Des bulles d’air putride en chapelets remontent,
Élégantes du fond de la mare. On raconte
Au pays qu’une fille éplorée s’y noya
Pour un déni d’amour. Pas un ne s’endeuilla.
mardi 31 octobre 2017
lundi 30 octobre 2017
Auvers
L’église tente en vain de s’extirper des lignes
Et le ciel tout autour suit sa fureur maligne,
Un bleu de chien et loup. Le peintre est un danseur.
C’est un timbre sorti tout droit de mon classeur.
Et le ciel tout autour suit sa fureur maligne,
Un bleu de chien et loup. Le peintre est un danseur.
C’est un timbre sorti tout droit de mon classeur.
dimanche 29 octobre 2017
Hauts lieux
Le manoir est désert. Seul l’écho de mes pas
Résonne. C’est l’hiver. Je ne reconnais pas
Les photos sur le mur. Un cupidon de plâtre
A encoché sa flèche. Attitude opiniâtre.
Résonne. C’est l’hiver. Je ne reconnais pas
Les photos sur le mur. Un cupidon de plâtre
A encoché sa flèche. Attitude opiniâtre.
samedi 28 octobre 2017
Noir d'encre
J’ai choisi la noirceur comme compagnon d’arme
Et cherché dans les mots, sur ce fond noir, le charme
Étonnamment secret des gemmes déposées
Sur le velours, mes rêves métamorphosés.
Et cherché dans les mots, sur ce fond noir, le charme
Étonnamment secret des gemmes déposées
Sur le velours, mes rêves métamorphosés.
vendredi 27 octobre 2017
Illumination
Je me suis réveillé sur le banc d’une église,
Un pinceau de lumière en plein sur la chemise
Et qui se déplaçait lentement vers le cœur…
Sous les voûtes sifflait quelque merle moqueur.
Un pinceau de lumière en plein sur la chemise
Et qui se déplaçait lentement vers le cœur…
Sous les voûtes sifflait quelque merle moqueur.
jeudi 26 octobre 2017
Signal – bruit
L’amplitude s’estompe au fil de l’étendue,
Le signal s’affaiblit. Nous nous sommes perdus,
La mémoire divague au fond du labyrinthe
Immuable des jours. La logique m’éreinte.
Le signal s’affaiblit. Nous nous sommes perdus,
La mémoire divague au fond du labyrinthe
Immuable des jours. La logique m’éreinte.
mercredi 25 octobre 2017
Écart
C’est la plage qui rit, c’est la gare qui pleure,
On déambule gris dans des accords mineurs,
Un homme au lourd secret sur le quai désert rôde
Et la mer prend là-bas des éclats d’émeraude.
On déambule gris dans des accords mineurs,
Un homme au lourd secret sur le quai désert rôde
Et la mer prend là-bas des éclats d’émeraude.
mardi 24 octobre 2017
Bois vert
Près du muret, dans le jardin, le cerisier
Déploie son âge avec la peur du menuisier.
Le temps se love au plus profond de son écorce.
Il est trop tard. Il est trop tôt. Le vent se corse.
Déploie son âge avec la peur du menuisier.
Le temps se love au plus profond de son écorce.
Il est trop tard. Il est trop tôt. Le vent se corse.
lundi 23 octobre 2017
Abordage
La côte est une frange à l’horizon des sphères,
Un peu de son éclat me touche à l’heure claire.
À bord de ce clipper, sous les vents alizés,
Bientôt, je vais sonder mes peurs inapaisées.
Un peu de son éclat me touche à l’heure claire.
À bord de ce clipper, sous les vents alizés,
Bientôt, je vais sonder mes peurs inapaisées.
dimanche 22 octobre 2017
Séisme
La terre tremble encor. La comtoise résonne.
À moins que ce ne soit l’espace qui frissonne,
Ou bien le temps. J’ai vu d’étranges univers.
Je n’avance pourtant qu’au rythme de mes vers.
À moins que ce ne soit l’espace qui frissonne,
Ou bien le temps. J’ai vu d’étranges univers.
Je n’avance pourtant qu’au rythme de mes vers.
samedi 21 octobre 2017
Fuir
Du haut de son donjon, Sarah lance une plume
Et le vent la conduit vers la vallée des brumes
Où les âmes perdues glissent sans faire un bruit.
