La mesure est laissée, comme la démesure
Et j’enroule l’espace au-delà de l’usure
Au guidon du vélo fidèle de toujours,
Le ruban de la route au travers de mes jours.
mardi 28 février 2017
lundi 27 février 2017
L’homme en larmes
Le richissime est mort, la foule est silencieuse.
Un homme approche en pleurs, la mine malheureuse.
Arrive l’officiant : « Pourquoi pleurer ainsi ?
Êtes-vous de son sang ? » « Non, c’est bien le souci ! »
Un homme approche en pleurs, la mine malheureuse.
Arrive l’officiant : « Pourquoi pleurer ainsi ?
Êtes-vous de son sang ? » « Non, c’est bien le souci ! »
dimanche 26 février 2017
Karma
Sur une mer étale, j’ancrais mes pensers
Longtemps, dans l’abandon des vouloirs abaissés,
Qui renvoyait l’image enfin d’un vide immense
Où jaillissait l’amour, où palpitait l’absence.
Longtemps, dans l’abandon des vouloirs abaissés,
Qui renvoyait l’image enfin d’un vide immense
Où jaillissait l’amour, où palpitait l’absence.
samedi 25 février 2017
Au comptoir
Le zinc est éraflé, les verres sont usés,
Les rides sur les joues infiniment creusées
Racontent une histoire, une histoire du boire
En veux-tu en voilà. Le silence d’y croire.
Les rides sur les joues infiniment creusées
Racontent une histoire, une histoire du boire
En veux-tu en voilà. Le silence d’y croire.
vendredi 24 février 2017
Girolles
« Laissons-les vivre là », dit-elle à son vélo,
Des chanterelles qui poussaient près du bouleau.
« J’en ai plein mon panier », puis elle repartit
Sur la sente dorée, dans le bois des Ventis.
Des chanterelles qui poussaient près du bouleau.
« J’en ai plein mon panier », puis elle repartit
Sur la sente dorée, dans le bois des Ventis.
jeudi 23 février 2017
Alerte
Ils rebondissent tant, les échos de ses rires,
Entre les arches bleues, que les passants de cire
Ont l’âme qui se meut, puis la voilà qui vient,
Vive, ondoyants jupons. La ville se souvient.
Entre les arches bleues, que les passants de cire
Ont l’âme qui se meut, puis la voilà qui vient,
Vive, ondoyants jupons. La ville se souvient.
mercredi 22 février 2017
Falaise
Les strates sont creusées de rides parallèles
Où les aigles parfois se posent, grandes ailes
Ouvertes, recherchant les courants ascendants,
Rémiges qui frémissent, long regard ardent.
Où les aigles parfois se posent, grandes ailes
Ouvertes, recherchant les courants ascendants,
Rémiges qui frémissent, long regard ardent.
mardi 21 février 2017
Cliquetis
Les squelettes cloués sur les portes de grange,
Humains peut-être, dans les visions qui dérangent,
Ont cessé de bayer (ce vent n’est pas joueur).
Les osselets soumis s’en vont de mauvais cœur.
Humains peut-être, dans les visions qui dérangent,
Ont cessé de bayer (ce vent n’est pas joueur).
Les osselets soumis s’en vont de mauvais cœur.
lundi 20 février 2017
Du bistro
Tu fumes au carrefour, tout près d’un lampadaire
Et les fantômes bleus qui passent te sidèrent.
Un quart d’heure de plus, le froid saisit les fées.
Je sors du Dix de der pour t’offrir un café.
Et les fantômes bleus qui passent te sidèrent.
Un quart d’heure de plus, le froid saisit les fées.
Je sors du Dix de der pour t’offrir un café.
dimanche 19 février 2017
Pépin
Tranches couperosées, l’orange était sanguine
Et le couteau taillait dedans vers l’origine
Intime des futurs condamnés par le fer.
Le temps se tient toujours aux portes de l’enfer.
Et le couteau taillait dedans vers l’origine
Intime des futurs condamnés par le fer.
Le temps se tient toujours aux portes de l’enfer.
samedi 18 février 2017
Trouble
Je souffle sur la vitre et la buée s’étend,
Gomme les formes de la rue basse. J’attends
Qu’une goutte dessus lentement perle et glisse,
Une larme en miroir fait d’une joue sa lice.
Gomme les formes de la rue basse. J’attends
Qu’une goutte dessus lentement perle et glisse,
Une larme en miroir fait d’une joue sa lice.
vendredi 17 février 2017
Douce et salée
Le savez-vous, les jours où le fleuve remonte,
Un peu d’histoire ancienne avec l’eau nous raconte
Où le ciel se reflète en bandeaux déchirés,
Le savez-vous, le monde où bientôt vous irez ?
Un peu d’histoire ancienne avec l’eau nous raconte
Où le ciel se reflète en bandeaux déchirés,
Le savez-vous, le monde où bientôt vous irez ?
jeudi 16 février 2017
Paresse
J’aime quand le soleil se traîne sur le banc
De la cour, où le chat s’étire, en absorbant
Les taches de lumière, emplies de chaudes ondes.
Au ciel les martinets bouclent de belles rondes.
De la cour, où le chat s’étire, en absorbant
Les taches de lumière, emplies de chaudes ondes.
Au ciel les martinets bouclent de belles rondes.
mercredi 15 février 2017
Inscription
La lumière en filet de la lanterne sourde
Éclaire le plancher, juste entre les lambourdes,
Et sous le vieux vernis se devinent les mots :
« C’est la dernière planche du dernier ormeau.»
