Fait de brume et de vent, je m’en vais vers les cimes
Et la terre en dessous, féconde, me ranime.
Il fait froid. Le silence absorbe l’horizon.
Je ne me vêts de rien, l’air est mon oraison.
vendredi 30 novembre 2018
jeudi 29 novembre 2018
Litor
Je me suis réfugié dans la bleue caravane
Aux formes arrondies, perchée dans les soulanes,
À compter les brebis de pâture, de ciel,
Les abeilles goulues de nectar. Moi de miel.
Aux formes arrondies, perchée dans les soulanes,
À compter les brebis de pâture, de ciel,
Les abeilles goulues de nectar. Moi de miel.
mercredi 28 novembre 2018
Naissance
Le souffle me libère et la voûte s’efface
Au fur et à mesure qu’emporté, je passe
À peine encens, ténu, volute de fumée,
Dans la conscience infime et sûre d’être aimé.
Au fur et à mesure qu’emporté, je passe
À peine encens, ténu, volute de fumée,
Dans la conscience infime et sûre d’être aimé.
mardi 27 novembre 2018
Gris ou blancs
Dehors les flocons fous de la neige sautillent
Ici dans le salon, les poussières fourmillent,
Inlassable troupeau qui s’accumule, gris.
Je contemple l’hiver, le corps endolori.
Ici dans le salon, les poussières fourmillent,
Inlassable troupeau qui s’accumule, gris.
Je contemple l’hiver, le corps endolori.
lundi 26 novembre 2018
Thames
Entre des quais huileux, la Tamise oscillait,
Recueillant les sanies et les rats qui grouillaient.
L’impavide Tamise était, à se morfondre,
Éternelle évincée, loin de son amant. Londres.
Recueillant les sanies et les rats qui grouillaient.
L’impavide Tamise était, à se morfondre,
Éternelle évincée, loin de son amant. Londres.
dimanche 25 novembre 2018
Muséal
Le fonds du vieux musée regorge de mystères
On y trouve empilées sous un lit de poussière,
Une armada de caisses dont le bois cerclé
Cache une infinité de souvenirs scellés.
On y trouve empilées sous un lit de poussière,
Une armada de caisses dont le bois cerclé
Cache une infinité de souvenirs scellés.
samedi 24 novembre 2018
La belle du château
Le long des corridors de noires forteresses,
On entend certains soirs le chant d’une princesse
À la fois triste et gai. La belle s’est perdue
Quelques siècles plus tôt. Combien l’ai-je attendu…
On entend certains soirs le chant d’une princesse
À la fois triste et gai. La belle s’est perdue
Quelques siècles plus tôt. Combien l’ai-je attendu…
vendredi 23 novembre 2018
Arthur
La crypte ensevelie dans l’eau de la lagune
Attend les nuits d’errance où l’argent de la lune
Incise le miroir entre le ciel et l’eau.
Ici gît à jamais le Roi de Camelot.
Attend les nuits d’errance où l’argent de la lune
Incise le miroir entre le ciel et l’eau.
Ici gît à jamais le Roi de Camelot.
jeudi 22 novembre 2018
Sculpture
Il se blesse les mains (c’est le métier qui rentre)
En caressant le bois. L’énergie se concentre
Où la forme est cachée. Passent les ans rebelles.
Le sculpteur et la forme ensemble se révèlent.
En caressant le bois. L’énergie se concentre
Où la forme est cachée. Passent les ans rebelles.
Le sculpteur et la forme ensemble se révèlent.
mercredi 21 novembre 2018
Paix
La paix gagne ce soir cette partie du monde,
Alors que les démons plus loin mènent la ronde.
Ainsi l’âme tenue si peu dans cet enclos
Finit par se répandre en de précieux sanglots.
Alors que les démons plus loin mènent la ronde.
Ainsi l’âme tenue si peu dans cet enclos
Finit par se répandre en de précieux sanglots.
mardi 20 novembre 2018
Par monts et par vaux
« Petit saut de côté, pour éviter la mort »,
Dit-elle en éclatant de rire, sur le bord.
