Le cœur blessé ? Peut-être… ou bien le cœur aimant
De celui qui veut être et qui n’est pas vraiment.
Mon jardin, dans l’hiver qui mime trop l’automne,
A des fruits surs ou blets, que volontiers je donne.
lundi 31 décembre 2018
dimanche 30 décembre 2018
Presse
Je parcours une fois encor les étagères,
Au-delà de la peine, en ce jour étrangère,
Ému de tant de mots qui poussent les pensées
Qu’une vie ne pourra jamais que commencer.
Au-delà de la peine, en ce jour étrangère,
Ému de tant de mots qui poussent les pensées
Qu’une vie ne pourra jamais que commencer.
samedi 29 décembre 2018
Toile
À suivre le pinceau sur la toile, docile,
Il avait oublié les brindilles fragiles
Agitées par le vent, la mésange azurée,
La feuille morte qui l’avait juste effleuré.
Il avait oublié les brindilles fragiles
Agitées par le vent, la mésange azurée,
La feuille morte qui l’avait juste effleuré.
vendredi 28 décembre 2018
Sine die
L’ode est-elle joyeuse, en cette nuit glacée,
Qui célèbre ceux-là mêmes qui, trépassés,
Courent, libres esprits ? J’entends leurs babillages
Entre les croix de pierre. Ils ne font pas leur âge.
Qui célèbre ceux-là mêmes qui, trépassés,
Courent, libres esprits ? J’entends leurs babillages
Entre les croix de pierre. Ils ne font pas leur âge.
jeudi 27 décembre 2018
Didascalie
La tenture écarlate est lourde de mystères.
Une lampe qui brûle ajoute, solitaire,
Une aura de lumière et d’ombre entremêlées
Sur les pans de velours. Tout sera révélé.
Une lampe qui brûle ajoute, solitaire,
Une aura de lumière et d’ombre entremêlées
Sur les pans de velours. Tout sera révélé.
mercredi 26 décembre 2018
Prairies
J’explorais les confins des prairies vénéneuses
Aux herbes acérées qui ployaient, sinueuses,
Au passage des meutes de loups de l’hiver.
Inutile de fuir. J’avais banni le fer.
Aux herbes acérées qui ployaient, sinueuses,
Au passage des meutes de loups de l’hiver.
Inutile de fuir. J’avais banni le fer.
mardi 25 décembre 2018
Fugacité
Elle me réservait des sourires si clairs
Que leur présence s’étendait pour tout l’hiver.
La maison s’en souvient encore maintenant…
Je vais de pièce en pièce et rien n’est étonnant.
Que leur présence s’étendait pour tout l’hiver.
La maison s’en souvient encore maintenant…
Je vais de pièce en pièce et rien n’est étonnant.
lundi 24 décembre 2018
Trio
In extenso, la vie s’étire. Le chat dort.
Il sourit aux rayons qui caressent son corps.
Mimétique, le feu sur la fonte crépite.
Auprès d’eux, je me tiens : l’accord est implicite.
Il sourit aux rayons qui caressent son corps.
Mimétique, le feu sur la fonte crépite.
Auprès d’eux, je me tiens : l’accord est implicite.
dimanche 23 décembre 2018
Hors je
Aux mortes eaux de l’heure, un peu d’oubli de soi
Fut un baume léger comme un foulard de soie.
Le jeu du je, lassé, se déploie l’impossible
Amour, fertile, et long. La flèche est une cible.
Fut un baume léger comme un foulard de soie.
Le jeu du je, lassé, se déploie l’impossible
Amour, fertile, et long. La flèche est une cible.
samedi 22 décembre 2018
Embarcadère
Quand le lac est profond, mon sommeil l’accompagne
Et je vais sur l’embarcadère qui s’éloigne
Observer l’eau ridée par les vents inconstants :
Rien ne peut échapper aux courbes de l’instant.
Et je vais sur l’embarcadère qui s’éloigne
Observer l’eau ridée par les vents inconstants :
Rien ne peut échapper aux courbes de l’instant.
vendredi 21 décembre 2018
D’âme en peine
Je cherche les ondées qui lavent l’intérieur,
Les jours de pluie, de froid, de neige ou de chaleur.
Mais rien. L’âme ternie persévère, confuse.
