Au flanc de la colline un corps s’est allongé,
Dans l’abysse du ciel un regard s’est plongé
Tout au bout de la nuit sur la première étoile.
Un vaisseau de haut bord cargue ses vaines voiles.
mardi 31 janvier 2017
lundi 30 janvier 2017
Ancien temple
Les statues torturées des colonnes fendues
Tentent de repousser la pierre, ombres tordues,
Mais le peuple défile, indifférente masse,
Aveugle au minéral qui pourtant lui fait face.
Tentent de repousser la pierre, ombres tordues,
Mais le peuple défile, indifférente masse,
Aveugle au minéral qui pourtant lui fait face.
dimanche 29 janvier 2017
Hommage
Au chevet de l’ancienne, ils furent tout autour,
Angelo, Biréli, fabuleux troubadours,
Guitares enchantées, pour la dernière aubade
On la vit l’œil brillant, cœur battant la chamade.
Angelo, Biréli, fabuleux troubadours,
Guitares enchantées, pour la dernière aubade
On la vit l’œil brillant, cœur battant la chamade.
samedi 28 janvier 2017
Conte urbain
Il remonta sa montre, alors qu’autour de lui
Les gens sur leur mobile au comble de l’ennui,
Traînaient leur solitude. À l’heure dite, belle,
Elle vint le chercher, dansant la villanelle.
Les gens sur leur mobile au comble de l’ennui,
Traînaient leur solitude. À l’heure dite, belle,
Elle vint le chercher, dansant la villanelle.
vendredi 27 janvier 2017
Chas
Il a tout délaissé, les ors de ses liqueurs,
Les bolides précieux, les statues de vainqueurs,
Les comptes, les tableaux, puis il a pris la porte.
Il est parti sans rien, sortant de sa peau morte.
Les bolides précieux, les statues de vainqueurs,
Les comptes, les tableaux, puis il a pris la porte.
Il est parti sans rien, sortant de sa peau morte.
jeudi 26 janvier 2017
À peine
Sensitive elle l’était, feuille à peine touchée,
Rétractée dans l’émoi d’un frôlement caché,
Puis sombre, juste fleur, indécise corolle,
Elle se repliait dans de vaines paroles.
Rétractée dans l’émoi d’un frôlement caché,
Puis sombre, juste fleur, indécise corolle,
Elle se repliait dans de vaines paroles.
mercredi 25 janvier 2017
Pause
Du creux d’un arbousier, la chevêchette attend
Les jours de faste bec, les amours de printemps.
La gent trotte-menu se terre sous les feuilles
En rêvant de l’épi qui se ronge et se cueille.
Les jours de faste bec, les amours de printemps.
La gent trotte-menu se terre sous les feuilles
En rêvant de l’épi qui se ronge et se cueille.
mardi 24 janvier 2017
Marche et vol
Aux jours de vent léger, de murmures subtils,
Je grimpe sur la butte en face du Mesnil ;
Le milan noir au vol paresseux m’accompagne
Et le bleu clair du ciel infiniment me gagne.
Je grimpe sur la butte en face du Mesnil ;
Le milan noir au vol paresseux m’accompagne
Et le bleu clair du ciel infiniment me gagne.
lundi 23 janvier 2017
Toucher
Le cours des jours a fait de moi la rude écorce
Autour d’un cœur qui bat, d’une colonne torse
Et je reste debout, pour qu’un jour tu appuies
Ta joue contre ma peau d’écorce de vieux buis.
Autour d’un cœur qui bat, d’une colonne torse
Et je reste debout, pour qu’un jour tu appuies
Ta joue contre ma peau d’écorce de vieux buis.
dimanche 22 janvier 2017
Accostage
La lune éclaire cette nuit d’argent ma peine,
Au pied des baies d’Amour, que l’oiseau noir égraine.
Les falaises blanchies m’ont toutes refusé.
Ai-je donc de mes vers trop souvent abusé ?
Au pied des baies d’Amour, que l’oiseau noir égraine.
Les falaises blanchies m’ont toutes refusé.
Ai-je donc de mes vers trop souvent abusé ?
samedi 21 janvier 2017
De grâce
Sophistiquée tu l’es, dans ta robe fluide,
À la démarche sûre et quelquefois languide,
Agile comme un brick dans la foule serrée.