En dessous la vallée resserre les nuages
En troupeau blanc nacré. Nous sommes de passage.
Dit-elle en éclatant de rire, sur le bord.
En dessous la vallée resserre les nuages
En troupeau blanc nacré. Nous sommes de passage.
lundi 19 novembre 2018
Comique de situation
Le village attendait que les pierres s’effritent
Et le soleil, la pluie, véritables termites,
Exerçaient sans répit leur désagrégation.
Le vieillard seul riait. De la situation.
Et le soleil, la pluie, véritables termites,
Exerçaient sans répit leur désagrégation.
Le vieillard seul riait. De la situation.
dimanche 18 novembre 2018
En mer
De l’horizon, le bord ciselé me dérange :
Est-ce la terre ou bien le bataillon des anges ?
En felouque ottomane, ivre, dans l’indigo
De la mer, je dérive… Au loin vire un cargo.
Est-ce la terre ou bien le bataillon des anges ?
En felouque ottomane, ivre, dans l’indigo
De la mer, je dérive… Au loin vire un cargo.
samedi 17 novembre 2018
Voyageuse
Des mondes irisés que tu déployais, fière,
Autour de tes bras nus, comme une aube légère,
Il reste le parfum qu’emportera bientôt
Le blizzard des hivers. Suspendu, ton manteau.
Autour de tes bras nus, comme une aube légère,
Il reste le parfum qu’emportera bientôt
Le blizzard des hivers. Suspendu, ton manteau.
vendredi 16 novembre 2018
Révélé
La terre me disait les ambres du couchant,
Les couleurs de l’aurore et les cailloux tranchants,
La brise qui caresse un soir d’été la plaine,
Et la fureur du soc, les douleurs souterraines.
Les couleurs de l’aurore et les cailloux tranchants,
La brise qui caresse un soir d’été la plaine,
Et la fureur du soc, les douleurs souterraines.
jeudi 15 novembre 2018
Happé
Le silence entourait la pièce d’un drapé
De velours irréel. Au fond du canapé,
Je dispersais mon âme en improbables bulles,
Apprivoisant la mort petite et noctambule.
De velours irréel. Au fond du canapé,
Je dispersais mon âme en improbables bulles,
Apprivoisant la mort petite et noctambule.
mercredi 14 novembre 2018
Peine
Le carafon sans fond d’où généreuse coule
Une liqueur soignant la peine qui refoule
Est un objet magique au-dessus du comptoir.
Je l’ai perdu de vue. J’erre sur le trottoir.
Une liqueur soignant la peine qui refoule
Est un objet magique au-dessus du comptoir.
Je l’ai perdu de vue. J’erre sur le trottoir.
mardi 13 novembre 2018
Portail
Le fer forgé se dresse en grille antipathique
Avec ses pointes noires et sa sombre héraldique.
Au-delà, bien taillées, les topiaires ventrues
Encadrent l’allée blanche où tu as disparu.
Avec ses pointes noires et sa sombre héraldique.
Au-delà, bien taillées, les topiaires ventrues
Encadrent l’allée blanche où tu as disparu.
lundi 12 novembre 2018
Heure de départ
Renfrogné, poings serrés, Jean regardait les rails
Qui grondaient d’un lointain convoi. Son attirail
Gisait tout près de lui. Qu’il reste ou bien qu’il parte,
Il avait abattu là ses dernières cartes.
Qui grondaient d’un lointain convoi. Son attirail
Gisait tout près de lui. Qu’il reste ou bien qu’il parte,
Il avait abattu là ses dernières cartes.
dimanche 11 novembre 2018
Rideau de fumée
Il paraît qu’on peut voir dans certaines fumées
Plus clair que dans le fond des yeux de l’être aimé.
Peut-être irai-je un jour dans ce fumeux voyage,
En attendant je serre de près ton visage…
Plus clair que dans le fond des yeux de l’être aimé.
Peut-être irai-je un jour dans ce fumeux voyage,
En attendant je serre de près ton visage…
samedi 10 novembre 2018
Moulière
Une allée forestière, une roulotte jaune
En forêt de Moulière, un matin, près des aulnes
Et toi qui regardais d’ailleurs, d’un autre temps !