Un peu d’amour suffit. Laisser tomber la ruse.
Les jours de pluie, de froid, de neige ou de chaleur.
Mais rien. L’âme ternie persévère, confuse.
Un peu d’amour suffit. Laisser tomber la ruse.
jeudi 20 décembre 2018
Sans toit
Dans la maison sans toit, la lumière s’étend
Sur les choses, les gens. La lumière a le temps.
Nul besoin de fenêtre, ici. L’hiver inspire,
Et la musique vient, doucement, qui soupire...
Sur les choses, les gens. La lumière a le temps.
Nul besoin de fenêtre, ici. L’hiver inspire,
Et la musique vient, doucement, qui soupire...
mercredi 19 décembre 2018
L’île
Il avait dessiné sans hésiter le tour
De l’île qu’il rêvait de visiter un jour,
À l’encre bleue. La mer chantait entre les lames.
Il irait, pourquoi pas ? Le temps tissait la trame.
De l’île qu’il rêvait de visiter un jour,
À l’encre bleue. La mer chantait entre les lames.
Il irait, pourquoi pas ? Le temps tissait la trame.
mardi 18 décembre 2018
Lenteur
Elle est inapaisée, la pensée singulière
À ne pouvoir trouver dans les mots ordinaires
Un juste agencement qu’elle puisse vêtir :
En cela, le secret de pouvoir ralentir.
À ne pouvoir trouver dans les mots ordinaires
Un juste agencement qu’elle puisse vêtir :
En cela, le secret de pouvoir ralentir.
lundi 17 décembre 2018
Dessein
Je suis le vert pêcheur à l’affût de lui-même,
Attendant patiemment les pensées, les poèmes
Et les tressauts de l’âme au détour du néant.
J’attends avec ma peur près du gouffre béant.
Attendant patiemment les pensées, les poèmes
Et les tressauts de l’âme au détour du néant.
J’attends avec ma peur près du gouffre béant.
dimanche 16 décembre 2018
Borne
C’est un joli bouquet sur le bord de la route :
Anémones, pivoines, dahlias, mais toutes
Rouges. Dressée, la croix rend hommage, posthume,
Alors que les autos filent sur le bitume...
Anémones, pivoines, dahlias, mais toutes
Rouges. Dressée, la croix rend hommage, posthume,
Alors que les autos filent sur le bitume...
samedi 15 décembre 2018
Gisants
Le sommeil de la terre a l’ampleur des saisons.
S’étend un édredon de brume, à l’horizon,
Qui sont les corps enfouis qui profondément gisent ?
En son sommeil elle a bien des âmes acquises.
S’étend un édredon de brume, à l’horizon,
Qui sont les corps enfouis qui profondément gisent ?
En son sommeil elle a bien des âmes acquises.
vendredi 14 décembre 2018
Tes lettres
Mais non, la lettre danse entre mes mains tenue,
De joie ? De peine, assez, de n’avoir pas connu
Celles qui d’encre bleue fidèlement tracèrent
Avec âme ces mots qu’en cet instant je serre.
De joie ? De peine, assez, de n’avoir pas connu
Celles qui d’encre bleue fidèlement tracèrent
Avec âme ces mots qu’en cet instant je serre.
jeudi 13 décembre 2018
Abîme
Sur la falaise bleue, la main n’a pas de prise
Et je dévisse, lent, dans la géhenne grise
En fixant le soleil, étoile ensanglantée,
Bras en croix, faussement immobile. Dompté.
Et je dévisse, lent, dans la géhenne grise
En fixant le soleil, étoile ensanglantée,
Bras en croix, faussement immobile. Dompté.
mercredi 12 décembre 2018
Causerie
Nous nous vîmes dans un salon de pierres roses,
À l’heure où les marchands de biens barrent et closent,
Et la nuit qui tombait versait du velouté
Sur nos paroles nues, nos corps désorientés.
À l’heure où les marchands de biens barrent et closent,
Et la nuit qui tombait versait du velouté
Sur nos paroles nues, nos corps désorientés.
mardi 11 décembre 2018
Pierre qui roule
Sur la plage elle roule, elle roule la pierre
Entraînée par la vague aux touches passagères.
Elle rêve des jours où, gemme sur le sein
D’une princesse, avant le naufrage assassin…
Entraînée par la vague aux touches passagères.
