Lent, je vole au-dessus des mâtures auriques,
Hirondelle de mer, près des côtes d’Afrique,
Ignorée des pêcheurs qui dessous triment fort,
Mais tous au fil du vent qui souffle vers le port.
mercredi 31 octobre 2018
mardi 30 octobre 2018
Nef
Ce soir dans la travée, d’ultimes rayons peinent
À percer la pénombre où tu pries, si sereine.
Au fond, quelques bougies papillotent serrées
Comme les yeux luisants de bêtes apeurées.
À percer la pénombre où tu pries, si sereine.
Au fond, quelques bougies papillotent serrées
Comme les yeux luisants de bêtes apeurées.
lundi 29 octobre 2018
Volute
Le bâton d’encens brûle : une volute pâle
Envahit lentement, telle une fleur spectrale,
Entre nous deux l’espace un instant suspendu.
Nous touchons l’un et l’autre aux paradis perdus.
Envahit lentement, telle une fleur spectrale,
Entre nous deux l’espace un instant suspendu.
Nous touchons l’un et l’autre aux paradis perdus.
dimanche 28 octobre 2018
Tag
Des glyphes en couleur s’affichent sur les murs
De la ville : slogans, taches, crânes, fémurs.
La colère partout. Partout peinte la peur
Et puis, dans la ruelle, au pochoir, une fleur.
De la ville : slogans, taches, crânes, fémurs.
La colère partout. Partout peinte la peur
Et puis, dans la ruelle, au pochoir, une fleur.
samedi 27 octobre 2018
Rouages
Sous la voûte, en écho, les rouages s’engrènent
Entraînant malgré eux, dans l’aire souterraine,
Un mécanisme tors, qui montre enfin ses dents.
La singularité s’extirpe du dedans.
Entraînant malgré eux, dans l’aire souterraine,
Un mécanisme tors, qui montre enfin ses dents.
La singularité s’extirpe du dedans.
vendredi 26 octobre 2018
Soie
Je n’y suis pas entré, je n’en suis pas sorti
Je ne sais même pas ce que j’ai ressenti
D’être et de n’être pas dans cette noire frange,
Où seul un mur de soie me sépare des anges.
Je ne sais même pas ce que j’ai ressenti
D’être et de n’être pas dans cette noire frange,
Où seul un mur de soie me sépare des anges.
jeudi 25 octobre 2018
Sirènes
Des eaux de l’océan surgissent les sirènes
Et leur chant se propage à l’assaut des carènes
Où les marins tassés au bastingage ont peur.
L’acier n’est pas plus sûr que le bois des clippers.
Et leur chant se propage à l’assaut des carènes
Où les marins tassés au bastingage ont peur.
L’acier n’est pas plus sûr que le bois des clippers.
mercredi 24 octobre 2018
Sortir du bois
Tu sculptes le poirier dans une frénésie
Créative qui donne à ton morceau choisi
L’ampleur de la vie même… et pourtant rien ne bouge.
Alors tu trembles un peu, déçu, serrant la gouge.
Créative qui donne à ton morceau choisi
L’ampleur de la vie même… et pourtant rien ne bouge.
Alors tu trembles un peu, déçu, serrant la gouge.
mardi 23 octobre 2018
C’est un jardin
L’espace entretenu du jardin me méprise
Et me pousse insidieux à passer la remise
Au-delà de laquelle une sente se perd :
La beauté jaillit du chaotique univers.
Et me pousse insidieux à passer la remise
Au-delà de laquelle une sente se perd :
La beauté jaillit du chaotique univers.
lundi 22 octobre 2018
Ainsi tenu
Longtemps je suis resté sur ce frêle équilibre
Aux forces contenues qui font le bois des fibres
Et dans ce singulier ajustement de soi,
La mesure et l’excès, toujours, que je perçois...
Aux forces contenues qui font le bois des fibres
Et dans ce singulier ajustement de soi,
La mesure et l’excès, toujours, que je perçois...
dimanche 21 octobre 2018
Rive
Sous le pont court encore un ruisselet d’eau vive
Et je m’assois souvent le soir près de la rive
À contempler le flot, les pierres et les cieux,
Bercé par le chant des rainettes, insoucieux.