Sarah ne bouge pas. Tombe, lente, la nuit.
Et le vent la conduit vers la vallée des brumes
Où les âmes perdues glissent sans faire un bruit.
Sarah ne bouge pas. Tombe, lente, la nuit.
vendredi 20 octobre 2017
Cortège
La foule va le long d’un fleuve de hasard,
Les pieds lourds, l’horizon fuyant dans le brouillard.
Sur le bord de la route, un chat fait sa toilette,
Indifférent au monde. Une pose parfaite.
Les pieds lourds, l’horizon fuyant dans le brouillard.
Sur le bord de la route, un chat fait sa toilette,
Indifférent au monde. Une pose parfaite.
jeudi 19 octobre 2017
Bon vouloir
Les
liqueurs embrasées donnaient un goût de fer
Et de feu
qui d’ici conduisaient en enfer.
Il avait
oublié pourquoi la vie s’efface
À vouloir
l’ajuster sans que rien ne dépasse.
mercredi 18 octobre 2017
Mort et vif
Au temps du vélin souple aux couleurs éclatantes,
Une, l’éternité se faisait attirante
Et les anges passaient à travers les vitraux…
Pour une pleine vie, la mort n’est pas de trop.
Une, l’éternité se faisait attirante
Et les anges passaient à travers les vitraux…
Pour une pleine vie, la mort n’est pas de trop.
mardi 17 octobre 2017
Au manège
Les chevaux sont de bois, la licorne s’esquive
Et les parents tenus de rester, vaincus, suivent
Avec application la frimousse chérie
Qui tourne, tourne, saoule, en plein charivari.
Et les parents tenus de rester, vaincus, suivent
Avec application la frimousse chérie
Qui tourne, tourne, saoule, en plein charivari.
lundi 16 octobre 2017
Évanescence
Comme un flocon de neige à peine saisi, fond,
Cette pensée venue suave du tréfonds
S’est échappée sitôt, laissant tout autour d’elle
Un tremblement de joie, fragile tourterelle.
Cette pensée venue suave du tréfonds
S’est échappée sitôt, laissant tout autour d’elle
Un tremblement de joie, fragile tourterelle.
dimanche 15 octobre 2017
Découverte
Je suis dans le désert, au vent qui sculpte et taille,
Espérant des éons que le sable s’en aille
Et dévoile pour moi la pierre des étoiles,
Improbable rocher, future cathédrale.
Espérant des éons que le sable s’en aille
Et dévoile pour moi la pierre des étoiles,
Improbable rocher, future cathédrale.
samedi 14 octobre 2017
Comme un poisson
L’eau file et le poisson pourtant reste immobile,
À peine quelques coups de sa nageoire habile,
Un effort minimal contre le vif courant.
Nage-t-il obstiné ou bien indifférent ?
À peine quelques coups de sa nageoire habile,
Un effort minimal contre le vif courant.
Nage-t-il obstiné ou bien indifférent ?
vendredi 13 octobre 2017
Cette maison
J’ai libéré les meubles de leur linceul blanc,
Fait entrer le soleil par les volets branlants,
Contemplé les photos prises d’une autre époque,
Attendu. C’est le temps qu’il faut que je convoque.
Fait entrer le soleil par les volets branlants,
Contemplé les photos prises d’une autre époque,
Attendu. C’est le temps qu’il faut que je convoque.
jeudi 12 octobre 2017
Absence
Au milieu de l’étrange salle aux chaises vides,
Elle se tient debout, dans sa robe fluide,
Un livre dans les mains, cherchant quelqu’un des yeux.
Personne. Ici le temps s’érode, ange oublieux.
Elle se tient debout, dans sa robe fluide,
Un livre dans les mains, cherchant quelqu’un des yeux.
Personne. Ici le temps s’érode, ange oublieux.
mercredi 11 octobre 2017
Elle
Elle aime les couleurs rougeâtres des néons,
Le velours vert billard, l’air d’un bandonéon,
Les pas de sa vie close aux frontières exquises,
Elle aime vite avant que le temps ne détruise…
Le velours vert billard, l’air d’un bandonéon,
Les pas de sa vie close aux frontières exquises,
Elle aime vite avant que le temps ne détruise…
mardi 10 octobre 2017
Dernier étage
Des tringles de métal traversent le béton
Pointant leurs dents rouillées sur le ciel, ton sur ton.
