J’ai voyagé léger, sur des pierres de lune
Allongées et flottant au-dessus des callunes
Et j’ai laissé le monde au loin, dans mon néant,
Au prix vertigineux d’un horizon béant.
jeudi 31 mai 2018
mercredi 30 mai 2018
Vite
La vitesse m’étreint comme une laisse un chien.
Je cherche vainement l’oxygène mais rien,
Dans cet univers gris, ne me dispose à vivre
Avec cette lenteur qui porte et me délivre.
Je cherche vainement l’oxygène mais rien,
Dans cet univers gris, ne me dispose à vivre
Avec cette lenteur qui porte et me délivre.
mardi 29 mai 2018
Foi
Je gage que l’azur cèle des faits curieux,
Inconnus des humains parvenus, et des dieux
Que la blessure ouverte au bord de l’âme humaine
Aspire une lumière à l’ardeur souveraine.
Inconnus des humains parvenus, et des dieux
Que la blessure ouverte au bord de l’âme humaine
Aspire une lumière à l’ardeur souveraine.
lundi 28 mai 2018
Livresque
Les lampes en laiton, les sous-mains de cuir vert,
Une odeur de vieux bois et de livres ouverts
Me rappellent soudain les heures assidues
Passées dans le secret des arts inattendus.
Une odeur de vieux bois et de livres ouverts
Me rappellent soudain les heures assidues
Passées dans le secret des arts inattendus.
dimanche 27 mai 2018
Quelques accords
Le pincement du cœur et des cordes s’enchaîne
Une guitare est tout ce qu’il faut pour ma peine.
Où le soleil s’étire en un reflet de miel,
Je caresse le bois. Le temps est substantiel.
Une guitare est tout ce qu’il faut pour ma peine.
Où le soleil s’étire en un reflet de miel,
Je caresse le bois. Le temps est substantiel.
samedi 26 mai 2018
En miettes
Les sentiments croisés d’océans, de nefs, d’îles
Emportent dispersés mes rêves immobiles.
Allongé, sous le ciel, je suis ces particules
Éparpillées de moi. Le sable et le sel brûlent.
Emportent dispersés mes rêves immobiles.
Allongé, sous le ciel, je suis ces particules
Éparpillées de moi. Le sable et le sel brûlent.
vendredi 25 mai 2018
Littoral
Le hasard a voulu que nos chemins se croisent
À la pointe du Van, face à la mer d’Iroise,
Unis, nous regardions filer des cerfs-volants.
Les mouettes riaient. Nous étions nonchalants.
À la pointe du Van, face à la mer d’Iroise,
Unis, nous regardions filer des cerfs-volants.
Les mouettes riaient. Nous étions nonchalants.
jeudi 24 mai 2018
La statue
Je suis de la vallée de Nour. Je porte haut
L’oriflamme de soie, plus tranchant qu’une faux.
Mon cheval est de marbre et mon buste d’argile.
Au-dessus les pigeons fientent. Maudite ville !
L’oriflamme de soie, plus tranchant qu’une faux.
Mon cheval est de marbre et mon buste d’argile.
Au-dessus les pigeons fientent. Maudite ville !
mercredi 23 mai 2018
Solarium
La cour laissait passer chichement la lumière
Et le chat s’allongeait toujours sous la verrière,
Héliotrope félin, vibrisses dans le fort
De l’effluve solaire. Image de l’effort...
Et le chat s’allongeait toujours sous la verrière,
Héliotrope félin, vibrisses dans le fort
De l’effluve solaire. Image de l’effort...
mardi 22 mai 2018
Savane
N’aurais-je ressenti que le froid de ses ailes ?
Yeux fermés je rêvais : peut-être tourterelle
Ou fée qui passait là. J’étais anéanti.
Je m’étais réfugié dans le Serengeti.
Yeux fermés je rêvais : peut-être tourterelle
Ou fée qui passait là. J’étais anéanti.
Je m’étais réfugié dans le Serengeti.
lundi 21 mai 2018
Épistolier
Une dense noirceur dans la pénombre épie,
Tu traces le ruban de l’encre sans répit,
Proie de toutes les peurs qui pesamment t’assaillent.
