2017
En couleurs
Les verts, les indigos, les ors, les bleu lavande
Oscillent sans bouger, dans une sarabande
Et la toile soudain révèle un peu de soi,
Brûlant comme un désert auquel nul ne sursoit.
Oscillent sans bouger, dans une sarabande
Et la toile soudain révèle un peu de soi,
Brûlant comme un désert auquel nul ne sursoit.
mardi 15 août 2017
Lettré
Il
a tout lu des œuvres et dans son univers
Les
livres sont légions, faits de prose ou de vers,
Formant
de hauts piliers, voûtes et cathédrales.
Il
y croise une foule à la mine spectrale.
lundi 14 août 2017
Dédoublement
Cachée dans sa tenue de velours noir et vert,
Elle indexe avec soin le livre encore ouvert,
À moitié dans l’espace encombré de la salle,
À moitié dans un monde aux lueurs aurorales.
Elle indexe avec soin le livre encore ouvert,
À moitié dans l’espace encombré de la salle,
À moitié dans un monde aux lueurs aurorales.
dimanche 13 août 2017
De nuit
Le chemin creux scintille au rythme des lucioles.
À cet embrasement répondent les bestioles
Infinies du pays. Les rainettes grillons
Chantent dans la moiteur. Meurent les papillons.
À cet embrasement répondent les bestioles
Infinies du pays. Les rainettes grillons
Chantent dans la moiteur. Meurent les papillons.
samedi 12 août 2017
Murs
Nous nous croisons souvent, humains en désarroi,
Sur des aires scindées d’invisibles parois,
Tournant dans le halo de phares écarlates,
Échangeant sans espoir quelques paroles plates.
Sur des aires scindées d’invisibles parois,
Tournant dans le halo de phares écarlates,
Échangeant sans espoir quelques paroles plates.
vendredi 11 août 2017
Esthétique
Les symétries de forme ont un attrait solaire,
Une partie donnant ainsi l’essence entière,
Et la beauté s’étend à celui qui les voit,
L’alchimie qui de l’une à l’autre se déploie.
Une partie donnant ainsi l’essence entière,
Et la beauté s’étend à celui qui les voit,
L’alchimie qui de l’une à l’autre se déploie.
jeudi 10 août 2017
À portée
Dans les racines du figuier, une béance
Étrange a surgit l’autre jour. Est-ce une chance ?
Un escalier tordu s’enfonce indéfini,
Porte d’un soleil noir face à mon insomnie.
Étrange a surgit l’autre jour. Est-ce une chance ?
Un escalier tordu s’enfonce indéfini,
Porte d’un soleil noir face à mon insomnie.
mercredi 9 août 2017
Long feu
La guerre a fait long feu. Les ruines s’ensommeillent,
Aux âmes des canons viennent quelques abeilles.
Ainsi passent les ans, la rouille fait sa boue,
Les arbres survivants seuls se tiennent debout.
Aux âmes des canons viennent quelques abeilles.
Ainsi passent les ans, la rouille fait sa boue,
Les arbres survivants seuls se tiennent debout.
mardi 8 août 2017
Laisser aller
Je n’ai pas su tenir les promesses des heures
Et la fuite du temps s’est avérée majeure.
Qu’importe si l’esquif prend l’eau de toute part,
Une vague profonde emporte mon retard.
Et la fuite du temps s’est avérée majeure.
Qu’importe si l’esquif prend l’eau de toute part,
Une vague profonde emporte mon retard.
lundi 7 août 2017
Apnée
Cela fait quelques jours que le tempo se tait,
Je cache mon visage au milieu de la taie.
Même ainsi, le non temps s’impose et me suffoque.
Il est sommeil léger, elle est mort équivoque.
Je cache mon visage au milieu de la taie.
Même ainsi, le non temps s’impose et me suffoque.
Il est sommeil léger, elle est mort équivoque.
dimanche 6 août 2017
Roman de gare
Trois cents tonnes de train déchirent les parages.
À l’intérieur, je lis un roman de voyage
Où le héros se perd avant d’avoir trouvé.
Je m’assoupis bientôt. Rien ne peut m’entraver.
À l’intérieur, je lis un roman de voyage
Où le héros se perd avant d’avoir trouvé.
Je m’assoupis bientôt. Rien ne peut m’entraver.
samedi 5 août 2017
Amis
Les amis sont venus. Sous l’allée, les voitures
Une à une se garent. Ils soignent les blessures
Avec fidélité, d’être là dans les jours
D’une mauvaise étoile. Ils ont fait le détour.
Une à une se garent. Ils soignent les blessures
Avec fidélité, d’être là dans les jours
D’une mauvaise étoile. Ils ont fait le détour.
vendredi 4 août 2017
Marécage
Le temps n’a rien voulu, la rousserolle file
Au milieu des roseaux. J’aime les vaudevilles.
Une petite pluie se décide à tomber.
L’air vif a des envies de faire tituber.
Au milieu des roseaux. J’aime les vaudevilles.
Une petite pluie se décide à tomber.
L’air vif a des envies de faire tituber.
jeudi 3 août 2017
Rue piétonne
La chaleur se répand. La foule se bouscule.
Au niveau des pavés, quelque fraîcheur circule.
Où que j’aille, un vent rode. Il est quatre heures et quart.
Entre le temps et moi, il y a trop d’écart.
Au niveau des pavés, quelque fraîcheur circule.
Où que j’aille, un vent rode. Il est quatre heures et quart.
Entre le temps et moi, il y a trop d’écart.
mercredi 2 août 2017
Hypothèse
Il y aurait des fleurs dans les arbres géants,
Des fragrances d’été, des douceurs d’océans.
Nous aurions débordé juste après le silence,
Où l’on voit dans les cœurs toutes les transparences.
Des fragrances d’été, des douceurs d’océans.
Nous aurions débordé juste après le silence,
Où l’on voit dans les cœurs toutes les transparences.
mardi 1 août 2017
À quai
D’habitude, on s’en va quand le soleil se fond
Dans l’eau glauque du port. Les couleurs se défont.
Je lorgne les éclats des néons qui clignotent.
En bas sur le clavier du portail, je pianote.
Dans l’eau glauque du port. Les couleurs se défont.
Je lorgne les éclats des néons qui clignotent.
En bas sur le clavier du portail, je pianote.
lundi 31 juillet 2017
La vie le long
Je suis la route longue avec application,
La gravité toujours fait à mon attention
Des facéties de pente. Au bout vient la fatigue
Et l’âme délestée. Je suis dans la garrigue.