Je marche sur le toit, les choucas me détaillent
Avec impertinence. Il faut que je m’en aille.
Pointant leurs dents rouillées sur le ciel, ton sur ton.
Je marche sur le toit, les choucas me détaillent
Avec impertinence. Il faut que je m’en aille.
lundi 9 octobre 2017
Vêtir
J’imagine un désert, une voile au-dessus
Qui dérive dans l’air, mirage de tissu,
Puis se pose sur toi, délicate membrane,
Épousant chaque courbe en vagues océanes.
Qui dérive dans l’air, mirage de tissu,
Puis se pose sur toi, délicate membrane,
Épousant chaque courbe en vagues océanes.
dimanche 8 octobre 2017
Dernière pluie
Que de pétales sont tombés, mille pensées,
Couleur de joie, couleur de peine, dispersées
Pour un sourire que tu fis, un pas céleste,
Un dernier pas vers l’au-delà. Saison funeste.
Couleur de joie, couleur de peine, dispersées
Pour un sourire que tu fis, un pas céleste,
Un dernier pas vers l’au-delà. Saison funeste.
samedi 7 octobre 2017
Aimer
Ce que c’est que d’aimer, les souvenirs se pressent.
Un peu de ta douceur, un peu de mes caresses,
À deux la vie tenue par ses petits bonheurs,
Ensemble dans l’azur, vont à rebrousse-cœur.
Un peu de ta douceur, un peu de mes caresses,
À deux la vie tenue par ses petits bonheurs,
Ensemble dans l’azur, vont à rebrousse-cœur.
vendredi 6 octobre 2017
Seule
Elle resta debout, dans la cohue du monde,
Immuable rocher sous les assauts de l’onde
Ignorante. Elle n’eut, patiente telle l’eau,
Que le temps comme guide. Une larme. Un sanglot.
Immuable rocher sous les assauts de l’onde
Ignorante. Elle n’eut, patiente telle l’eau,
Que le temps comme guide. Une larme. Un sanglot.
jeudi 5 octobre 2017
Nexus
Je sens l’espace autour qui respire en dehors,
Dans l’instant ma vie sonne en un parfait accord.
La terre s’abandonne et le ciel fait sa ronde.
Où je suis, rien n’est dit. C’est le début du monde.
Dans l’instant ma vie sonne en un parfait accord.
La terre s’abandonne et le ciel fait sa ronde.
Où je suis, rien n’est dit. C’est le début du monde.
mercredi 4 octobre 2017
Morbidesse
Le bleu laiteux du lac est, à l’aube, embrumé.
J’y plonge et sa tiédeur est presque parfumée,
La décomposition peut-être du feuillage…
Ainsi les saules vont. Suis-je de leur voyage ?
J’y plonge et sa tiédeur est presque parfumée,
La décomposition peut-être du feuillage…
Ainsi les saules vont. Suis-je de leur voyage ?
mardi 3 octobre 2017
Souvenance
Jolies fraises des bois, petits paniers de jonc,
Fous rires aspergés, combats de polochons,
Je me souviens de tout, mais le plus précieux
Fut ce temps passant comme un chat facétieux.
Fous rires aspergés, combats de polochons,
Je me souviens de tout, mais le plus précieux
Fut ce temps passant comme un chat facétieux.
lundi 2 octobre 2017
Hors champ
Le silence fait corps. Les mots sont sa parure.
En effeuiller me donne un frisson d’aventure.
Comme un vent tend la toile, il tend vers l’infini,
Ce chant de poésie qui, vieux, me rajeunit.
En effeuiller me donne un frisson d’aventure.
Comme un vent tend la toile, il tend vers l’infini,
Ce chant de poésie qui, vieux, me rajeunit.
dimanche 1 octobre 2017
Grisaille
J’ai vu le ruban gris des quais de servitude
Étendre son étreinte et de sa poigne rude
Étouffer l’espérance des petites gens.
Le gris du monde crache une fange d’argent.
Étendre son étreinte et de sa poigne rude
Étouffer l’espérance des petites gens.
Le gris du monde crache une fange d’argent.
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