Le cœur blessé ? Peut-être… ou bien le cœur aimant
De celui qui veut être et qui n’est pas vraiment.
Mon jardin, dans l’hiver qui mime trop l’automne,
A des fruits surs ou blets, que volontiers je donne.
lundi 31 décembre 2018
dimanche 30 décembre 2018
Presse
Je parcours une fois encor les étagères,
Au-delà de la peine, en ce jour étrangère,
Ému de tant de mots qui poussent les pensées
Qu’une vie ne pourra jamais que commencer.
Au-delà de la peine, en ce jour étrangère,
Ému de tant de mots qui poussent les pensées
Qu’une vie ne pourra jamais que commencer.
samedi 29 décembre 2018
Toile
À suivre le pinceau sur la toile, docile,
Il avait oublié les brindilles fragiles
Agitées par le vent, la mésange azurée,
La feuille morte qui l’avait juste effleuré.
Il avait oublié les brindilles fragiles
Agitées par le vent, la mésange azurée,
La feuille morte qui l’avait juste effleuré.
vendredi 28 décembre 2018
Sine die
L’ode est-elle joyeuse, en cette nuit glacée,
Qui célèbre ceux-là mêmes qui, trépassés,
Courent, libres esprits ? J’entends leurs babillages
Entre les croix de pierre. Ils ne font pas leur âge.
Qui célèbre ceux-là mêmes qui, trépassés,
Courent, libres esprits ? J’entends leurs babillages
Entre les croix de pierre. Ils ne font pas leur âge.
jeudi 27 décembre 2018
Didascalie
La tenture écarlate est lourde de mystères.
Une lampe qui brûle ajoute, solitaire,
Une aura de lumière et d’ombre entremêlées
Sur les pans de velours. Tout sera révélé.
Une lampe qui brûle ajoute, solitaire,
Une aura de lumière et d’ombre entremêlées
Sur les pans de velours. Tout sera révélé.
mercredi 26 décembre 2018
Prairies
J’explorais les confins des prairies vénéneuses
Aux herbes acérées qui ployaient, sinueuses,
Au passage des meutes de loups de l’hiver.
Inutile de fuir. J’avais banni le fer.
Aux herbes acérées qui ployaient, sinueuses,
Au passage des meutes de loups de l’hiver.
Inutile de fuir. J’avais banni le fer.
mardi 25 décembre 2018
Fugacité
Elle me réservait des sourires si clairs
Que leur présence s’étendait pour tout l’hiver.
La maison s’en souvient encore maintenant…
Je vais de pièce en pièce et rien n’est étonnant.
Que leur présence s’étendait pour tout l’hiver.
La maison s’en souvient encore maintenant…
Je vais de pièce en pièce et rien n’est étonnant.
lundi 24 décembre 2018
Trio
In extenso, la vie s’étire. Le chat dort.
Il sourit aux rayons qui caressent son corps.
Mimétique, le feu sur la fonte crépite.
Auprès d’eux, je me tiens : l’accord est implicite.
Il sourit aux rayons qui caressent son corps.
Mimétique, le feu sur la fonte crépite.
Auprès d’eux, je me tiens : l’accord est implicite.
dimanche 23 décembre 2018
Hors je
Aux mortes eaux de l’heure, un peu d’oubli de soi
Fut un baume léger comme un foulard de soie.
Le jeu du je, lassé, se déploie l’impossible
Amour, fertile, et long. La flèche est une cible.
Fut un baume léger comme un foulard de soie.
Le jeu du je, lassé, se déploie l’impossible
Amour, fertile, et long. La flèche est une cible.
samedi 22 décembre 2018
Embarcadère
Quand le lac est profond, mon sommeil l’accompagne
Et je vais sur l’embarcadère qui s’éloigne
Observer l’eau ridée par les vents inconstants :
Rien ne peut échapper aux courbes de l’instant.
Et je vais sur l’embarcadère qui s’éloigne
Observer l’eau ridée par les vents inconstants :
Rien ne peut échapper aux courbes de l’instant.
vendredi 21 décembre 2018
D’âme en peine
Je cherche les ondées qui lavent l’intérieur,
Les jours de pluie, de froid, de neige ou de chaleur.
Mais rien. L’âme ternie persévère, confuse.
Un peu d’amour suffit. Laisser tomber la ruse.
Les jours de pluie, de froid, de neige ou de chaleur.
Mais rien. L’âme ternie persévère, confuse.
Un peu d’amour suffit. Laisser tomber la ruse.
jeudi 20 décembre 2018
Sans toit
Dans la maison sans toit, la lumière s’étend
Sur les choses, les gens. La lumière a le temps.
Nul besoin de fenêtre, ici. L’hiver inspire,
Et la musique vient, doucement, qui soupire...
Sur les choses, les gens. La lumière a le temps.
Nul besoin de fenêtre, ici. L’hiver inspire,
Et la musique vient, doucement, qui soupire...
mercredi 19 décembre 2018
L’île
Il avait dessiné sans hésiter le tour
De l’île qu’il rêvait de visiter un jour,
À l’encre bleue. La mer chantait entre les lames.
Il irait, pourquoi pas ? Le temps tissait la trame.
De l’île qu’il rêvait de visiter un jour,
À l’encre bleue. La mer chantait entre les lames.
Il irait, pourquoi pas ? Le temps tissait la trame.
mardi 18 décembre 2018
Lenteur
Elle est inapaisée, la pensée singulière
À ne pouvoir trouver dans les mots ordinaires
Un juste agencement qu’elle puisse vêtir :
En cela, le secret de pouvoir ralentir.
À ne pouvoir trouver dans les mots ordinaires
Un juste agencement qu’elle puisse vêtir :
En cela, le secret de pouvoir ralentir.
lundi 17 décembre 2018
Dessein
Je suis le vert pêcheur à l’affût de lui-même,
Attendant patiemment les pensées, les poèmes
Et les tressauts de l’âme au détour du néant.
J’attends avec ma peur près du gouffre béant.
Attendant patiemment les pensées, les poèmes
Et les tressauts de l’âme au détour du néant.
J’attends avec ma peur près du gouffre béant.
dimanche 16 décembre 2018
Borne
C’est un joli bouquet sur le bord de la route :
Anémones, pivoines, dahlias, mais toutes
Rouges. Dressée, la croix rend hommage, posthume,
Alors que les autos filent sur le bitume...
Anémones, pivoines, dahlias, mais toutes
Rouges. Dressée, la croix rend hommage, posthume,
Alors que les autos filent sur le bitume...
samedi 15 décembre 2018
Gisants
Le sommeil de la terre a l’ampleur des saisons.
S’étend un édredon de brume, à l’horizon,
Qui sont les corps enfouis qui profondément gisent ?
En son sommeil elle a bien des âmes acquises.
S’étend un édredon de brume, à l’horizon,
Qui sont les corps enfouis qui profondément gisent ?
En son sommeil elle a bien des âmes acquises.
vendredi 14 décembre 2018
Tes lettres
Mais non, la lettre danse entre mes mains tenue,
De joie ? De peine, assez, de n’avoir pas connu
Celles qui d’encre bleue fidèlement tracèrent
Avec âme ces mots qu’en cet instant je serre.
De joie ? De peine, assez, de n’avoir pas connu
Celles qui d’encre bleue fidèlement tracèrent
Avec âme ces mots qu’en cet instant je serre.
jeudi 13 décembre 2018
Abîme
Sur la falaise bleue, la main n’a pas de prise
Et je dévisse, lent, dans la géhenne grise
En fixant le soleil, étoile ensanglantée,
Bras en croix, faussement immobile. Dompté.
Et je dévisse, lent, dans la géhenne grise
En fixant le soleil, étoile ensanglantée,
Bras en croix, faussement immobile. Dompté.
mercredi 12 décembre 2018
Causerie
Nous nous vîmes dans un salon de pierres roses,
À l’heure où les marchands de biens barrent et closent,
Et la nuit qui tombait versait du velouté
Sur nos paroles nues, nos corps désorientés.
À l’heure où les marchands de biens barrent et closent,
Et la nuit qui tombait versait du velouté
Sur nos paroles nues, nos corps désorientés.
mardi 11 décembre 2018
Pierre qui roule
Sur la plage elle roule, elle roule la pierre
Entraînée par la vague aux touches passagères.
Elle rêve des jours où, gemme sur le sein
D’une princesse, avant le naufrage assassin…
Entraînée par la vague aux touches passagères.
Elle rêve des jours où, gemme sur le sein
D’une princesse, avant le naufrage assassin…
lundi 10 décembre 2018
Arataye
La rivière paresse et l’air est étouffant.
Une à une, les barques emportent les enfants.
Sur la berge, transis, les adultes regardent.
Ici, l’eau court, létale, aux nuances blafardes.
Une à une, les barques emportent les enfants.
Sur la berge, transis, les adultes regardent.
Ici, l’eau court, létale, aux nuances blafardes.
dimanche 9 décembre 2018
Une nuit
Cette nuit n’est pas mienne et pourtant j’y suis bien,
Flottant dans l’air glacé de la ville, sans rien.
Peut-être suis-je ailé. L’obscurité me porte.
Aux fenêtres, perdus, des visages m’escortent.
Flottant dans l’air glacé de la ville, sans rien.
Peut-être suis-je ailé. L’obscurité me porte.
Aux fenêtres, perdus, des visages m’escortent.
samedi 8 décembre 2018
En nombre
Curieuse cette rue qu’occupent tant de gens,
La distorsion des corps, l’espace dérangeant.
J’ai même l’impression que la rumeur sonore
Enfle au-delà du ciel. Mais rien qui nous honore.
La distorsion des corps, l’espace dérangeant.
J’ai même l’impression que la rumeur sonore
Enfle au-delà du ciel. Mais rien qui nous honore.
vendredi 7 décembre 2018
Scène de crime
Le corps abandonné des douilles de laiton
Reflète sans éclat la lumière. Un veston
De velours côtelé, sur un mannequin pâle,
Attend. La mise en scène est un brin théâtrale.
Reflète sans éclat la lumière. Un veston
De velours côtelé, sur un mannequin pâle,
Attend. La mise en scène est un brin théâtrale.
jeudi 6 décembre 2018
Efflorescence
Le rose des œillets de poète m’émeut,
Dentellières pudeurs, frissonnantes, qui me
Rappellent tant les jours de nos amours mutines,
Un baiser de velours, la joie de qui dort dîne…
Dentellières pudeurs, frissonnantes, qui me
Rappellent tant les jours de nos amours mutines,
Un baiser de velours, la joie de qui dort dîne…
Nouveau départ
Le voilà reparti dans un nouveau voyage
Avec au fond des yeux quelques jolis nuages
Et quelques larmes, pluie sans doute d’autrefois.
Ses pas sont assurés. La route est une voie.
Avec au fond des yeux quelques jolis nuages
Et quelques larmes, pluie sans doute d’autrefois.
Ses pas sont assurés. La route est une voie.
mardi 4 décembre 2018
Mibora
Miracle du petit, le mibora s’élance
Et ses pourpres épis, élégants, se balancent,
Altiers, si près du sol, sur le talus sableux.
C’est la candeur du vert en direction du bleu.
Et ses pourpres épis, élégants, se balancent,
Altiers, si près du sol, sur le talus sableux.
C’est la candeur du vert en direction du bleu.
lundi 3 décembre 2018
Lessive
La lessive séchait dans la courette blanche
Où le soleil musait. Plus loin, sur une planche,
Un rosier paressait de son air épineux.
Tes cheveux flamboyaient sous le flot lumineux.
Où le soleil musait. Plus loin, sur une planche,
Un rosier paressait de son air épineux.
Tes cheveux flamboyaient sous le flot lumineux.
dimanche 2 décembre 2018
L’issue
Je laisse la musique emporter le bateau
De mes désirs d’ailleurs. L’océan, bleu manteau,
Garde secrètement mes pensées chimériques,
Encore un peu, je vais sur le sable des criques.
De mes désirs d’ailleurs. L’océan, bleu manteau,
Garde secrètement mes pensées chimériques,
Encore un peu, je vais sur le sable des criques.
samedi 1 décembre 2018
Sentes
Il s’en va, il s’en va, loin des voies de bitume,
Entre les hêtres roux, sur les sentes qui fument
Aux premières lueurs du jour. Il a le temps.
Il s’en va pour trouver tous ses rêves d’antan.
Entre les hêtres roux, sur les sentes qui fument
Aux premières lueurs du jour. Il a le temps.
Il s’en va pour trouver tous ses rêves d’antan.
vendredi 30 novembre 2018
D'air
Fait de brume et de vent, je m’en vais vers les cimes
Et la terre en dessous, féconde, me ranime.
Il fait froid. Le silence absorbe l’horizon.
Je ne me vêts de rien, l’air est mon oraison.
Et la terre en dessous, féconde, me ranime.
Il fait froid. Le silence absorbe l’horizon.
Je ne me vêts de rien, l’air est mon oraison.
jeudi 29 novembre 2018
Litor
Je me suis réfugié dans la bleue caravane
Aux formes arrondies, perchée dans les soulanes,
À compter les brebis de pâture, de ciel,
Les abeilles goulues de nectar. Moi de miel.
Aux formes arrondies, perchée dans les soulanes,
À compter les brebis de pâture, de ciel,
Les abeilles goulues de nectar. Moi de miel.
mercredi 28 novembre 2018
Naissance
Le souffle me libère et la voûte s’efface
Au fur et à mesure qu’emporté, je passe
À peine encens, ténu, volute de fumée,
Dans la conscience infime et sûre d’être aimé.
Au fur et à mesure qu’emporté, je passe
À peine encens, ténu, volute de fumée,
Dans la conscience infime et sûre d’être aimé.
mardi 27 novembre 2018
Gris ou blancs
Dehors les flocons fous de la neige sautillent
Ici dans le salon, les poussières fourmillent,
Inlassable troupeau qui s’accumule, gris.
Je contemple l’hiver, le corps endolori.
Ici dans le salon, les poussières fourmillent,
Inlassable troupeau qui s’accumule, gris.
Je contemple l’hiver, le corps endolori.
lundi 26 novembre 2018
Thames
Entre des quais huileux, la Tamise oscillait,
Recueillant les sanies et les rats qui grouillaient.
L’impavide Tamise était, à se morfondre,
Éternelle évincée, loin de son amant. Londres.
Recueillant les sanies et les rats qui grouillaient.
