Je suis la route longue avec application,
La gravité toujours fait à mon attention
Des facéties de pente. Au bout vient la fatigue
Et l’âme délestée. Je suis dans la garrigue.
lundi 31 juillet 2017
dimanche 30 juillet 2017
Vinyle
Le disque noir gravé de furtives volutes
Fait doucement ses trente-trois tours par minute.
Un long sillon s’enroule et le diamant le suit.
Que la musique chasse et le noir et la nuit !
Fait doucement ses trente-trois tours par minute.
Un long sillon s’enroule et le diamant le suit.
Que la musique chasse et le noir et la nuit !
samedi 29 juillet 2017
C’est selon
Des signes combinés, des mots sur un cahier,
Qui s’est envolé comme un ange de papier.
Le vent. Le vent se venge et les mots s’éparpillent
En de nouveaux discours où la raison vacille.
Qui s’est envolé comme un ange de papier.
Le vent. Le vent se venge et les mots s’éparpillent
En de nouveaux discours où la raison vacille.
vendredi 28 juillet 2017
Averse
Il pleut, je suis sorti. Les feuilles de garance
Sous les gouttes menues si joyeusement dansent !
Où suis-je en cet instant, debout, sous le tempo
De cette eau qui s’écoule en caressant ma peau ?
Sous les gouttes menues si joyeusement dansent !
Où suis-je en cet instant, debout, sous le tempo
De cette eau qui s’écoule en caressant ma peau ?
jeudi 27 juillet 2017
Partis
Petit chandail d’octobre, un matin, tu es là
Sur le balcon, le vent et la mer, au-delà.
Nous volons tous les deux, portés par les mouettes.
À cet instant précis retentit la sonnette.
Sur le balcon, le vent et la mer, au-delà.
Nous volons tous les deux, portés par les mouettes.
À cet instant précis retentit la sonnette.
mercredi 26 juillet 2017
Tonnerre
L’orage grave en vain dans le ciel gris de plomb
Des éclairs enragés, qui s’étirent, très longs,
Comme pour indiquer une zone interdite
À l’homme, un paradis, loin de son inconduite.
Des éclairs enragés, qui s’étirent, très longs,
Comme pour indiquer une zone interdite
À l’homme, un paradis, loin de son inconduite.
mardi 25 juillet 2017
Trois couleurs
Dans l’agenda de cuir, la violette pâlie
S’est tenue si longtemps loin des regards. Je lis
Juste en dessous : « Pour toi, je marquerai ce jour
De cette fleur secrète, au fil de notre amour ».
S’est tenue si longtemps loin des regards. Je lis
Juste en dessous : « Pour toi, je marquerai ce jour
De cette fleur secrète, au fil de notre amour ».
lundi 24 juillet 2017
Bureau tellurique
L’écritoire à caissons, lourd comme un mausolée,
Planté sur le dallage, a des tiroirs scellés
Qui descendent profond, s’enracinent sous terre.
Est-il né celui qui en fera l’inventaire ?
Planté sur le dallage, a des tiroirs scellés
Qui descendent profond, s’enracinent sous terre.
Est-il né celui qui en fera l’inventaire ?
dimanche 23 juillet 2017
Au milieu
L’aube aux traînées sanguines étire son ailleurs
Tandis que je m’étale à l’étage inférieur,
Tout entourée de bois. Je suis une clairière
Et je sais me confier aux âmes singulières.
Tandis que je m’étale à l’étage inférieur,
Tout entourée de bois. Je suis une clairière
Et je sais me confier aux âmes singulières.
samedi 22 juillet 2017
Différence
Il dansait dans la foule, il écrivait sa joie
Du bout de ses pieds nus sur le sol, maladroit.
Il fuyait la cohue, posé sur la murette.
Il était l’un et l’autre. Identités secrètes.
Du bout de ses pieds nus sur le sol, maladroit.
Il fuyait la cohue, posé sur la murette.
Il était l’un et l’autre. Identités secrètes.
vendredi 21 juillet 2017
À la fin
Tu voulais nous tenir dans tes filets d’acier
Tendus par le pouvoir d’arcanes financiers,
Mais la vie s’est glissée, fine, à travers les mailles
Et ta masse de fer n’a donné que limaille.