La gravité toujours fait à mon attention
Des facéties de pente. Au bout vient la fatigue
Et l’âme délestée. Je suis dans la garrigue.
dimanche 30 juillet 2017
Vinyle
Le disque noir gravé de furtives volutes
Fait doucement ses trente-trois tours par minute.
Un long sillon s’enroule et le diamant le suit.
Que la musique chasse et le noir et la nuit !
Fait doucement ses trente-trois tours par minute.
Un long sillon s’enroule et le diamant le suit.
Que la musique chasse et le noir et la nuit !
samedi 29 juillet 2017
C’est selon
Des signes combinés, des mots sur un cahier,
Qui s’est envolé comme un ange de papier.
Le vent. Le vent se venge et les mots s’éparpillent
En de nouveaux discours où la raison vacille.
Qui s’est envolé comme un ange de papier.
Le vent. Le vent se venge et les mots s’éparpillent
En de nouveaux discours où la raison vacille.
vendredi 28 juillet 2017
Averse
Il pleut, je suis sorti. Les feuilles de garance
Sous les gouttes menues si joyeusement dansent !
Où suis-je en cet instant, debout, sous le tempo
De cette eau qui s’écoule en caressant ma peau ?
Sous les gouttes menues si joyeusement dansent !
Où suis-je en cet instant, debout, sous le tempo
De cette eau qui s’écoule en caressant ma peau ?
jeudi 27 juillet 2017
Partis
Petit chandail d’octobre, un matin, tu es là
Sur le balcon, le vent et la mer, au-delà.
Nous volons tous les deux, portés par les mouettes.
À cet instant précis retentit la sonnette.
Sur le balcon, le vent et la mer, au-delà.
Nous volons tous les deux, portés par les mouettes.
À cet instant précis retentit la sonnette.
mercredi 26 juillet 2017
Tonnerre
L’orage grave en vain dans le ciel gris de plomb
Des éclairs enragés, qui s’étirent, très longs,
Comme pour indiquer une zone interdite
À l’homme, un paradis, loin de son inconduite.
Des éclairs enragés, qui s’étirent, très longs,
Comme pour indiquer une zone interdite
À l’homme, un paradis, loin de son inconduite.
mardi 25 juillet 2017
Trois couleurs
Dans l’agenda de cuir, la violette pâlie
S’est tenue si longtemps loin des regards. Je lis
Juste en dessous : « Pour toi, je marquerai ce jour
De cette fleur secrète, au fil de notre amour ».
S’est tenue si longtemps loin des regards. Je lis
Juste en dessous : « Pour toi, je marquerai ce jour
De cette fleur secrète, au fil de notre amour ».
lundi 24 juillet 2017
Bureau tellurique
L’écritoire à caissons, lourd comme un mausolée,
Planté sur le dallage, a des tiroirs scellés
Qui descendent profond, s’enracinent sous terre.
Est-il né celui qui en fera l’inventaire ?
Planté sur le dallage, a des tiroirs scellés
Qui descendent profond, s’enracinent sous terre.
Est-il né celui qui en fera l’inventaire ?
dimanche 23 juillet 2017
Au milieu
L’aube aux traînées sanguines étire son ailleurs
Tandis que je m’étale à l’étage inférieur,
Tout entourée de bois. Je suis une clairière
Et je sais me confier aux âmes singulières.
Tandis que je m’étale à l’étage inférieur,
Tout entourée de bois. Je suis une clairière
Et je sais me confier aux âmes singulières.
samedi 22 juillet 2017
Différence
Il dansait dans la foule, il écrivait sa joie
Du bout de ses pieds nus sur le sol, maladroit.
Il fuyait la cohue, posé sur la murette.
Il était l’un et l’autre. Identités secrètes.
Du bout de ses pieds nus sur le sol, maladroit.
Il fuyait la cohue, posé sur la murette.
Il était l’un et l’autre. Identités secrètes.
vendredi 21 juillet 2017
À la fin
Tu voulais nous tenir dans tes filets d’acier
Tendus par le pouvoir d’arcanes financiers,
Mais la vie s’est glissée, fine, à travers les mailles
Et ta masse de fer n’a donné que limaille.
Tendus par le pouvoir d’arcanes financiers,
Mais la vie s’est glissée, fine, à travers les mailles
Et ta masse de fer n’a donné que limaille.
jeudi 20 juillet 2017
Terre et ciel
La statue du jardin, modeste elfe pierreuse,
A vu sur le gazon la vieille promeneuse
Étonnamment brandir un parapluie de soie
Vers le ciel étoilé. Tout ne va pas de soi.
A vu sur le gazon la vieille promeneuse
Étonnamment brandir un parapluie de soie
Vers le ciel étoilé. Tout ne va pas de soi.
mercredi 19 juillet 2017
D’aussi loin
Le mécanisme fin des pendules s’active
Et les stèles de pierre à l’aube sont rétives
À laisser les démons s’emparer du savoir.
Que pourrait-il passer à travers un miroir ?
Et les stèles de pierre à l’aube sont rétives
À laisser les démons s’emparer du savoir.
Que pourrait-il passer à travers un miroir ?
mardi 18 juillet 2017
Persiennes
Peut-être
le silence est-il passé par là,
Quelques
années de plus, quelques sourires las…
Je
ferme les volets juste à l’espagnolette,
Il
fait trop chaud dehors. Faut-il que je regrette ?
lundi 17 juillet 2017
Dans l’instant
Cette bougainvillée piquée dans tes cheveux
Ne donne aucun parfum, blanche entourée de feu.
Je rêvasse posé sur tes cuisses laiteuses
En récitant des vers aux formes généreuses.
Ne donne aucun parfum, blanche entourée de feu.
Je rêvasse posé sur tes cuisses laiteuses
En récitant des vers aux formes généreuses.
dimanche 16 juillet 2017
Ghats
J’ai suivi les troupeaux bossus dans les nuages,
En dessous, les enfants, les femmes en voyage,
Aux saris ondoyant sous le vent de la mer
Et les cimes perchées comme des temples verts.
En dessous, les enfants, les femmes en voyage,
Aux saris ondoyant sous le vent de la mer
Et les cimes perchées comme des temples verts.
samedi 15 juillet 2017
Mousson
Trempé dans la mousson, meurtri de pierres bleues,
Il atteignit bientôt l’océan fabuleux.
Le soir fut envahi du chant de l’oiseau lyre
Et des étoiles floues en cet instant pâlirent.
Il atteignit bientôt l’océan fabuleux.