L’impavide Tamise était, à se morfondre,
Éternelle évincée, loin de son amant. Londres.
dimanche 25 novembre 2018
Muséal
Le fonds du vieux musée regorge de mystères
On y trouve empilées sous un lit de poussière,
Une armada de caisses dont le bois cerclé
Cache une infinité de souvenirs scellés.
On y trouve empilées sous un lit de poussière,
Une armada de caisses dont le bois cerclé
Cache une infinité de souvenirs scellés.
samedi 24 novembre 2018
La belle du château
Le long des corridors de noires forteresses,
On entend certains soirs le chant d’une princesse
À la fois triste et gai. La belle s’est perdue
Quelques siècles plus tôt. Combien l’ai-je attendu…
On entend certains soirs le chant d’une princesse
À la fois triste et gai. La belle s’est perdue
Quelques siècles plus tôt. Combien l’ai-je attendu…
vendredi 23 novembre 2018
Arthur
La crypte ensevelie dans l’eau de la lagune
Attend les nuits d’errance où l’argent de la lune
Incise le miroir entre le ciel et l’eau.
Ici gît à jamais le Roi de Camelot.
Attend les nuits d’errance où l’argent de la lune
Incise le miroir entre le ciel et l’eau.
Ici gît à jamais le Roi de Camelot.
jeudi 22 novembre 2018
Sculpture
Il se blesse les mains (c’est le métier qui rentre)
En caressant le bois. L’énergie se concentre
Où la forme est cachée. Passent les ans rebelles.
Le sculpteur et la forme ensemble se révèlent.
En caressant le bois. L’énergie se concentre
Où la forme est cachée. Passent les ans rebelles.
Le sculpteur et la forme ensemble se révèlent.
mercredi 21 novembre 2018
Paix
La paix gagne ce soir cette partie du monde,
Alors que les démons plus loin mènent la ronde.
Ainsi l’âme tenue si peu dans cet enclos
Finit par se répandre en de précieux sanglots.
Alors que les démons plus loin mènent la ronde.
Ainsi l’âme tenue si peu dans cet enclos
Finit par se répandre en de précieux sanglots.
mardi 20 novembre 2018
Par monts et par vaux
« Petit saut de côté, pour éviter la mort »,
Dit-elle en éclatant de rire, sur le bord.
En dessous la vallée resserre les nuages
En troupeau blanc nacré. Nous sommes de passage.
Dit-elle en éclatant de rire, sur le bord.
En dessous la vallée resserre les nuages
En troupeau blanc nacré. Nous sommes de passage.
lundi 19 novembre 2018
Comique de situation
Le village attendait que les pierres s’effritent
Et le soleil, la pluie, véritables termites,
Exerçaient sans répit leur désagrégation.
Le vieillard seul riait. De la situation.
Et le soleil, la pluie, véritables termites,
Exerçaient sans répit leur désagrégation.
Le vieillard seul riait. De la situation.
dimanche 18 novembre 2018
En mer
De l’horizon, le bord ciselé me dérange :
Est-ce la terre ou bien le bataillon des anges ?
En felouque ottomane, ivre, dans l’indigo
De la mer, je dérive… Au loin vire un cargo.
Est-ce la terre ou bien le bataillon des anges ?
En felouque ottomane, ivre, dans l’indigo
De la mer, je dérive… Au loin vire un cargo.
samedi 17 novembre 2018
Voyageuse
Des mondes irisés que tu déployais, fière,
Autour de tes bras nus, comme une aube légère,
Il reste le parfum qu’emportera bientôt
Le blizzard des hivers. Suspendu, ton manteau.
Autour de tes bras nus, comme une aube légère,
Il reste le parfum qu’emportera bientôt
Le blizzard des hivers. Suspendu, ton manteau.
vendredi 16 novembre 2018
Révélé
La terre me disait les ambres du couchant,
Les couleurs de l’aurore et les cailloux tranchants,
La brise qui caresse un soir d’été la plaine,
Et la fureur du soc, les douleurs souterraines.
Les couleurs de l’aurore et les cailloux tranchants,
La brise qui caresse un soir d’été la plaine,
Et la fureur du soc, les douleurs souterraines.
jeudi 15 novembre 2018
Happé
Le silence entourait la pièce d’un drapé
De velours irréel. Au fond du canapé,
Je dispersais mon âme en improbables bulles,
Apprivoisant la mort petite et noctambule.
De velours irréel. Au fond du canapé,
Je dispersais mon âme en improbables bulles,
Apprivoisant la mort petite et noctambule.
mercredi 14 novembre 2018
Peine
Le carafon sans fond d’où généreuse coule
Une liqueur soignant la peine qui refoule
Est un objet magique au-dessus du comptoir.
Je l’ai perdu de vue. J’erre sur le trottoir.
Une liqueur soignant la peine qui refoule
Est un objet magique au-dessus du comptoir.
Je l’ai perdu de vue. J’erre sur le trottoir.
mardi 13 novembre 2018
Portail
Le fer forgé se dresse en grille antipathique
Avec ses pointes noires et sa sombre héraldique.
Au-delà, bien taillées, les topiaires ventrues
Encadrent l’allée blanche où tu as disparu.
Avec ses pointes noires et sa sombre héraldique.
Au-delà, bien taillées, les topiaires ventrues
Encadrent l’allée blanche où tu as disparu.
lundi 12 novembre 2018
Heure de départ
Renfrogné, poings serrés, Jean regardait les rails
Qui grondaient d’un lointain convoi. Son attirail
Gisait tout près de lui. Qu’il reste ou bien qu’il parte,
Il avait abattu là ses dernières cartes.
Qui grondaient d’un lointain convoi. Son attirail
Gisait tout près de lui. Qu’il reste ou bien qu’il parte,
Il avait abattu là ses dernières cartes.
dimanche 11 novembre 2018
Rideau de fumée
Il paraît qu’on peut voir dans certaines fumées
Plus clair que dans le fond des yeux de l’être aimé.
Peut-être irai-je un jour dans ce fumeux voyage,
En attendant je serre de près ton visage…
Plus clair que dans le fond des yeux de l’être aimé.
Peut-être irai-je un jour dans ce fumeux voyage,
En attendant je serre de près ton visage…
samedi 10 novembre 2018
Moulière
Une allée forestière, une roulotte jaune
En forêt de Moulière, un matin, près des aulnes
Et toi qui regardais d’ailleurs, d’un autre temps !
L’impression que la vie peut n’être qu’un printemps.
En forêt de Moulière, un matin, près des aulnes
Et toi qui regardais d’ailleurs, d’un autre temps !
L’impression que la vie peut n’être qu’un printemps.
vendredi 9 novembre 2018
Coup de foudre
C’est le débordement des bonheurs enfouis
Qui balaye les peurs. J’ai le cœur ébloui.
Je sens jaillir en moi des flots de particules
Irrémédiablement, la haine, enfin, recule.
Qui balaye les peurs. J’ai le cœur ébloui.
Je sens jaillir en moi des flots de particules
Irrémédiablement, la haine, enfin, recule.
jeudi 8 novembre 2018
Tout le long
J’ai marché tout ce temps sur la plage océane
En suivant sur le sable, à mesure, l’arcane
Inouï de tes pas, de ton rire envolé
Il me semble qu’alors, ici, je t’ai frôlé.
En suivant sur le sable, à mesure, l’arcane
Inouï de tes pas, de ton rire envolé
Il me semble qu’alors, ici, je t’ai frôlé.
mercredi 7 novembre 2018
Gravir
Les jambes sans arrêt tournent les manivelles
Oubliant la fatigue, à tout instant, fidèles.
Au loin, la neige apporte des coulis d’air frais.
Le col est encor loin. Il n’y a pas d’après.
Oubliant la fatigue, à tout instant, fidèles.
Au loin, la neige apporte des coulis d’air frais.
Le col est encor loin. Il n’y a pas d’après.
mardi 6 novembre 2018
Salutation
Le corps lentement s’ouvre à l’éclat de l’aurore,
Avec ses bras, ses mains, qui, pâles, se colorent,
Ignorant les frissons que les derniers reflux
De la nuit font courir, en souplesse salue.
Avec ses bras, ses mains, qui, pâles, se colorent,
Ignorant les frissons que les derniers reflux
De la nuit font courir, en souplesse salue.
lundi 5 novembre 2018
Yamuna
Elle abhorrait les lieux de peu d’humanité,
Cheveux cachés, serrés dans un chignon teinté,
Navigant vent debout, de sa démarche vive,
En ondoyant sari, pieds nus, près de la rive.
Cheveux cachés, serrés dans un chignon teinté,
Navigant vent debout, de sa démarche vive,
En ondoyant sari, pieds nus, près de la rive.
dimanche 4 novembre 2018
Agir
L’agir est un poison qui referme l’espace,
Identitaire, étroit, conduisant à l’impasse
Où faire donne l’heur d’innombrables vertus,
Médailles et brevets : tant de vaines statues…
Identitaire, étroit, conduisant à l’impasse
Où faire donne l’heur d’innombrables vertus,
Médailles et brevets : tant de vaines statues…
samedi 3 novembre 2018
Immobile
Les jappements plaintifs des chiens sauvages fusent
Au milieu de la nuit chaude où s’étend ma muse,
Et je ne bouge pas, mon voyage est ailleurs,
Emporté par les mots du pire et du meilleur.
Au milieu de la nuit chaude où s’étend ma muse,
Et je ne bouge pas, mon voyage est ailleurs,
Emporté par les mots du pire et du meilleur.
vendredi 2 novembre 2018
Chorégraphie
Je me suis reposé sur un chablis moussu,
Dans le mitan du bois : c’est ici que j’ai su
Que les arbres dansaient, de leur lente cadence.
Ô que de siècles pour entrer dans cette danse !
Dans le mitan du bois : c’est ici que j’ai su
Que les arbres dansaient, de leur lente cadence.
Ô que de siècles pour entrer dans cette danse !
jeudi 1 novembre 2018
Grande Prairie
Les longs balancements, sous le gris des nuages,
Avivent la prairie refuge des Osages,
Herbes infiniment donneuses d’horizon,
Puis les oscillations fines. Leur oraison.
Avivent la prairie refuge des Osages,
Herbes infiniment donneuses d’horizon,
Puis les oscillations fines. Leur oraison.
mercredi 31 octobre 2018
Mer Rouge
Lent, je vole au-dessus des mâtures auriques,
Hirondelle de mer, près des côtes d’Afrique,
Ignorée des pêcheurs qui dessous triment fort,
Mais tous au fil du vent qui souffle vers le port.
Hirondelle de mer, près des côtes d’Afrique,
Ignorée des pêcheurs qui dessous triment fort,
Mais tous au fil du vent qui souffle vers le port.
mardi 30 octobre 2018
Nef
Ce soir dans la travée, d’ultimes rayons peinent
À percer la pénombre où tu pries, si sereine.
Au fond, quelques bougies papillotent serrées
Comme les yeux luisants de bêtes apeurées.
À percer la pénombre où tu pries, si sereine.
Au fond, quelques bougies papillotent serrées
Comme les yeux luisants de bêtes apeurées.
lundi 29 octobre 2018
Volute
Le bâton d’encens brûle : une volute pâle
Envahit lentement, telle une fleur spectrale,
Entre nous deux l’espace un instant suspendu.
Nous touchons l’un et l’autre aux paradis perdus.
Envahit lentement, telle une fleur spectrale,
Entre nous deux l’espace un instant suspendu.
Nous touchons l’un et l’autre aux paradis perdus.
dimanche 28 octobre 2018
Tag
Des glyphes en couleur s’affichent sur les murs
De la ville : slogans, taches, crânes, fémurs.
La colère partout. Partout peinte la peur
Et puis, dans la ruelle, au pochoir, une fleur.
De la ville : slogans, taches, crânes, fémurs.
La colère partout. Partout peinte la peur
Et puis, dans la ruelle, au pochoir, une fleur.
samedi 27 octobre 2018
Rouages
Sous la voûte, en écho, les rouages s’engrènent
Entraînant malgré eux, dans l’aire souterraine,
Un mécanisme tors, qui montre enfin ses dents.
La singularité s’extirpe du dedans.
Entraînant malgré eux, dans l’aire souterraine,
Un mécanisme tors, qui montre enfin ses dents.
La singularité s’extirpe du dedans.
vendredi 26 octobre 2018
Soie
Je n’y suis pas entré, je n’en suis pas sorti
Je ne sais même pas ce que j’ai ressenti
D’être et de n’être pas dans cette noire frange,
Où seul un mur de soie me sépare des anges.
Je ne sais même pas ce que j’ai ressenti
D’être et de n’être pas dans cette noire frange,
Où seul un mur de soie me sépare des anges.
jeudi 25 octobre 2018
Sirènes
Des eaux de l’océan surgissent les sirènes
Et leur chant se propage à l’assaut des carènes
Où les marins tassés au bastingage ont peur.
L’acier n’est pas plus sûr que le bois des clippers.
Et leur chant se propage à l’assaut des carènes
Où les marins tassés au bastingage ont peur.
L’acier n’est pas plus sûr que le bois des clippers.
mercredi 24 octobre 2018
Sortir du bois
Tu sculptes le poirier dans une frénésie
Créative qui donne à ton morceau choisi
L’ampleur de la vie même… et pourtant rien ne bouge.
Alors tu trembles un peu, déçu, serrant la gouge.
Créative qui donne à ton morceau choisi
L’ampleur de la vie même… et pourtant rien ne bouge.
Alors tu trembles un peu, déçu, serrant la gouge.
mardi 23 octobre 2018
C’est un jardin
L’espace entretenu du jardin me méprise
Et me pousse insidieux à passer la remise
Au-delà de laquelle une sente se perd :
La beauté jaillit du chaotique univers.
Et me pousse insidieux à passer la remise
Au-delà de laquelle une sente se perd :
La beauté jaillit du chaotique univers.
lundi 22 octobre 2018
Ainsi tenu
Longtemps je suis resté sur ce frêle équilibre
Aux forces contenues qui font le bois des fibres
Et dans ce singulier ajustement de soi,
La mesure et l’excès, toujours, que je perçois...
Aux forces contenues qui font le bois des fibres
Et dans ce singulier ajustement de soi,
La mesure et l’excès, toujours, que je perçois...
dimanche 21 octobre 2018
Rive
Sous le pont court encore un ruisselet d’eau vive
Et je m’assois souvent le soir près de la rive
À contempler le flot, les pierres et les cieux,
Bercé par le chant des rainettes, insoucieux.
