Ils roulent en ruban sur la route venteuse,
Essayant de tenir. La pente sinueuse
Affolent les poumons. Le sommet est si loin.
Les brebis n’en ont cure, au milieu du sainfoin.
vendredi 31 janvier 2020
jeudi 30 janvier 2020
Près de l’eau
Il avance courbé sur le sentier qui longe
Un étang. Sous un saule un canard souchet plonge
Et s’ébroue. L’homme suit le fantôme d’un chien
Qui jouait ici quand il était collégien.
Un étang. Sous un saule un canard souchet plonge
Et s’ébroue. L’homme suit le fantôme d’un chien
Qui jouait ici quand il était collégien.
mercredi 29 janvier 2020
Chapeau
La coulemelle sort avec tous ses atours,
Son ample chapeau crème aux fragments de velours,
Se balance légère, à l’aune de la brise,
Ignorant qu’à la poêle elle se fait exquise…
Son ample chapeau crème aux fragments de velours,
Se balance légère, à l’aune de la brise,
Ignorant qu’à la poêle elle se fait exquise…
mardi 28 janvier 2020
Troupeau
Est-ce un conte d’enfant, quelque vieille légende
Oubliée, que de voir ce troupeau dans la lande,
Un millier de brebis silencieuses qui vont
Dans l’herbe sous la lune… et nous, qui les suivons.
Oubliée, que de voir ce troupeau dans la lande,
Un millier de brebis silencieuses qui vont
Dans l’herbe sous la lune… et nous, qui les suivons.
lundi 27 janvier 2020
Feu de camp
Nous n’avions ce soir-là, dans le crépitement
Du feu, qu’un dais d’étoiles sous le firmament
Dans un cercle, plus loin, d’obscurité, brillèrent
Alors des yeux de bêtes rousses, téméraires.
Du feu, qu’un dais d’étoiles sous le firmament
Dans un cercle, plus loin, d’obscurité, brillèrent
Alors des yeux de bêtes rousses, téméraires.
dimanche 26 janvier 2020
Port de pêche
Il ravaudait sans fin son filet, sur le quai,
Tandis qu’un gros chat roux perché sur le paquet
De corde, observait tout, les rongeurs, les mouettes
Et cette main calleuse usant de la navette.
Tandis qu’un gros chat roux perché sur le paquet
De corde, observait tout, les rongeurs, les mouettes
Et cette main calleuse usant de la navette.
samedi 25 janvier 2020
Je suis partout
Faut-il donc supporter ces voisins vigilants,
Dont l’œil cyclopéen toujours horripilant
Fait de la délation la coutumière suite ?
Ah ! La fraternité de nos frontons s’effrite.
Dont l’œil cyclopéen toujours horripilant
Fait de la délation la coutumière suite ?
Ah ! La fraternité de nos frontons s’effrite.
vendredi 24 janvier 2020
À fuir
Séant, l’écart est seul à pouvoir contenir
De telles logorrhées. L’étoffe du martyr,
Tissées de ces ragots, me gratte aux entournures.
Au-dehors, l’air glacial est comme une onde pure.
De telles logorrhées. L’étoffe du martyr,
Tissées de ces ragots, me gratte aux entournures.
Au-dehors, l’air glacial est comme une onde pure.
jeudi 23 janvier 2020
Invitation
Amitié, de mon fief, à toi qui passeras…
Je te garde toujours un lit sans apparat.
Viens plutôt cet été, j’aurai des pêches mûres.
On fera du vélo, de la littérature…
Je te garde toujours un lit sans apparat.
Viens plutôt cet été, j’aurai des pêches mûres.
On fera du vélo, de la littérature…
mercredi 22 janvier 2020
En fer
Le four rougit le fer, le coule rouge sang.
Le métal suit sa route en se refroidissant.
Fruit du feu, de la terre, il va jusqu’à la forge
Où Vulcain fait l’épée prête à trancher les gorges.
Le métal suit sa route en se refroidissant.
Fruit du feu, de la terre, il va jusqu’à la forge
Où Vulcain fait l’épée prête à trancher les gorges.
mardi 21 janvier 2020
Brève rencontre
Brassée de fleurs des champs, panier de joncs tressés,
Tu marchais sur la sente et n’étais pas pressée.
