Je me suis échappé ce soir par voie des airs
Dans une nuit câline où tout était désert.
Même les chats fuyaient l’asphalte encore tiède.
Étais-je oiseau, nuage ? Il fallait que je cède.
mardi 31 mars 2020
lundi 30 mars 2020
Bienheureuse
Le bois sculpté frémit sous l’heure lumineuse,
Au fond de la chapelle où gît la bienheureuse.
Après la lueur, l’ombre à nouveau se répand…
Mais la prière est là qui chasse le serpent.
Au fond de la chapelle où gît la bienheureuse.
Après la lueur, l’ombre à nouveau se répand…
Mais la prière est là qui chasse le serpent.
dimanche 29 mars 2020
Sable noir
Le sable de basalte est noir comme la nuit
J’y imprime mes pas, les pas de mon ennui.
L’océan est désert, toujours à marée basse
Et n’efface jamais aucune de mes traces.
J’y imprime mes pas, les pas de mon ennui.
L’océan est désert, toujours à marée basse
Et n’efface jamais aucune de mes traces.
samedi 28 mars 2020
Ronde heure
L’homme était imposant comme une citadelle
Et sa panse pensait, repoussant ses bretelles,
À la dilatation de l’espace et du temps.
L’instant de vérité. Tableau déconcertant.
Et sa panse pensait, repoussant ses bretelles,
À la dilatation de l’espace et du temps.
L’instant de vérité. Tableau déconcertant.
vendredi 27 mars 2020
N’être
Affamé d’être ainsi loin des âmes chéries,
J’erre sans même voir l’ombre d’une égérie.
Le ciel d’un bleu cruel, comme un œil fanatique,
Offre à l’humaine lie la fuite chimérique.
J’erre sans même voir l’ombre d’une égérie.
Le ciel d’un bleu cruel, comme un œil fanatique,
Offre à l’humaine lie la fuite chimérique.
jeudi 26 mars 2020
Ce lieu
Ce lieu ne souffre pas qu’on lui tienne la longe.
Il est cheval rétif, aucun mors qu’il ne ronge.
Avec nous, les enfants des herbes et des champs,
Jamais il ne sera farouche ni méchant.
Il est cheval rétif, aucun mors qu’il ne ronge.
Avec nous, les enfants des herbes et des champs,
Jamais il ne sera farouche ni méchant.
mercredi 25 mars 2020
Le long du fleuve
Longtemps il étudia les nombres qui se scindent
Ou non, dans son village aux mille enfants des Indes
Or, longeant le grand fleuve, il réfléchit, se tut,
L’eau qui coulait emportant toutes les vertus.
Ou non, dans son village aux mille enfants des Indes
Or, longeant le grand fleuve, il réfléchit, se tut,
L’eau qui coulait emportant toutes les vertus.
mardi 24 mars 2020
Dialogue
Un vélo fait d’osier, une ferme en carton,
Un fleuve de mercure, un nuage en coton,
Tes deux mains qui ponctuent mes listes sibyllines
En sculptant dans l’air frais quelque magie mutine.
Un fleuve de mercure, un nuage en coton,
Tes deux mains qui ponctuent mes listes sibyllines
En sculptant dans l’air frais quelque magie mutine.
lundi 23 mars 2020
Coup de barre
Elle tenait les mains dans le creux de son cou,
Sans doute pour le soutenir un peu...beaucoup.
La fatigue passant, la nuit devenait douce.
Entre la chouette hulotte et Séléné la rousse.
Sans doute pour le soutenir un peu...beaucoup.
La fatigue passant, la nuit devenait douce.
Entre la chouette hulotte et Séléné la rousse.
dimanche 22 mars 2020
Victoire
Dans un tournoi quelconque il finit seul en tête,
Il ne se souvint pas pourquoi c’était la fête.
On voulut lui offrir une décoration,
Tout son être disait son incompréhension.
Il ne se souvint pas pourquoi c’était la fête.
On voulut lui offrir une décoration,
Tout son être disait son incompréhension.
samedi 21 mars 2020
Enceinte
La muraille se dresse, avec ses pierres sèches,
Informes, depuis tant de siècles, mais sans brèche,
Immense comme un cri censé fendre le ciel.
Rien ne semble franchir l’espace interstitiel.