Et je m’assois souvent le soir près de la rive
À contempler le flot, les pierres et les cieux,
Bercé par le chant des rainettes, insoucieux.
samedi 20 octobre 2018
Jours soyeux
Les jours soyeux et frais caressaient nos épaules,
Enveloppant nos vies de fils sérieux ou drôles.
Autour un vent d’hiver parfois voulait son dû,
Faut-il que ces fils-là nous aient bien défendus !
Enveloppant nos vies de fils sérieux ou drôles.
Autour un vent d’hiver parfois voulait son dû,
Faut-il que ces fils-là nous aient bien défendus !
vendredi 19 octobre 2018
Engin
Du monstre mécanique une fureur primale
Explose dans l’espace, à son passage, mâle.
Où l’air est déchiré par le métal hurlant,
L’être de chair se perd, éreinté, pantelant.
Explose dans l’espace, à son passage, mâle.
Où l’air est déchiré par le métal hurlant,
L’être de chair se perd, éreinté, pantelant.
jeudi 18 octobre 2018
Sylvestre
Sereine est la forêt qui, tout autour du monde,
Élance vers le ciel ses branches vagabondes,
Innocente, rêvant de soleil et de pluie,
De sources, de torrents, d’humus et de beaux fruits.
Élance vers le ciel ses branches vagabondes,
Innocente, rêvant de soleil et de pluie,
De sources, de torrents, d’humus et de beaux fruits.
mercredi 17 octobre 2018
Réel
La conscience est venue s’infiltrer lentement,
Comme une pluie d’avril au creux d’un bois dormant.
L’unité se déploie, le mental se retire
Et la corolle bleue de Maya se déchire.
Comme une pluie d’avril au creux d’un bois dormant.
L’unité se déploie, le mental se retire
Et la corolle bleue de Maya se déchire.
mardi 16 octobre 2018
Chevelure
Je te vois te pencher depuis la mezzanine
Et tes cheveux, dans leur allure léonine,
Ont des volutes d’or, aux rayons de soleil
Tombant du puits de jour. Moi, je n’ai pas sommeil.
Et tes cheveux, dans leur allure léonine,
Ont des volutes d’or, aux rayons de soleil
Tombant du puits de jour. Moi, je n’ai pas sommeil.
lundi 15 octobre 2018
Bulgares
Les voix se sont portées du devant de la scène
Au fond, dans les obscurs recoins des chairs malsaines,
Apportant la fraîcheur des notes éblouies,
Des torrents de cristal, des fleurs épanouies.
Au fond, dans les obscurs recoins des chairs malsaines,
Apportant la fraîcheur des notes éblouies,
Des torrents de cristal, des fleurs épanouies.
dimanche 14 octobre 2018
Angle
Je ne suis pas très clair, l’eau coule de travers
Sur la vitre embuée. Je vois tout à l’envers.
Mais le moment s’étire et bientôt je respire
Au-dessus j’aperçois le coin de ton sourire.
Sur la vitre embuée. Je vois tout à l’envers.
Mais le moment s’étire et bientôt je respire
Au-dessus j’aperçois le coin de ton sourire.
samedi 13 octobre 2018
Cet heur
Nous eûmes la joie d’être en un même silence,
Ensemble sur le quai des rames en partance,
À l’heure où le froid tombe en vagues de hasard,
Serrés l’un à l’autre, heureux d’être banlieusards…
Ensemble sur le quai des rames en partance,
À l’heure où le froid tombe en vagues de hasard,
Serrés l’un à l’autre, heureux d’être banlieusards…
vendredi 12 octobre 2018
Suspens
La paille a des blondeurs de grain, dans la lumière
À peine née d’un matin pâle, et la chaumière,
Encore émue d’avoir frôlé de noirs velours,
Frémit. Dès lors, je me languis de ton retour.
À peine née d’un matin pâle, et la chaumière,
Encore émue d’avoir frôlé de noirs velours,
Frémit. Dès lors, je me languis de ton retour.
jeudi 11 octobre 2018
Transparence
À peine conscient du cours de mes pensées,
Images fugitives, couleurs nuancées,
J’abandonne à l’Instant le flot de la vie dive,
Une goutte de pluie sur la vitre s’esquive.
Images fugitives, couleurs nuancées,
J’abandonne à l’Instant le flot de la vie dive,
Une goutte de pluie sur la vitre s’esquive.
mercredi 10 octobre 2018
Optique
L’échelle est incertaine et la vue singulière
Unie, de près, la soie se révèle, en arrière
Animé de couleurs et de trames moirées :
J’aime au près comme au loin ta tenue de soirée.
Unie, de près, la soie se révèle, en arrière
Animé de couleurs et de trames moirées :
J’aime au près comme au loin ta tenue de soirée.
mardi 9 octobre 2018
Riche
Lézard le jour et loup la nuit, le maître rôde.
Il se pavane en compagnie d’une faraude
Assortie, vaine autant que lui, c’est affligeant
Comme les choses à ses entours ne sont qu’argent.
Il se pavane en compagnie d’une faraude
Assortie, vaine autant que lui, c’est affligeant
Comme les choses à ses entours ne sont qu’argent.
lundi 8 octobre 2018
De bas en haut
Le balancement lent de la machine dure
À la mesure de la pente qu’elle endure,
Insolite transfert de la chair à l’acier,
L’état de transe alors est indifférencié.
À la mesure de la pente qu’elle endure,
Insolite transfert de la chair à l’acier,
L’état de transe alors est indifférencié.
dimanche 7 octobre 2018
Douceur
Ils se sont allongés sur la mousse des bois,
Près du noble chat noir, quand l’automne flamboie,
Fixant tous deux la voûte au-dessus de leur tête :
Oiseaux dans le feuillage et griffes de chat... prêtes.
Près du noble chat noir, quand l’automne flamboie,
Fixant tous deux la voûte au-dessus de leur tête :
Oiseaux dans le feuillage et griffes de chat... prêtes.
samedi 6 octobre 2018
Aurore
Le soleil a rempli le quart de l’horizon,
Et du reste jaillit les couleurs, l’oraison
De cette aube pareille à ton pâle sourire.
Ainsi, la vie toujours est prête à me séduire.
Et du reste jaillit les couleurs, l’oraison
De cette aube pareille à ton pâle sourire.
Ainsi, la vie toujours est prête à me séduire.
vendredi 5 octobre 2018
Page à page
Je feuillette les pages, indifférent, du livre
Et ses enluminures soudaines m’enivrent,
À croire que les encres laissent des parfums.
Comment se réveiller d’une histoire sans fin ?
Et ses enluminures soudaines m’enivrent,
À croire que les encres laissent des parfums.
Comment se réveiller d’une histoire sans fin ?
jeudi 4 octobre 2018
Pionnières
Des pièces, des gravats, perchée, lente, l’eau coule,
Au passage emportant les souvenirs des foules,
Où les mousses, lichens, en un tapis bleu-vert
Racontent de nouveau la vie dont ils rêvèrent.
Au passage emportant les souvenirs des foules,
Où les mousses, lichens, en un tapis bleu-vert
Racontent de nouveau la vie dont ils rêvèrent.
mercredi 3 octobre 2018
À vélo
Je regarde filer de beaux, froids paysages
Et mon vélo se perd entre terre et nuages.
Il est long le chemin vers le fol horizon,
J’aime ces randonnées bien plus que de raison...
Et mon vélo se perd entre terre et nuages.
Il est long le chemin vers le fol horizon,
J’aime ces randonnées bien plus que de raison...
mardi 2 octobre 2018
Renoncement
Légèreté de l’être à se désengager,
Petites morts, flocons sur un sol enneigé…
Mes pas laissent encor sans doute quelques traces
Et le silence peine à me mettre à ma place.
Petites morts, flocons sur un sol enneigé…
Mes pas laissent encor sans doute quelques traces
Et le silence peine à me mettre à ma place.
lundi 1 octobre 2018
Constellation
Les sentiments sont des planètes dans la sphère
Immense de la vie. Rien n’est plus mortifère.
Au fond je cherche les soleils embarrassés
Qui brûlent comme si tu m’avais embrassé.
Immense de la vie. Rien n’est plus mortifère.
Au fond je cherche les soleils embarrassés
Qui brûlent comme si tu m’avais embrassé.
dimanche 30 septembre 2018
Des vies
Laisse-moi te guider au-delà du portail,
Rien ne nous prédispose à rester sur les rails
De l’espace et du temps. Nous sommes fleur et graine
Emportées par l’élan des forces souveraines !
Rien ne nous prédispose à rester sur les rails
De l’espace et du temps. Nous sommes fleur et graine
Emportées par l’élan des forces souveraines !
samedi 29 septembre 2018
Des chats
C’est l’heure des chats gris qui filent dans les rues
Quand la lumière des néons a disparu.
Passeurs d’âme, furtifs, rêveurs de nouveaux mondes.
Au fond de la noirceur, la grâce surabonde.
Quand la lumière des néons a disparu.
Passeurs d’âme, furtifs, rêveurs de nouveaux mondes.
Au fond de la noirceur, la grâce surabonde.
vendredi 28 septembre 2018
Beaulieu
La silhouette élancée des vains anges de pierre
Assombrit la petite place et la verrière
Où je suis attablé. Plus loin, les tours ventrues
Crachent dans le ciel bleu des nuages intrus.
Assombrit la petite place et la verrière
Où je suis attablé. Plus loin, les tours ventrues
Crachent dans le ciel bleu des nuages intrus.
jeudi 27 septembre 2018
Aède
Il repeignait le ciel de quelques mots choisis,
Que nous, dans la beauté de cette parousie,
Notions avec ferveur. Dans la trame sonore
Était la débordante Joie de cette aurore.
Que nous, dans la beauté de cette parousie,
Notions avec ferveur. Dans la trame sonore
Était la débordante Joie de cette aurore.
mercredi 26 septembre 2018
Expresso
La flaque de café sur la table s’étale
Et dessine une fleur noire aux curieux pétales,
Aussi noires, tes larmes, à peine refoulées.
Je bois de cette tasse une ultime goulée…
Et dessine une fleur noire aux curieux pétales,
Aussi noires, tes larmes, à peine refoulées.
Je bois de cette tasse une ultime goulée…
mardi 25 septembre 2018
Contre-pied
Les grillons de la nuit ponctuent chaque seconde,
Au vrai, ta jupe noire y mène étrange ronde.
Où tu passes, pieds nus, leur zèle est au plus fort
Tandis qu’ils me saluent d’un silence de mort.
Au vrai, ta jupe noire y mène étrange ronde.
Où tu passes, pieds nus, leur zèle est au plus fort
Tandis qu’ils me saluent d’un silence de mort.
lundi 24 septembre 2018
Inconsistance
Nous fûmes rattrapés par des rayons de lune
Et, des flaques d’argent qui paraient la lagune,
En volutes serrées, nous partîmes ailleurs,
Vapeurs d’âmes, parfums, sur ton épaule, fleurs.
Et, des flaques d’argent qui paraient la lagune,
En volutes serrées, nous partîmes ailleurs,
Vapeurs d’âmes, parfums, sur ton épaule, fleurs.
dimanche 23 septembre 2018
Mon havre
Je suis à la merci des tempêtes fécondes,
Et nul ne m’a guéri des humeurs vagabondes.
Inutile de fuir les rigoureux hivers,
Je me plonge dans l’eau vive de tes yeux verts.
Et nul ne m’a guéri des humeurs vagabondes.
Inutile de fuir les rigoureux hivers,
Je me plonge dans l’eau vive de tes yeux verts.
samedi 22 septembre 2018
Alternative
La princesse est de bois, le cheval de fortune,
En serrant dans ma main l’épée gravée de runes
Un peu de mon sang coule. Où le manège va,
Je vais. C’est la beauté. Je rêve de divas.
En serrant dans ma main l’épée gravée de runes
Un peu de mon sang coule. Où le manège va,
Je vais. C’est la beauté. Je rêve de divas.
vendredi 21 septembre 2018
Dais
La toile sous le vent se tend comme une voile
Et l’air étrangement, dans cette cathédrale,
Entraîne la poussière en paillettes dorées.
Sous ce dais, j’imagine et me tiens à l’orée…
Et l’air étrangement, dans cette cathédrale,
Entraîne la poussière en paillettes dorées.
Sous ce dais, j’imagine et me tiens à l’orée…
jeudi 20 septembre 2018
Quelques fils
J’ai déroulé des fils de laine de couleur
Pour éliminer de ta main cette pâleur.
Tes yeux clos rêvaient des caprices de l’aurore,
Espoir ténu que de nouveau ta peau se dore.
Pour éliminer de ta main cette pâleur.
Tes yeux clos rêvaient des caprices de l’aurore,
Espoir ténu que de nouveau ta peau se dore.
mercredi 19 septembre 2018
Sourire
Je me dis qu’il était important de décrire
Au moins de toi ce beau, vif et tendre sourire.
Éclairé de ce ciel, je ne crains pas le noir,
L’enfance me revient. Je me laisse émouvoir.
Au moins de toi ce beau, vif et tendre sourire.
Éclairé de ce ciel, je ne crains pas le noir,
L’enfance me revient. Je me laisse émouvoir.
mardi 18 septembre 2018
Virage
J’ai cru voir au-delà des barreaux : quelle cage ?
Suis-je dedans, dehors ? Le doute en moi fait rage.
Des arbres alignés, je comprends mais trop tard.
Je me réveille alors...hantise de motard.
Suis-je dedans, dehors ? Le doute en moi fait rage.
Des arbres alignés, je comprends mais trop tard.
Je me réveille alors...hantise de motard.
lundi 17 septembre 2018
Perceptions
La nuit a des parfums de rose et de jasmin.
Chauve-souris, tu passes tout près de ma main
Dans un silence pur. Tu vois d’étranges rondes
Et j’entends d’autres chants qui envoûtent le monde.
Chauve-souris, tu passes tout près de ma main
Dans un silence pur. Tu vois d’étranges rondes
Et j’entends d’autres chants qui envoûtent le monde.
dimanche 16 septembre 2018
Valse
Il trônait dans le hall, le vieux piano de bar
Et tu t’y asseyais de temps en temps le soir,
Jouant note après note, une valse frivole
Et moi j’y ajoutais parfois quelques paroles.
Et tu t’y asseyais de temps en temps le soir,
Jouant note après note, une valse frivole
Et moi j’y ajoutais parfois quelques paroles.
samedi 15 septembre 2018
Marée haute
Je traçai sur le sable un poème, prière
Avec une brindille, aux enfants de la terre.
Et la vague effaça tous les mots, lentement.