Le soir fut envahi du chant de l’oiseau lyre
Et des étoiles floues en cet instant pâlirent.
vendredi 14 juillet 2017
Une larme
Elle avait
un mouchoir de calicot bleu-vert,
Soigneusement
plié dans sa poche, au revers
D’un
chemisier trop gris. Je la revois, chagrine,
À sécher
une larme, amère Colombine.
jeudi 13 juillet 2017
Si léger
Le cri d’un crécerelle, au loin, contre le vent
Me pousse dans le ciel, sans ailes, dérivant
Comme une feuille morte, ivre de folle errance
Et la terre en dessous cherche sa repentance.
Me pousse dans le ciel, sans ailes, dérivant
Comme une feuille morte, ivre de folle errance
Et la terre en dessous cherche sa repentance.
mercredi 12 juillet 2017
Erg
J’ai le désert ancré dans le repli des dunes,
Où le froid me saisit. Sous l’acier de la lune
Immense, je survis. Je suis le sable et l’air
Assaillis de chaleur. Qui donnera la chair ?
Où le froid me saisit. Sous l’acier de la lune
Immense, je survis. Je suis le sable et l’air
Assaillis de chaleur. Qui donnera la chair ?
mardi 11 juillet 2017
Nos ailes
L’ombre des papillons fait que tu te prélasses
Au niveau des plantains, tout près de la terrasse,
À regarder le ciel et ses nuages blancs.
Je chéris ton sourire épanoui, troublant.
Au niveau des plantains, tout près de la terrasse,
À regarder le ciel et ses nuages blancs.
Je chéris ton sourire épanoui, troublant.
lundi 10 juillet 2017
Dans le clos
J’entends la volubile épanouir ses fleurs
Tandis que le chat rêve, en distingué seigneur
Et, délicatement, je vais dans la charmille
En espérant pouvoir, un jour, passer les grilles.
Tandis que le chat rêve, en distingué seigneur
Et, délicatement, je vais dans la charmille
En espérant pouvoir, un jour, passer les grilles.
dimanche 9 juillet 2017
Le temps l’emporte
La chemise s’enroule autour des algues brunes
En un cyclone blanc dans la pâle lagune,
Un peu de son parfum se perd dans le courant.
Je laisse le champ libre aux fantômes errants.
En un cyclone blanc dans la pâle lagune,
Un peu de son parfum se perd dans le courant.
Je laisse le champ libre aux fantômes errants.
samedi 8 juillet 2017
Bord de l’eau
C’était un large banc de pierre et j’entendais
Le ruisselet badin s’étirant sous le dais
De branches enlacées. Nous l’étions à mesure
Indécise que l’ombre étendait sa diaprure.
Le ruisselet badin s’étirant sous le dais
De branches enlacées. Nous l’étions à mesure
Indécise que l’ombre étendait sa diaprure.
vendredi 7 juillet 2017
Ville fantôme
Ce sont les dômes d’or resplendissant là-bas
D’une cité perdue qui jadis tituba
Sous l’assaut des légions. Ce n’est plus qu’un mirage
Encore perceptible à certains du Voyage.
D’une cité perdue qui jadis tituba
Sous l’assaut des légions. Ce n’est plus qu’un mirage
Encore perceptible à certains du Voyage.
jeudi 6 juillet 2017
Feu
La flamme est retenue par un cercle de pierre
Et l’air brasille autour de mille étoiles fières.
Une nuit de noirceur les absorbe illico,
Tandis que d’autres font quelque futile écho.
Et l’air brasille autour de mille étoiles fières.
Une nuit de noirceur les absorbe illico,
Tandis que d’autres font quelque futile écho.
mercredi 5 juillet 2017
Premier peuple
Elle fut longue à s’émouvoir, la forêt pleine.
Après rien ne put l’arrêter, quand les grands chênes
En légions serrées déferlèrent dans les champs.
Chantèrent les oiseaux de l’aurore au couchant.
Après rien ne put l’arrêter, quand les grands chênes
En légions serrées déferlèrent dans les champs.
Chantèrent les oiseaux de l’aurore au couchant.
mardi 4 juillet 2017
Germination
Fissures du béton, crevasses du bitume,
Accueillez tous les grains de fruits ou de légumes
Et bientôt fragmentez, vous dilatant de joie,
Les murs gris et les tours dans le ciel qui rougeoie.
Accueillez tous les grains de fruits ou de légumes
Et bientôt fragmentez, vous dilatant de joie,
Les murs gris et les tours dans le ciel qui rougeoie.
lundi 3 juillet 2017
À suivre
C’était
tout un itinéraire sur sa peau
Qu’on
pouvait suivre ou non, selon ses oripeaux.
Moi
j’ai choisi la main, la caresse, pour suivre
Un
peu de ce chemin. Question de savoir-vivre.
dimanche 2 juillet 2017
Bouton d’or
Il patienta devant la frêle renoncule,
Absorbant sa lumière jusqu’au crépuscule,
Assis, sa planche de demi-raisin posée
Sur ses genoux. Jamais, il ne saurait oser…
Absorbant sa lumière jusqu’au crépuscule,
Assis, sa planche de demi-raisin posée
Sur ses genoux. Jamais, il ne saurait oser…
samedi 1 juillet 2017
Itinérance
Grise et verte, la route, étonnamment serpente
Autour des pics neigeux, des vallées enivrantes.
Emplis de notre peine, au bout du monde allons !
Lorsque le souffle est court, l’instant se fait plus long.
Autour des pics neigeux, des vallées enivrantes.
Emplis de notre peine, au bout du monde allons !
Lorsque le souffle est court, l’instant se fait plus long.
vendredi 30 juin 2017
Tourmalet
On le nomma Géant tant il faisait souffrir,
Calcinant les égos dans le souffle, et périr
Lentement le vain cours d’une fièvre haletante.
Au fond du corps perdu, l’âme se réenchante.
Calcinant les égos dans le souffle, et périr
Lentement le vain cours d’une fièvre haletante.
Au fond du corps perdu, l’âme se réenchante.
jeudi 29 juin 2017
Eau et feu
Elle resta longtemps près de la vitre sale
À contempler la mer aux couleurs abyssales
Et le ressac en bas grondait comme un écho
Sans fin de sa fureur au goût de tabasco.
À contempler la mer aux couleurs abyssales
Et le ressac en bas grondait comme un écho
Sans fin de sa fureur au goût de tabasco.
mercredi 28 juin 2017
Sic transit
Les jonques, sur la mer aux teintes violines,
Au plus fort du jusant, glissaient vers les baïnes.
Sur le sable d’un doigt j’ai nos deux noms gravé.
Ne puis-je donc me perdre avant de te trouver ?
Au plus fort du jusant, glissaient vers les baïnes.
Sur le sable d’un doigt j’ai nos deux noms gravé.