J’ai gobé l’hameçon, tu n’as plus qu’à ferrer.
À la démarche sûre et quelquefois languide,
Agile comme un brick dans la foule serrée.
J’ai gobé l’hameçon, tu n’as plus qu’à ferrer.
vendredi 20 janvier 2017
Coupe
Elle fut
avoyée la lame qui trancha
Le grand
chêne de la clairière des Trois Chats.
La souche
y fut laissée, bientôt vêtue de mousse.
On dit
qu’une dryade y pleure et virevousse…
jeudi 19 janvier 2017
Ailleurs
Le guide est écorné, qui dans nos mains s’anime
À nous montrer combien peu de villes nous vîmes,
Et de campagnes fraîches et de ponts inconnus.
Nous irons ! Peu nous chaut d’avoir têtes chenues !
À nous montrer combien peu de villes nous vîmes,
Et de campagnes fraîches et de ponts inconnus.
Nous irons ! Peu nous chaut d’avoir têtes chenues !
mercredi 18 janvier 2017
Tu verras
Jusques à temps que tu souries devant la mer,
Je chercherai des mots, chuchotés, doux-amers
Que la vie a frottés comme la vague érode,
Offrant au chant du monde autant de menues odes.
Je chercherai des mots, chuchotés, doux-amers
Que la vie a frottés comme la vague érode,
Offrant au chant du monde autant de menues odes.
mardi 17 janvier 2017
Au-delà du vent
Je sens le vent qui gronde au-delà des parois,
La haine se complaît à répandre l’effroi,
Mais devant ce torrent, tu ranimes la Transe,
Un mensonge jamais ne brise l’espérance.
La haine se complaît à répandre l’effroi,
Mais devant ce torrent, tu ranimes la Transe,
Un mensonge jamais ne brise l’espérance.
lundi 16 janvier 2017
La goutte
Une goutte se forme au bout de la théière.
Encore un peu, la chute. Un instant de matière.
Une onde se propage en silence. Le thé,
À sa façon, dans l’onde, enfante la beauté.
Encore un peu, la chute. Un instant de matière.
Une onde se propage en silence. Le thé,
À sa façon, dans l’onde, enfante la beauté.
dimanche 15 janvier 2017
Aïkido
L’esquive était parfaite, un geste à peine vu,
Même le temps s’était fait prendre au dépourvu.
Tu souriais, le corps dans l’exacte lumière,
À la violence brute. Et l’art et la manière.
Même le temps s’était fait prendre au dépourvu.
Tu souriais, le corps dans l’exacte lumière,
À la violence brute. Et l’art et la manière.
samedi 14 janvier 2017
En gare
Tu marches sur le quai dans ton sari cannelle
Au-dessus le métal, charpente fonctionnelle,
Hache le soleil dru. Rayons entrecoupés.
Soudain le train rugit, le destin s’est trompé.
Au-dessus le métal, charpente fonctionnelle,
Hache le soleil dru. Rayons entrecoupés.
Soudain le train rugit, le destin s’est trompé.
vendredi 13 janvier 2017
Sans trace
La lettre fut brûlée sur un plateau de cuivre,
Un soir de solitude à bord d’un bateau ivre
Et le timbre longtemps laissa voir ses couleurs
Avant que la fumée n’emporte la douleur.
Un soir de solitude à bord d’un bateau ivre
Et le timbre longtemps laissa voir ses couleurs
Avant que la fumée n’emporte la douleur.
jeudi 12 janvier 2017
Bas
J’entends battre ton pouls, grand comme un océan
Qui remplit sans faillir les abîmes béants,
Tout près, corps allongé sans l’ombre d’un mystère,
Être plus près de toi, si possible, ma Terre.
Qui remplit sans faillir les abîmes béants,
Tout près, corps allongé sans l’ombre d’un mystère,
Être plus près de toi, si possible, ma Terre.
mercredi 11 janvier 2017
Potage
Au-dessus
de la soupe, il me suffit d’entendre
Un poème
scandé plein de paroles tendres
Et ma
cuillère va, se vide au dit tempo,
Puisse-t-il
en rester toujours au fond du pot…
mardi 10 janvier 2017
Blason
L’art de ses mains s’est déployé sur la mandore,
En mon foyer. Rouge carmin, sa bouche encore
Est prête à maints baisers. Son corps m’a tant choyé
Qu’à fait l’aurore un lendemain d’or émaillé !