Mais depuis, l’océan les porte infiniment.
Avec une brindille, aux enfants de la terre.
Et la vague effaça tous les mots, lentement.
Mais depuis, l’océan les porte infiniment.
vendredi 14 septembre 2018
Tas
D’un tas de feuilles j’ai la chaotique mise,
Empilées par les vents mauvais des heures grises,
Éparpillé déjà, puis renaissant ailleurs,
Fugacement je suis le pire et le meilleur.
Empilées par les vents mauvais des heures grises,
Éparpillé déjà, puis renaissant ailleurs,
Fugacement je suis le pire et le meilleur.
jeudi 13 septembre 2018
De là-haut
Du haut, je peux tout voir, les plaines et les monts,
Des taches de soleil, silhouettes de démons,
Les vagues des forêts que le vent laisse bruire,
Et les lacs verts et bleus. Tout ? Non. Pas ton sourire.
Des taches de soleil, silhouettes de démons,
Les vagues des forêts que le vent laisse bruire,
Et les lacs verts et bleus. Tout ? Non. Pas ton sourire.
mercredi 12 septembre 2018
La route
Le long ruban d’asphalte au milieu des bocages
Est un ruisseau tranquille où je glisse, volage,
En quête des émois que donne la beauté
Du monde. Encore un peu, ma route est volupté.
Est un ruisseau tranquille où je glisse, volage,
En quête des émois que donne la beauté
Du monde. Encore un peu, ma route est volupté.
mardi 11 septembre 2018
Station
J’attendis là, dans cette ultime gare, un jour
Ou deux. Je ne sais plus. Le temps me joue des tours.
Le vacarme emportait dans son incohérence
Une nuée de gens repus d’indifférence.
Ou deux. Je ne sais plus. Le temps me joue des tours.
Le vacarme emportait dans son incohérence
Une nuée de gens repus d’indifférence.
lundi 10 septembre 2018
Mauvaise foi
Tes coudes sont plantés sur la table et tu doutes
Avec
tes mains liées comme une clé de voûte.
Au
fond, tu n’as pas tort de douter. Je suis las.
Le
doute fait glisser comme un mauvais verglas.
dimanche 9 septembre 2018
Sol sacré
Sur la pancarte en bois, grise, toute griffée,
On devine, incrustés, les mots « Jardin des fées »,
Mais le sentier se perd dans un roncier touffu
Que nul ne peut franchir. Elles sont à l’affût.
On devine, incrustés, les mots « Jardin des fées »,
Mais le sentier se perd dans un roncier touffu
Que nul ne peut franchir. Elles sont à l’affût.
samedi 8 septembre 2018
Des formes
Cerné par des objets emprunts de platitude,
Inconsciemment je vais dans cet univers rude
En quête de beauté venue des profondeurs.
De la planéité ne sourd que la hideur.
Inconsciemment je vais dans cet univers rude
En quête de beauté venue des profondeurs.
De la planéité ne sourd que la hideur.
vendredi 7 septembre 2018
Glandée
Mon chêne a des langueurs de sève débordante :
Il se tord et s’étire au point que sa charpente
Implore le ciel gris. Les oiseaux du houppier
Convoitent la glandée qui s’étale à leurs pieds.
Il se tord et s’étire au point que sa charpente
Implore le ciel gris. Les oiseaux du houppier
Convoitent la glandée qui s’étale à leurs pieds.
jeudi 6 septembre 2018
Qui ne cesse
Il regarde à travers mon corps désincarné,
Me disant que je meurs du fait que je suis né,
Que je vois trop la vie comme une passe d’armes
Et que les fleurs ont soif quand je retiens mes larmes.
Me disant que je meurs du fait que je suis né,
Que je vois trop la vie comme une passe d’armes
Et que les fleurs ont soif quand je retiens mes larmes.
mercredi 5 septembre 2018
Alcôve
L’un contre l’autre, au creux du lit, les époux vivent
Au fil des jours des fusions d’âmes exclusives
Et du lit, la chaleur rayonne doucement,
Même entre deux nuits. Le bonheur est désarmant.
Au fil des jours des fusions d’âmes exclusives
Et du lit, la chaleur rayonne doucement,
Même entre deux nuits. Le bonheur est désarmant.
mardi 4 septembre 2018
Lumineux
La pierre reste chaude au soleil de septembre
Et j’ouvre avec douceur les volets de ma chambre,
En espérant saisir mêmement les rayons
Qui dessinent l’espace à grands coups de crayons.
Et j’ouvre avec douceur les volets de ma chambre,
En espérant saisir mêmement les rayons
Qui dessinent l’espace à grands coups de crayons.
lundi 3 septembre 2018
Vol d’essai
Au bord du nid moussu, l’impénitente oiselle
Osa sa révérence et de ses jeunes ailes
Entama la descente au milieu du sous-bois,
Tandis qu’en bas guettait un chat de bon aloi.
Osa sa révérence et de ses jeunes ailes
Entama la descente au milieu du sous-bois,
Tandis qu’en bas guettait un chat de bon aloi.
dimanche 2 septembre 2018
Peu à peu
Ils ont passé le gué tous les deux dans la nuit
Des
temps. Depuis l’eau a coulé, vaste, sans bruit.
Leurs
mains se sont perdues dans le flot de la foule.
Au gué
sont les galets. Le temps les use et roule.
samedi 1 septembre 2018
Ombrie
La couleur est profonde, on pourrait s’y noyer :
Le glacis donne au ciel de quoi se déployer
Dans une dimension que les yeux désespèrent
Un jour de transmuter dans la commune sphère.
Le glacis donne au ciel de quoi se déployer
Dans une dimension que les yeux désespèrent
Un jour de transmuter dans la commune sphère.
vendredi 31 août 2018
Tombe
Dans toute chose avait-il dit, dans toute chose
Il existe un parfum de poésie. Je n’ose
Y croire et sur sa tombe, on peut, fermant les yeux,
Toucher le grand silence à la garde des cieux.
Il existe un parfum de poésie. Je n’ose
Y croire et sur sa tombe, on peut, fermant les yeux,
Toucher le grand silence à la garde des cieux.
jeudi 30 août 2018
Sous l’orage
L’éclair blanc contre-pointe amoureux le tonnerre
Au rythme lancinant de mon imaginaire.
Une saveur violente est gravée dans l’air vif,
Rémanente et glacée. Chaos contemplatif.
Au rythme lancinant de mon imaginaire.
Une saveur violente est gravée dans l’air vif,
Rémanente et glacée. Chaos contemplatif.
mercredi 29 août 2018
Dé
Dans un dé de liqueur, la rage est contenue,
D’essences rares, fleurs ou racines menues,
Je traîne mon ennui dans ces vapeurs d’eaux vives
Au-dessus du comptoir. Esprit las, je dérive…
D’essences rares, fleurs ou racines menues,
Je traîne mon ennui dans ces vapeurs d’eaux vives
Au-dessus du comptoir. Esprit las, je dérive…
mardi 28 août 2018
Muses
Le feuillage du hêtre au-dessus de moi bouge
Avec gracilité. Le soleil teinte, rouge,
Une brassée de nues aux formes enlacées.
Sans peur s’épanouit le champ de mes pensées.
Avec gracilité. Le soleil teinte, rouge,
Une brassée de nues aux formes enlacées.
Sans peur s’épanouit le champ de mes pensées.
lundi 27 août 2018
Sereine
Née dans la plénitude, elle est toujours debout
Sous le lent tourbillon des perches de bambous.
La soie de son foulard accompagne la danse
Et son visage rit de toutes ses nuances.
Sous le lent tourbillon des perches de bambous.
La soie de son foulard accompagne la danse
Et son visage rit de toutes ses nuances.
dimanche 26 août 2018
Rasoir d’Ockham
Je vis se fissurer la pierre des statues :
Mon regard avait-il quelques sombres vertus ?
Puis le sable avala les sculptures antiques.
Au fond, je n’étais pas. L’être est inauthentique.
Mon regard avait-il quelques sombres vertus ?
Puis le sable avala les sculptures antiques.
Au fond, je n’étais pas. L’être est inauthentique.
samedi 25 août 2018
Temps mort
Quand le temps s’arrêta, naquirent les murmures
Arrivant à travers les moindres déchirures,
Ainsi vinrent les rêves, les chevaux ailés,
Les nymphes ondulant dans les eaux constellées…
Arrivant à travers les moindres déchirures,
Ainsi vinrent les rêves, les chevaux ailés,
Les nymphes ondulant dans les eaux constellées…
vendredi 24 août 2018
Moirage
Sur l’asphalte mouillé du boulevard des autres,
Un reflet fugitif de nuage se vautre,
Irisation huileuse à l’heure des néons.
Je suis l’ombre fugace d’un caméléon.
Un reflet fugitif de nuage se vautre,
Irisation huileuse à l’heure des néons.
Je suis l’ombre fugace d’un caméléon.
jeudi 23 août 2018
Léthargie
La rue tremble dans l’air, la canicule fond
Lentement le goudron. Le silence est profond.
Tamisée, la lumière au séjour dodeline
Au cœur du canapé, la sieste est utérine...
Lentement le goudron. Le silence est profond.
Tamisée, la lumière au séjour dodeline
Au cœur du canapé, la sieste est utérine...
mercredi 22 août 2018
Interstice
Le massicot jamais n’avait coupé ces pages
Et les mots imprimés s’y trouvaient en otages.
Un jour le bibliothécaire en fut touché :
D’un coup de lame il dévoila les mots cachés.
Et les mots imprimés s’y trouvaient en otages.
Un jour le bibliothécaire en fut touché :
D’un coup de lame il dévoila les mots cachés.
mardi 21 août 2018
Aronde
Elle glisse son aile au ras des champs marbrés
Dans un gai trissement, vol déséquilibré,
Puis se lance à l’assaut de l’azur émeraude,
Enfin ramène au nid le fruit de sa maraude.
Dans un gai trissement, vol déséquilibré,
Puis se lance à l’assaut de l’azur émeraude,
Enfin ramène au nid le fruit de sa maraude.
lundi 20 août 2018
Aérostats
De toiles encollées des peintres dont les rêves
Ainsi volent au ciel, les montgolfières crèvent
À force de monter dans les espaces bleus,
Mais de ces enveloppes jamais il ne pleut.
Ainsi volent au ciel, les montgolfières crèvent
À force de monter dans les espaces bleus,
Mais de ces enveloppes jamais il ne pleut.
dimanche 19 août 2018
Bureaux
Cette nuit j’ai flotté près des buildings noyés
De lumière, cherchant l’indice d’un foyer,
Mais les lieux sont déserts, les machines ronronnent…
Où sont les gens ? Vaincus par la cité gloutonne.
De lumière, cherchant l’indice d’un foyer,
Mais les lieux sont déserts, les machines ronronnent…
Où sont les gens ? Vaincus par la cité gloutonne.
samedi 18 août 2018
Joie
L’écho de ta gaieté dans ma demeure sonne
Et la joie n’est pas loin, que l’espérance donne.
L’ombre de ta silhouette, élégante, au séjour,
Est un espace sûr où me lover, toujours.
Et la joie n’est pas loin, que l’espérance donne.
L’ombre de ta silhouette, élégante, au séjour,
Est un espace sûr où me lover, toujours.
vendredi 17 août 2018
Penchants
Le plein été se fend de moites révérences :
Inclinaison des fleurs qui livrent des fragrances
Avant de se flétrir, fantômes moissonneurs
Penchés sur le froment. Concerto. Sol mineur.
Inclinaison des fleurs qui livrent des fragrances
Avant de se flétrir, fantômes moissonneurs
Penchés sur le froment. Concerto. Sol mineur.
jeudi 16 août 2018
Muraille
Comment ce mur épais peut-il courir ainsi,
Qui de tous les chemins prend le plus raccourci,
Qui taille les forêts, dévale les collines ?
Suis-je dedans, dehors ? Je longe et je m’obstine.
Qui de tous les chemins prend le plus raccourci,
Qui taille les forêts, dévale les collines ?
Suis-je dedans, dehors ? Je longe et je m’obstine.
mercredi 15 août 2018
TGV
Le train file trop vite, aussi la poésie
Sort blessée, scarifiée par cette frénésie.
Mon regard se délite et la vitre me glace,
Un paysage entier s’abîme dans l’espace.
Sort blessée, scarifiée par cette frénésie.
Mon regard se délite et la vitre me glace,
Un paysage entier s’abîme dans l’espace.
mardi 14 août 2018
Escadrille
J’ai pris du papier, une paire de ciseaux
Plié les feuillets, puis fait voler des oiseaux
Sur lesquels étaient écrits des mots doux et tendres
Je ne suis pas sûr que le vent me fasse entendre…
Plié les feuillets, puis fait voler des oiseaux
Sur lesquels étaient écrits des mots doux et tendres
Je ne suis pas sûr que le vent me fasse entendre…
lundi 13 août 2018
Franche
La spontanéité de son éclat de rire
Fit à ce moment-là beaucoup pour me séduire.
Elle avait balayé toutes les faussetés
De notre échange. Plus rien n’était à jeter.
Fit à ce moment-là beaucoup pour me séduire.
Elle avait balayé toutes les faussetés
De notre échange. Plus rien n’était à jeter.
dimanche 12 août 2018
Grillons
Ce soir je veux aller en dehors du ghetto
De solitude rance et j’ouvre les vantaux.
La nuit m’accueille noire autant que lumineuse
Et proches, les grillons sont d’humeur égreneuse.
De solitude rance et j’ouvre les vantaux.
La nuit m’accueille noire autant que lumineuse
Et proches, les grillons sont d’humeur égreneuse.
samedi 11 août 2018
Petit bonheur
Ce jour est un beau jour qui rebâtit le monde
Avec cette énergie renouvelée, féconde,
Alimentée par l’espérance des matins,
Des moments partagés, du refus du destin.
Avec cette énergie renouvelée, féconde,
Alimentée par l’espérance des matins,
Des moments partagés, du refus du destin.
vendredi 10 août 2018
Partie de pêche
De ce matin d’automne, en barque sur le Clain,
À guetter les bouchons, immobiles, félins,
Papa et moi, douze ans, peut-être, qui dérivent,
Et du temps qui s’endort, je me souviens. Deux rives.
À guetter les bouchons, immobiles, félins,
Papa et moi, douze ans, peut-être, qui dérivent,
Et du temps qui s’endort, je me souviens. Deux rives.
jeudi 9 août 2018
Fleur de terre
La terre avait souffert. Béantes, les crevasses
Étaient autant de plaies. Quelques plantes vivaces
Encor luttaient debout. Dans la nuit, la pluie vint.