Ne puis-je donc me perdre avant de te trouver ?
mardi 27 juin 2017
Tu
Nous fuyions le destin scellé de l’aube grise,
Au bord des sentiments ténus que l’âme prise,
Et le vent nous soufflait des réponses perdues.
Quand ton sourire vint, le temps fut suspendu.
Au bord des sentiments ténus que l’âme prise,
Et le vent nous soufflait des réponses perdues.
Quand ton sourire vint, le temps fut suspendu.
lundi 26 juin 2017
Tutélaire
Amberle, ton ruisseau jamais ne s’est tari
Qui file au pied des monts, dans les vertes prairies.
Tu es presque aussi vieux que ses galets sans âge
Et les jours t’ont usé autant qu’ils t’ont fait sage.
Qui file au pied des monts, dans les vertes prairies.
Tu es presque aussi vieux que ses galets sans âge
Et les jours t’ont usé autant qu’ils t’ont fait sage.
dimanche 25 juin 2017
Fêlure
Avec sa pointe de diamant, il découpait
Les verres, vitres ou miroirs, fins ou épais.
Son geste était la perfection, jamais de casse.
L’un d’eux se fêla juste avant qu’il ne trépasse.
Les verres, vitres ou miroirs, fins ou épais.
Son geste était la perfection, jamais de casse.
L’un d’eux se fêla juste avant qu’il ne trépasse.
samedi 24 juin 2017
Inachèvement
Dans le fond de sa veste un jour il les cousit,
Le pion noir, le pion blanc, bizarre fantaisie.
Seule une autre personne en devina la cause,
Ayant les autres pièces, buis et bois de rose.
Le pion noir, le pion blanc, bizarre fantaisie.
Seule une autre personne en devina la cause,
Ayant les autres pièces, buis et bois de rose.
vendredi 23 juin 2017
L’un et l’autre
Le manuscrit se tait. Ses pages sont scellées.
Quelque part sur la Terre un lecteur a la clé.
Mais il ne le sait pas, rien ne l’y prédestine.
Au hasard l’un et l’autre vont. Le temps s’échine.
Quelque part sur la Terre un lecteur a la clé.
Mais il ne le sait pas, rien ne l’y prédestine.
Au hasard l’un et l’autre vont. Le temps s’échine.
jeudi 22 juin 2017
Esprit de l’air
Au sommet geint le vent qui seul n’a pas de maître,
Impénitent voleur. Il claque les fenêtres
Et laisse un tremblement de l’air jusqu’au matin.
Ne lui confiez jamais ni secrets ni potins.
Impénitent voleur. Il claque les fenêtres
Et laisse un tremblement de l’air jusqu’au matin.
Ne lui confiez jamais ni secrets ni potins.
mercredi 21 juin 2017
Ombrée
La roche se délite en chaos minéral,
Entropie sombre et dure où pousse un art floral
Étrange : asphodèles menus, panicauts immobiles,
Un silencieux combat de plantes indociles.
Entropie sombre et dure où pousse un art floral
Étrange : asphodèles menus, panicauts immobiles,
Un silencieux combat de plantes indociles.
mardi 20 juin 2017
Là où personne
Le havre de nos jours était un pli de l’âme,
Exempt de vents mauvais et de vilaines lames.
Où donc se cache-t-il ? Le cherchons-nous encor
Au point de sublimer le creuset de nos corps ?
Exempt de vents mauvais et de vilaines lames.
Où donc se cache-t-il ? Le cherchons-nous encor
Au point de sublimer le creuset de nos corps ?
lundi 19 juin 2017
Amblyopie
Tes écailles bleu-vert en mourant se ternissent,
On dit même qu’alors s’estompent tes esquisses
Et que l’or de tes yeux dans l’instant s’y fait plomb,
Mais la vue nous trahit, c’est un piètre étalon.
On dit même qu’alors s’estompent tes esquisses
Et que l’or de tes yeux dans l’instant s’y fait plomb,
Mais la vue nous trahit, c’est un piètre étalon.
dimanche 18 juin 2017
Caprice
Tant de fils de couleurs dans l’étendue se tordent
En une cordelette étrange, que tu portes,
Autour, innocemment, de ton cou pâle et long.
Concerto pour orchestre et toi, premier violon.
En une cordelette étrange, que tu portes,
Autour, innocemment, de ton cou pâle et long.
Concerto pour orchestre et toi, premier violon.
samedi 17 juin 2017
Sans rime
Tu avais cette mine absente des hivers,
Quand les jours de la vie n’inspirent plus de vers
Et ta main dessinait sur le bois de la table
Une esquisse de fleurs… quoi de plus désirable.
Quand les jours de la vie n’inspirent plus de vers
Et ta main dessinait sur le bois de la table
Une esquisse de fleurs… quoi de plus désirable.
vendredi 16 juin 2017
Petite danse
Nous tournions dans le hall de cet ancien hôtel.
Le marbre renvoyait des reflets bleu pastel
Et tu riais de voir les infimes poussières
Étinceler dans l’or de ces rayons solaires.
Le marbre renvoyait des reflets bleu pastel
Et tu riais de voir les infimes poussières
Étinceler dans l’or de ces rayons solaires.
jeudi 15 juin 2017
Lointains
Tant pis, le siècle brille avec ses jours graisseux.
Tu portes ta mantille et moi, je suis de ceux
Qui tanguent dans l’azur aux pudeurs écarlates,
Au bord de l’horizon… mais d’une terre plate.
Tu portes ta mantille et moi, je suis de ceux
Qui tanguent dans l’azur aux pudeurs écarlates,
Au bord de l’horizon… mais d’une terre plate.
mercredi 14 juin 2017
Dans l’instance
Sur la terre peinée chuchotent les esprits,
Les herbes et les fleurs qui pour une ondée prient,
Dans le ciel, le répons des martinets s’élance
Et l’espoir de la pluie donne au tout la cadence.
Les herbes et les fleurs qui pour une ondée prient,
Dans le ciel, le répons des martinets s’élance
Et l’espoir de la pluie donne au tout la cadence.
mardi 13 juin 2017
Centralité
De particules bleues, l’obscurité se teinte
Il se fait tard, je veux éprouver la complainte
Intime de l’envers du décor éternel.
Le temps se fait écho de l’abandon charnel.
Il se fait tard, je veux éprouver la complainte
Intime de l’envers du décor éternel.
Le temps se fait écho de l’abandon charnel.
lundi 12 juin 2017
D
Les courbes de son corps fascinent le copiste
Et la plume d’airain s’affaire sur la piste,
En donnant du volume à la lettrine d’or.
Le lierre va bientôt s’enrouler sur le bord.
