Les diamants échappés des mines se rebellent
Et fuient les feux-follets des ruisselantes belles,
Emportés par le vent cruel de l’illusion.
Leur chant rejoint celui des infinies visions.
samedi 31 mars 2018
vendredi 30 mars 2018
Heure vénale
Gilet béant, cravate lâche et couperose,
Il pavanait sur le pavé, prenant des poses
Et tu suivais, proie fascinée par son éclat.
J’ai tout jeté, mes vers, mon bouquet de lilas…
Il pavanait sur le pavé, prenant des poses
Et tu suivais, proie fascinée par son éclat.
J’ai tout jeté, mes vers, mon bouquet de lilas…
Rythmique
Elles tapaient des pieds sur le sol de poussière,
Ils frappaient les tambours de leurs mains roturières
Et le rythme montait comme un soleil d’avril,
Arraisonnant les corps dans l’instant volatil.
Ils frappaient les tambours de leurs mains roturières
Et le rythme montait comme un soleil d’avril,
Arraisonnant les corps dans l’instant volatil.
mercredi 28 mars 2018
Des airs
Les rires tonitruent sous la voûte du bar.
La part des anges flotte au milieu des flambards.
Je suis las, devant toi. Lentement, je dévisse.
Un air de jazz m’étreint. So what, de Miles Davis.
La part des anges flotte au milieu des flambards.
Je suis las, devant toi. Lentement, je dévisse.
Un air de jazz m’étreint. So what, de Miles Davis.
mardi 27 mars 2018
Monographie
Elle écrivit d’un jet le traité des pendules,
Assise à son bureau, de l’aube au crépuscule
Et son front s’inclina comme une fleur fanée,
Sous le poids d’un seul jour qui pèse tant d’années.
Assise à son bureau, de l’aube au crépuscule
Et son front s’inclina comme une fleur fanée,
Sous le poids d’un seul jour qui pèse tant d’années.
lundi 26 mars 2018
Qui sème
Les graines de semis d’entre ses mains s’esquivent
Et tombent sur le sol en princesses captives,
Espérant s’étancher de quelques perles d’eau.
Les nuages sont gris. Le vent va crescendo.
Et tombent sur le sol en princesses captives,
Espérant s’étancher de quelques perles d’eau.
Les nuages sont gris. Le vent va crescendo.
dimanche 25 mars 2018
Libertés
La grille est refermée. Le chant des alouettes
Est monté dans l’azur et rien de les arrête.
Un chat près de la grille observe les oiseaux.
Sa moustache frémit quand penchent les roseaux.
Est monté dans l’azur et rien de les arrête.
Un chat près de la grille observe les oiseaux.
Sa moustache frémit quand penchent les roseaux.
samedi 24 mars 2018
De ce repos
Les astres sont rétifs, auprès de qui je dors,
À la moindre chaleur, à quelque réconfort,
Heureusement l’humus a des douceurs de mère
Et dans le creux du sol, la nuit se fait légère.
À la moindre chaleur, à quelque réconfort,
Heureusement l’humus a des douceurs de mère
Et dans le creux du sol, la nuit se fait légère.
vendredi 23 mars 2018
Saint-Rémy
Le temps l’a laissée vaine au milieu des labours,
Le fronton du clocher plein de lierre et, autour,
Les ronces goulues vont, triomphantes épines,
Au-dessus de la nef. La vie cache les ruines.
Le fronton du clocher plein de lierre et, autour,
Les ronces goulues vont, triomphantes épines,
Au-dessus de la nef. La vie cache les ruines.
jeudi 22 mars 2018
Manoir
La maison crût, longtemps, poussée par les temps morts,
Ignorant l’entropie qui hurlait au-dehors,
Développant des tours, des pignons et des ailes,
Oubliant qu’alentour le temps faisait du zèle.
Ignorant l’entropie qui hurlait au-dehors,
Développant des tours, des pignons et des ailes,
Oubliant qu’alentour le temps faisait du zèle.
mercredi 21 mars 2018
Offrande
Les coupoles serties d’or et de pierres bleues
Brillent de l’intérieur. Des monstres fabuleux
Du haut de leur pilier déploient leurs ailes noires,
Attendant quelque don de moi, propitiatoire.