Je sortis pour sentir les gouttes sur mes mains.
Étaient autant de plaies. Quelques plantes vivaces
Encor luttaient debout. Dans la nuit, la pluie vint.
Je sortis pour sentir les gouttes sur mes mains.
mercredi 8 août 2018
Renvois
Les reflets sont partout, les écrans surabondent
Autour, les yeux baissés, les gens oublient le monde
Où l’amour se désole à ne pouvoir brûler.
Tout est devenu lisse et trop immaculé.
Autour, les yeux baissés, les gens oublient le monde
Où l’amour se désole à ne pouvoir brûler.
Tout est devenu lisse et trop immaculé.
mardi 7 août 2018
Matière à
Quand l’ordonnancement du monde se délite,
Et qu’il semble plus simple de prendre la fuite,
Il est urgent d’aller dans un endroit secret,
Ce jardin de conscience où brûlent les regrets.
Et qu’il semble plus simple de prendre la fuite,
Il est urgent d’aller dans un endroit secret,
Ce jardin de conscience où brûlent les regrets.
lundi 6 août 2018
Cachot
Des geôles de poussière, il reste les murs froids,
Du temps des noires guerres, des prétendus rois.
À l’heure du couchant pénètre la lumière
Éclairant quelques mots gravés sur une pierre.
Du temps des noires guerres, des prétendus rois.
À l’heure du couchant pénètre la lumière
Éclairant quelques mots gravés sur une pierre.
dimanche 5 août 2018
Djinns
Dans les déserts de pierre, on entend des chansons
Quand rodent les éfrits, qui chevauchent les sons.
Puis le silence emplit lentement tout l’espace.
Entre les rochers bruns gisent d’étranges traces…
Quand rodent les éfrits, qui chevauchent les sons.
Puis le silence emplit lentement tout l’espace.
Entre les rochers bruns gisent d’étranges traces…
samedi 4 août 2018
Études
Les feuilles bistres jalonnaient tout le velours,
Belles esquisses qui n’avaient pas vu le jour.
Le clair-obscur de l’atelier baignait la scène
Et la magie du peintre mort n’était pas vaine.
Belles esquisses qui n’avaient pas vu le jour.
Le clair-obscur de l’atelier baignait la scène
Et la magie du peintre mort n’était pas vaine.
vendredi 3 août 2018
Fabliau
Dans le miroir au tain piqué, j’ai vu la fée.
Je me suis retourné, mais dans ce vieux café,
Seul un homme éreinté dormait sur une table,
Où était ma vision ? Qui jouait dans la fable ?
Je me suis retourné, mais dans ce vieux café,
Seul un homme éreinté dormait sur une table,
Où était ma vision ? Qui jouait dans la fable ?
jeudi 2 août 2018
Abc
Les lettres sur l’affiche oscillèrent gaiement
Lorsque je les fixai, peut-être au détriment
Du sens premier des mots, mais de l’imaginaire
Elles donnaient le ton, l’abc visionnaire...
Lorsque je les fixai, peut-être au détriment
Du sens premier des mots, mais de l’imaginaire
Elles donnaient le ton, l’abc visionnaire...
mercredi 1 août 2018
Coloration
Derrière la moiteur de la rue qui s’active,
Il y a des couleurs délicates ou vives
Et des rires légers. La superposition
Laisse monter en moi d’étranges émotions.
Il y a des couleurs délicates ou vives
Et des rires légers. La superposition
Laisse monter en moi d’étranges émotions.
mardi 31 juillet 2018
Aïeux
La généalogie s’étalait sur la frise
En nobles médaillons de contes, de marquises.
À peine consistant, pâle, je demeurais,
Fantomatique autant que les pâles portraits.
En nobles médaillons de contes, de marquises.
À peine consistant, pâle, je demeurais,
Fantomatique autant que les pâles portraits.
lundi 30 juillet 2018
Équipe de nuit
Le port a des relents de pétrole et de rouille
Et les rats sur les quais vont partir en vadrouille,
Au crépuscule, quand enfin les goélands
S’assoupissent repus. Des choix équivalents.
Et les rats sur les quais vont partir en vadrouille,
Au crépuscule, quand enfin les goélands
S’assoupissent repus. Des choix équivalents.
dimanche 29 juillet 2018
Lin
Le bleu des fleurs de lin te séduirait peut-être,
Un jour où tu irais dans des plaines champêtres.
Il faut les voir, menues, faire des vagues bleues
Quelques jours de juin : spectacle fabuleux.
Un jour où tu irais dans des plaines champêtres.
Il faut les voir, menues, faire des vagues bleues
Quelques jours de juin : spectacle fabuleux.
samedi 28 juillet 2018
Passage
L’enfilade des portes frôle l’infini.
Je passe peu à peu, comme une litanie,
Les chambranles dorés. Des coulis d’air frissonnent…
Encore loin, s’esquisse un azur qui bourdonne.
Je passe peu à peu, comme une litanie,
Les chambranles dorés. Des coulis d’air frissonnent…
Encore loin, s’esquisse un azur qui bourdonne.
vendredi 27 juillet 2018
Optimisme
J’ai vu se dessécher hier les derniers buissons.
Ayoun me répondit : terre et graines y sont,
Même l’eau dans les airs se cache. Pas d’absence…
Hormis Dame Sagesse : elle a pris des vacances.
Ayoun me répondit : terre et graines y sont,
Même l’eau dans les airs se cache. Pas d’absence…
Hormis Dame Sagesse : elle a pris des vacances.
jeudi 26 juillet 2018
Tout s’use
La corde est trop tendue, ses torons s’effilochent
À force de frotter sur l’arête des roches.
En bas, je vois la mer, dont le ressac rugit.
La pierre s’usera… le temps s’est élargi.
À force de frotter sur l’arête des roches.
En bas, je vois la mer, dont le ressac rugit.
La pierre s’usera… le temps s’est élargi.
mercredi 25 juillet 2018
Encre bleue
La beauté de ta main qui tient le stylo-plume,
Au fond de mon esprit, me laisse une amertume,
Incertain que je suis d’avoir lu tout le bleu
De l’encre et de ton âme. Un soir de mai. Il pleut.
Au fond de mon esprit, me laisse une amertume,
Incertain que je suis d’avoir lu tout le bleu
De l’encre et de ton âme. Un soir de mai. Il pleut.
mardi 24 juillet 2018
Santal
Tout est parti du fond d’un coffret de santal
Où gisait autrefois quelque anneau de métal
Et la soie de l’écrin gardait sa trace vaine
En un léger repli… le temps que je comprenne.
Où gisait autrefois quelque anneau de métal
Et la soie de l’écrin gardait sa trace vaine
En un léger repli… le temps que je comprenne.
lundi 23 juillet 2018
Fin d’été
Des effluves d’humus
remontaient dans l’air frais
Ces matins de septembre
où tu me racontais
Les légendes de Pan,
des nymphes, des dryades,
Et les feuilles
tombaient, rougeoyantes gambades.
dimanche 22 juillet 2018
Soirée dansante
La sonate vêtait d’un rien la courtisane,
Elle tournait, royale, espérant la pavane.
Hélas les musiciens tombaient, sur le plancher,
L’un après l’autre. Ainsi, le bal en fut gâché.
Elle tournait, royale, espérant la pavane.
Hélas les musiciens tombaient, sur le plancher,
L’un après l’autre. Ainsi, le bal en fut gâché.
samedi 21 juillet 2018
Perçu
Le tic-tac de l’horloge en rythme s’accapare,
Et l’espace et le temps. La comtoise se pare
Alors d’une couleur d’univers élargi.
Les anges sont discrets : se sont-ils assagis ?
Et l’espace et le temps. La comtoise se pare
Alors d’une couleur d’univers élargi.
Les anges sont discrets : se sont-ils assagis ?
vendredi 20 juillet 2018
Carte
Le plafond craquelé comme un vieux parchemin
Révèle des secrets sur d’antiques chemins
Je les suis du regard, certain qu’ils me conduisent,
Au bord de la pénombre, à des lueurs exquises.
Révèle des secrets sur d’antiques chemins
Je les suis du regard, certain qu’ils me conduisent,
Au bord de la pénombre, à des lueurs exquises.
jeudi 19 juillet 2018
Mappemonde
La mappemonde roule au rythme du néant
Dans l’éther abyssal, en boule d’océan
Je sens sur la terrasse aux bougainvillées roses
Un parfum d’univers imprégnant toute chose.
Dans l’éther abyssal, en boule d’océan
Je sens sur la terrasse aux bougainvillées roses
Un parfum d’univers imprégnant toute chose.
mercredi 18 juillet 2018
Et si…
De curieuses fleurs d’or font sur le papier peint
Des taches de soleil au milieu des sapins.
Rien n’est plus irréel et pourtant dans la pièce
Un parfum de forêt lentement me caresse.
Des taches de soleil au milieu des sapins.
Rien n’est plus irréel et pourtant dans la pièce
Un parfum de forêt lentement me caresse.
mardi 17 juillet 2018
Plan sur plan
Dans ma ville irréelle indéfiniment j’erre,
Emportant malgré moi les amours passagères
Au bord de quais brumeux. Nous nous serrons transis,
Regardant les bateaux tanguer… rêves choisis.
Emportant malgré moi les amours passagères
Au bord de quais brumeux. Nous nous serrons transis,
Regardant les bateaux tanguer… rêves choisis.
lundi 16 juillet 2018
Là-bas
Je cours pour échapper
à la folie du monde
Et mon souffle se perd
sur la route qui gronde.
Au-delà des
frontières, des villes, je cours,
Je vais toujours plus
loin. Pas de droit de séjour.
dimanche 15 juillet 2018
Autre vie
La porte grince encor. Le cabanon est froid.
C’est le vent qui sévit le long de la paroi.
L’île est paradisiaque et tout aussi mortelle.
Aujourd’hui, j’irai voir le gisement des stèles.
C’est le vent qui sévit le long de la paroi.
L’île est paradisiaque et tout aussi mortelle.
Aujourd’hui, j’irai voir le gisement des stèles.
samedi 14 juillet 2018
Hermite
Un jour il est sorti de sa grotte, vaincu,
Le moi d’hier ici n’ayant pas survécu,
Renaissant dans l’air frais d’un matin sans disgrâce.
Il est parti léger, ne laissant nulle trace.
Le moi d’hier ici n’ayant pas survécu,
Renaissant dans l’air frais d’un matin sans disgrâce.
Il est parti léger, ne laissant nulle trace.
vendredi 13 juillet 2018
Liens
À cet instant j’ai vu les liens entre les êtres
À peine, sur un plan différent du paraître,
En résonance fine entre eux, longs filaments,
Comme les cordes d’un violon. Infiniment.
À peine, sur un plan différent du paraître,
En résonance fine entre eux, longs filaments,
Comme les cordes d’un violon. Infiniment.
jeudi 12 juillet 2018
Jachère
De ce coin d’abandon la beauté me subjugue
Orges, bromes, chiendents sauvages se conjuguent
Au-dessous potentilles jaunes, trèfles blancs
Jouent sans fin dans les ombres des épis ballants.
Orges, bromes, chiendents sauvages se conjuguent
Au-dessous potentilles jaunes, trèfles blancs
Jouent sans fin dans les ombres des épis ballants.
mercredi 11 juillet 2018
Épouvante
Le goût du vil métal sur ma langue paresse
Et la bête rampante de la peur me presse :
Imaginaires lieux, lents tourbillons de mots,
Ce roman se termine en un fortissimo.
Et la bête rampante de la peur me presse :
Imaginaires lieux, lents tourbillons de mots,
Ce roman se termine en un fortissimo.
mardi 10 juillet 2018
Non
J’ai cessé de compter du jour où elle fut,
De son regard lointain, symbole du refus.
Même son corps niait qu’en vain le temps se traîne
Avait-elle raison ? La vie est souveraine...
De son regard lointain, symbole du refus.
Même son corps niait qu’en vain le temps se traîne
Avait-elle raison ? La vie est souveraine...
lundi 9 juillet 2018
Approche
Nous nous trouvâmes seuls, l’un et l’autre perdus,
Dans un quartier de fers et de bétons tordus.
Je portais redingote et candide chemise,
Et cet accoutrement la laissa sans surprise.
Dans un quartier de fers et de bétons tordus.
Je portais redingote et candide chemise,
Et cet accoutrement la laissa sans surprise.
dimanche 8 juillet 2018
Sono
Dans la moiteur du soir, les baffles tonitruent,
Les gens bougent autour dans ce bruit lourd et cru…
Cette saturation sonore a persisté,
Les grillons se sont tus. Pas un n’a pu rester.
Les gens bougent autour dans ce bruit lourd et cru…
Cette saturation sonore a persisté,
Les grillons se sont tus. Pas un n’a pu rester.
samedi 7 juillet 2018
Sarabande
Les chiffres détenus sur des pages grossières
Échafaudent des plans pour gagner d’autres sphères
Et le vent sans pudeur ajoute du chaos,
Quelques lignes tissées rejoignant le tao.
Échafaudent des plans pour gagner d’autres sphères
Et le vent sans pudeur ajoute du chaos,
Quelques lignes tissées rejoignant le tao.
vendredi 6 juillet 2018
Fil
Mille et un bouts de laine au fond du coffre gisent
En pelotes usées par autant de reprises,
Autant de bas de laine et chaussettes écrus.
Je vois encor les mains des chères disparues.
En pelotes usées par autant de reprises,
Autant de bas de laine et chaussettes écrus.
Je vois encor les mains des chères disparues.
jeudi 5 juillet 2018
Une goutte
Le ruisseau roule loin des vaguelettes fines,
Enfance sur la berge, évanescente ondine,
Agrion bleu-azur aux ailes de cristal,
Cris de joie… souvenirs d’un bel instant total.
Enfance sur la berge, évanescente ondine,
Agrion bleu-azur aux ailes de cristal,
Cris de joie… souvenirs d’un bel instant total.
mercredi 4 juillet 2018
Des jours
Elle tenait ses mains en coupe sous sa tête,
Essayant d’ignorer les flonflons de la fête.
Un soleil gris séchait les larmes sous ses doigts.
Sur son foulard était brodé « Fais ce que dois ».
Essayant d’ignorer les flonflons de la fête.
Un soleil gris séchait les larmes sous ses doigts.