Enfin la lettre est faite… à quand nos retrouvailles ?
Tu traces le ruban de l’encre sans répit,
Proie de toutes les peurs qui pesamment t’assaillent.
Enfin la lettre est faite… à quand nos retrouvailles ?
dimanche 20 mai 2018
Haie
Le vent caresse ému le
vert de son feuillage
Et le ruban sans fin de
la route m’engage
À sentir en passant
ses effluves légers.
Je veux laisser
l’instant vaste me submerger.
samedi 19 mai 2018
Lacune
Le jour s’est retiré
que déjà l’aube pointe...
Où est passée la
nuit ? J’observe mes mains jointes.
Ai-je prié ? Le
temps joue de mes insomnies.
Noire est l’heure où
l’on doit côtoyer l’infini.
vendredi 18 mai 2018
Contre-point
Je vois les sons filer, rebondissantes sphères,
Un accord se déroule et rien ne m’indiffère.
Au silence se love un espace primal.
L’harmonie m’enveloppe et je suis animal.
Un accord se déroule et rien ne m’indiffère.
Au silence se love un espace primal.
L’harmonie m’enveloppe et je suis animal.
jeudi 17 mai 2018
Taillis
La bête se faufile au cœur d’un vieux roncier,
Là où jamais ne vont traîner les vacanciers.
Le vrai monde est toujours vivant. Les bêtes savent.
Abri pour les petits, pour les grands une entrave.
Là où jamais ne vont traîner les vacanciers.
Le vrai monde est toujours vivant. Les bêtes savent.
Abri pour les petits, pour les grands une entrave.
mercredi 16 mai 2018
À la chaîne
Je me suis perdu dans la chaîne d’assemblage.
Un vrombissement lent grignote mon courage.
Au-dessus les néons crachent des rayons crus.
Les robots sont parfaits. Les gens ont disparu.
Un vrombissement lent grignote mon courage.
Au-dessus les néons crachent des rayons crus.
Les robots sont parfaits. Les gens ont disparu.
mardi 15 mai 2018
Chélidoine
Dans le secret des murs elle se porte, belle,
Avec ses fleurs perchées, fragiles sentinelles
Épanouies, dispose à partager son sang
De vif orange avec les gens reconnaissants.
Avec ses fleurs perchées, fragiles sentinelles
Épanouies, dispose à partager son sang
De vif orange avec les gens reconnaissants.
lundi 14 mai 2018
Altitude
L’orage racle, grogne autour de la masure
Et les pierres, les bois grincent. Je me rassure
En pensant que le ciel est toujours bleu là-haut,
Dans la sérénité des cercles virginaux.
Et les pierres, les bois grincent. Je me rassure
En pensant que le ciel est toujours bleu là-haut,
Dans la sérénité des cercles virginaux.
dimanche 13 mai 2018
Céramique
J’ai fait des anciens jours des faïences collées
Sur le mur encor chaud de nos amours mêlées,
Pour tenter de guérir la funeste indolence.
Une paillette de soleil lentement danse.
Sur le mur encor chaud de nos amours mêlées,
Pour tenter de guérir la funeste indolence.
Une paillette de soleil lentement danse.
samedi 12 mai 2018
Ils passent
Jeanne s’est posée là, c’est l’heure, à sa fenêtre.
Elle voit les passants qu’elle connaît, peut-être
Et son chat qui la fixe avec ses yeux dorés
Lui raconte des jours lointains et colorés.
Elle voit les passants qu’elle connaît, peut-être
Et son chat qui la fixe avec ses yeux dorés
Lui raconte des jours lointains et colorés.
vendredi 11 mai 2018
Dichotomie
Les fils coupent le ciel, les chemins cette terre.
Ils divisent toujours, sans retenue, sectaires.
Au prétexte d’unir, ils s’arrogent le droit
De linéariser l’homme telle une proie.
Ils divisent toujours, sans retenue, sectaires.