Informes, depuis tant de siècles, mais sans brèche,
Immense comme un cri censé fendre le ciel.
Rien ne semble franchir l’espace interstitiel.
vendredi 20 mars 2020
Matelot
Ballotté par le vent, les embruns, poursuivi,
Le matelot s’enfonce au creux de ses envies
Dans les ruelles sombres de son port d’attache.
Il n’a que cette nuit pour vivre avec panache.
Le matelot s’enfonce au creux de ses envies
Dans les ruelles sombres de son port d’attache.
Il n’a que cette nuit pour vivre avec panache.
jeudi 19 mars 2020
Le vigile
Dans le palace éteint, Joe traîne son humeur
De salle en salle, hautain, recherchant la primeur
De quelque soubresaut des heures, de l’espace.
Ici rien ne défile, hormis le temps qui passe.
De salle en salle, hautain, recherchant la primeur
De quelque soubresaut des heures, de l’espace.
Ici rien ne défile, hormis le temps qui passe.
mercredi 18 mars 2020
Voir plus haut
J’eus beau supplier l’homme au costume de nuit
De m’emmener ailleurs, loin de ce damné bruit,
Mais il disparut dans une sombre ruelle.
Il me restait la nuit. Mon Dieu, qu’elle était belle !
De m’emmener ailleurs, loin de ce damné bruit,
Mais il disparut dans une sombre ruelle.
Il me restait la nuit. Mon Dieu, qu’elle était belle !
mardi 17 mars 2020
L’eau, céans
Les corps mourants des cormorans gisent le long
Des flancs serrés des chaluts laids au ventre oblong.
Je marche lent, tout en laissant sous mes sandales
Le sable gris, l’empreinte qui sous l’eau s’étale...
Des flancs serrés des chaluts laids au ventre oblong.
Je marche lent, tout en laissant sous mes sandales
Le sable gris, l’empreinte qui sous l’eau s’étale...
lundi 16 mars 2020
Altruiste
Elle l’encombre sa pitié, comme un fardeau,
Toute la misère du monde sur le dos.
Son cœur n’a pas franchi le seuil, close la porte,
Alors il court après l’ombre des amours mortes.
Toute la misère du monde sur le dos.
Son cœur n’a pas franchi le seuil, close la porte,
Alors il court après l’ombre des amours mortes.
dimanche 15 mars 2020
Bestiaire
Aux griffons, manticores, licornes, soumis,
Je vais par la pensée de mon corps endormi
Jauger les étendues de sable et leurs empreintes,
Ignorant la férocité comme la crainte.
Je vais par la pensée de mon corps endormi
Jauger les étendues de sable et leurs empreintes,
Ignorant la férocité comme la crainte.
samedi 14 mars 2020
Où tu souris
La baie de Sialong est en lambeaux de brume.
Un vieux cargo s’approche et sa cheminée fume,
Ajoutant des couleurs de suie au gris de plomb,
Mais je t’ai vu sourire en baie de Sialong.
Un vieux cargo s’approche et sa cheminée fume,
Ajoutant des couleurs de suie au gris de plomb,
Mais je t’ai vu sourire en baie de Sialong.
vendredi 13 mars 2020
Galon
Le passement brodé de fils d’or et de soie
Gondole lentement quand le sbire s’assoie.
La veste en est usée. Ses yeux gris se condensent,
Un peu du firmament d’antan peut-être y danse.
Gondole lentement quand le sbire s’assoie.
La veste en est usée. Ses yeux gris se condensent,
Un peu du firmament d’antan peut-être y danse.
jeudi 12 mars 2020
Les enchaînés
Les enchaînant, le temps chérit les hommes liges
Et leurs vieux os lustrés par ceux qui les obligent.
Ils en oublient le vent frais de la liberté.
Le temple de leur corps est leur château hanté.
Et leurs vieux os lustrés par ceux qui les obligent.
Ils en oublient le vent frais de la liberté.
Le temple de leur corps est leur château hanté.
mercredi 11 mars 2020
Amphigouri
J’eusse réduit la chaise en un fagot de bois
Pour calmer cette rage en moi, d’être aux abois
Face aux mots incertains qui bousculaient la trame.
Où se cachait le sens dans un tel amalgame ?