Et la plume d’airain s’affaire sur la piste,
En donnant du volume à la lettrine d’or.
Le lierre va bientôt s’enrouler sur le bord.
dimanche 11 juin 2017
Patrie
Les jours de belle envie, quand les martinets crient
Dans l’azur au-dessus, je sens que s’apparient
Les couleurs et les chants, le tilleul et la terre,
Aux échelles variées, les corps élémentaires.
Dans l’azur au-dessus, je sens que s’apparient
Les couleurs et les chants, le tilleul et la terre,
Aux échelles variées, les corps élémentaires.
samedi 10 juin 2017
Cessation
La grange rousse est close et j’ai barré les portes.
Au fond, le foin s’entasse et les brebis sont mortes
Il y a plus d’un an. Les ronces dans l’enclos
Gagnent jour après jour. Remontent les sanglots.
Au fond, le foin s’entasse et les brebis sont mortes
Il y a plus d’un an. Les ronces dans l’enclos
Gagnent jour après jour. Remontent les sanglots.
vendredi 9 juin 2017
Chasseresse
Diane a la peau rebelle et son arc est de bois,
Elle chasse farouche un vieux cerf aux abois,
Puis la brume en silence à ses jambes s’accroche
Et jamais ne dévie la flèche qu’elle décoche.
Elle chasse farouche un vieux cerf aux abois,
Puis la brume en silence à ses jambes s’accroche
Et jamais ne dévie la flèche qu’elle décoche.
jeudi 8 juin 2017
Souvenirs
Le coffret de santal est fermé pour toujours.
Au fond sont déposés les plis, sur le velours,
Des amis disparus, quotidiennes missives…
Amis du fleuve, allez, sur l’une ou l’autre rive.
Au fond sont déposés les plis, sur le velours,
Des amis disparus, quotidiennes missives…
Amis du fleuve, allez, sur l’une ou l’autre rive.
mercredi 7 juin 2017
Couleurs
Cherchant l’azur des yeux, je m’étendis sur l’herbe
Et, las, je m’assoupis, dans un rêve superbe
Où le ciel se fit vert, émeraude pâlie,
Et l’herbe d’un beau bleu de lapis-lazuli.
Et, las, je m’assoupis, dans un rêve superbe
Où le ciel se fit vert, émeraude pâlie,
Et l’herbe d’un beau bleu de lapis-lazuli.
mardi 6 juin 2017
Sombre passage
Des
multiples errances, il n’est que l’irraison
Qui puisse
me guider dans la vieille maison.
Qu’une
ombre sur le mur me suive ou me précède,
Au bout du
couloir tors, rien ne me dépossède.
lundi 5 juin 2017
Coulé
Je jubile et rugis de ma profonde sphère,
Incapable néant que ce soit d’être ou faire,
En cela même, heureux, fond d’un lac assoupi,
Caressé par le froid de l’onde. L’entropie.
Incapable néant que ce soit d’être ou faire,
En cela même, heureux, fond d’un lac assoupi,
Caressé par le froid de l’onde. L’entropie.
dimanche 4 juin 2017
Pénombre
Par le moucharabieh, tu vois les vagues blondes
Assaillir le palais dans la lenteur du monde
Et le soleil se plaît à peindre sur ta peau
Des arabesques d’or au suave tempo.
Assaillir le palais dans la lenteur du monde
Et le soleil se plaît à peindre sur ta peau
Des arabesques d’or au suave tempo.
samedi 3 juin 2017
Oiseau
Je planerai sans peur, dômes et caldeiras
S’étalant au-dessous, autant que durera
Ce rêve entre le ciel et la terre, qui laisse
Une légèreté de l’être enchanteresse.
S’étalant au-dessous, autant que durera
Ce rêve entre le ciel et la terre, qui laisse
Une légèreté de l’être enchanteresse.
vendredi 2 juin 2017
Hésitation
Après long temps d’errance, il s’arrêta devant
L’immense porte du sanctuaire des Vents.
Ne pas entrer devint comme une incertitude,
Hésiter fut alors le plus beau des préludes.
L’immense porte du sanctuaire des Vents.
Ne pas entrer devint comme une incertitude,
Hésiter fut alors le plus beau des préludes.
jeudi 1 juin 2017
Long cours
Dans l’espace et le temps, intrus, j’ai voyagé,
Vu bien des fois mon ombre vaine s’allonger,
Dormi sur d’improbables quais, pris des navires
Où la cloche tintait dans la brume qui vire.
Vu bien des fois mon ombre vaine s’allonger,
Dormi sur d’improbables quais, pris des navires
Où la cloche tintait dans la brume qui vire.
mercredi 31 mai 2017
Aqua-fortis
Le monde ? Une gravure à l’eau-forte qui souffre
Et dans les sillons fins où le mordant s’engouffre,
Un grand œuvre paraît, fait de chair éreintée.
Le graveur est parti. Reste l’humanité.
Et dans les sillons fins où le mordant s’engouffre,
Un grand œuvre paraît, fait de chair éreintée.
Le graveur est parti. Reste l’humanité.
mardi 30 mai 2017
Colloque
Les jardins des maisons se parlent à la brune
Avec les chuchotis des branches sous la lune
Et tous les bruissements des bêtes de la nuit.
Je n’y suis pas convié. Je passe mon ennui.
Avec les chuchotis des branches sous la lune
Et tous les bruissements des bêtes de la nuit.
Je n’y suis pas convié. Je passe mon ennui.
lundi 29 mai 2017
Voisine
Tes rideaux sont coquets, pimpants, jaunes et bleus,
Je vois parfois ta main qui les écarte un peu,
Ton regard qui se perd dans le reflet des vitres.
Entre ces murs, ta vie n’a pas voix au chapitre.
Je vois parfois ta main qui les écarte un peu,
Ton regard qui se perd dans le reflet des vitres.
Entre ces murs, ta vie n’a pas voix au chapitre.
dimanche 28 mai 2017
Varanasi
Les eaux du Gange roulent un parfum de limon
Mêlé de cendres et d’os. Au loin, vont les démons.
Sur les marches de grès, les hindous prient, se pressent
Et le sâdhu qui veille en silence se dresse.
Mêlé de cendres et d’os. Au loin, vont les démons.
Sur les marches de grès, les hindous prient, se pressent
Et le sâdhu qui veille en silence se dresse.
samedi 27 mai 2017
Accordéon
Sous des planches clouées, la maison, bâillonnée,
Se meurt au milieu d’un jardin abandonné.
Un air d’accordéon, soudain, de la cuisine,
Envahit la maison puis glisse dans la bruine.
Se meurt au milieu d’un jardin abandonné.