Au prétexte d’unir, ils s’arrogent le droit
De linéariser l’homme telle une proie.
jeudi 10 mai 2018
Géode
Autour des âmes nues, les formes se complaisent,
Aussitôt l’infini prend un aspect de glaise
Et nos amours volés aux minutes d’ici
Sauront-ils fissurer cette gangue durcie ?
Aussitôt l’infini prend un aspect de glaise
Et nos amours volés aux minutes d’ici
Sauront-ils fissurer cette gangue durcie ?
mercredi 9 mai 2018
Bucoliaste
Il écrit comme il peint, mais en noir sur fond blanc,
Le carnet dans sa poche. Il se promène, lent,
Piochant tout à l’entour la vie qui s’égosille,
Il lui offre des mots, vaines, belles vétilles.
Le carnet dans sa poche. Il se promène, lent,
Piochant tout à l’entour la vie qui s’égosille,
Il lui offre des mots, vaines, belles vétilles.
mardi 8 mai 2018
Maurane
Je traînais avec toi, salle des pas perdus,
Tu chantais sur un prélude de Bach. Je dus
Dilater un peu trop ce tempo de chamade,
Au large tu partis, moi je restais en rade.
Tu chantais sur un prélude de Bach. Je dus
Dilater un peu trop ce tempo de chamade,
Au large tu partis, moi je restais en rade.
lundi 7 mai 2018
Chronique
Elle courut longtemps dans la brume et la lande,
En quête des derniers vestiges des légendes,
Et finit par tomber dans la bruyère bleue,
Songeant à la licorne au corps miraculeux.
En quête des derniers vestiges des légendes,
Et finit par tomber dans la bruyère bleue,
Songeant à la licorne au corps miraculeux.
dimanche 6 mai 2018
Simultanés
Dedans, la bonne cire imprègne le plancher,
Dehors, les ronceraies veloutent les rochers.
Je reste sur le seuil, l’avant-toit me protège,
Une bruine de mai tièdement nous assiège.
Dehors, les ronceraies veloutent les rochers.
Je reste sur le seuil, l’avant-toit me protège,
Une bruine de mai tièdement nous assiège.
samedi 5 mai 2018
Bibliothécaire
Les livres sont logés dans de riches alcôves
Et le sable assez fou pour couler ne les sauve.
Un fantôme gardien passe en traînant les pieds,
Son corps immatériel traverse le papier.
Et le sable assez fou pour couler ne les sauve.
Un fantôme gardien passe en traînant les pieds,
Son corps immatériel traverse le papier.
vendredi 4 mai 2018
Au jour naissant
La montagne se tient, superbe, dans l’aurore
Et la verte toison de forêt qu’elle arbore
Alors scintille sous l’éclat de vifs torrents.
Que ne suis-je à cette heure au milieu du courant !
Et la verte toison de forêt qu’elle arbore
Alors scintille sous l’éclat de vifs torrents.
Que ne suis-je à cette heure au milieu du courant !
jeudi 3 mai 2018
Rares
Des citronniers de l’Elbe aux oliviers du Rhin,
Je suis allé frondeur, chercher les fruits d’airain
Pour les fondre aux creusets dont les feux s’éternisent
Et forger dans la peine une lame promise.
Je suis allé frondeur, chercher les fruits d’airain
Pour les fondre aux creusets dont les feux s’éternisent
Et forger dans la peine une lame promise.
mercredi 2 mai 2018
Harmonie
Le sourire survient lentement sur tes lèvres
Et la ville à mesure étonnamment s’enfièvre.
Un air de comédie musicale soudain
Me laisse deviner quelque secret jardin.
Et la ville à mesure étonnamment s’enfièvre.
Un air de comédie musicale soudain
Me laisse deviner quelque secret jardin.
mardi 1 mai 2018
Primeur
Dans la cohue du monde, à peine là, je dors.
La foule trace autour un univers sans bord,
Je rêve des épis qui comme moi se penchent,
Attendant sagement que la faux ne les tranche.
La foule trace autour un univers sans bord,
Je rêve des épis qui comme moi se penchent,
Attendant sagement que la faux ne les tranche.
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