Le fil, à la blondeur des dunes sahariennes,
A croisé le grenat des fières bohémiennes
Et la toile s’étend, de sable et de carmin
Brodée. La tente est là, tout au bout du chemin.
mardi 30 juin 2020
lundi 29 juin 2020
De loin
Tu verras la guitare est toujours accrochée
Près du vieux rocking-chair. Je ne l’ai pas touchée.
Tu disais qu’une corde est un oiseau sans ailes
Et je suis là sans âme... Où sont les hirondelles ?
Près du vieux rocking-chair. Je ne l’ai pas touchée.
Tu disais qu’une corde est un oiseau sans ailes
Et je suis là sans âme... Où sont les hirondelles ?
dimanche 28 juin 2020
Sur la nappe
Ce fut un vrai festin dans le pré du vieux charme,
Où nous mîmes la table, où tu versas des larmes
Au moment de plier la nappe entre tes bras.
Fut-ce le vin rosé qui fit que tu pleuras ?
Où nous mîmes la table, où tu versas des larmes
Au moment de plier la nappe entre tes bras.
Fut-ce le vin rosé qui fit que tu pleuras ?
samedi 27 juin 2020
Cairn
Les pierres empilées ne montent pas au ciel,
Mais leur ombre s’étend, profil immatériel,
Silhouette de défunt vivant à l’heure brune
Et mourant à l’aurore. Ainsi parlent les runes.
Mais leur ombre s’étend, profil immatériel,
Silhouette de défunt vivant à l’heure brune
Et mourant à l’aurore. Ainsi parlent les runes.
vendredi 26 juin 2020
Exemplaire
C’est dans le fond d’un bar, sur un vieux canapé
Qu’elle sortit d’un sac, un livre enveloppé
De linge. Elle me mit dans les mains cet ouvrage
Au cuir épais. C’était la chute de Carthage.
Qu’elle sortit d’un sac, un livre enveloppé
De linge. Elle me mit dans les mains cet ouvrage
Au cuir épais. C’était la chute de Carthage.
jeudi 25 juin 2020
La sente
C’est le chemin du temps, qui court dans la forêt
Sous une arche de houx. Doit-on faire un arrêt
Qu’une source jaillit, de fraîcheur opportune.
Il court ainsi sans fin. C’est la bonne fortune.
Sous une arche de houx. Doit-on faire un arrêt
Qu’une source jaillit, de fraîcheur opportune.
Il court ainsi sans fin. C’est la bonne fortune.
mercredi 24 juin 2020
Dans ses cordes
Il sortit sa guitare avec si peu d’entrain
Que les passants croyaient qu’il avait du chagrin,
Puis ses doigts un à un retrouvèrent leur place
Et la femme dansa, sur le trottoir d’en face.
Que les passants croyaient qu’il avait du chagrin,
Puis ses doigts un à un retrouvèrent leur place
Et la femme dansa, sur le trottoir d’en face.
mardi 23 juin 2020
Aromatique
Elle collectionnait les espèces de thym,
Thym citron, serpolet, thym carvi... Le matin,
Dans les prés, les chemins, elle observait sans hâte,
Avec ravissement, la flore délicate.
Thym citron, serpolet, thym carvi... Le matin,
Dans les prés, les chemins, elle observait sans hâte,
Avec ravissement, la flore délicate.
lundi 22 juin 2020
L’île noire
Le jupon noir de l’île au basalte lavé
Frémit sous le ressac. Je ne l’ai pas rêvée.
Dans le bleu de la mer et du ciel, les mouettes
Oscillent sous le vent. Moi, sur la goélette.
Frémit sous le ressac. Je ne l’ai pas rêvée.
Dans le bleu de la mer et du ciel, les mouettes
Oscillent sous le vent. Moi, sur la goélette.
dimanche 21 juin 2020
Pâtis
Les prés sont les tissus qui colorent la terre
En pièces déchirées par les fers des araires
Et les bêtes dessus paissent toutes penchées,
Priant que ces prés verts ne soient jamais bêchés.
En pièces déchirées par les fers des araires
Et les bêtes dessus paissent toutes penchées,
Priant que ces prés verts ne soient jamais bêchés.
samedi 20 juin 2020
Puits
Juchée sur la margelle, elle fredonne un brin
De chansonnette avec un lancinant refrain
Sur les gens qui se noient dans les puits de village.