Et je m’assois souvent le soir près de la rive
À contempler le flot, les pierres et les cieux,
Bercé par le chant des rainettes, insoucieux.
samedi 20 octobre 2018
Jours soyeux
Les jours soyeux et frais caressaient nos épaules,
Enveloppant nos vies de fils sérieux ou drôles.
Autour un vent d’hiver parfois voulait son dû,
Faut-il que ces fils-là nous aient bien défendus !
Enveloppant nos vies de fils sérieux ou drôles.
Autour un vent d’hiver parfois voulait son dû,
Faut-il que ces fils-là nous aient bien défendus !
vendredi 19 octobre 2018
Engin
Du monstre mécanique une fureur primale
Explose dans l’espace, à son passage, mâle.
Où l’air est déchiré par le métal hurlant,
L’être de chair se perd, éreinté, pantelant.
Explose dans l’espace, à son passage, mâle.
Où l’air est déchiré par le métal hurlant,
L’être de chair se perd, éreinté, pantelant.
jeudi 18 octobre 2018
Sylvestre
Sereine est la forêt qui, tout autour du monde,
Élance vers le ciel ses branches vagabondes,
Innocente, rêvant de soleil et de pluie,
De sources, de torrents, d’humus et de beaux fruits.
Élance vers le ciel ses branches vagabondes,
Innocente, rêvant de soleil et de pluie,
De sources, de torrents, d’humus et de beaux fruits.
mercredi 17 octobre 2018
Réel
La conscience est venue s’infiltrer lentement,
Comme une pluie d’avril au creux d’un bois dormant.
L’unité se déploie, le mental se retire
Et la corolle bleue de Maya se déchire.
Comme une pluie d’avril au creux d’un bois dormant.
L’unité se déploie, le mental se retire
Et la corolle bleue de Maya se déchire.
mardi 16 octobre 2018
Chevelure
Je te vois te pencher depuis la mezzanine
Et tes cheveux, dans leur allure léonine,
Ont des volutes d’or, aux rayons de soleil
Tombant du puits de jour. Moi, je n’ai pas sommeil.
Et tes cheveux, dans leur allure léonine,
Ont des volutes d’or, aux rayons de soleil
Tombant du puits de jour. Moi, je n’ai pas sommeil.
lundi 15 octobre 2018
Bulgares
Les voix se sont portées du devant de la scène
Au fond, dans les obscurs recoins des chairs malsaines,
Apportant la fraîcheur des notes éblouies,
Des torrents de cristal, des fleurs épanouies.
Au fond, dans les obscurs recoins des chairs malsaines,
Apportant la fraîcheur des notes éblouies,
Des torrents de cristal, des fleurs épanouies.
dimanche 14 octobre 2018
Angle
Je ne suis pas très clair, l’eau coule de travers
Sur la vitre embuée. Je vois tout à l’envers.
Mais le moment s’étire et bientôt je respire
Au-dessus j’aperçois le coin de ton sourire.
Sur la vitre embuée. Je vois tout à l’envers.
Mais le moment s’étire et bientôt je respire
Au-dessus j’aperçois le coin de ton sourire.
samedi 13 octobre 2018
Cet heur
Nous eûmes la joie d’être en un même silence,
Ensemble sur le quai des rames en partance,
À l’heure où le froid tombe en vagues de hasard,
Serrés l’un à l’autre, heureux d’être banlieusards…
Ensemble sur le quai des rames en partance,
À l’heure où le froid tombe en vagues de hasard,
Serrés l’un à l’autre, heureux d’être banlieusards…
vendredi 12 octobre 2018
Suspens
La paille a des blondeurs de grain, dans la lumière
À peine née d’un matin pâle, et la chaumière,
Encore émue d’avoir frôlé de noirs velours,
Frémit. Dès lors, je me languis de ton retour.
À peine née d’un matin pâle, et la chaumière,
Encore émue d’avoir frôlé de noirs velours,
Frémit. Dès lors, je me languis de ton retour.
jeudi 11 octobre 2018
Transparence
À peine conscient du cours de mes pensées,
Images fugitives, couleurs nuancées,
J’abandonne à l’Instant le flot de la vie dive,
Une goutte de pluie sur la vitre s’esquive.