Sur son foulard était brodé « Fais ce que dois ».
mardi 3 juillet 2018
Versatile
L’inertie se défend, la vie se charge d’être.
On entend les roseaux crissant de la fenêtre.
Un écureuil se penche, ivre de clair-obscur.
L’été. Létale envie de ne pas être sûr.
On entend les roseaux crissant de la fenêtre.
Un écureuil se penche, ivre de clair-obscur.
L’été. Létale envie de ne pas être sûr.
lundi 2 juillet 2018
Canevas
La corde effilochée de ta vie se balance
Au vent mauvais des ans. La trame devient dense
Au travers de laquelle insensible tu vas.
Rien n’est tracé d’avance sur le canevas.
Au vent mauvais des ans. La trame devient dense
Au travers de laquelle insensible tu vas.
Rien n’est tracé d’avance sur le canevas.
dimanche 1 juillet 2018
Pré sous l’orage
Au-dessus le ciel noir se déchire en tonnant,
La prairie se dérobe autour des ruminants,
Bêtes endolories par la moite chaleur.
Enfin la pluie se donne aux toisons. Le bonheur.
La prairie se dérobe autour des ruminants,
Bêtes endolories par la moite chaleur.
Enfin la pluie se donne aux toisons. Le bonheur.
samedi 30 juin 2018
Pailleté
Le détail soutenu des ombres du feuillage
Attire mes regards. La lumière est volage
Et le soleil badine. Il faut raison garder.
Je suis ombre et lumière, impossible à scinder…
Attire mes regards. La lumière est volage
Et le soleil badine. Il faut raison garder.
Je suis ombre et lumière, impossible à scinder…
vendredi 29 juin 2018
Tout conte fait
Les contes à dormir debout se font plus rares
Et la chimère meurt bientôt, sans crier gare,
Abandonnant son rêve au beau milieu du guet,
Faute d’avoir sonné les cloches du muguet.
Et la chimère meurt bientôt, sans crier gare,
Abandonnant son rêve au beau milieu du guet,
Faute d’avoir sonné les cloches du muguet.
jeudi 28 juin 2018
Cube
Dans ce cube mental, les angles se referment
Et les pensées piégées grouillent sous l’épiderme.
Au rythme de ce cœur qui farouchement bat.
La nuit va se lever. Commence le combat.
Et les pensées piégées grouillent sous l’épiderme.
Au rythme de ce cœur qui farouchement bat.
La nuit va se lever. Commence le combat.
mercredi 27 juin 2018
Furtive
La chevêche empaillée qui trône sur la table
Observe le marchand d’un air indéchiffrable.
Il ne sait rien de l’âme, il compte son argent,
Dans le ciel les oiseaux, sur la terre les gens…
Observe le marchand d’un air indéchiffrable.
Il ne sait rien de l’âme, il compte son argent,
Dans le ciel les oiseaux, sur la terre les gens…
mardi 26 juin 2018
Course
Elle n’a pas le temps, tout s’enchaîne trop vite.
Un essaim de tracas autour d’elle gravite
Il est huit heures et quart, il faut aller bosser.
Elle entend ses talons claquer sur la chaussée…
Un essaim de tracas autour d’elle gravite
Il est huit heures et quart, il faut aller bosser.
Elle entend ses talons claquer sur la chaussée…
lundi 25 juin 2018
Chardonneret
Les beaux jours insolents caracolent dans l’air,
Un fier chardonneret dans l’arbre chante clair.
Il ne me reste rien de cette morgue humaine,
En cet instant, la vie est toute souveraine.
Un fier chardonneret dans l’arbre chante clair.
Il ne me reste rien de cette morgue humaine,
En cet instant, la vie est toute souveraine.
dimanche 24 juin 2018
Nue
Nue, la modèle Estelle est de mauvaise humeur,
École des Beaux-Arts. Elle entend les rumeurs :
On dit que sa posture est beaucoup trop languide.
Elle est, l’éternité de la toile, morbide.
École des Beaux-Arts. Elle entend les rumeurs :
On dit que sa posture est beaucoup trop languide.
Elle est, l’éternité de la toile, morbide.
samedi 23 juin 2018
Couloir
La peinture écaillée, jaune, se pavanait
Sur les murs du couloir où je me promenais,
Peut-être un souvenir d’un lycée, d’un collège.
Aucune issue. Ce rêve a tout d’un sortilège.
Sur les murs du couloir où je me promenais,
Peut-être un souvenir d’un lycée, d’un collège.
Aucune issue. Ce rêve a tout d’un sortilège.
vendredi 22 juin 2018
Aventure
Il s’est un peu fâché contre le vent pervers
Qui ballottait sa carte routière à l’envers
Puis le vent est tombé. Lui s’est remis debout,
La déchirant soigneusement en petits bouts.
Qui ballottait sa carte routière à l’envers
Puis le vent est tombé. Lui s’est remis debout,
La déchirant soigneusement en petits bouts.
jeudi 21 juin 2018
Avec les yeux
Il ne dit jamais rien. Son regard est ailleurs.
Il sourit aux passants, parfois, qui en ont peur.
Quand il voit dans le ciel les martinets qui filent
En trissant, ses yeux brillent. J’ai trouvé son île.
Il sourit aux passants, parfois, qui en ont peur.
Quand il voit dans le ciel les martinets qui filent
En trissant, ses yeux brillent. J’ai trouvé son île.
mercredi 20 juin 2018
Rides
À ce jeu, le visage, avec ses coups du sort,
Marque vilainement. Ce n’est pas du ressort
De l’esthétique, mais des géomorphologues.
Aux flots de rides l’homme est un marin qui vogue.
Marque vilainement. Ce n’est pas du ressort
De l’esthétique, mais des géomorphologues.
Aux flots de rides l’homme est un marin qui vogue.
mardi 19 juin 2018
Amicalement
Aux amis que je perds (le temps passe) de vue,
Je laisse des virgules, entre les mots, pourvues,
Comme les points, de pensées que l’on n’a pas dites,
Espérance gardée qu’un jour elles s’ébruitent…
Je laisse des virgules, entre les mots, pourvues,
Comme les points, de pensées que l’on n’a pas dites,
Espérance gardée qu’un jour elles s’ébruitent…
lundi 18 juin 2018
Au bout
Les pierres sont levées au bord de l’occident,
Doigts pointés vers le ciel, gueules chargées de dents,
Vers les nuages lourds, vers les troupeaux d’étoiles,
Et les femmes lassées regardent loin, les voiles.
Doigts pointés vers le ciel, gueules chargées de dents,
Vers les nuages lourds, vers les troupeaux d’étoiles,
Et les femmes lassées regardent loin, les voiles.
dimanche 17 juin 2018
Mes loups
Mes souvenirs enfouis sont tels des loups errants,
Jamais je ne leur somme de se mettre en rang.
Solitaires, en meute, au gré de la mémoire,
Ils sont prêts à bondir, gueules rouges ou noires.
Jamais je ne leur somme de se mettre en rang.
Solitaires, en meute, au gré de la mémoire,
Ils sont prêts à bondir, gueules rouges ou noires.
samedi 16 juin 2018
Juste ici
La ville est sale et grise, et je te vois debout
Là-bas, près de l’église, élégante, en boubou.
Tu regardes les gens tout autour qui se flattent,
Ignorant dans ce gris le soleil écarlate.
Là-bas, près de l’église, élégante, en boubou.
Tu regardes les gens tout autour qui se flattent,
Ignorant dans ce gris le soleil écarlate.
vendredi 15 juin 2018
Pas
Elle esquissa des pas de danse sur la terre
Et les dessins tracés lentement suscitèrent
Auprès des sages d’Ys un curieux effroi.
La fracture du monde ouvrit un noir détroit.
Et les dessins tracés lentement suscitèrent
Auprès des sages d’Ys un curieux effroi.
La fracture du monde ouvrit un noir détroit.
jeudi 14 juin 2018
Douleur
Il n’aimait plus sentir le poids des vents contraires,
Il avait oublié quel gamin téméraire
Il était. Devant lui souriait le Destin,
Les chaussures trouées, la veste de satin.
Il avait oublié quel gamin téméraire
Il était. Devant lui souriait le Destin,
Les chaussures trouées, la veste de satin.
mercredi 13 juin 2018
Fort courant
Méandrique rivière, à la puissance étale,
Elle avance en silence, étendue d’eau létale
À peine caressée par la brise qui ment.
Je suis au bord, lassé d’elle et du firmament.
Elle avance en silence, étendue d’eau létale
À peine caressée par la brise qui ment.
Je suis au bord, lassé d’elle et du firmament.
mardi 12 juin 2018
Ondulations
Les orges vont au vent comme des vagues folles
Et le vert sous le gris des nuages console
Un peu mon âme en peine, oiseau déconcertant.
Puis j’entends l’alouette. Alors, c’est le printemps.
Et le vert sous le gris des nuages console
Un peu mon âme en peine, oiseau déconcertant.
Puis j’entends l’alouette. Alors, c’est le printemps.
lundi 11 juin 2018
Berlue
L’optique joue des tours. Je crois l’apercevoir
Dans le reflet bleuté d’une vitre de bar.
Je me retourne. Rien. C’est la porte qui claque.
Au-dehors, le reflet d’un fou dans une flaque…
Dans le reflet bleuté d’une vitre de bar.
Je me retourne. Rien. C’est la porte qui claque.
Au-dehors, le reflet d’un fou dans une flaque…
dimanche 10 juin 2018
Du plus haut
De l’église à l’étang, c’est un chemin d’appel
Antique qui descend. L’étang renvoie le ciel
Quand les arbres sont nus, l’hiver, et ses nuages.
Au-dessus du clocher se prépare l’orage.
Antique qui descend. L’étang renvoie le ciel
Quand les arbres sont nus, l’hiver, et ses nuages.
Au-dessus du clocher se prépare l’orage.
samedi 9 juin 2018
Complet
La coupe était parfaite et la démarche sûre
Et pourtant, il avait, par-delà son allure,
Un désir abyssal d’endosser le néant,
Mais la cape était lourde et le désir béant.
Et pourtant, il avait, par-delà son allure,
Un désir abyssal d’endosser le néant,
Mais la cape était lourde et le désir béant.
vendredi 8 juin 2018
Décompte
L’intensité de ce moment, vu dans tes yeux,
Qui regardaient autour des miens l’orbe joyeux,
Me fit passer comme un été d’oranges douces
En un instant. Qu’elle était loin, la mort aux trousses !
Qui regardaient autour des miens l’orbe joyeux,
Me fit passer comme un été d’oranges douces
En un instant. Qu’elle était loin, la mort aux trousses !
jeudi 7 juin 2018
Climat
Le relief inouï de l’air même se trame,
Inconnu des pensées qui réfrènent nos âmes,
Et les cieux envahis de traînées rouge sang
Laisse le froid glisser vers nos cœurs impuissants.
Inconnu des pensées qui réfrènent nos âmes,
Et les cieux envahis de traînées rouge sang
Laisse le froid glisser vers nos cœurs impuissants.
mercredi 6 juin 2018
Ta voix
C’est un velours, une clochette, un son flûté,
Parfois le sifflement d’une lame affûtée,
Ta voix m’enchante et j’aime jusqu’à tes silences,
Écrins de mélodies. Les notes se balancent.
Parfois le sifflement d’une lame affûtée,
Ta voix m’enchante et j’aime jusqu’à tes silences,
Écrins de mélodies. Les notes se balancent.
mardi 5 juin 2018
À la lettre
Elle avait envoyé des lettres si souvent,
Mais étaient-ils encor du monde des vivants,
Ceux qu’elle tutoyait d’une écriture fine ?
Elle en fit tant couler, de l’encre purpurine…
Mais étaient-ils encor du monde des vivants,
Ceux qu’elle tutoyait d’une écriture fine ?
Elle en fit tant couler, de l’encre purpurine…
lundi 4 juin 2018
Se vi pare
Si je vous ai prié de ne pas me mentir,
Je n’ai pas pour autant l’étoffe du martyr.
Donnez un peu de vous, de cette délicate
Âme et laissez mourir vos mines scélérates.
Je n’ai pas pour autant l’étoffe du martyr.
Donnez un peu de vous, de cette délicate
Âme et laissez mourir vos mines scélérates.
dimanche 3 juin 2018
Demoiselles
La lumière a chanté des airs de neste rude
Et les embruns d’ici, prismatiques, dénudent
Irrésistiblement les nymphes de ruisseaux.
Verrai-je l’agrion dans son ultime saut ?
Et les embruns d’ici, prismatiques, dénudent
Irrésistiblement les nymphes de ruisseaux.
Verrai-je l’agrion dans son ultime saut ?
samedi 2 juin 2018
De guerre lasse
L’éclat de la guerrière a terni sous les ors
Des cuivres, des laitons des munitions de mort.
Le pouvoir est têtu, les armes séductrices.
Il est temps que la rouille sur l’acier fleurisse.
Des cuivres, des laitons des munitions de mort.
Le pouvoir est têtu, les armes séductrices.
Il est temps que la rouille sur l’acier fleurisse.
vendredi 1 juin 2018
À la fraîche
La terrasse se teint des primes lueurs mauves,
Une à une les bêtes de la nuit se sauvent
Et ton mégot rougeoie. Ta main le tient serré.
Le reste de ton corps frissonne. As-tu pleuré ?
Une à une les bêtes de la nuit se sauvent
Et ton mégot rougeoie. Ta main le tient serré.
Le reste de ton corps frissonne. As-tu pleuré ?
jeudi 31 mai 2018
Abandon
J’ai voyagé léger, sur des pierres de lune
Allongées et flottant au-dessus des callunes
Et j’ai laissé le monde au loin, dans mon néant,
Au prix vertigineux d’un horizon béant.
Allongées et flottant au-dessus des callunes
Et j’ai laissé le monde au loin, dans mon néant,
Au prix vertigineux d’un horizon béant.
mercredi 30 mai 2018
Vite
La vitesse m’étreint comme une laisse un chien.
Je cherche vainement l’oxygène mais rien,
Dans cet univers gris, ne me dispose à vivre
Avec cette lenteur qui porte et me délivre.
Je cherche vainement l’oxygène mais rien,
Dans cet univers gris, ne me dispose à vivre
Avec cette lenteur qui porte et me délivre.
mardi 29 mai 2018
Foi
Je gage que l’azur cèle des faits curieux,
Inconnus des humains parvenus, et des dieux
Que la blessure ouverte au bord de l’âme humaine
Aspire une lumière à l’ardeur souveraine.
