J’eusse voulu gravir, aérien, cette route,
Avec panache aller contre et coûte que coûte
Une pente rugueuse à couper le sifflet.
Puis rien ne compta plus : la vie m’époustouflait.
samedi 31 août 2019
vendredi 30 août 2019
Photographies
Nous regardions émus des photos d’après-guerre
En noir et blanc, tandis que sur la cuisinière
Une bouilloire en cuivre doucement sifflait.
Dans ces volutes nos souvenirs s’envolaient.
En noir et blanc, tandis que sur la cuisinière
Une bouilloire en cuivre doucement sifflait.
Dans ces volutes nos souvenirs s’envolaient.
jeudi 29 août 2019
Chats des rues
À ces chats couturés qui fièrement s’avancent
Et du haut du pavé redoublent d’élégance,
En bâtards accomplis, je tire mon chapeau.
Leur courte vie se tient toujours loin du troupeau.
Et du haut du pavé redoublent d’élégance,
En bâtards accomplis, je tire mon chapeau.
Leur courte vie se tient toujours loin du troupeau.
mercredi 28 août 2019
Passereaux
Becs croisés sur le cœur, nous, les mangeurs de graines
À l’orée des forêts, sans que rien nous réfrène,
Allons l’aile légère en quête de butin,
Complices de toujours des nymphes et lutins.
À l’orée des forêts, sans que rien nous réfrène,
Allons l’aile légère en quête de butin,
Complices de toujours des nymphes et lutins.
mardi 27 août 2019
Pleine nuit
Je l’ai vu quelques fois, mon ami philomèle,
Il était perché droit sur une branche frêle,
Au centre exactement du monde de la nuit.
Son chant passait sur moi comme un parfum de pluie.
Il était perché droit sur une branche frêle,
Au centre exactement du monde de la nuit.
Son chant passait sur moi comme un parfum de pluie.
lundi 26 août 2019
Brasiers
Des maisons incendiées, la braise encore chaude
Irradie tout autour. Le feu cruel maraude.
À l’horizon la suie griffonne dans les nues
Des blasphèmes anciens. Que suis-je devenu ?
Irradie tout autour. Le feu cruel maraude.
À l’horizon la suie griffonne dans les nues
Des blasphèmes anciens. Que suis-je devenu ?
dimanche 25 août 2019
Vestale
Je ne laissais dans ton salon qu’un seul pétale
Au pied du marbre aux veines bleues de la vestale
Où tu posais, tes clés le soir, quand tu rentrais.
Un courant d’air, le pétale s’envolerait…
Au pied du marbre aux veines bleues de la vestale
Où tu posais, tes clés le soir, quand tu rentrais.
Un courant d’air, le pétale s’envolerait…
samedi 24 août 2019
De l’eau
Le broc d’étain côtoie le vieux cruchon de grès,
L’un et l’autre remplis de l’eau du puits secret.
Demain l’aube viendra. Nous boirons à nos tasses
Un peu de cette eau pure… et que grand bien nous fasse !
L’un et l’autre remplis de l’eau du puits secret.
Demain l’aube viendra. Nous boirons à nos tasses
Un peu de cette eau pure… et que grand bien nous fasse !
vendredi 23 août 2019
L’air de rien
Les heures sont passées sur les hautes murailles
En taches de lumière et d’ombre qui émaillent
Incomparablement les lichens gris et verts.
Je suis celui qui passe et repasse à travers.
En taches de lumière et d’ombre qui émaillent
Incomparablement les lichens gris et verts.
Je suis celui qui passe et repasse à travers.
jeudi 22 août 2019
Vers anciens
Ces vers aimés qui, d’autres temps, venaient fleurir
Le champ perdu des pensers vains à en mourir,
Souvent ferraient nos appétits d’art poétique,
Ensemble mis, dans le creuset, mots et musique.
Le champ perdu des pensers vains à en mourir,
Souvent ferraient nos appétits d’art poétique,
Ensemble mis, dans le creuset, mots et musique.
mercredi 21 août 2019
Le lever
Comme une aile géante, l’ombre de la nuit
Gagne sur la forêt secrète du roi Louis.