Images fugitives, couleurs nuancées,
J’abandonne à l’Instant le flot de la vie dive,
Une goutte de pluie sur la vitre s’esquive.
mercredi 10 octobre 2018
Optique
L’échelle est incertaine et la vue singulière
Unie, de près, la soie se révèle, en arrière
Animé de couleurs et de trames moirées :
J’aime au près comme au loin ta tenue de soirée.
Unie, de près, la soie se révèle, en arrière
Animé de couleurs et de trames moirées :
J’aime au près comme au loin ta tenue de soirée.
mardi 9 octobre 2018
Riche
Lézard le jour et loup la nuit, le maître rôde.
Il se pavane en compagnie d’une faraude
Assortie, vaine autant que lui, c’est affligeant
Comme les choses à ses entours ne sont qu’argent.
Il se pavane en compagnie d’une faraude
Assortie, vaine autant que lui, c’est affligeant
Comme les choses à ses entours ne sont qu’argent.
lundi 8 octobre 2018
De bas en haut
Le balancement lent de la machine dure
À la mesure de la pente qu’elle endure,
Insolite transfert de la chair à l’acier,
L’état de transe alors est indifférencié.
À la mesure de la pente qu’elle endure,
Insolite transfert de la chair à l’acier,
L’état de transe alors est indifférencié.
dimanche 7 octobre 2018
Douceur
Ils se sont allongés sur la mousse des bois,
Près du noble chat noir, quand l’automne flamboie,
Fixant tous deux la voûte au-dessus de leur tête :
Oiseaux dans le feuillage et griffes de chat... prêtes.
Près du noble chat noir, quand l’automne flamboie,
Fixant tous deux la voûte au-dessus de leur tête :
Oiseaux dans le feuillage et griffes de chat... prêtes.
samedi 6 octobre 2018
Aurore
Le soleil a rempli le quart de l’horizon,
Et du reste jaillit les couleurs, l’oraison
De cette aube pareille à ton pâle sourire.
Ainsi, la vie toujours est prête à me séduire.
Et du reste jaillit les couleurs, l’oraison
De cette aube pareille à ton pâle sourire.
Ainsi, la vie toujours est prête à me séduire.
vendredi 5 octobre 2018
Page à page
Je feuillette les pages, indifférent, du livre
Et ses enluminures soudaines m’enivrent,
À croire que les encres laissent des parfums.
Comment se réveiller d’une histoire sans fin ?
Et ses enluminures soudaines m’enivrent,
À croire que les encres laissent des parfums.
Comment se réveiller d’une histoire sans fin ?
jeudi 4 octobre 2018
Pionnières
Des pièces, des gravats, perchée, lente, l’eau coule,
Au passage emportant les souvenirs des foules,
Où les mousses, lichens, en un tapis bleu-vert
Racontent de nouveau la vie dont ils rêvèrent.
Au passage emportant les souvenirs des foules,
Où les mousses, lichens, en un tapis bleu-vert
Racontent de nouveau la vie dont ils rêvèrent.
mercredi 3 octobre 2018
À vélo
Je regarde filer de beaux, froids paysages
Et mon vélo se perd entre terre et nuages.
Il est long le chemin vers le fol horizon,
J’aime ces randonnées bien plus que de raison...
Et mon vélo se perd entre terre et nuages.
Il est long le chemin vers le fol horizon,
J’aime ces randonnées bien plus que de raison...
mardi 2 octobre 2018
Renoncement
Légèreté de l’être à se désengager,
Petites morts, flocons sur un sol enneigé…
Mes pas laissent encor sans doute quelques traces
Et le silence peine à me mettre à ma place.
Petites morts, flocons sur un sol enneigé…
Mes pas laissent encor sans doute quelques traces
Et le silence peine à me mettre à ma place.
lundi 1 octobre 2018
Constellation
Les sentiments sont des planètes dans la sphère
Immense de la vie. Rien n’est plus mortifère.
Au fond je cherche les soleils embarrassés
Qui brûlent comme si tu m’avais embrassé.
Immense de la vie. Rien n’est plus mortifère.
Au fond je cherche les soleils embarrassés
Qui brûlent comme si tu m’avais embrassé.
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