Le détail soutenu des ombres du feuillage
Attire mes regards. La lumière est volage
Et le soleil badine. Il faut raison garder.
Je suis ombre et lumière, impossible à scinder…
samedi 30 juin 2018
vendredi 29 juin 2018
Tout conte fait
Les contes à dormir debout se font plus rares
Et la chimère meurt bientôt, sans crier gare,
Abandonnant son rêve au beau milieu du guet,
Faute d’avoir sonné les cloches du muguet.
Et la chimère meurt bientôt, sans crier gare,
Abandonnant son rêve au beau milieu du guet,
Faute d’avoir sonné les cloches du muguet.
jeudi 28 juin 2018
Cube
Dans ce cube mental, les angles se referment
Et les pensées piégées grouillent sous l’épiderme.
Au rythme de ce cœur qui farouchement bat.
La nuit va se lever. Commence le combat.
Et les pensées piégées grouillent sous l’épiderme.
Au rythme de ce cœur qui farouchement bat.
La nuit va se lever. Commence le combat.
mercredi 27 juin 2018
Furtive
La chevêche empaillée qui trône sur la table
Observe le marchand d’un air indéchiffrable.
Il ne sait rien de l’âme, il compte son argent,
Dans le ciel les oiseaux, sur la terre les gens…
Observe le marchand d’un air indéchiffrable.
Il ne sait rien de l’âme, il compte son argent,
Dans le ciel les oiseaux, sur la terre les gens…
mardi 26 juin 2018
Course
Elle n’a pas le temps, tout s’enchaîne trop vite.
Un essaim de tracas autour d’elle gravite
Il est huit heures et quart, il faut aller bosser.
Elle entend ses talons claquer sur la chaussée…
Un essaim de tracas autour d’elle gravite
Il est huit heures et quart, il faut aller bosser.
Elle entend ses talons claquer sur la chaussée…
lundi 25 juin 2018
Chardonneret
Les beaux jours insolents caracolent dans l’air,
Un fier chardonneret dans l’arbre chante clair.
Il ne me reste rien de cette morgue humaine,
En cet instant, la vie est toute souveraine.
Un fier chardonneret dans l’arbre chante clair.
Il ne me reste rien de cette morgue humaine,
En cet instant, la vie est toute souveraine.
dimanche 24 juin 2018
Nue
Nue, la modèle Estelle est de mauvaise humeur,
École des Beaux-Arts. Elle entend les rumeurs :
On dit que sa posture est beaucoup trop languide.
Elle est, l’éternité de la toile, morbide.
École des Beaux-Arts. Elle entend les rumeurs :
On dit que sa posture est beaucoup trop languide.
Elle est, l’éternité de la toile, morbide.
samedi 23 juin 2018
Couloir
La peinture écaillée, jaune, se pavanait
Sur les murs du couloir où je me promenais,
Peut-être un souvenir d’un lycée, d’un collège.
Aucune issue. Ce rêve a tout d’un sortilège.
Sur les murs du couloir où je me promenais,
Peut-être un souvenir d’un lycée, d’un collège.
Aucune issue. Ce rêve a tout d’un sortilège.
vendredi 22 juin 2018
Aventure
Il s’est un peu fâché contre le vent pervers
Qui ballottait sa carte routière à l’envers
Puis le vent est tombé. Lui s’est remis debout,
La déchirant soigneusement en petits bouts.
Qui ballottait sa carte routière à l’envers
Puis le vent est tombé. Lui s’est remis debout,
La déchirant soigneusement en petits bouts.
jeudi 21 juin 2018
Avec les yeux
Il ne dit jamais rien. Son regard est ailleurs.
Il sourit aux passants, parfois, qui en ont peur.
Quand il voit dans le ciel les martinets qui filent
En trissant, ses yeux brillent. J’ai trouvé son île.
Il sourit aux passants, parfois, qui en ont peur.
Quand il voit dans le ciel les martinets qui filent
En trissant, ses yeux brillent. J’ai trouvé son île.
mercredi 20 juin 2018
Rides
À ce jeu, le visage, avec ses coups du sort,
Marque vilainement. Ce n’est pas du ressort
De l’esthétique, mais des géomorphologues.
