Tu comptes sur un verre, ou deux, pour oublier Les bouts de vie ratées, les traites impayées. Gros plan à la télé sur le malheur des autres... Au fond de ton ornière grise tu te vautres.
Tu comptes sur un verre, ou deux, pour oublier Les bouts de vie ratées, les traites impayées. Gros plan à la télé sur le malheur des autres... Au fond de ton ornière grise tu te vautres.
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Tu comptes sur un verre, ou deux, pour oublier Les bouts de vie ratées, les traites impayées. Gros plan à la télé sur le malheur des autres... Au fond de ton ornière grise tu te vautres.
La porte de la cave est toujours mal fermée, Mais personne en ce lieu ne s’en est alarmé Les mondes reliés jamais ne se confrontent Hors les ombres, peut-être… à ce que l’on raconte.
Les jours heureux. Deux chats dorment sur le fauteuil. Dans le tilleul du parc jouent quelques écureuils. Nous sommes silencieux. L’heure est au crépuscule. Au creux de nos deux mains… des tasses minuscules.
L’ombre passe devant, caresse le talus, Fidèle dans l’effort, oscillante, goulue Dévorant le bitume au gré de ma lenteur. Les roues tournent dessous. Je suis un migrateur.
Sur le papier vergé, de délicates lettres Ornent le désert blanc de pensées indiscrètes. Il se peut qu’incertain, le lecteur se fourvoie, Poussé par le calcul d’un poète aux abois...
L’horizontalité sur le champ me lancine Et les vertèbres sont comme je l’imagine, Autant de maillons courts d’une chaîne lassée Qui s’étendent alors chaudes dans l’air glacé.
Je m’assois sur le seuil bancal de la maison. Au pied d’un fromager à l’ample frondaison Dort un chevreau tout noir à côté de sa mère. Ici, sous le soleil, l’or est dans la poussière.
La baie laisse passer les chuchotis d’automne. Une chouette perchée sur le bord fanfaronne. Illico les souris se taisent. Le temps court. Seul le ruisseau murmure. Il murmure toujours.
La ballerine dort sur la piste de danse, Elle rêve de corps qui vivement se lancent À l’assaut d’un ciel noir d’orage et de fureur, Puis elle se réveille aux premières lueurs.
Ce soir la violoniste au grand auditorium De mon imaginaire était à son summum Et mon corps résonnait de cette bagatelle. Une note de fin, tout sauf accidentelle...
Dans le ciel indigo, vont des lambeaux de nues Couleur de suie, de peur. Ai-je bien retenu La leçon de la vie ? Je balance ma peine Avec tout l’horizon. C’était une semaine.
La cuisine est immense avec des dalles rouges Inégales, pentues parfois, quand le sol bouge. Au plafond sont pendues des grappes de muscat, Le jambon, dans un sac… de quoi faire un en-cas.
Sans plus attendre allons, prends la main que je tends. Bientôt se lèvera l’invincible harmattan Qui ronge assidûment les pierres les plus dures. Allons dans l’oasis, au sein de la verdure.
Je gravite léger sur une ligne pure Et mon âme et mon corps sont dans la déchirure, Un seuil étrangement perçu comme vital. L’expérience est la chute, et c’est fondamental.
L’insondable regard du chat me désespère. Il ouvre des chemins au-delà des repères Et le vertige suit. Le temps s’est arrêté. Quand je rouvre les yeux, je suis désorienté.
Sur ton épaule, des grains de sable collés La font à quelque dune blonde ressembler. Puis l’illusion se font dans les vagues rebelles, Un milliard de reflets sur la peau te cisèlent.
Ai-je perdu le fil, où le corps qui s’anime Est asservi au propre son de la machine ? À cette intensité, la vie se bat en vain. Je cherche une autre issue. Je ne suis pas devin.
La grille grince chaotique au vent féroce Une voiture au loin gronde et file véloce. Un cri. Le souffle s’accélère où le cœur bat. Mon univers sonore est beau de haut en bas.
Mon enfance est un lac desséché que je n’ai Cessé de voir avec sa délicate aulnaie, Ses vaguelettes sur mes jambes de dix ans, Sa profondeur magique et ses reflets grisants.
Mon jardinet d’oiseaux, de fleurs multicolores Est au creux d’un vallon que les passants ignorent. Il n’y a pas de route et l’on n’y vient à pied, La poésie s’y passe d’encre et de papier.
Les lunettes serrées entre des mèches brunes, Elle lit quelques vers de la chanson Saturne Et des larmes se pointent au gîte de ses yeux. Que souffle le zéphyr qui lavera les cieux !
La route est un ruban de sable dans le sable Et je vais lentement vers des lieux improbables, Éreinté sous le feu d’un soleil sans pardon. Je rêve d’une eau fraîche au creux de ce bidon.
J’aime la chaleur tendre, énamourée des corps, Tels deux chatons blottis contre leur mère encor, Cet instant retenu des lignes de partage Où l’un est l’océan et l’autre le rivage.
Inespérée, la pluie vint au secours des terres En mille ruisselets sur cette chair, artères Irrigant lentement les graines enfouies. Qui de nous ne rêvait de fleurs épanouies ?
Les feuilles d’un recueil de poèmes volaient (Rondeaux, sonnets, chansons, odes, ballades, lais) Sous le vent capricieux qui précède l’orage. Ô que de mots perdus dans ce vagabondage !
Taille la route, encor, coupe les barbelés, Démonte les murs gris des frontières gelées, Vois le grand océan des hommes qui déferlent. Au milieu, quelque part, de si brillantes perles…
Autour du plat de riz, le cortège des sauces Est un chemin sacré qui finement rehausse Et la vue et le goût. Je mange dans le bleu Des rideaux de percale. Un bouge fabuleux.
Je découpe l’espace en tranches de velours Où se déroule un jeu de dupes alentour. Trop de géométrie. La profondeur m’attire Et la complexité ne pourra se réduire...
C’était un soir d’été (que ma gorge se noue…). J’avais posé sans crainte au creux de vos genoux Ma tête et contemplais les étoiles filantes À travers vos cheveux aux mèches aguichantes.
Je n’ai rien à compter ce soir, que les étoiles, Un peu comme des clous piqués sur une toile Obscure qui faseye aux vents de ma folie. Me faut-il boire tout cela jusqu’à la lie ?