En mon foyer. Rouge carmin, sa bouche encore
Est prête à maints baisers. Son corps m’a tant choyé
Qu’à fait l’aurore un lendemain d’or émaillé !
lundi 9 janvier 2017
Désordre
Les tôles renversées gisent dans la poussière
Un chat passe en dansant, l’allure carnassière
Et saute sans élan sur un vieux fût de vin.
Le soleil est très haut. Le monde n’est pas vain.
Un chat passe en dansant, l’allure carnassière
Et saute sans élan sur un vieux fût de vin.
Le soleil est très haut. Le monde n’est pas vain.
dimanche 8 janvier 2017
Billet doux
Le carreau de faïence est bleu, le soleil vert
Et la prairie s’étend langoureusement vers
Le fleuve qui s’écoule en sinueux méandres.
Il fait bon musarder sur la carte du Tendre.
Et la prairie s’étend langoureusement vers
Le fleuve qui s’écoule en sinueux méandres.
Il fait bon musarder sur la carte du Tendre.
samedi 7 janvier 2017
Thermotropisme
Le soir, quand la maison se tasse sur ses pierres,
Il fait bon se poser près de la cuisinière,
Écouter chuchoter la bouilloire pansue
Tandis que tu maintiens les deux mains au-dessus.
Il fait bon se poser près de la cuisinière,
Écouter chuchoter la bouilloire pansue
Tandis que tu maintiens les deux mains au-dessus.
vendredi 6 janvier 2017
Au bar
L’eau brève de tes yeux fit ton regard brillant
Lorsqu’il fallut servir cet ignoble client
Qui regardait ton corps comme une viande fraîche,
Alors tu t’efforças de te montrer revêche.
Lorsqu’il fallut servir cet ignoble client
Qui regardait ton corps comme une viande fraîche,
Alors tu t’efforças de te montrer revêche.
jeudi 5 janvier 2017
Sous le toit
Le vol d’un oiseau pourpre, à côté d’un drapeau
Qui nonchalamment flotte, attire les corbeaux.
Le toit de tuiles bleues sous le nombre s’effondre.
L’instant s’étire et tout, ici, doit correspondre.
Qui nonchalamment flotte, attire les corbeaux.
Le toit de tuiles bleues sous le nombre s’effondre.
L’instant s’étire et tout, ici, doit correspondre.
mercredi 4 janvier 2017
Sirocco
La tempête de sable au gré de sa folie
Découvre le pilier d’un temple démoli,
Le recouvre soudain, sans nulle cohérence,
Ainsi va le désert et quelques existences.
Découvre le pilier d’un temple démoli,
Le recouvre soudain, sans nulle cohérence,
Ainsi va le désert et quelques existences.
mardi 3 janvier 2017
Assoupi
Le sommeil est tapi dans l’ombre sensuelle
Où le soleil et l’or des teintures se mêlent.
Au bout du long vaisseau, l’oreiller se fait lourd
À la tête posée, rêve contre velours.
Où le soleil et l’or des teintures se mêlent.
Au bout du long vaisseau, l’oreiller se fait lourd
À la tête posée, rêve contre velours.
lundi 2 janvier 2017
Lecture
J’entends vos mains tourner les pages d’un roman,
Ce froissement rétif, ces silences gourmands
Que la bibliothèque en ses espaces porte.
Où vont les mots je vais. Votre vision m’importe.
Ce froissement rétif, ces silences gourmands
Que la bibliothèque en ses espaces porte.
Où vont les mots je vais. Votre vision m’importe.
dimanche 1 janvier 2017
Peur
Sur le lac gelé d’Anche, élégante et si sûre,
Oublieuse du vent, sans crainte des fissures,
Amie, tu vas devant. Moi je reste, alarmé,
Sur le bord. Je t’attends. Rien ne peut me calmer.
Oublieuse du vent, sans crainte des fissures,
Amie, tu vas devant. Moi je reste, alarmé,
Sur le bord. Je t’attends. Rien ne peut me calmer.
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