Brillent de l’intérieur. Des monstres fabuleux
Du haut de leur pilier déploient leurs ailes noires,
Attendant quelque don de moi, propitiatoire.
mardi 20 mars 2018
Corrélation
Une amie singulière sur un banc s’étire,
Un chat de ses entours passe et vient se blottir
Au creux de ses jupons. L’une et l’autre sont loin,
Dérivant dans le flot d’un univers conjoint.
Un chat de ses entours passe et vient se blottir
Au creux de ses jupons. L’une et l’autre sont loin,
Dérivant dans le flot d’un univers conjoint.
lundi 19 mars 2018
Exploration
Autour de moi, les dimensions sont incertaines
Et la maison subit d’étranges phénomènes.
Il suffit de pencher la tête par-dessus :
S’invite alors quelque vertige à mon insu.
Et la maison subit d’étranges phénomènes.
Il suffit de pencher la tête par-dessus :
S’invite alors quelque vertige à mon insu.
dimanche 18 mars 2018
Pique-nique
Ce jour de beau soleil, je réservai la table,
Un coin d’herbe jolie, des chênes vénérables
Et je mis le couvert sur le plaid écossais.
J’enviais le bouton d’or que tu caressais.
Un coin d’herbe jolie, des chênes vénérables
Et je mis le couvert sur le plaid écossais.
J’enviais le bouton d’or que tu caressais.
samedi 17 mars 2018
Entrain
Il n’a ni foi ni loi, le vers qui t’électrise,
Il aime t’émouvoir comme au temps des cerises…
À trop couper les mots, ce soir, qu’en reste-t-il ?
Un petit air frondeur, un arôme subtil ?
Il aime t’émouvoir comme au temps des cerises…
À trop couper les mots, ce soir, qu’en reste-t-il ?
Un petit air frondeur, un arôme subtil ?
vendredi 16 mars 2018
Hors les murs
La tenture frémit devant les pierres nues,
Sans doute le coulis d’air glacé s’insinue,
Provenant de la crypte. Ainsi je vagabonde,
En quête des étranges fleurs de l’outre monde.
Sans doute le coulis d’air glacé s’insinue,
Provenant de la crypte. Ainsi je vagabonde,
En quête des étranges fleurs de l’outre monde.
jeudi 15 mars 2018
Sort scellé
Les carreaux bleus ternis par la buée te laissent
Une page encor vide à remplir. Tu caresses
À peine, d’un doigt sûr, la surface perlée :
Mon nom surgit de l’eau, je suis ensorcelé.
Une page encor vide à remplir. Tu caresses
À peine, d’un doigt sûr, la surface perlée :
Mon nom surgit de l’eau, je suis ensorcelé.
mercredi 14 mars 2018
Due forme
La vérité s’écaille à la périphérie,
Sous le boutoir têtu des vanités chéries.
Il va falloir poncer, polir les apparences,
Y étendre un vernis clinquant jusqu’à l’outrance.
Sous le boutoir têtu des vanités chéries.
Il va falloir poncer, polir les apparences,
Y étendre un vernis clinquant jusqu’à l’outrance.
mardi 13 mars 2018
Deux balles
Balle rouge, balle blanche sur fond de ciel,
Qui gravitent, se balancent dans un duel,
Ignorant l’origine de leur trajectoire,
Au rebond devinent qu’il n’est pas de victoire.
Qui gravitent, se balancent dans un duel,
Ignorant l’origine de leur trajectoire,
Au rebond devinent qu’il n’est pas de victoire.
lundi 12 mars 2018
Alaire
Comme un pinson cette chanson s’envole vite
Et l’air autour qui n’est pas sourd, ému, l’ébruite.
À la volée, les plus zélés des passereaux
Reprennent l’air, la plume fière, un peu farauds…
Et l’air autour qui n’est pas sourd, ému, l’ébruite.
À la volée, les plus zélés des passereaux
Reprennent l’air, la plume fière, un peu farauds…
dimanche 11 mars 2018
En sève
C’est
la saison des mains, des pieds nus sur la terre,
Où
la semence germe en plantule légère,
Où
j’ai laissé le vent caresser mes cheveux...