Pour calmer cette rage en moi, d’être aux abois
Face aux mots incertains qui bousculaient la trame.
Où se cachait le sens dans un tel amalgame ?
mardi 10 mars 2020
Tension
La pesanteur est forte et le corps est lassé,
Pourtant quelque fureur contenue coule assez
Dans les rouges artères, les pensées secrètes,
Un même sang qui roule, un souffle qui halète.
Pourtant quelque fureur contenue coule assez
Dans les rouges artères, les pensées secrètes,
Un même sang qui roule, un souffle qui halète.
lundi 9 mars 2020
Bref
C’était une étincelle, à peine née d’un bond
Qu’elle disparaissait en un obscur charbon.
Je restais là, badaud de la plus vile espèce,
Si loin de la beauté de cette maladresse.
Qu’elle disparaissait en un obscur charbon.
Je restais là, badaud de la plus vile espèce,
Si loin de la beauté de cette maladresse.
dimanche 8 mars 2020
Pauvre pêcheur
La paille était rentrée, les chaumes rouissaient.
J’étais allé pêcher au bord de la saussaie
Quand un gros cumulus de plomb noircit le ciel :
Qu’étais-je devant ce déluge torrentiel ?
J’étais allé pêcher au bord de la saussaie
Quand un gros cumulus de plomb noircit le ciel :
Qu’étais-je devant ce déluge torrentiel ?
samedi 7 mars 2020
Paroles
Que dire des mots doux que nous nous échangeâmes
En ce soir de tempête où ballottaient nos âmes ?
Ils eurent la douceur des êtres enlacés
Puis firent du silence un feu recommencé.
En ce soir de tempête où ballottaient nos âmes ?
Ils eurent la douceur des êtres enlacés
Puis firent du silence un feu recommencé.
vendredi 6 mars 2020
Ainsi vont
Mon vaisseau de papier vogue sur l’encre bleue,
Le paisible lagon d’un lointain fabuleux.
Lorsqu’il regagnera le port de ma conscience,
Un autre partira vers d’autres espérances.
Le paisible lagon d’un lointain fabuleux.
Lorsqu’il regagnera le port de ma conscience,
Un autre partira vers d’autres espérances.
jeudi 5 mars 2020
Tectonique
J’ai levé mes armées sur des terres fertiles
Espérant contenir ainsi la foule hostile
Autour vociférant. Puis j’ai compris l’erreur
Qui mortelle exilait de la tête le cœur.
Espérant contenir ainsi la foule hostile
Autour vociférant. Puis j’ai compris l’erreur
Qui mortelle exilait de la tête le cœur.
mercredi 4 mars 2020
Voie du milieu
Laisse la main filer dans l’onde qui soupire.
Au corps entier flottant, donne un peu du navire
Et fort des univers de l’air et de l’eau, va
Près de l’alme sirène ou du bodhisattva.
Au corps entier flottant, donne un peu du navire
Et fort des univers de l’air et de l’eau, va
Près de l’alme sirène ou du bodhisattva.
mardi 3 mars 2020
Qui passe
J’ai pris le temps de suivre, aujourd’hui, l’ombre bleue
De l’élégant cyprès qui oscille frileux
Sous les assauts du vent. Le soleil est fugace
Et l’ombre tout autant. Le mouvement sans trace.
De l’élégant cyprès qui oscille frileux
Sous les assauts du vent. Le soleil est fugace
Et l’ombre tout autant. Le mouvement sans trace.
lundi 2 mars 2020
L’heure brune
La tenture en batik est un voile enchanteur
Qui bouge lentement sous le ventilateur.
Je ne suis pas très sûr qu’ainsi les âmes dansent.
Il est tard. Je somnole et ressens leur présence.
Qui bouge lentement sous le ventilateur.
Je ne suis pas très sûr qu’ainsi les âmes dansent.
Il est tard. Je somnole et ressens leur présence.
dimanche 1 mars 2020
Bascule
Agir rythmait son souffle et ses pas sans jamais
Que l’émotion l’emporte, ou même l’être, mais
Un jour tout bascula. La vie joue de mystères.
Il fut à la merci d’un nouveau jour sur terre.
Que l’émotion l’emporte, ou même l’être, mais
Un jour tout bascula. La vie joue de mystères.
Il fut à la merci d’un nouveau jour sur terre.
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