En hiver son amour périt dans un naufrage…
De chansonnette avec un lancinant refrain
Sur les gens qui se noient dans les puits de village.
En hiver son amour périt dans un naufrage…
vendredi 19 juin 2020
Thé au jasmin
L’écorce de citron sèche sur l'étagère.
Entre nous, sur la table est posée la théière
Où s’infuse et délasse un thé vert au jasmin.
Dans cette attente, aimés, nous nous tenons les mains.
Entre nous, sur la table est posée la théière
Où s’infuse et délasse un thé vert au jasmin.
Dans cette attente, aimés, nous nous tenons les mains.
jeudi 18 juin 2020
Passerelle
La sage passagère est debout sur le pont,
Vêtue de soie légère, aux couleurs du Japon.
Le vol de son jupon ne saurait la distraire :
Elle sait qui répond, mais elle laisse faire.
Vêtue de soie légère, aux couleurs du Japon.
Le vol de son jupon ne saurait la distraire :
Elle sait qui répond, mais elle laisse faire.
mercredi 17 juin 2020
Hôpital
Deux moineaux sur un banc se lissent le plumage
Au milieu du patio que quelques pins ombragent.
Autour la galerie s’étend. Lentement vont
Les malades soumis au pouvoir du savon.
Au milieu du patio que quelques pins ombragent.
Autour la galerie s’étend. Lentement vont
Les malades soumis au pouvoir du savon.
mardi 16 juin 2020
Insolent silence
Dans le miel sirupeux des brèves monotones,
Il somnole, oubliant la vie que le temps donne,
Or ce soir le concert des grenouilles s’est tu.
Ce silence est un cri. L’âme, tel un fétu...
Il somnole, oubliant la vie que le temps donne,
Or ce soir le concert des grenouilles s’est tu.
Ce silence est un cri. L’âme, tel un fétu...
lundi 15 juin 2020
Mots et notes
Jeunes, nous courtisions de belles mélodies,
Nous leur donnions des mots en bouquets interdits
Puis nous les emmenions danser dans les clairières
Et nos chants coloraient les amours printanières…
Nous leur donnions des mots en bouquets interdits
Puis nous les emmenions danser dans les clairières
Et nos chants coloraient les amours printanières…
dimanche 14 juin 2020
Dernier mot
Personne. Ainsi gravé, le mot sur l’arche donne
Un sentiment de gêne. Et ce qui l’environne,
Une pierre trop noire, un ciel couleur de plomb,
Laisse monter la peur, après, par échelons.
Un sentiment de gêne. Et ce qui l’environne,
Une pierre trop noire, un ciel couleur de plomb,
Laisse monter la peur, après, par échelons.
samedi 13 juin 2020
Rayons sous la pluie
Du liseré fractal entre le ciel et l’eau
Naît un chemin qu’emprunte à regret mon vélo,
Puis le regret s’estompe et l’eau devient joyeuse,
Alors je file ailé, l’humeur aventureuse.
Naît un chemin qu’emprunte à regret mon vélo,
Puis le regret s’estompe et l’eau devient joyeuse,
Alors je file ailé, l’humeur aventureuse.
vendredi 12 juin 2020
Au fond du pré
Les têtes de souchet sous la bourrasque oscillent.
Au-dessous, cramponnées, des araignées graciles
Attendent patiemment la fin du coup de vent.
Puis le calme, le soir, le bonheur du vivant.
Au-dessous, cramponnées, des araignées graciles
Attendent patiemment la fin du coup de vent.
Puis le calme, le soir, le bonheur du vivant.
jeudi 11 juin 2020
Sans fin
J’accomplis ce voyage un matin de bohème
Et partis sous la pluie, comme un second baptême.
Avec le vent joueur, les gouttelettes d’eau
Tambourinaient sans fin, sur mon cou, glissando...
Et partis sous la pluie, comme un second baptême.
Avec le vent joueur, les gouttelettes d’eau
Tambourinaient sans fin, sur mon cou, glissando...
mercredi 10 juin 2020
Anti-fresque
Avec violence il recouvrait, d’un plâtre épais,
Le dessin d’une femme qui s’enveloppait
D’un sari jaune. Elle serait, telle Antigone,
Emmurée, mais qui le saurait ? Sauf lui, personne.