Un air d’accordéon, soudain, de la cuisine,
Envahit la maison puis glisse dans la bruine.
vendredi 26 mai 2017
Du néant
Un peu de temps n’est rien, la chair à l’os se mêle
En quittant peu à peu la poussière informelle
Et dans ce peu de temps qui nous est dévolu,
Nous cherchons frénétiques un signe d’absolu.
En quittant peu à peu la poussière informelle
Et dans ce peu de temps qui nous est dévolu,
Nous cherchons frénétiques un signe d’absolu.
jeudi 25 mai 2017
À tomes
Sans discontinuer, l’immense librairie
S’étend, labyrinthique, au fil des boiseries.
Les livres s’accumulent, laissant subsister
Des alcôves cachées. Des âmes sont restées…
S’étend, labyrinthique, au fil des boiseries.
Les livres s’accumulent, laissant subsister
Des alcôves cachées. Des âmes sont restées…
mercredi 24 mai 2017
Encontre
Il aima sa fragilité de porcelaine
Au bar, quand elle faisait sa corvée quotidienne,
Et ses yeux noirs, enfin son sourire têtu.
Pourquoi faut-il que l’un et l’autre se soient tus ?
Au bar, quand elle faisait sa corvée quotidienne,
Et ses yeux noirs, enfin son sourire têtu.
Pourquoi faut-il que l’un et l’autre se soient tus ?
mardi 23 mai 2017
Navigation
Ta robe de mariée prit tout mon horizon,
Tant souleva le voile un vent de déraison.
Nous partîmes sans peur sur la mer des aurores
Et face aux vents mauvais nous nous serrons encore.
Tant souleva le voile un vent de déraison.
Nous partîmes sans peur sur la mer des aurores
Et face aux vents mauvais nous nous serrons encore.
lundi 22 mai 2017
Avant la soupe
Son évier débordait de racines charnues,
De tubercules gris, de pétioles menus,
De feuilles colorées prêtes pour la découpe.
Encore un peu de temps, que mijote la soupe.
De tubercules gris, de pétioles menus,
De feuilles colorées prêtes pour la découpe.
Encore un peu de temps, que mijote la soupe.
dimanche 21 mai 2017
Parfum
C’est un homme anonyme, à verve contagieuse
Assis sur le trottoir, qui tend des tubéreuses
Aux passantes pressées, celles qui seulement
Portent des robes bleues. Inexplicablement.
Assis sur le trottoir, qui tend des tubéreuses
Aux passantes pressées, celles qui seulement
Portent des robes bleues. Inexplicablement.
samedi 20 mai 2017
Circuit
La roue tourne. Il fait froid. Le vent fantasque file
Avec ou contre moi. La campagne et les villes
Autour se font ténues. Le temps jamais ne plie.
Les roues tournent toujours. Je repasse et j’oublie.
Avec ou contre moi. La campagne et les villes
Autour se font ténues. Le temps jamais ne plie.
Les roues tournent toujours. Je repasse et j’oublie.
vendredi 19 mai 2017
Vers-galets
Sur les galets d’Honfleur, vous fîtes des poèmes
Après les longs baisers de la Seine, deuxième
Vie de presse-papier, retour possible au fond
Normand du fleuve : est-il mot plus profond ?
Après les longs baisers de la Seine, deuxième
Vie de presse-papier, retour possible au fond
Normand du fleuve : est-il mot plus profond ?
jeudi 18 mai 2017
Lettres
Il est resté longtemps ce parfum de jasmin,
Là où j’avais brûlé tes plis à pleines mains.
Le remords a, depuis, recouvert l’amertume
Et je respire encor la tendresse posthume.
Là où j’avais brûlé tes plis à pleines mains.
Le remords a, depuis, recouvert l’amertume
Et je respire encor la tendresse posthume.
mercredi 17 mai 2017
En veine
Le hasard des instants me comble, et de l’errance,
Au fil discontinu des pensées en partance,
Oiseaux noirs du chaos qui croassent sans but.
J’écris de cette veine rouge des débuts.
Au fil discontinu des pensées en partance,
Oiseaux noirs du chaos qui croassent sans but.
J’écris de cette veine rouge des débuts.
mardi 16 mai 2017
Vieux fagots
Les fagots sont couverts de lichen et de mousse.
Ils retrouvent parfois, au clair de lune rousse,
Un peu du temps jadis, quand les hommes coupaient
Les rameaux des taillis et des breuils… temps de paix.
Ils retrouvent parfois, au clair de lune rousse,
Un peu du temps jadis, quand les hommes coupaient
Les rameaux des taillis et des breuils… temps de paix.
lundi 15 mai 2017
Réalisme
L’ange n’a pas gardé, ce soir, dessous son aile,
Une pensée que j’eus, escarbille, étincelle,
Infime réflexion sur l’authenticité
De soi. Quelques vapeurs d’une tasse de thé.
Une pensée que j’eus, escarbille, étincelle,
Infime réflexion sur l’authenticité
De soi. Quelques vapeurs d’une tasse de thé.
dimanche 14 mai 2017
Particules
La splendeur est secrète et les plis sont scellés.
Dans l’immobile rai de lumière, je les
Discerne, ces poussières d’or, aubaine vaine,
Échoué sur le sol et dans ce temps de peine.
Dans l’immobile rai de lumière, je les
Discerne, ces poussières d’or, aubaine vaine,
Échoué sur le sol et dans ce temps de peine.
samedi 13 mai 2017
Faux bond
Dans le hall de l’hôtel, la dame s’est lassée.
Les flaques de lumière en silence ont glissé.
Pourquoi n’est-il pas là ? Le temps est une impasse.
À l’hôtel, un client ne laisse pas de traces.
Les flaques de lumière en silence ont glissé.
Pourquoi n’est-il pas là ? Le temps est une impasse.
À l’hôtel, un client ne laisse pas de traces.
vendredi 12 mai 2017
Hologramme
Dans la blessure d’un couchant, j’ai lâché prise
Et vu la mer en chaque goutte, perle exquise
Au bord de tes lèvres tenue, comme un baiser.
Sur nos corps accores la vague s’est brisée.
Et vu la mer en chaque goutte, perle exquise
Au bord de tes lèvres tenue, comme un baiser.
Sur nos corps accores la vague s’est brisée.
jeudi 11 mai 2017
Espérance
Elle serrait très fort les bras du rocking-chair,
La nuit, sur la terrasse, et regardait au clair
De lune les lilas, qui fleuraient l’heure tendre.
Elle espérait toujours. Le feu tient sous la cendre.
La nuit, sur la terrasse, et regardait au clair
De lune les lilas, qui fleuraient l’heure tendre.