Ce jour-là j’étais pierre ou brin d’herbe ou nuage
Et fou, je rêvais que tu me frôles au passage…
Tu marchais sur la sente et n’étais pas pressée.
Ce jour-là j’étais pierre ou brin d’herbe ou nuage
Et fou, je rêvais que tu me frôles au passage…
lundi 20 janvier 2020
Le bon train
Sur le chemin de fer, le train glissait léger,
Toutes voiles dehors. Non loin, le vieux berger
Se souvenait du temps des enragés bolides.
Il regardait le ciel, ses brebis, la bastide…
Toutes voiles dehors. Non loin, le vieux berger
Se souvenait du temps des enragés bolides.
Il regardait le ciel, ses brebis, la bastide…
dimanche 19 janvier 2020
La veillée
Tu as le regard long des loups qui peuplent l’âme,
Assise près de moi, dans ce fauteuil, ma dame,
Avec cette pâleur des joues, comme un frisson...
L’un et l’autre à ce temps nous épanouissons.
Assise près de moi, dans ce fauteuil, ma dame,
Avec cette pâleur des joues, comme un frisson...
L’un et l’autre à ce temps nous épanouissons.
samedi 18 janvier 2020
Le rouge et le noir
La colère montait sur un cheval d’écume
Et le feu tout autour cavalait. Le bitume
Au bord coulait comme un sang morne et glutineux.
La terre se drapait de noirs fuligineux...
Et le feu tout autour cavalait. Le bitume
Au bord coulait comme un sang morne et glutineux.
La terre se drapait de noirs fuligineux...
vendredi 17 janvier 2020
Si doux
C’est la douceur du jus de mangue qui s’écoule
En tourbillons, dans la blancheur d’un lait de poule.
À deux pas, robe bleue, tu me lances un baiser
Délicat, que j’ajoute au lassi baptisé.
En tourbillons, dans la blancheur d’un lait de poule.
À deux pas, robe bleue, tu me lances un baiser
Délicat, que j’ajoute au lassi baptisé.
jeudi 16 janvier 2020
Feuérie
La fée de l’orée des bois pleure, ailes brûlées.
Des rideaux de flamme ravagent la vallée.
Sur une brindille posée, la fée s’attriste
En bas des créatures folles qui subsistent.
Des rideaux de flamme ravagent la vallée.
Sur une brindille posée, la fée s’attriste
En bas des créatures folles qui subsistent.
mercredi 15 janvier 2020
Ambiguïté
Le sable coule entre mes doigts, je n’ai pas vu
Le temps qui passe et je me retrouve à la rue,
Devant sa porte avec un bouquet d’immortelles.
Elle descend. « Toujours à côté ? » Me dit-elle.
Le temps qui passe et je me retrouve à la rue,
Devant sa porte avec un bouquet d’immortelles.
Elle descend. « Toujours à côté ? » Me dit-elle.
mardi 14 janvier 2020
Envolée
Je savoure le bord, avec délectation,
De cet escarpement de pierre aux dimensions
Colossales. Je sens le vent qui me soulève
Et mes ailes sont bleues. Les images du rêve...
De cet escarpement de pierre aux dimensions
Colossales. Je sens le vent qui me soulève
Et mes ailes sont bleues. Les images du rêve...
lundi 13 janvier 2020
Véhicule
Ma voiture est de vent, de soleil et de sable,
Elle roule épousant les rondeurs innombrables
Et sa puissance tient à celle du néant.
Je vais ainsi léger vers un gouffre béant.
Elle roule épousant les rondeurs innombrables
Et sa puissance tient à celle du néant.
Je vais ainsi léger vers un gouffre béant.
dimanche 12 janvier 2020
Élixir
Elle courbe le dos face au vent qui s’obstine
Et face au destin lâche, elle courbe l’échine.
Elle chante, qu’importe, un petit air frondeur.
La beauté se cultive autant que la laideur...
Et face au destin lâche, elle courbe l’échine.
Elle chante, qu’importe, un petit air frondeur.
La beauté se cultive autant que la laideur...
samedi 11 janvier 2020
Le maudit
Le démon vole au ras d’un marais giboyeux,
Mais tous les animaux font silence. Les Dieux
Eux-mêmes, alarmés d’une telle impudence,
Autour lancent des sorts contre ladite engeance.