Peu à peu se déploient les forces des lisières.
Alors, des profondeurs, se lèvent les sorcières.
Gagne sur la forêt secrète du roi Louis.
Peu à peu se déploient les forces des lisières.
Alors, des profondeurs, se lèvent les sorcières.
mardi 20 août 2019
Panache
Elle pouvait aller jusqu’à tordre les pierres
Avec son énergie de prêtresse guerrière.
Un avenir perché sur un trône, que non !
Elle sait bien que le bonheur n’a pas de nom.
Avec son énergie de prêtresse guerrière.
Un avenir perché sur un trône, que non !
Elle sait bien que le bonheur n’a pas de nom.
lundi 19 août 2019
Global
Le désert signifiant tout autour se dérobe
Et la planète en soi n’est peut-être qu’un globe
Erratique, mais je crois que l’éternité
Se cache dans la moindre cigale l’été.
Et la planète en soi n’est peut-être qu’un globe
Erratique, mais je crois que l’éternité
Se cache dans la moindre cigale l’été.
dimanche 18 août 2019
Léger
En volutes, l’encens, éternel et fugace,
Élève mon regard vers de nouveaux espaces
Et je me sens léger, alors, si loin de moi
Que la peine s’estompe en un curieux émoi.
Élève mon regard vers de nouveaux espaces
Et je me sens léger, alors, si loin de moi
Que la peine s’estompe en un curieux émoi.
samedi 17 août 2019
Panique de rue
Les arbres sont petits, les gratte-ciel immenses
Et la brique partout met le rose en souffrance.
Impossible d’aimer dans ces ombres de rue.
Le désarroi gagnait… puis tu es apparue.
Et la brique partout met le rose en souffrance.
Impossible d’aimer dans ces ombres de rue.
Le désarroi gagnait… puis tu es apparue.
vendredi 16 août 2019
Recombinaisons
La discussion fait rage et les paroles sont
Chaotiques. Pourquoi cette triste chanson ?
Je laisse dériver les mots qui dans l’air flottent
Et dans ma tête d’autres combinaisons trottent.
Chaotiques. Pourquoi cette triste chanson ?
Je laisse dériver les mots qui dans l’air flottent
Et dans ma tête d’autres combinaisons trottent.
jeudi 15 août 2019
Grenouilles
Les grenouilles chantaient avec exubérance
Au bord de l’étang noir. Tu entrais dans la danse
Au rythme syncopé du concert amphibien.
La nuit faisait écho. J’en étais le gardien.
Au bord de l’étang noir. Tu entrais dans la danse
Au rythme syncopé du concert amphibien.
La nuit faisait écho. J’en étais le gardien.
mercredi 14 août 2019
C’est ainsi
On le voyait toujours avec sa veste grise,
Allant de sa maison à la vieille remise
En cet accoutrement, quelle que soit la saison.
On disait qu’il n’avait pas toute sa raison.
Allant de sa maison à la vieille remise
En cet accoutrement, quelle que soit la saison.
On disait qu’il n’avait pas toute sa raison.
mardi 13 août 2019
Viatique
Une carte à jouer, ce fut son seul viatique,
Ornée d’un nom, Pallas, une dame de pique,
Inspirante figure. Et celui qui gardait
Sur son cœur cette carte, au fond, se demandait…
Ornée d’un nom, Pallas, une dame de pique,
Inspirante figure. Et celui qui gardait
Sur son cœur cette carte, au fond, se demandait…
lundi 12 août 2019
Galions
Le capitaine dort. La galère dérive.
Il rêve de galions et de bouteilles dives.
Une mouette crie près du mât d’artimon.
La terre n’est pas loin. Voguent les goémons.
Il rêve de galions et de bouteilles dives.
Une mouette crie près du mât d’artimon.
La terre n’est pas loin. Voguent les goémons.
dimanche 11 août 2019
Bruyère
La bruyère des landes a rosi dans le froid.
Le ciel laisse passer quelques vastes charrois
De nuages blessés par la première aurore.
Je marcherai, transi, dans cette lande, encore.
Le ciel laisse passer quelques vastes charrois
De nuages blessés par la première aurore.