Le
vent n’est pas en laisse, il fait bien ce qu’il veut.
samedi 10 mars 2018
Au vrai
Dans le cocon tissé des années d’illusions,
Je suis lové, sans même rêver d’évasion.
Révoltes convenues, dissidences factices…
Il faut que le mensonge enfin s’anéantisse.
Je suis lové, sans même rêver d’évasion.
Révoltes convenues, dissidences factices…
Il faut que le mensonge enfin s’anéantisse.
vendredi 9 mars 2018
Petite sortie
Le merveilleux sourire édenté des ficaires
Au bord de cette route, en jaune téméraire,
Accompagne l’élan vacillant du vélo,
Tandis que le vent cingle et signe le tableau.
Au bord de cette route, en jaune téméraire,
Accompagne l’élan vacillant du vélo,
Tandis que le vent cingle et signe le tableau.
jeudi 8 mars 2018
Roulis
Cravate jaune et bleue, confusément soliste,
Il errait sur le pont, dans l’ombre du pianiste,
Accrochant quelque note au bout de son archet.
Face à son mal de mer, rideau. Pas de cachet.
Il errait sur le pont, dans l’ombre du pianiste,
Accrochant quelque note au bout de son archet.
Face à son mal de mer, rideau. Pas de cachet.
mercredi 7 mars 2018
Récidive
La souris muse et rôde au fond de la cuisine.
Elle espère sans doute éviter la féline
Engeance, mais hélas ! De jour comme de nuit,
La chatte du foyer surveille sans répit !
Elle espère sans doute éviter la féline
Engeance, mais hélas ! De jour comme de nuit,
La chatte du foyer surveille sans répit !
mardi 6 mars 2018
Instinct
Un peu de sable autour, les empreintes sont tiennes,
Où tu passes je suis, ta silhouette m’entraîne
Et ton rire ruisselle, aux accords argentins
Du temps de nos amours, comme un écho lointain…
Où tu passes je suis, ta silhouette m’entraîne
Et ton rire ruisselle, aux accords argentins
Du temps de nos amours, comme un écho lointain…
lundi 5 mars 2018
Physique
La barcasse appontée se balance inutile
Au fond du port désert. Elle rêve des îles.
Un goéland s’y pose, au regard nonchalant.
Qui d’elle ou de l’oiseau déclenche le ballant ?
Au fond du port désert. Elle rêve des îles.
Un goéland s’y pose, au regard nonchalant.
Qui d’elle ou de l’oiseau déclenche le ballant ?
dimanche 4 mars 2018
Littéraire
La
balancelle comme un silence dans l’air
Attirait
un pinson qui chantait haut et clair,
Tu t’y
étais lovée pour lire une nouvelle
Étrange
d’Edgar Poe. Je ne sus pas laquelle...
samedi 3 mars 2018
Opportunes
Toujours recommencer, à nos heures communes,
Apprendre simplement de l’autre, sans rancune
À cheminer à deux, matins blêmes ou non,
Pour saisir un sourire et lui donner un nom.
Apprendre simplement de l’autre, sans rancune
À cheminer à deux, matins blêmes ou non,
Pour saisir un sourire et lui donner un nom.
vendredi 2 mars 2018
Au ras
Les faucons coupent l’air en lames océanes
Et laissent dans le ciel d’éthérés filigranes.
Une plume d’acier jamais ne volera
Dans cet azur d’oiseaux. Le vers l’emportera.
Et laissent dans le ciel d’éthérés filigranes.
Une plume d’acier jamais ne volera
Dans cet azur d’oiseaux. Le vers l’emportera.
jeudi 1 mars 2018
De prime abord
Avec sa main diaphane et fébrile elle lisse
Un pan de son habit, vaine investigatrice,
Où nul grain de poussière n’est jamais venu.
L’apparence est intacte et l’heure est ingénue...
Un pan de son habit, vaine investigatrice,
Où nul grain de poussière n’est jamais venu.
L’apparence est intacte et l’heure est ingénue...
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