Inconnus des humains parvenus, et des dieux
Que la blessure ouverte au bord de l’âme humaine
Aspire une lumière à l’ardeur souveraine.
lundi 28 mai 2018
Livresque
Les lampes en laiton, les sous-mains de cuir vert,
Une odeur de vieux bois et de livres ouverts
Me rappellent soudain les heures assidues
Passées dans le secret des arts inattendus.
Une odeur de vieux bois et de livres ouverts
Me rappellent soudain les heures assidues
Passées dans le secret des arts inattendus.
dimanche 27 mai 2018
Quelques accords
Le pincement du cœur et des cordes s’enchaîne
Une guitare est tout ce qu’il faut pour ma peine.
Où le soleil s’étire en un reflet de miel,
Je caresse le bois. Le temps est substantiel.
Une guitare est tout ce qu’il faut pour ma peine.
Où le soleil s’étire en un reflet de miel,
Je caresse le bois. Le temps est substantiel.
samedi 26 mai 2018
En miettes
Les sentiments croisés d’océans, de nefs, d’îles
Emportent dispersés mes rêves immobiles.
Allongé, sous le ciel, je suis ces particules
Éparpillées de moi. Le sable et le sel brûlent.
Emportent dispersés mes rêves immobiles.
Allongé, sous le ciel, je suis ces particules
Éparpillées de moi. Le sable et le sel brûlent.
vendredi 25 mai 2018
Littoral
Le hasard a voulu que nos chemins se croisent
À la pointe du Van, face à la mer d’Iroise,
Unis, nous regardions filer des cerfs-volants.
Les mouettes riaient. Nous étions nonchalants.
À la pointe du Van, face à la mer d’Iroise,
Unis, nous regardions filer des cerfs-volants.
Les mouettes riaient. Nous étions nonchalants.
jeudi 24 mai 2018
La statue
Je suis de la vallée de Nour. Je porte haut
L’oriflamme de soie, plus tranchant qu’une faux.
Mon cheval est de marbre et mon buste d’argile.
Au-dessus les pigeons fientent. Maudite ville !
L’oriflamme de soie, plus tranchant qu’une faux.
Mon cheval est de marbre et mon buste d’argile.
Au-dessus les pigeons fientent. Maudite ville !
mercredi 23 mai 2018
Solarium
La cour laissait passer chichement la lumière
Et le chat s’allongeait toujours sous la verrière,
Héliotrope félin, vibrisses dans le fort
De l’effluve solaire. Image de l’effort...
Et le chat s’allongeait toujours sous la verrière,
Héliotrope félin, vibrisses dans le fort
De l’effluve solaire. Image de l’effort...
mardi 22 mai 2018
Savane
N’aurais-je ressenti que le froid de ses ailes ?
Yeux fermés je rêvais : peut-être tourterelle
Ou fée qui passait là. J’étais anéanti.
Je m’étais réfugié dans le Serengeti.
Yeux fermés je rêvais : peut-être tourterelle
Ou fée qui passait là. J’étais anéanti.
Je m’étais réfugié dans le Serengeti.
lundi 21 mai 2018
Épistolier
Une dense noirceur dans la pénombre épie,
Tu traces le ruban de l’encre sans répit,
Proie de toutes les peurs qui pesamment t’assaillent.
Enfin la lettre est faite… à quand nos retrouvailles ?
Tu traces le ruban de l’encre sans répit,
Proie de toutes les peurs qui pesamment t’assaillent.
Enfin la lettre est faite… à quand nos retrouvailles ?
dimanche 20 mai 2018
Haie
Le vent caresse ému le
vert de son feuillage
Et le ruban sans fin de
la route m’engage
À sentir en passant
ses effluves légers.
Je veux laisser
l’instant vaste me submerger.
samedi 19 mai 2018
Lacune
Le jour s’est retiré
que déjà l’aube pointe...
Où est passée la
nuit ? J’observe mes mains jointes.
Ai-je prié ? Le
temps joue de mes insomnies.
Noire est l’heure où
l’on doit côtoyer l’infini.
vendredi 18 mai 2018
Contre-point
Je vois les sons filer, rebondissantes sphères,
Un accord se déroule et rien ne m’indiffère.
Au silence se love un espace primal.
L’harmonie m’enveloppe et je suis animal.
Un accord se déroule et rien ne m’indiffère.
Au silence se love un espace primal.
L’harmonie m’enveloppe et je suis animal.
jeudi 17 mai 2018
Taillis
La bête se faufile au cœur d’un vieux roncier,
Là où jamais ne vont traîner les vacanciers.
Le vrai monde est toujours vivant. Les bêtes savent.
Abri pour les petits, pour les grands une entrave.
Là où jamais ne vont traîner les vacanciers.
Le vrai monde est toujours vivant. Les bêtes savent.
Abri pour les petits, pour les grands une entrave.
mercredi 16 mai 2018
À la chaîne
Je me suis perdu dans la chaîne d’assemblage.
Un vrombissement lent grignote mon courage.
Au-dessus les néons crachent des rayons crus.
Les robots sont parfaits. Les gens ont disparu.
Un vrombissement lent grignote mon courage.
Au-dessus les néons crachent des rayons crus.
Les robots sont parfaits. Les gens ont disparu.
mardi 15 mai 2018
Chélidoine
Dans le secret des murs elle se porte, belle,
Avec ses fleurs perchées, fragiles sentinelles
Épanouies, dispose à partager son sang
De vif orange avec les gens reconnaissants.
Avec ses fleurs perchées, fragiles sentinelles
Épanouies, dispose à partager son sang
De vif orange avec les gens reconnaissants.
lundi 14 mai 2018
Altitude
L’orage racle, grogne autour de la masure
Et les pierres, les bois grincent. Je me rassure
En pensant que le ciel est toujours bleu là-haut,
Dans la sérénité des cercles virginaux.
Et les pierres, les bois grincent. Je me rassure
En pensant que le ciel est toujours bleu là-haut,
Dans la sérénité des cercles virginaux.
dimanche 13 mai 2018
Céramique
J’ai fait des anciens jours des faïences collées
Sur le mur encor chaud de nos amours mêlées,
Pour tenter de guérir la funeste indolence.
Une paillette de soleil lentement danse.
Sur le mur encor chaud de nos amours mêlées,
Pour tenter de guérir la funeste indolence.
Une paillette de soleil lentement danse.
samedi 12 mai 2018
Ils passent
Jeanne s’est posée là, c’est l’heure, à sa fenêtre.
Elle voit les passants qu’elle connaît, peut-être
Et son chat qui la fixe avec ses yeux dorés
Lui raconte des jours lointains et colorés.
Elle voit les passants qu’elle connaît, peut-être
Et son chat qui la fixe avec ses yeux dorés
Lui raconte des jours lointains et colorés.
vendredi 11 mai 2018
Dichotomie
Les fils coupent le ciel, les chemins cette terre.
Ils divisent toujours, sans retenue, sectaires.
Au prétexte d’unir, ils s’arrogent le droit
De linéariser l’homme telle une proie.
Ils divisent toujours, sans retenue, sectaires.
Au prétexte d’unir, ils s’arrogent le droit
De linéariser l’homme telle une proie.
jeudi 10 mai 2018
Géode
Autour des âmes nues, les formes se complaisent,
Aussitôt l’infini prend un aspect de glaise
Et nos amours volés aux minutes d’ici
Sauront-ils fissurer cette gangue durcie ?
Aussitôt l’infini prend un aspect de glaise
Et nos amours volés aux minutes d’ici
Sauront-ils fissurer cette gangue durcie ?
mercredi 9 mai 2018
Bucoliaste
Il écrit comme il peint, mais en noir sur fond blanc,
Le carnet dans sa poche. Il se promène, lent,
Piochant tout à l’entour la vie qui s’égosille,
Il lui offre des mots, vaines, belles vétilles.
Le carnet dans sa poche. Il se promène, lent,
Piochant tout à l’entour la vie qui s’égosille,
Il lui offre des mots, vaines, belles vétilles.
mardi 8 mai 2018
Maurane
Je traînais avec toi, salle des pas perdus,
Tu chantais sur un prélude de Bach. Je dus
Dilater un peu trop ce tempo de chamade,
Au large tu partis, moi je restais en rade.
Tu chantais sur un prélude de Bach. Je dus
Dilater un peu trop ce tempo de chamade,
Au large tu partis, moi je restais en rade.
lundi 7 mai 2018
Chronique
Elle courut longtemps dans la brume et la lande,
En quête des derniers vestiges des légendes,
Et finit par tomber dans la bruyère bleue,
Songeant à la licorne au corps miraculeux.
En quête des derniers vestiges des légendes,
Et finit par tomber dans la bruyère bleue,
Songeant à la licorne au corps miraculeux.
dimanche 6 mai 2018
Simultanés
Dedans, la bonne cire imprègne le plancher,
Dehors, les ronceraies veloutent les rochers.
Je reste sur le seuil, l’avant-toit me protège,
Une bruine de mai tièdement nous assiège.
Dehors, les ronceraies veloutent les rochers.
Je reste sur le seuil, l’avant-toit me protège,
Une bruine de mai tièdement nous assiège.
samedi 5 mai 2018
Bibliothécaire
Les livres sont logés dans de riches alcôves
Et le sable assez fou pour couler ne les sauve.
Un fantôme gardien passe en traînant les pieds,
Son corps immatériel traverse le papier.
Et le sable assez fou pour couler ne les sauve.
Un fantôme gardien passe en traînant les pieds,
Son corps immatériel traverse le papier.
vendredi 4 mai 2018
Au jour naissant
La montagne se tient, superbe, dans l’aurore
Et la verte toison de forêt qu’elle arbore
Alors scintille sous l’éclat de vifs torrents.
Que ne suis-je à cette heure au milieu du courant !
Et la verte toison de forêt qu’elle arbore
Alors scintille sous l’éclat de vifs torrents.
Que ne suis-je à cette heure au milieu du courant !
jeudi 3 mai 2018
Rares
Des citronniers de l’Elbe aux oliviers du Rhin,
Je suis allé frondeur, chercher les fruits d’airain
Pour les fondre aux creusets dont les feux s’éternisent
Et forger dans la peine une lame promise.
Je suis allé frondeur, chercher les fruits d’airain
Pour les fondre aux creusets dont les feux s’éternisent
Et forger dans la peine une lame promise.
mercredi 2 mai 2018
Harmonie
Le sourire survient lentement sur tes lèvres
Et la ville à mesure étonnamment s’enfièvre.
Un air de comédie musicale soudain
Me laisse deviner quelque secret jardin.
Et la ville à mesure étonnamment s’enfièvre.
Un air de comédie musicale soudain
Me laisse deviner quelque secret jardin.
mardi 1 mai 2018
Primeur
Dans la cohue du monde, à peine là, je dors.
La foule trace autour un univers sans bord,
Je rêve des épis qui comme moi se penchent,
Attendant sagement que la faux ne les tranche.
La foule trace autour un univers sans bord,
Je rêve des épis qui comme moi se penchent,
Attendant sagement que la faux ne les tranche.
lundi 30 avril 2018
Pudeur
Sentinelle affairée
des mondes opulents,
Cyclope citadin qui
d’un mouvement lent,
Balaie les rues de nuit
et de jour, indiscrète,
Es-tu celle qui rend la
pudeur désuète ?
dimanche 29 avril 2018
Fragrance
Comme un saule pleureur dont les branches retombent,
À chaque instant je vais vers la terre et succombe
Aux senteurs de l’humus, profondes et boisées,
M’invitant ici-bas davantage à creuser…
À chaque instant je vais vers la terre et succombe
Aux senteurs de l’humus, profondes et boisées,
M’invitant ici-bas davantage à creuser…
samedi 28 avril 2018
Grises mines
Asphaltes et goudrons, les rubans gris s’allongent
Et mènent dans un temps bien au-delà des songes,
Ici l’étrange écho des strates de nuées,
Là celui des silhouettes d’arbres embués.
Et mènent dans un temps bien au-delà des songes,
Ici l’étrange écho des strates de nuées,
Là celui des silhouettes d’arbres embués.
vendredi 27 avril 2018
Itératif
Mes rêves sont terrés dans des espaces tors,
À l’abri des courants profonds du grand Dehors,
Tels des origamis dont les replis enferrent,
Infiniment fractals, les plans imaginaires.
À l’abri des courants profonds du grand Dehors,
Tels des origamis dont les replis enferrent,
Infiniment fractals, les plans imaginaires.
jeudi 26 avril 2018
Tombale
J’ai vu quelques détails sur cette tombe nue :
Les lichens griffonnaient des phrases inconnues
Que le vent chuchotait. Les angles de la pierre
Aux quatre vents jetaient d’insolubles mystères.
Les lichens griffonnaient des phrases inconnues
Que le vent chuchotait. Les angles de la pierre
Aux quatre vents jetaient d’insolubles mystères.
mercredi 25 avril 2018
Fragment de vie
La particule danse auprès d’un tourbillon,
Dans l’air désencombré des vaines illusions.
Je veille sans bouger dans ce paisible espace
Où tout est mouvement. La vie, les heures passent.
Dans l’air désencombré des vaines illusions.
Je veille sans bouger dans ce paisible espace
Où tout est mouvement. La vie, les heures passent.
mardi 24 avril 2018
Spectral
Je traversais la brume, étrave pneumatique,
Inconsistante voie peuplée de dieux antiques,
Et de fées inconnues qui toutes me frôlaient
Tandis que le goudron morne se déroulait.
Inconsistante voie peuplée de dieux antiques,
Et de fées inconnues qui toutes me frôlaient
Tandis que le goudron morne se déroulait.
lundi 23 avril 2018
Sérénité
Les cieux sont empêtrés de nues noires et belles
Et toi, dans le jardin, tu es surnaturelle
À ne pas t’inquiéter des éclairs bleus et blancs
Ni des gouttes qui claquent sur ta peau. Troublant.
Et toi, dans le jardin, tu es surnaturelle
À ne pas t’inquiéter des éclairs bleus et blancs
Ni des gouttes qui claquent sur ta peau. Troublant.
dimanche 22 avril 2018
Conte et fleurettes
Il ne s’était repu, la voir ne suffisait,
Même si tous les soirs, même heure, il la croisait.
Il voulut lui offrir un bouquet de violettes.
Elle jeta les fleurs. La peine fut muette.
Même si tous les soirs, même heure, il la croisait.
Il voulut lui offrir un bouquet de violettes.