Tendus par le pouvoir d’arcanes financiers,
Mais la vie s’est glissée, fine, à travers les mailles
Et ta masse de fer n’a donné que limaille.
jeudi 20 juillet 2017
Terre et ciel
La statue du jardin, modeste elfe pierreuse,
A vu sur le gazon la vieille promeneuse
Étonnamment brandir un parapluie de soie
Vers le ciel étoilé. Tout ne va pas de soi.
A vu sur le gazon la vieille promeneuse
Étonnamment brandir un parapluie de soie
Vers le ciel étoilé. Tout ne va pas de soi.
mercredi 19 juillet 2017
D’aussi loin
Le mécanisme fin des pendules s’active
Et les stèles de pierre à l’aube sont rétives
À laisser les démons s’emparer du savoir.
Que pourrait-il passer à travers un miroir ?
Et les stèles de pierre à l’aube sont rétives
À laisser les démons s’emparer du savoir.
Que pourrait-il passer à travers un miroir ?
mardi 18 juillet 2017
Persiennes
Peut-être
le silence est-il passé par là,
Quelques
années de plus, quelques sourires las…
Je
ferme les volets juste à l’espagnolette,
Il
fait trop chaud dehors. Faut-il que je regrette ?
lundi 17 juillet 2017
Dans l’instant
Cette bougainvillée piquée dans tes cheveux
Ne donne aucun parfum, blanche entourée de feu.
Je rêvasse posé sur tes cuisses laiteuses
En récitant des vers aux formes généreuses.
Ne donne aucun parfum, blanche entourée de feu.
Je rêvasse posé sur tes cuisses laiteuses
En récitant des vers aux formes généreuses.
dimanche 16 juillet 2017
Ghats
J’ai suivi les troupeaux bossus dans les nuages,
En dessous, les enfants, les femmes en voyage,
Aux saris ondoyant sous le vent de la mer
Et les cimes perchées comme des temples verts.
En dessous, les enfants, les femmes en voyage,
Aux saris ondoyant sous le vent de la mer
Et les cimes perchées comme des temples verts.
samedi 15 juillet 2017
Mousson
Trempé dans la mousson, meurtri de pierres bleues,
Il atteignit bientôt l’océan fabuleux.
Le soir fut envahi du chant de l’oiseau lyre
Et des étoiles floues en cet instant pâlirent.
Il atteignit bientôt l’océan fabuleux.
Le soir fut envahi du chant de l’oiseau lyre
Et des étoiles floues en cet instant pâlirent.
vendredi 14 juillet 2017
Une larme
Elle avait
un mouchoir de calicot bleu-vert,
Soigneusement
plié dans sa poche, au revers
D’un
chemisier trop gris. Je la revois, chagrine,
À sécher
une larme, amère Colombine.
jeudi 13 juillet 2017
Si léger
Le cri d’un crécerelle, au loin, contre le vent
Me pousse dans le ciel, sans ailes, dérivant
Comme une feuille morte, ivre de folle errance
Et la terre en dessous cherche sa repentance.
Me pousse dans le ciel, sans ailes, dérivant
Comme une feuille morte, ivre de folle errance
Et la terre en dessous cherche sa repentance.
mercredi 12 juillet 2017
Erg
J’ai le désert ancré dans le repli des dunes,
Où le froid me saisit. Sous l’acier de la lune
Immense, je survis. Je suis le sable et l’air
Assaillis de chaleur. Qui donnera la chair ?
Où le froid me saisit. Sous l’acier de la lune
Immense, je survis. Je suis le sable et l’air
Assaillis de chaleur. Qui donnera la chair ?
mardi 11 juillet 2017
Nos ailes
L’ombre des papillons fait que tu te prélasses
Au niveau des plantains, tout près de la terrasse,
À regarder le ciel et ses nuages blancs.
Je chéris ton sourire épanoui, troublant.
Au niveau des plantains, tout près de la terrasse,
À regarder le ciel et ses nuages blancs.