Le dessin d’une femme qui s’enveloppait
D’un sari jaune. Elle serait, telle Antigone,
Emmurée, mais qui le saurait ? Sauf lui, personne.
mardi 9 juin 2020
Le zéro et l’infini
Je suis tout près de n’être et l’éclat du néant
Fait de partout jaillir un silence béant,
Vertigineux. Le vide est une plénitude
Où je me perds. L’égo n’est qu’un lointain prélude.
Fait de partout jaillir un silence béant,
Vertigineux. Le vide est une plénitude
Où je me perds. L’égo n’est qu’un lointain prélude.
lundi 8 juin 2020
Auteur
Au fond de la bibliothèque elle se tient,
Fixant un livre noir duquel je ne sais rien.
Je m’approche entre deux falaises de volumes,
Espérant n’être pas le seul auteur posthume.
Fixant un livre noir duquel je ne sais rien.
Je m’approche entre deux falaises de volumes,
Espérant n’être pas le seul auteur posthume.
dimanche 7 juin 2020
Le premier jour
De l’ocre au vert, soudain, la terre se transmute.
Il a plu hier au soir, des vapeurs en volutes
Envahissaient l’azur. Ce matin la fraîcheur
De la mousson ravit le pauvre voyageur.
Il a plu hier au soir, des vapeurs en volutes
Envahissaient l’azur. Ce matin la fraîcheur
De la mousson ravit le pauvre voyageur.
samedi 6 juin 2020
Halo
L’ombre dans le boudoir est une suie palpable.
Au fond de ce fauteuil de cuir, devant la table
Où finit d’infuser un darjeeling Arya,
Sur la corde de sol, j’écoute Anastasiya.
Au fond de ce fauteuil de cuir, devant la table
Où finit d’infuser un darjeeling Arya,
Sur la corde de sol, j’écoute Anastasiya.
vendredi 5 juin 2020
Attendre
Il tourne son alliance (un geste machinal),
Apitoyé, courbé sur lui-même, animal,
Assis dans ce couloir en ayant oublié
Pourquoi il était là. Surtout, ne pas crier.
Apitoyé, courbé sur lui-même, animal,
Assis dans ce couloir en ayant oublié
Pourquoi il était là. Surtout, ne pas crier.
jeudi 4 juin 2020
Sur les planches
Je vais dans le décor, c’est mon petit caprice.
Au théâtre je suis toujours dans les coulisses
Ou parfois je ne suis qu’un fragment d’illusion
Sur le grand paysage, au fond, pour l’occasion.
Au théâtre je suis toujours dans les coulisses
Ou parfois je ne suis qu’un fragment d’illusion
Sur le grand paysage, au fond, pour l’occasion.
mercredi 3 juin 2020
Mes écureuils
Retour là-haut, sur le lacet des écureuils :
J’engouffre l’air et je transpire mon orgueil.
En contre-bas, voltige un crave et moi, sans ailes,
À chaque tour de roue, je vais. J’ai la part belle.
J’engouffre l’air et je transpire mon orgueil.
En contre-bas, voltige un crave et moi, sans ailes,
À chaque tour de roue, je vais. J’ai la part belle.
mardi 2 juin 2020
Convalescence
Il fait trop chaud dans cette pièce où tu guéris.
Les draps sont lourds quand la sueur surenchérit.
Je te regarde et je t’écoute quand tu dors,
Au milieu des cris d’hirondelle du dehors…
Les draps sont lourds quand la sueur surenchérit.
Je te regarde et je t’écoute quand tu dors,
Au milieu des cris d’hirondelle du dehors…
lundi 1 juin 2020
Enfouis
Nous nous sommes enfouis dans nos propres pensées,
Dans ce creuset de chair où coulent, condensées,
Les larmes d’autrefois qu’on aurait dû répandre.
Au-dessus ? Les rumeurs, qui disent pis que pendre.
Dans ce creuset de chair où coulent, condensées,
Les larmes d’autrefois qu’on aurait dû répandre.
Au-dessus ? Les rumeurs, qui disent pis que pendre.
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