Mais tous les animaux font silence. Les Dieux
Eux-mêmes, alarmés d’une telle impudence,
Autour lancent des sorts contre ladite engeance.
vendredi 10 janvier 2020
Ton collier
La planète se vêt d’un manteau d’univers,
Orbitant lentement autour d’un soleil vert.
Une marée d’étoiles au bout du temps scintille
Et de perles de pluie seulement tu t’habilles.
Orbitant lentement autour d’un soleil vert.
Une marée d’étoiles au bout du temps scintille
Et de perles de pluie seulement tu t’habilles.
jeudi 9 janvier 2020
L’autre rive
Je t’envie. Je t’envoie ces vœux de l’autre rive.
Il est tard. Le facteur empoche la missive
Avec un air retors. Il démarre à vélo
Sur un chemin pavé qui s’enfonce dans l’eau.
Il est tard. Le facteur empoche la missive
Avec un air retors. Il démarre à vélo
Sur un chemin pavé qui s’enfonce dans l’eau.
mercredi 8 janvier 2020
Matin
La lune est blanche, ce matin, juste au-dessus
Du lit de brume de l’étang. Les troncs moussus
Montent au ciel, branches feuillues, dans la lumière.
Il goûte encore les secondes familières.
Du lit de brume de l’étang. Les troncs moussus
Montent au ciel, branches feuillues, dans la lumière.
Il goûte encore les secondes familières.
mardi 7 janvier 2020
Côté rue
C’est une chaise droite au dossier ciselé
Sur laquelle tu es, cheveux entremêlés,
Tremblante, à contempler le rideau bleu qui bouge.
Un feu de cheminée lance des flammes rouges.
Sur laquelle tu es, cheveux entremêlés,
Tremblante, à contempler le rideau bleu qui bouge.
Un feu de cheminée lance des flammes rouges.
lundi 6 janvier 2020
Vague en retour
La vague pousse ainsi les naufragés perdus
Que l’océan bleu-vert n’a pas encor rendus,
Pâles corps disloqués rêvant de clairs de lune
Échouant un beau jour dans le creux d’une dune.
Que l’océan bleu-vert n’a pas encor rendus,
Pâles corps disloqués rêvant de clairs de lune
Échouant un beau jour dans le creux d’une dune.
dimanche 5 janvier 2020
Irrésolu
À force de chercher le milieu des extrêmes,
Il eût sans doute pris la version pour le thème,
Indécis jusqu’au bout de ses bottillons noirs,
Qu’il aspergeait également dans l’urinoir.
Il eût sans doute pris la version pour le thème,
Indécis jusqu’au bout de ses bottillons noirs,
Qu’il aspergeait également dans l’urinoir.
samedi 4 janvier 2020
Sur l’eau
Un silence de faux découpe le temps grêle
Au secours des secondes, gouttes immortelles
Et je prie sans que rien ne vienne (l’or blafard
De quelque pensée nue). Je suis un nénuphar.
Au secours des secondes, gouttes immortelles
Et je prie sans que rien ne vienne (l’or blafard
De quelque pensée nue). Je suis un nénuphar.
G
M
T
Y
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vendredi 3 janvier 2020
Existence
Rien ne m’est parvenu de ces villes fantasques
Où le ciel, dévoré par d’immenses bourrasques
Effaçait la mémoire et les murs et les toits,
Mais, au pas d’une porte, inébranlable, toi.
Où le ciel, dévoré par d’immenses bourrasques
Effaçait la mémoire et les murs et les toits,
Mais, au pas d’une porte, inébranlable, toi.
G
M
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jeudi 2 janvier 2020
Mobylette
Sous le cambouis, le chrome à nouveau se révèle
Et le moteur joue la machine intemporelle.
Un tas de souvenirs dans le métal, celés,
N’attendent qu’un vrombissement pour déferler.
Et le moteur joue la machine intemporelle.
Un tas de souvenirs dans le métal, celés,
N’attendent qu’un vrombissement pour déferler.
mercredi 1 janvier 2020
Plateau
Sur la table au milieu trône un plateau tournant
Que l’on a garni de fromages étonnants :
Moelleux Gorgonzola, Taleggio de liesse,
Un Mont Vully goûteux...j’oublie toute sagesse.
Que l’on a garni de fromages étonnants :
Moelleux Gorgonzola, Taleggio de liesse,
Un Mont Vully goûteux...j’oublie toute sagesse.
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