Aux flots de rides l’homme est un marin qui vogue.
Marque vilainement. Ce n’est pas du ressort
De l’esthétique, mais des géomorphologues.
Aux flots de rides l’homme est un marin qui vogue.
mardi 19 juin 2018
Amicalement
Aux amis que je perds (le temps passe) de vue,
Je laisse des virgules, entre les mots, pourvues,
Comme les points, de pensées que l’on n’a pas dites,
Espérance gardée qu’un jour elles s’ébruitent…
Je laisse des virgules, entre les mots, pourvues,
Comme les points, de pensées que l’on n’a pas dites,
Espérance gardée qu’un jour elles s’ébruitent…
lundi 18 juin 2018
Au bout
Les pierres sont levées au bord de l’occident,
Doigts pointés vers le ciel, gueules chargées de dents,
Vers les nuages lourds, vers les troupeaux d’étoiles,
Et les femmes lassées regardent loin, les voiles.
Doigts pointés vers le ciel, gueules chargées de dents,
Vers les nuages lourds, vers les troupeaux d’étoiles,
Et les femmes lassées regardent loin, les voiles.
dimanche 17 juin 2018
Mes loups
Mes souvenirs enfouis sont tels des loups errants,
Jamais je ne leur somme de se mettre en rang.
Solitaires, en meute, au gré de la mémoire,
Ils sont prêts à bondir, gueules rouges ou noires.
Jamais je ne leur somme de se mettre en rang.
Solitaires, en meute, au gré de la mémoire,
Ils sont prêts à bondir, gueules rouges ou noires.
samedi 16 juin 2018
Juste ici
La ville est sale et grise, et je te vois debout
Là-bas, près de l’église, élégante, en boubou.
Tu regardes les gens tout autour qui se flattent,
Ignorant dans ce gris le soleil écarlate.
Là-bas, près de l’église, élégante, en boubou.
Tu regardes les gens tout autour qui se flattent,
Ignorant dans ce gris le soleil écarlate.
vendredi 15 juin 2018
Pas
Elle esquissa des pas de danse sur la terre
Et les dessins tracés lentement suscitèrent
Auprès des sages d’Ys un curieux effroi.
La fracture du monde ouvrit un noir détroit.
Et les dessins tracés lentement suscitèrent
Auprès des sages d’Ys un curieux effroi.
La fracture du monde ouvrit un noir détroit.
jeudi 14 juin 2018
Douleur
Il n’aimait plus sentir le poids des vents contraires,
Il avait oublié quel gamin téméraire
Il était. Devant lui souriait le Destin,
Les chaussures trouées, la veste de satin.
Il avait oublié quel gamin téméraire
Il était. Devant lui souriait le Destin,
Les chaussures trouées, la veste de satin.
mercredi 13 juin 2018
Fort courant
Méandrique rivière, à la puissance étale,
Elle avance en silence, étendue d’eau létale
À peine caressée par la brise qui ment.
Je suis au bord, lassé d’elle et du firmament.
Elle avance en silence, étendue d’eau létale
À peine caressée par la brise qui ment.
Je suis au bord, lassé d’elle et du firmament.
mardi 12 juin 2018
Ondulations
Les orges vont au vent comme des vagues folles
Et le vert sous le gris des nuages console
Un peu mon âme en peine, oiseau déconcertant.
Puis j’entends l’alouette. Alors, c’est le printemps.
Et le vert sous le gris des nuages console
Un peu mon âme en peine, oiseau déconcertant.
Puis j’entends l’alouette. Alors, c’est le printemps.
lundi 11 juin 2018
Berlue
L’optique joue des tours. Je crois l’apercevoir
Dans le reflet bleuté d’une vitre de bar.
Je me retourne. Rien. C’est la porte qui claque.
Au-dehors, le reflet d’un fou dans une flaque…
Dans le reflet bleuté d’une vitre de bar.
Je me retourne. Rien. C’est la porte qui claque.
Au-dehors, le reflet d’un fou dans une flaque…
dimanche 10 juin 2018
Du plus haut
De l’église à l’étang, c’est un chemin d’appel
Antique qui descend. L’étang renvoie le ciel
Quand les arbres sont nus, l’hiver, et ses nuages.