Elle espérait toujours. Le feu tient sous la cendre.
mercredi 10 mai 2017
Médiévale
La gargouille de pierre est une manticore
Et le choucas venu s’y poser la picore,
Au fond, le ciel moiré distille le venin,
Sur le parvis, j’attends mon double féminin.
Et le choucas venu s’y poser la picore,
Au fond, le ciel moiré distille le venin,
Sur le parvis, j’attends mon double féminin.
mardi 9 mai 2017
Petites mines
Les
crayons de couleur dans le pot de faïence
Appellent
ton regard bien plus que l’apparence
Ingénue
du dessin que je viens de finir.
Tes yeux
sont des saphirs qu’aimer n’est pas tenir.
lundi 8 mai 2017
Gabare
Je m’attardais, chagrin, sur le bord du canal
À regarder le ciel dans l’eau, près du fanal
De l’écluse fermée. Puis vint cette gabare
Et toi, coquelicot, délicate, à la barre.
À regarder le ciel dans l’eau, près du fanal
De l’écluse fermée. Puis vint cette gabare
Et toi, coquelicot, délicate, à la barre.
dimanche 7 mai 2017
Son portrait
Toile après toile, il regardait ses mains tracer
Les contours noirs de son visage dispersé,
Le souvenir se mêlait à l’instant qui passe
Et le dessin, comme la vie, laissait des traces.
Les contours noirs de son visage dispersé,
Le souvenir se mêlait à l’instant qui passe
Et le dessin, comme la vie, laissait des traces.
samedi 6 mai 2017
Fertilité
La clairière chatoie de mille rais de lune.
Est-ce l’heure rêvée pour que ton infortune
Ici finisse enfin ? De nos rêves unis,
Par l’alchimie des lieux, naissent des infinis.
Est-ce l’heure rêvée pour que ton infortune
Ici finisse enfin ? De nos rêves unis,
Par l’alchimie des lieux, naissent des infinis.
vendredi 5 mai 2017
Vie propre
La maison se dérobe et laisse dans les ombres
Arcanes et folies, dont nul ne sait le nombre.
Elle chuchote aussi quelques secrets d’antan
Pour qui sait écouter les silences, longtemps…
Arcanes et folies, dont nul ne sait le nombre.
Elle chuchote aussi quelques secrets d’antan
Pour qui sait écouter les silences, longtemps…
jeudi 4 mai 2017
Herboristerie
Hier soir
j’ai pénétré dans l’étrange boutique
Et longé
sans effroi les murs labyrinthiques
Où
s’entassent les pots, les baumes, les onguents.
Quelque
part sont tapis les derniers korrigans.
mercredi 3 mai 2017
Boussole
Avoir la tête ailleurs, c’est la juste mesure
Entre les différents mondes qui se figurent
Être chacun l’unique. Alors n’y être pas,
Ou partout, c’est pareil. J’ai cassé le compas.
Entre les différents mondes qui se figurent
Être chacun l’unique. Alors n’y être pas,
Ou partout, c’est pareil. J’ai cassé le compas.
mardi 2 mai 2017
Toutes tailles
L’herbe de ma prairie n’est pas une herbe sage.
Elle ondule lascive au gré des vents volages
Et rien ne la dispose à finir en gazon,
Puisse-t-il être doux, le temps des fauchaisons.
Elle ondule lascive au gré des vents volages
Et rien ne la dispose à finir en gazon,
Puisse-t-il être doux, le temps des fauchaisons.
lundi 1 mai 2017
Respirations
L’espace est fascinant, mais les maisons l’emportent
Et je reste souvent sur le seuil de la porte
À sentir les flux d’air du dehors, du dedans,
Comme le chuchotis de secrets obsédants.
Et je reste souvent sur le seuil de la porte
À sentir les flux d’air du dehors, du dedans,
Comme le chuchotis de secrets obsédants.
dimanche 30 avril 2017
On tourne
Sur la piste de danse un écho rebondit
D’une dernière note au bal d’un samedi.
La fête se termine et je reste immobile.
Un bras mauvais se lève au-dessus du vinyle.
D’une dernière note au bal d’un samedi.
La fête se termine et je reste immobile.
Un bras mauvais se lève au-dessus du vinyle.
samedi 29 avril 2017
Rossignol
Le joli gazouillis qui me fait la soirée !
Lassé, je trime encor sur mon petit carré
De terre et tu poursuis tes trilles, Philomèle !
À la sueur salée, mes larmes s’entremêlent.
Lassé, je trime encor sur mon petit carré
De terre et tu poursuis tes trilles, Philomèle !
À la sueur salée, mes larmes s’entremêlent.
vendredi 28 avril 2017
Unification
À t’entendre ce soir, j’ai deviné ta faim
D’être autant que toi-même, ainsi qu’un sable fin
Qui cherche à s’assembler dans une seule ampoule,
Irrésistiblement, ton âme ainsi s’écoule.
D’être autant que toi-même, ainsi qu’un sable fin
Qui cherche à s’assembler dans une seule ampoule,
Irrésistiblement, ton âme ainsi s’écoule.
jeudi 27 avril 2017
Lectrice
Au soleil qui rasait la table du jardin,
J’écrivais quelques mots sur un papier. Soudain,
Tout près, vint se poser une abeille sauvage,
Arpentant follement mes arabesques sages...
J’écrivais quelques mots sur un papier. Soudain,
Tout près, vint se poser une abeille sauvage,
Arpentant follement mes arabesques sages...
mercredi 26 avril 2017
Déconstruction
Lorsque l’envie de rire vint, la nuit venue,
Quand nous nous regardions tous deux, les mains tenues,
Je sus que vous et moi n’avions de consistance
En cet instant qu’au gré de notre connivence...
Quand nous nous regardions tous deux, les mains tenues,
Je sus que vous et moi n’avions de consistance
En cet instant qu’au gré de notre connivence...
mardi 25 avril 2017
À travers
La vitre
du salon s’emperle sous le froid.
Les
gouttes vers le bas tracent sur la paroi
Des
chemins de couleur à travers la lumière
En veines
du matin. L’aube est aventurière.
lundi 24 avril 2017
À côté
Le long de l’autoroute, il existe un chemin
Caché par des tilleuls, où courent des gamins
Derrière une roulotte. Un homme tient les rênes.
Il dort. Ses deux chevaux jamais ne se méprennent.
Caché par des tilleuls, où courent des gamins
Derrière une roulotte. Un homme tient les rênes.
Il dort. Ses deux chevaux jamais ne se méprennent.
dimanche 23 avril 2017
Île céleste
Le nuage paraît, lourd, immense, glacé,
Noire ou blanche pudeur de gouttes condensées,
Projetant sur la terre une ombre de nuances.