Je chéris ton sourire épanoui, troublant.
lundi 10 juillet 2017
Dans le clos
J’entends la volubile épanouir ses fleurs
Tandis que le chat rêve, en distingué seigneur
Et, délicatement, je vais dans la charmille
En espérant pouvoir, un jour, passer les grilles.
Tandis que le chat rêve, en distingué seigneur
Et, délicatement, je vais dans la charmille
En espérant pouvoir, un jour, passer les grilles.
dimanche 9 juillet 2017
Le temps l’emporte
La chemise s’enroule autour des algues brunes
En un cyclone blanc dans la pâle lagune,
Un peu de son parfum se perd dans le courant.
Je laisse le champ libre aux fantômes errants.
En un cyclone blanc dans la pâle lagune,
Un peu de son parfum se perd dans le courant.
Je laisse le champ libre aux fantômes errants.
samedi 8 juillet 2017
Bord de l’eau
C’était un large banc de pierre et j’entendais
Le ruisselet badin s’étirant sous le dais
De branches enlacées. Nous l’étions à mesure
Indécise que l’ombre étendait sa diaprure.
Le ruisselet badin s’étirant sous le dais
De branches enlacées. Nous l’étions à mesure
Indécise que l’ombre étendait sa diaprure.
vendredi 7 juillet 2017
Ville fantôme
Ce sont les dômes d’or resplendissant là-bas
D’une cité perdue qui jadis tituba
Sous l’assaut des légions. Ce n’est plus qu’un mirage
Encore perceptible à certains du Voyage.
D’une cité perdue qui jadis tituba
Sous l’assaut des légions. Ce n’est plus qu’un mirage
Encore perceptible à certains du Voyage.
jeudi 6 juillet 2017
Feu
La flamme est retenue par un cercle de pierre
Et l’air brasille autour de mille étoiles fières.
Une nuit de noirceur les absorbe illico,
Tandis que d’autres font quelque futile écho.
Et l’air brasille autour de mille étoiles fières.
Une nuit de noirceur les absorbe illico,
Tandis que d’autres font quelque futile écho.
mercredi 5 juillet 2017
Premier peuple
Elle fut longue à s’émouvoir, la forêt pleine.
Après rien ne put l’arrêter, quand les grands chênes
En légions serrées déferlèrent dans les champs.
Chantèrent les oiseaux de l’aurore au couchant.
Après rien ne put l’arrêter, quand les grands chênes
En légions serrées déferlèrent dans les champs.
Chantèrent les oiseaux de l’aurore au couchant.
mardi 4 juillet 2017
Germination
Fissures du béton, crevasses du bitume,
Accueillez tous les grains de fruits ou de légumes
Et bientôt fragmentez, vous dilatant de joie,
Les murs gris et les tours dans le ciel qui rougeoie.
Accueillez tous les grains de fruits ou de légumes
Et bientôt fragmentez, vous dilatant de joie,
Les murs gris et les tours dans le ciel qui rougeoie.
lundi 3 juillet 2017
À suivre
C’était
tout un itinéraire sur sa peau
Qu’on
pouvait suivre ou non, selon ses oripeaux.
Moi
j’ai choisi la main, la caresse, pour suivre
Un
peu de ce chemin. Question de savoir-vivre.
dimanche 2 juillet 2017
Bouton d’or
Il patienta devant la frêle renoncule,
Absorbant sa lumière jusqu’au crépuscule,
Assis, sa planche de demi-raisin posée
Sur ses genoux. Jamais, il ne saurait oser…
Absorbant sa lumière jusqu’au crépuscule,
Assis, sa planche de demi-raisin posée
Sur ses genoux. Jamais, il ne saurait oser…
samedi 1 juillet 2017
Itinérance
Grise et verte, la route, étonnamment serpente
Autour des pics neigeux, des vallées enivrantes.
Emplis de notre peine, au bout du monde allons !
Lorsque le souffle est court, l’instant se fait plus long.
Autour des pics neigeux, des vallées enivrantes.
Emplis de notre peine, au bout du monde allons !
Lorsque le souffle est court, l’instant se fait plus long.
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