Au-dessus du clocher se prépare l’orage.
Antique qui descend. L’étang renvoie le ciel
Quand les arbres sont nus, l’hiver, et ses nuages.
Au-dessus du clocher se prépare l’orage.
samedi 9 juin 2018
Complet
La coupe était parfaite et la démarche sûre
Et pourtant, il avait, par-delà son allure,
Un désir abyssal d’endosser le néant,
Mais la cape était lourde et le désir béant.
Et pourtant, il avait, par-delà son allure,
Un désir abyssal d’endosser le néant,
Mais la cape était lourde et le désir béant.
vendredi 8 juin 2018
Décompte
L’intensité de ce moment, vu dans tes yeux,
Qui regardaient autour des miens l’orbe joyeux,
Me fit passer comme un été d’oranges douces
En un instant. Qu’elle était loin, la mort aux trousses !
Qui regardaient autour des miens l’orbe joyeux,
Me fit passer comme un été d’oranges douces
En un instant. Qu’elle était loin, la mort aux trousses !
jeudi 7 juin 2018
Climat
Le relief inouï de l’air même se trame,
Inconnu des pensées qui réfrènent nos âmes,
Et les cieux envahis de traînées rouge sang
Laisse le froid glisser vers nos cœurs impuissants.
Inconnu des pensées qui réfrènent nos âmes,
Et les cieux envahis de traînées rouge sang
Laisse le froid glisser vers nos cœurs impuissants.
mercredi 6 juin 2018
Ta voix
C’est un velours, une clochette, un son flûté,
Parfois le sifflement d’une lame affûtée,
Ta voix m’enchante et j’aime jusqu’à tes silences,
Écrins de mélodies. Les notes se balancent.
Parfois le sifflement d’une lame affûtée,
Ta voix m’enchante et j’aime jusqu’à tes silences,
Écrins de mélodies. Les notes se balancent.
mardi 5 juin 2018
À la lettre
Elle avait envoyé des lettres si souvent,
Mais étaient-ils encor du monde des vivants,
Ceux qu’elle tutoyait d’une écriture fine ?
Elle en fit tant couler, de l’encre purpurine…
Mais étaient-ils encor du monde des vivants,
Ceux qu’elle tutoyait d’une écriture fine ?
Elle en fit tant couler, de l’encre purpurine…
lundi 4 juin 2018
Se vi pare
Si je vous ai prié de ne pas me mentir,
Je n’ai pas pour autant l’étoffe du martyr.
Donnez un peu de vous, de cette délicate
Âme et laissez mourir vos mines scélérates.
Je n’ai pas pour autant l’étoffe du martyr.
Donnez un peu de vous, de cette délicate
Âme et laissez mourir vos mines scélérates.
dimanche 3 juin 2018
Demoiselles
La lumière a chanté des airs de neste rude
Et les embruns d’ici, prismatiques, dénudent
Irrésistiblement les nymphes de ruisseaux.
Verrai-je l’agrion dans son ultime saut ?
Et les embruns d’ici, prismatiques, dénudent
Irrésistiblement les nymphes de ruisseaux.
Verrai-je l’agrion dans son ultime saut ?
samedi 2 juin 2018
De guerre lasse
L’éclat de la guerrière a terni sous les ors
Des cuivres, des laitons des munitions de mort.
Le pouvoir est têtu, les armes séductrices.
Il est temps que la rouille sur l’acier fleurisse.
Des cuivres, des laitons des munitions de mort.
Le pouvoir est têtu, les armes séductrices.
Il est temps que la rouille sur l’acier fleurisse.
vendredi 1 juin 2018
À la fraîche
La terrasse se teint des primes lueurs mauves,
Une à une les bêtes de la nuit se sauvent
Et ton mégot rougeoie. Ta main le tient serré.
Le reste de ton corps frissonne. As-tu pleuré ?
Une à une les bêtes de la nuit se sauvent
Et ton mégot rougeoie. Ta main le tient serré.
Le reste de ton corps frissonne. As-tu pleuré ?
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