Elle rêve des jours où, gemme sur le sein
D’une princesse, avant le naufrage assassin…
lundi 10 décembre 2018
Arataye
La rivière paresse et l’air est étouffant.
Une à une, les barques emportent les enfants.
Sur la berge, transis, les adultes regardent.
Ici, l’eau court, létale, aux nuances blafardes.
Une à une, les barques emportent les enfants.
Sur la berge, transis, les adultes regardent.
Ici, l’eau court, létale, aux nuances blafardes.
dimanche 9 décembre 2018
Une nuit
Cette nuit n’est pas mienne et pourtant j’y suis bien,
Flottant dans l’air glacé de la ville, sans rien.
Peut-être suis-je ailé. L’obscurité me porte.
Aux fenêtres, perdus, des visages m’escortent.
Flottant dans l’air glacé de la ville, sans rien.
Peut-être suis-je ailé. L’obscurité me porte.
Aux fenêtres, perdus, des visages m’escortent.
samedi 8 décembre 2018
En nombre
Curieuse cette rue qu’occupent tant de gens,
La distorsion des corps, l’espace dérangeant.
J’ai même l’impression que la rumeur sonore
Enfle au-delà du ciel. Mais rien qui nous honore.
La distorsion des corps, l’espace dérangeant.
J’ai même l’impression que la rumeur sonore
Enfle au-delà du ciel. Mais rien qui nous honore.
vendredi 7 décembre 2018
Scène de crime
Le corps abandonné des douilles de laiton
Reflète sans éclat la lumière. Un veston
De velours côtelé, sur un mannequin pâle,
Attend. La mise en scène est un brin théâtrale.
Reflète sans éclat la lumière. Un veston
De velours côtelé, sur un mannequin pâle,
Attend. La mise en scène est un brin théâtrale.
jeudi 6 décembre 2018
Efflorescence
Le rose des œillets de poète m’émeut,
Dentellières pudeurs, frissonnantes, qui me
Rappellent tant les jours de nos amours mutines,
Un baiser de velours, la joie de qui dort dîne…
Dentellières pudeurs, frissonnantes, qui me
Rappellent tant les jours de nos amours mutines,
Un baiser de velours, la joie de qui dort dîne…
Nouveau départ
Le voilà reparti dans un nouveau voyage
Avec au fond des yeux quelques jolis nuages
Et quelques larmes, pluie sans doute d’autrefois.
Ses pas sont assurés. La route est une voie.
Avec au fond des yeux quelques jolis nuages
Et quelques larmes, pluie sans doute d’autrefois.
Ses pas sont assurés. La route est une voie.
mardi 4 décembre 2018
Mibora
Miracle du petit, le mibora s’élance
Et ses pourpres épis, élégants, se balancent,
Altiers, si près du sol, sur le talus sableux.
C’est la candeur du vert en direction du bleu.
Et ses pourpres épis, élégants, se balancent,
Altiers, si près du sol, sur le talus sableux.
C’est la candeur du vert en direction du bleu.
lundi 3 décembre 2018
Lessive
La lessive séchait dans la courette blanche
Où le soleil musait. Plus loin, sur une planche,
Un rosier paressait de son air épineux.
Tes cheveux flamboyaient sous le flot lumineux.
Où le soleil musait. Plus loin, sur une planche,
Un rosier paressait de son air épineux.
Tes cheveux flamboyaient sous le flot lumineux.
dimanche 2 décembre 2018
L’issue
Je laisse la musique emporter le bateau
De mes désirs d’ailleurs. L’océan, bleu manteau,
Garde secrètement mes pensées chimériques,
Encore un peu, je vais sur le sable des criques.
De mes désirs d’ailleurs. L’océan, bleu manteau,
Garde secrètement mes pensées chimériques,
Encore un peu, je vais sur le sable des criques.
samedi 1 décembre 2018
Sentes
Il s’en va, il s’en va, loin des voies de bitume,
Entre les hêtres roux, sur les sentes qui fument
Aux premières lueurs du jour. Il a le temps.
Il s’en va pour trouver tous ses rêves d’antan.
Entre les hêtres roux, sur les sentes qui fument
Aux premières lueurs du jour. Il a le temps.
Il s’en va pour trouver tous ses rêves d’antan.
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