Je marcherai, transi, dans cette lande, encore.
samedi 10 août 2019
Dévoilée
Le linge coloré pend devant les fenêtres
Et le vent capricieux parfois fait apparaître,
Au-delà, ton visage, au gré de son humeur.
De la rue tout en bas, montent mille clameurs.
Et le vent capricieux parfois fait apparaître,
Au-delà, ton visage, au gré de son humeur.
De la rue tout en bas, montent mille clameurs.
vendredi 9 août 2019
Cette ondée
Je me suis répandu comme une pluie d’été,
Laissant le noir terreau de mon corps emprunter
À la tiédeur des larmes une force apaisante.
Après, le lent reflux de l’onde exténuante.
Laissant le noir terreau de mon corps emprunter
À la tiédeur des larmes une force apaisante.
Après, le lent reflux de l’onde exténuante.
jeudi 8 août 2019
Tableau
Les nombres en colonne envahissent l’écran
Légions zélées, pensées numériques fleurant
D’autres pensées cachées dans la mégastructure,
Où l’algorithme cellulaire a de l’allure.
Légions zélées, pensées numériques fleurant
D’autres pensées cachées dans la mégastructure,
Où l’algorithme cellulaire a de l’allure.
mercredi 7 août 2019
Entre les tombes
Le pied fait crisser les graviers de l’allée blanche
Et le soleil se joue des feuilles et des branches
Il caresse la pierre avec délectation
Des tombes et des croix. J’aime cette version.
Et le soleil se joue des feuilles et des branches
Il caresse la pierre avec délectation
Des tombes et des croix. J’aime cette version.
mardi 6 août 2019
Écart thermique
La chaleur était suffocante et l’éventail
Que tous agitaient fort n’était pas un détail.
Au-dessous, dans la crypte, à la fraîche atmosphère,
Un gisant frissonnait. Bien des choses diffèrent.
Que tous agitaient fort n’était pas un détail.
Au-dessous, dans la crypte, à la fraîche atmosphère,
Un gisant frissonnait. Bien des choses diffèrent.
lundi 5 août 2019
Bois de rose
Avec du bois de rose, il construisit l’échelle,
Après avoir ôté les épines cruelles,
Il ne sut pas qu’en faire : ou descendre ou monter...
Elle sert d’espalier tout contre un rosier thé.
Après avoir ôté les épines cruelles,
Il ne sut pas qu’en faire : ou descendre ou monter...
Elle sert d’espalier tout contre un rosier thé.
dimanche 4 août 2019
Horizons de comptoir
Monsieur, votre monnaie, dit la serveuse accorte
Un instant je l’observe où ses rêves la portent.
Elle retourne au bar. Je laisse la monnaie.
Je sors. Un jour de vie. L’espérance renaît.
Un instant je l’observe où ses rêves la portent.
Elle retourne au bar. Je laisse la monnaie.
Je sors. Un jour de vie. L’espérance renaît.
samedi 3 août 2019
La ligne
La maîtresse d’école guidait l’enfant sage,
Il fallait couper droit le bord de chaque image,
Avec une certaine idée de l’absolu.
Puis la vie dévoreuse, dure, a prévalu.
Il fallait couper droit le bord de chaque image,
Avec une certaine idée de l’absolu.
Puis la vie dévoreuse, dure, a prévalu.
vendredi 2 août 2019
Chaton
Ne tenez jamais tête au chaton qui vous tance,
Et réclame, innocent, le gros de sa pitance.
Il pourrait d’un miaou, seul, vous apprivoiser,
Alors ne restez pas devant, les bras croisés.
Et réclame, innocent, le gros de sa pitance.
Il pourrait d’un miaou, seul, vous apprivoiser,
Alors ne restez pas devant, les bras croisés.
jeudi 1 août 2019
Tourbillon
Le remous se confond, dans ce mien souvenir,
Avec cet instant clos de plusieurs devenirs
Entremêlés, ténus comme des fils de laine.
Et depuis lors, je vais, fuyant à perdre haleine.
Avec cet instant clos de plusieurs devenirs
Entremêlés, ténus comme des fils de laine.
Et depuis lors, je vais, fuyant à perdre haleine.
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