Éclaire le plancher, juste entre les lambourdes,
Et sous le vieux vernis se devinent les mots :
« C’est la dernière planche du dernier ormeau.»
mardi 14 février 2017
Goupil
Rousse fourrure et grands yeux d’ambre, il fait de la
Broussaille un orchestre de chambre, un vrai gala,
Glapissant vers le ciel que la lune gingembre
Éclaire de tout son éclat, fier il se cambre.
Broussaille un orchestre de chambre, un vrai gala,
Glapissant vers le ciel que la lune gingembre
Éclaire de tout son éclat, fier il se cambre.
lundi 13 février 2017
Déréliction
Je me suis débattu, dans le sable noirci
Des souvenirs confus, des heures endurcies,
Dans l’arène où bourdonne un milliard de poèmes,
En enfer comme au ciel, toujours contre moi-même.
Des souvenirs confus, des heures endurcies,
Dans l’arène où bourdonne un milliard de poèmes,
En enfer comme au ciel, toujours contre moi-même.
dimanche 12 février 2017
Destination
Entré dans le jardin, de nuit, par le portail.
La pâleur de la lune amplifie les détails.
L’aube est encore loin. Les statues se balancent
Et mes pas dans l’allée reflètent mon errance.
La pâleur de la lune amplifie les détails.
L’aube est encore loin. Les statues se balancent
Et mes pas dans l’allée reflètent mon errance.
samedi 11 février 2017
Escale
La tête ingénument posée sur ses genoux,
Maude rêve de l’heure où les « je » sont des « nous ».
Lui passe un doigt distrait dans ses boucles légères
En bénissant le temps des grâces passagères.
Maude rêve de l’heure où les « je » sont des « nous ».
Lui passe un doigt distrait dans ses boucles légères
En bénissant le temps des grâces passagères.
vendredi 10 février 2017
Embellie
La ballerine sort, en coulisse, un mouchoir
De la poche d’un grand Pierrot, vêtu de noir,
Qui ne la chérit pas. Elle en essuie des larmes.
En scène, d’un sourire est revenu son charme.
De la poche d’un grand Pierrot, vêtu de noir,
Qui ne la chérit pas. Elle en essuie des larmes.
En scène, d’un sourire est revenu son charme.
jeudi 9 février 2017
Main
Tu déposes, férue, les tarots sur la nappe
En un cortège lent, sans que rien ne t’échappe
Et, quand le Bateleur près du Fou s’est casé,
Tu écartes tes mains, alors, de mes baisers.
En un cortège lent, sans que rien ne t’échappe
Et, quand le Bateleur près du Fou s’est casé,
Tu écartes tes mains, alors, de mes baisers.
mercredi 8 février 2017
Bruissement
J’ai vu la place blanche étourdie de soleil
Glisser voluptueusement vers le sommeil
Puis les multicolores robes dans la lice
Entrer pour un instant de grâce et de malice.
Glisser voluptueusement vers le sommeil
Puis les multicolores robes dans la lice
Entrer pour un instant de grâce et de malice.
mardi 7 février 2017
Vallée
Les mégalithes noirs sont un cri vers le ciel
Obscur. Au-dessous gît l’autel sacrificiel
Et les secrets enfouis s’insinuent dans les brumes
À l’aube, façonnant d’insolites volumes.
Obscur. Au-dessous gît l’autel sacrificiel
Et les secrets enfouis s’insinuent dans les brumes
À l’aube, façonnant d’insolites volumes.
lundi 6 février 2017
Retour au bercail
Il mit ses vieilles mains bien à plat sur la table,
En espérant pouvoir aller à son étable
Une dernière fois. La flouve est dans le foin,
Dit-il en souriant quand la mort l’eut rejoint.
En espérant pouvoir aller à son étable
Une dernière fois. La flouve est dans le foin,
Dit-il en souriant quand la mort l’eut rejoint.
dimanche 5 février 2017
Téléphone
J’eusse voulu donner cette courte minute
Encore l’impression d’être qui vous connûtes,
Un oiseau dont les ailes étaient faites de vent,
Mais je ne fus que moi. Silence décevant.
Encore l’impression d’être qui vous connûtes,
Un oiseau dont les ailes étaient faites de vent,
Mais je ne fus que moi. Silence décevant.
samedi 4 février 2017
Multicolore
Le pré de mes désirs est envahi de fleurs,
Colchiques, boutons d’or, venimeuses couleurs.
Y puis-je encor avoir droit de vaine pâture ?
Ainsi sont les printemps aux tristes créatures.
Colchiques, boutons d’or, venimeuses couleurs.
Y puis-je encor avoir droit de vaine pâture ?
Ainsi sont les printemps aux tristes créatures.
vendredi 3 février 2017
Lacrymal
Poings au fond de ses poches, infiniment serrés,
Prêts à faire jaillir, des ongles acérés,
Quelques gouttes de sang, perles à peine écloses,
Il pleure, les yeux secs, conséquence sans cause…
Prêts à faire jaillir, des ongles acérés,
Quelques gouttes de sang, perles à peine écloses,
Il pleure, les yeux secs, conséquence sans cause…
jeudi 2 février 2017
Bunker
Le béton du blockhaus et ses moignons de fer,
Écartelant le sable en quête de l’enfer,
Serviront pour finir aux oiseaux de passage
À fienter sans vergogne. Il n’est plus bel outrage.
Écartelant le sable en quête de l’enfer,
Serviront pour finir aux oiseaux de passage
À fienter sans vergogne. Il n’est plus bel outrage.
mercredi 1 février 2017
Salpêtre
L’efflorescence gagne aux murs des longs couloirs,
Blanche comme une aurore et maquillée de noir,
Rupestres graffitis, dendrites assassines,
Ai-je bien tout saisi de ce que tu dessines ?
Blanche comme une aurore et maquillée de noir,
Rupestres graffitis, dendrites assassines,
Ai-je bien tout saisi de ce que tu dessines ?
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