L’impression que la vie peut n’être qu’un printemps.
En forêt de Moulière, un matin, près des aulnes
Et toi qui regardais d’ailleurs, d’un autre temps !
L’impression que la vie peut n’être qu’un printemps.
vendredi 9 novembre 2018
Coup de foudre
C’est le débordement des bonheurs enfouis
Qui balaye les peurs. J’ai le cœur ébloui.
Je sens jaillir en moi des flots de particules
Irrémédiablement, la haine, enfin, recule.
Qui balaye les peurs. J’ai le cœur ébloui.
Je sens jaillir en moi des flots de particules
Irrémédiablement, la haine, enfin, recule.
jeudi 8 novembre 2018
Tout le long
J’ai marché tout ce temps sur la plage océane
En suivant sur le sable, à mesure, l’arcane
Inouï de tes pas, de ton rire envolé
Il me semble qu’alors, ici, je t’ai frôlé.
En suivant sur le sable, à mesure, l’arcane
Inouï de tes pas, de ton rire envolé
Il me semble qu’alors, ici, je t’ai frôlé.
mercredi 7 novembre 2018
Gravir
Les jambes sans arrêt tournent les manivelles
Oubliant la fatigue, à tout instant, fidèles.
Au loin, la neige apporte des coulis d’air frais.
Le col est encor loin. Il n’y a pas d’après.
Oubliant la fatigue, à tout instant, fidèles.
Au loin, la neige apporte des coulis d’air frais.
Le col est encor loin. Il n’y a pas d’après.
mardi 6 novembre 2018
Salutation
Le corps lentement s’ouvre à l’éclat de l’aurore,
Avec ses bras, ses mains, qui, pâles, se colorent,
Ignorant les frissons que les derniers reflux
De la nuit font courir, en souplesse salue.
Avec ses bras, ses mains, qui, pâles, se colorent,
Ignorant les frissons que les derniers reflux
De la nuit font courir, en souplesse salue.
lundi 5 novembre 2018
Yamuna
Elle abhorrait les lieux de peu d’humanité,
Cheveux cachés, serrés dans un chignon teinté,
Navigant vent debout, de sa démarche vive,
En ondoyant sari, pieds nus, près de la rive.
Cheveux cachés, serrés dans un chignon teinté,
Navigant vent debout, de sa démarche vive,
En ondoyant sari, pieds nus, près de la rive.
dimanche 4 novembre 2018
Agir
L’agir est un poison qui referme l’espace,
Identitaire, étroit, conduisant à l’impasse
Où faire donne l’heur d’innombrables vertus,
Médailles et brevets : tant de vaines statues…
Identitaire, étroit, conduisant à l’impasse
Où faire donne l’heur d’innombrables vertus,
Médailles et brevets : tant de vaines statues…
samedi 3 novembre 2018
Immobile
Les jappements plaintifs des chiens sauvages fusent
Au milieu de la nuit chaude où s’étend ma muse,
Et je ne bouge pas, mon voyage est ailleurs,
Emporté par les mots du pire et du meilleur.
Au milieu de la nuit chaude où s’étend ma muse,
Et je ne bouge pas, mon voyage est ailleurs,
Emporté par les mots du pire et du meilleur.
vendredi 2 novembre 2018
Chorégraphie
Je me suis reposé sur un chablis moussu,
Dans le mitan du bois : c’est ici que j’ai su
Que les arbres dansaient, de leur lente cadence.
Ô que de siècles pour entrer dans cette danse !
Dans le mitan du bois : c’est ici que j’ai su
Que les arbres dansaient, de leur lente cadence.
Ô que de siècles pour entrer dans cette danse !
jeudi 1 novembre 2018
Grande Prairie
Les longs balancements, sous le gris des nuages,
Avivent la prairie refuge des Osages,
Herbes infiniment donneuses d’horizon,
Puis les oscillations fines. Leur oraison.
Avivent la prairie refuge des Osages,
Herbes infiniment donneuses d’horizon,
Puis les oscillations fines. Leur oraison.
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