Au-dessus le soleil joue son indifférence.
Noire ou blanche pudeur de gouttes condensées,
Projetant sur la terre une ombre de nuances.
Au-dessus le soleil joue son indifférence.
samedi 22 avril 2017
Du vent
L’estrade était jonchée de fleurs, de cotillons.
Le vent n’en avait cure et de ses tourbillons
Malmenait l’équilibre étudié des décors,
Poussait même son art à dénuder les corps…
Le vent n’en avait cure et de ses tourbillons
Malmenait l’équilibre étudié des décors,
Poussait même son art à dénuder les corps…
vendredi 21 avril 2017
Temps passé
Il y a si
longtemps. Ce soir, tu es venue.
Tu m’as
dit les vingt ans passés, temps inconnus.
Nous avons
bu un thé fleurant le cardamome,
Un rien
qui fit un peu de nous ce que nous sommes.
jeudi 20 avril 2017
Superposition
En silence, pressants, défilent les visages
Observés à travers les barreaux d’une cage.
Un instant la lumière altère la vision :
Ce n’est qu’une charmille au gré de l’illusion.
Observés à travers les barreaux d’une cage.
Un instant la lumière altère la vision :
Ce n’est qu’une charmille au gré de l’illusion.
mercredi 19 avril 2017
Signification
La serre du manoir est une cathédrale
Où pousse un choix curieux de plantes tropicales.
Un tel assortiment témoigne d’un secret
Pour qui sait voir des liens de loin comme de près.
Où pousse un choix curieux de plantes tropicales.
Un tel assortiment témoigne d’un secret
Pour qui sait voir des liens de loin comme de près.
mardi 18 avril 2017
Fons mystica
Déserte, un soir d’avril, la fontaine des fées
M’enchante, au souvenir de l’ancienne nymphée.
La clairière se cache où l’énigme est profonde
Et si je la perçois, suis-je encor de ce monde ?
M’enchante, au souvenir de l’ancienne nymphée.
La clairière se cache où l’énigme est profonde
Et si je la perçois, suis-je encor de ce monde ?
lundi 17 avril 2017
En réalité
L’écart est un désert peuplé d’ondes lascives
Entre mensonge et vérité, elles avivent
Illusions et remords. Tel est le poids du sang.
Le silence du Vrai est un cri fracassant.
Entre mensonge et vérité, elles avivent
Illusions et remords. Tel est le poids du sang.
Le silence du Vrai est un cri fracassant.
dimanche 16 avril 2017
À livre ouvert
Le livre s’est ouvert à la page marquée.
Les mots ne disaient rien. Je me suis embarqué
Dans une histoire vide. Errance négligeable.
Un instant de papier sur le chemin des fables.
Les mots ne disaient rien. Je me suis embarqué
Dans une histoire vide. Errance négligeable.
Un instant de papier sur le chemin des fables.
samedi 15 avril 2017
Grand largue
Le vent caresse ainsi les courbes de la terre,
En quête d’océan, de force élémentaire,
Entraînant les voiliers sur des routes sans fin.
J’entends les cris des albatros et des puffins.
En quête d’océan, de force élémentaire,
Entraînant les voiliers sur des routes sans fin.
J’entends les cris des albatros et des puffins.
vendredi 14 avril 2017
Ici-bas
On naît. On est, peut-être, un mouchoir qui s’envole
Avant de retomber, inerte sur le sol.
Un rien le fait trembler dans la brise naissante,
Il se peut que le sol jamais ne s’en ressente.
Avant de retomber, inerte sur le sol.
Un rien le fait trembler dans la brise naissante,
Il se peut que le sol jamais ne s’en ressente.
jeudi 13 avril 2017
Mobile
La lanterne est pendue sous la poutre de chêne.
Au gré des courants d’air, elle tourne, sereine,
Et ses faces renvoient les reflets du canal,
Rouges, précipités, comme un dernier signal.
Au gré des courants d’air, elle tourne, sereine,
Et ses faces renvoient les reflets du canal,
Rouges, précipités, comme un dernier signal.
mercredi 12 avril 2017
Chance
Tu es solidement plantée sur la bordure.
En dessous le chaos, devant l’architecture
Étrange de la nuit. Tu sais de l’incertain
Tirer les fils ténus, en suivant ton instinct.
En dessous le chaos, devant l’architecture
Étrange de la nuit. Tu sais de l’incertain
Tirer les fils ténus, en suivant ton instinct.
mardi 11 avril 2017
Là où les mots
La chemise écarlate a contenu des mots
Finement ajustés, seul un fieffé grimaud
Y aurait à redire. Elle est sur le banc vert.
J’attends quelques oiseaux pour réciter mes vers.
Finement ajustés, seul un fieffé grimaud
Y aurait à redire. Elle est sur le banc vert.
J’attends quelques oiseaux pour réciter mes vers.
lundi 10 avril 2017
Minaudière
Le désordre est voulu, vos cheveux vous racontent
Et ces accroche-cœur qui descendent, qui montent
En guise de ressorts, mesurent les émois
Qu’autour vous suscitez. Je passe, laissez-moi.
Et ces accroche-cœur qui descendent, qui montent
En guise de ressorts, mesurent les émois
Qu’autour vous suscitez. Je passe, laissez-moi.
dimanche 9 avril 2017
Livre de bord
Le livre était cousu, fort de ses marque-pages
Et sa reliure en cuir, beau malgré le naufrage.
Autour, l’indifférence extrême des puissants…
Moi j’entendais les quarantièmes rugissants.
Et sa reliure en cuir, beau malgré le naufrage.
Autour, l’indifférence extrême des puissants…
Moi j’entendais les quarantièmes rugissants.
samedi 8 avril 2017
Circulaire
Lancé, son pied gravait un cercle de douleur,
Hallucinante danse à la parfaite ampleur.
Ainsi dans l’épaisseur de l’air et son sillage,
Au bord de l’outre-temps, il dissipait sa rage.
Hallucinante danse à la parfaite ampleur.
Ainsi dans l’épaisseur de l’air et son sillage,
Au bord de l’outre-temps, il dissipait sa rage.
vendredi 7 avril 2017
Vespéral
As-tu senti le chaud souffle des fins de jour
Qui caresse la peau comme un vivant velours ?
Le sentier se dérobe et les ombres s’allongent,
Un peu de nos amours vont repeupler les songes.
Qui caresse la peau comme un vivant velours ?
Le sentier se dérobe et les ombres s’allongent,
Un peu de nos amours vont repeupler les songes.
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