Elle jeta les fleurs. La peine fut muette.
samedi 21 avril 2018
Mer
Plus loin que la forêt de ces mats trop dociles
Il me faut naviguer dans l’indigo des îles
Avec les pieds blanchis par le flot des sept mers
Et les yeux tout encrés de nuances bleu-vert.
Il me faut naviguer dans l’indigo des îles
Avec les pieds blanchis par le flot des sept mers
Et les yeux tout encrés de nuances bleu-vert.
vendredi 20 avril 2018
Encerclement
La foule est tout autour (moi qui cherche un désert,
Sans doute pour tuer la peine qui me serre,
À faire sans témoin). Je m’enferme dans la
Contemplation d’une tasse de chocolat.
Sans doute pour tuer la peine qui me serre,
À faire sans témoin). Je m’enferme dans la
Contemplation d’une tasse de chocolat.
jeudi 19 avril 2018
Navires
Sous son parapluie noir à la poignée de jade,
Elle va vers le port, jusqu’au bord de la rade
Et regarde la pluie faire des ronds dans l’eau,
Tel un écho fluide aux rangées de hublots.
Elle va vers le port, jusqu’au bord de la rade
Et regarde la pluie faire des ronds dans l’eau,
Tel un écho fluide aux rangées de hublots.
mercredi 18 avril 2018
Étang
L’étang depuis l’allée, ne se devine guère.
Il a sa propre source et des naïades fières
Enchantent l’eau précieuse. Au bord, plonge la main :
Chaque goutte te touche et te rend plus humain.
Il a sa propre source et des naïades fières
Enchantent l’eau précieuse. Au bord, plonge la main :
Chaque goutte te touche et te rend plus humain.
mardi 17 avril 2018
Pierre à faux
Le faucheur a trempé sa pierre dans la corne
Et caressé le fil que jamais rouille n’orne,
En arrière, en avant. Le rite de la faux.
La coupe se doit d’être nette et sans défaut.
Et caressé le fil que jamais rouille n’orne,
En arrière, en avant. Le rite de la faux.
La coupe se doit d’être nette et sans défaut.
lundi 16 avril 2018
Printemps
Aux caresses du vent, les brins d’herbe chuchotent
Et les chats de gouttière avec bonheur s’y frottent.
Effrontés, dans la haie, ramagent les pinsons.
La sève s’émancipe au soleil polisson.
Et les chats de gouttière avec bonheur s’y frottent.
Effrontés, dans la haie, ramagent les pinsons.
La sève s’émancipe au soleil polisson.
dimanche 15 avril 2018
Ma peine
Le démon de la peine en chasse est reparti,
Dévorant ceux qui tentent, las, quelque sortie.
Je survis malgré tout dans la forêt des charmes,
En silence, blotti. Je ne rends pas les armes.
Dévorant ceux qui tentent, las, quelque sortie.
Je survis malgré tout dans la forêt des charmes,
En silence, blotti. Je ne rends pas les armes.
samedi 14 avril 2018
Marque-page
Soudain je découvris à la page cent-vingt
Quelques fleurs d’acacia fanées. Je me souvins
Du jour où sous cet arbre aimé nous nous connûmes,
Où les fleurs nous frôlaient comme des jours l’écume.
Quelques fleurs d’acacia fanées. Je me souvins
Du jour où sous cet arbre aimé nous nous connûmes,
Où les fleurs nous frôlaient comme des jours l’écume.
vendredi 13 avril 2018
Point nodal
Ainsi je déambule au cœur de la forêt.
Sur quelques points précis, je me tiens en arrêt,
Le monde perd ici sa propre consistance,
Est-ce un effondrement du temps qui recommence ?
Sur quelques points précis, je me tiens en arrêt,
Le monde perd ici sa propre consistance,
Est-ce un effondrement du temps qui recommence ?
jeudi 12 avril 2018
Fenil
J’aime bien les soupirs des fins de jour d’été,
Quand les ballots de foin sont en sécurité,
Sous un faîte de grange et que la grande voûte
Étoilée de la nuit réenchante nos doutes.
Quand les ballots de foin sont en sécurité,
Sous un faîte de grange et que la grande voûte
Étoilée de la nuit réenchante nos doutes.
mercredi 11 avril 2018
À temps perdu
J’imagine les mots. La mine est en dedans,
Que peut-il en sortir ? Je rêve en attendant.
Dans les stalles du ciel, les nuages s’attroupent.
Il reste un peu de pain. Je vais tremper ma soupe.
Que peut-il en sortir ? Je rêve en attendant.
Dans les stalles du ciel, les nuages s’attroupent.
Il reste un peu de pain. Je vais tremper ma soupe.
mardi 10 avril 2018
Aumône
Des pièces de monnaies tombent dans la poussière
Et l’homme croit tenir la manne financière :
À peine quelques sous. Quelle philanthropie !
Peut-on rester debout dans un corps accroupi ?
Et l’homme croit tenir la manne financière :
À peine quelques sous. Quelle philanthropie !
Peut-on rester debout dans un corps accroupi ?
lundi 9 avril 2018
Encore
Un samovar d’argent, le décor est posé.
J’apprécie l’entregent, pas jusqu’à la nausée,
Mais cette compagnie qui se veut érudite
Est nue sous le vernis des suffisances dites.
J’apprécie l’entregent, pas jusqu’à la nausée,
Mais cette compagnie qui se veut érudite
Est nue sous le vernis des suffisances dites.
dimanche 8 avril 2018
Rails
Le paysage file. Elle le voit à l’envers.
Sa tête dodeline. Un peu de notre hiver
S’en va. Le cliquetis des rails a des vertus
D’oubli. J’espère tant qu’on se réhabitue.
Sa tête dodeline. Un peu de notre hiver
S’en va. Le cliquetis des rails a des vertus
D’oubli. J’espère tant qu’on se réhabitue.
samedi 7 avril 2018
Filtre
Le flot de mes pensées tamise la lumière,
Insidieux abat-jour de mes sources premières.
Mancolistes, détails, exégèses sans fin
Rembrunissent le ciel d’une âme qui a faim.
Insidieux abat-jour de mes sources premières.
Mancolistes, détails, exégèses sans fin
Rembrunissent le ciel d’une âme qui a faim.
vendredi 6 avril 2018
Saumon
La rivière coulait. Des eaux brunes et noires
Où plus rien ne bougeait, pas même une nageoire.
Alors j’ai remonté le cours, infiniment.
L’eau froide, cristalline, était au firmament.
Où plus rien ne bougeait, pas même une nageoire.
Alors j’ai remonté le cours, infiniment.
L’eau froide, cristalline, était au firmament.
jeudi 5 avril 2018
Ange
L’ange mutin, qui d’or se teint, file sur l’eau.
Dans le courant d’un fleuve errant. Passe un îlot.
De sa barcasse, avec audace, alors s’élance
Au ras de l’onde. Une seconde, un peu de chance...
Dans le courant d’un fleuve errant. Passe un îlot.
De sa barcasse, avec audace, alors s’élance
Au ras de l’onde. Une seconde, un peu de chance...
mercredi 4 avril 2018
Inclusion
L’ambre qui te confine a des couleurs de flamme,
Abeille qui ne sus t’échapper de la trame,
Éternelle captive à côté d’un pistil.
Pareillement je suis, dans un ambre subtil…
Abeille qui ne sus t’échapper de la trame,
Éternelle captive à côté d’un pistil.
Pareillement je suis, dans un ambre subtil…
mardi 3 avril 2018
Hors la vie
Les objets alentour ont une mine lisse,
Un peu de leur froideur est dissimulatrice
Et le vertige vient de n’avoir à portée
Que ce cortège dont la vie s’est écartée.
Un peu de leur froideur est dissimulatrice
Et le vertige vient de n’avoir à portée
Que ce cortège dont la vie s’est écartée.
lundi 2 avril 2018
Ligne de fuite
La circularité de la roue me fascine :
Inéluctablement, d’une trace anodine,
Elle presse le temps qui s’étire au-dessous.
Les orbes sont unis quand l’espace est dissout.
Inéluctablement, d’une trace anodine,
Elle presse le temps qui s’étire au-dessous.
Les orbes sont unis quand l’espace est dissout.
dimanche 1 avril 2018
Onirie
J’explore les contrées intimes du dormeur,
Cette ville onirique où quelques allumeurs
De réverbère vont, noctambules zélés.
Je suis lumière et ombre, aux formes emmêlées.
Cette ville onirique où quelques allumeurs
De réverbère vont, noctambules zélés.
Je suis lumière et ombre, aux formes emmêlées.
samedi 31 mars 2018
Diamants
Les diamants échappés des mines se rebellent
Et fuient les feux-follets des ruisselantes belles,
Emportés par le vent cruel de l’illusion.
Leur chant rejoint celui des infinies visions.
Et fuient les feux-follets des ruisselantes belles,
Emportés par le vent cruel de l’illusion.
Leur chant rejoint celui des infinies visions.
vendredi 30 mars 2018
Heure vénale
Gilet béant, cravate lâche et couperose,
Il pavanait sur le pavé, prenant des poses
Et tu suivais, proie fascinée par son éclat.
J’ai tout jeté, mes vers, mon bouquet de lilas…
Il pavanait sur le pavé, prenant des poses
Et tu suivais, proie fascinée par son éclat.
J’ai tout jeté, mes vers, mon bouquet de lilas…
Rythmique
Elles tapaient des pieds sur le sol de poussière,
Ils frappaient les tambours de leurs mains roturières
Et le rythme montait comme un soleil d’avril,
Arraisonnant les corps dans l’instant volatil.
Ils frappaient les tambours de leurs mains roturières
Et le rythme montait comme un soleil d’avril,
Arraisonnant les corps dans l’instant volatil.
mercredi 28 mars 2018
Des airs
Les rires tonitruent sous la voûte du bar.
La part des anges flotte au milieu des flambards.
Je suis las, devant toi. Lentement, je dévisse.
Un air de jazz m’étreint. So what, de Miles Davis.
La part des anges flotte au milieu des flambards.
Je suis las, devant toi. Lentement, je dévisse.
Un air de jazz m’étreint. So what, de Miles Davis.
mardi 27 mars 2018
Monographie
Elle écrivit d’un jet le traité des pendules,
Assise à son bureau, de l’aube au crépuscule
Et son front s’inclina comme une fleur fanée,
Sous le poids d’un seul jour qui pèse tant d’années.
Assise à son bureau, de l’aube au crépuscule
Et son front s’inclina comme une fleur fanée,
Sous le poids d’un seul jour qui pèse tant d’années.
lundi 26 mars 2018
Qui sème
Les graines de semis d’entre ses mains s’esquivent
Et tombent sur le sol en princesses captives,
Espérant s’étancher de quelques perles d’eau.
Les nuages sont gris. Le vent va crescendo.
Et tombent sur le sol en princesses captives,
Espérant s’étancher de quelques perles d’eau.
Les nuages sont gris. Le vent va crescendo.
dimanche 25 mars 2018
Libertés
La grille est refermée. Le chant des alouettes
Est monté dans l’azur et rien de les arrête.
Un chat près de la grille observe les oiseaux.
Sa moustache frémit quand penchent les roseaux.
Est monté dans l’azur et rien de les arrête.
Un chat près de la grille observe les oiseaux.
Sa moustache frémit quand penchent les roseaux.
samedi 24 mars 2018
De ce repos
Les astres sont rétifs, auprès de qui je dors,
À la moindre chaleur, à quelque réconfort,
Heureusement l’humus a des douceurs de mère
Et dans le creux du sol, la nuit se fait légère.
À la moindre chaleur, à quelque réconfort,
Heureusement l’humus a des douceurs de mère
Et dans le creux du sol, la nuit se fait légère.
vendredi 23 mars 2018
Saint-Rémy
Le temps l’a laissée vaine au milieu des labours,
Le fronton du clocher plein de lierre et, autour,
Les ronces goulues vont, triomphantes épines,
Au-dessus de la nef. La vie cache les ruines.
Le fronton du clocher plein de lierre et, autour,
Les ronces goulues vont, triomphantes épines,
Au-dessus de la nef. La vie cache les ruines.
jeudi 22 mars 2018
Manoir
La maison crût, longtemps, poussée par les temps morts,
Ignorant l’entropie qui hurlait au-dehors,
Développant des tours, des pignons et des ailes,
Oubliant qu’alentour le temps faisait du zèle.
Ignorant l’entropie qui hurlait au-dehors,
Développant des tours, des pignons et des ailes,
Oubliant qu’alentour le temps faisait du zèle.
mercredi 21 mars 2018
Offrande
Les coupoles serties d’or et de pierres bleues
Brillent de l’intérieur. Des monstres fabuleux
Du haut de leur pilier déploient leurs ailes noires,
Attendant quelque don de moi, propitiatoire.
Brillent de l’intérieur. Des monstres fabuleux
Du haut de leur pilier déploient leurs ailes noires,
Attendant quelque don de moi, propitiatoire.
mardi 20 mars 2018
Corrélation
Une amie singulière sur un banc s’étire,
Un chat de ses entours passe et vient se blottir
Au creux de ses jupons. L’une et l’autre sont loin,
Dérivant dans le flot d’un univers conjoint.
Un chat de ses entours passe et vient se blottir
Au creux de ses jupons. L’une et l’autre sont loin,
Dérivant dans le flot d’un univers conjoint.
lundi 19 mars 2018
Exploration
Autour de moi, les dimensions sont incertaines
Et la maison subit d’étranges phénomènes.
Il suffit de pencher la tête par-dessus :
S’invite alors quelque vertige à mon insu.
Et la maison subit d’étranges phénomènes.
Il suffit de pencher la tête par-dessus :
S’invite alors quelque vertige à mon insu.
dimanche 18 mars 2018
Pique-nique
Ce jour de beau soleil, je réservai la table,
Un coin d’herbe jolie, des chênes vénérables
Et je mis le couvert sur le plaid écossais.
J’enviais le bouton d’or que tu caressais.
Un coin d’herbe jolie, des chênes vénérables
Et je mis le couvert sur le plaid écossais.
J’enviais le bouton d’or que tu caressais.
samedi 17 mars 2018
Entrain
Il n’a ni foi ni loi, le vers qui t’électrise,
Il aime t’émouvoir comme au temps des cerises…
À trop couper les mots, ce soir, qu’en reste-t-il ?
Un petit air frondeur, un arôme subtil ?
Il aime t’émouvoir comme au temps des cerises…
À trop couper les mots, ce soir, qu’en reste-t-il ?
Un petit air frondeur, un arôme subtil ?
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