Avec son vieux bâton de frêne il est parti,
Sa besace n’est pas bien pleine et j’ai senti
Que le gentil pâtre n’a qu’un seul brin de laine
Et que l’ultime transhumance en bas l’entraîne.
jeudi 31 octobre 2013
mercredi 30 octobre 2013
Béance
La ruelle irréelle égare mon parcours,
Je bascule incrédule au point de non-retour,
La cavale en spirale est un piège mortel :
Sous la grille une fille aspire la ruelle…
Je bascule incrédule au point de non-retour,
La cavale en spirale est un piège mortel :
Sous la grille une fille aspire la ruelle…
mardi 29 octobre 2013
Intaille
Cherchant le ciel en bas, je vais dans les dolines,
Espérant que je puisse, à l’envers des collines
Atteindre l’au-delà du pas du promeneur
Sans jamais me douter ni du lieu ni de l’heure.
Espérant que je puisse, à l’envers des collines
Atteindre l’au-delà du pas du promeneur
Sans jamais me douter ni du lieu ni de l’heure.
lundi 28 octobre 2013
Invictus
La tête dans les mains, les coudes sur la table,
Un fardeau l’accablait (la peine est intouchable)
Et pourtant il se mit debout, la volonté
Brillant dans son regard comme un soleil d’été.
Un fardeau l’accablait (la peine est intouchable)
Et pourtant il se mit debout, la volonté
Brillant dans son regard comme un soleil d’été.
dimanche 27 octobre 2013
Pensées absinthes
On n’en a pas fini, Violaine, de mourir.
Dans l’absinthe j’ai vu, rien ne peut nous trahir
Autant que le temps même et qui passe et qui tue,
Même le souvenir… mais t’en souviendras-tu ?
Dans l’absinthe j’ai vu, rien ne peut nous trahir
Autant que le temps même et qui passe et qui tue,
Même le souvenir… mais t’en souviendras-tu ?
samedi 26 octobre 2013
À la brune
Le grain fin de ta peau sur le roc mimétique
Est la cible rêvée, secrète sémantique
Où le soleil frôlant la ligne d’horizon
Vient caresser les tiennes plus que de raison.
Est la cible rêvée, secrète sémantique
Où le soleil frôlant la ligne d’horizon
Vient caresser les tiennes plus que de raison.
vendredi 25 octobre 2013
D’en bas
J’ai oublié de vivre et perdu la gaieté,
La peur est usurière et je suis endetté.
De ne plus être aimé, d’en bas, j’ai le vertige,
Au moins dénoue la corde et ne me tiens plus lige.
La peur est usurière et je suis endetté.
De ne plus être aimé, d’en bas, j’ai le vertige,
Au moins dénoue la corde et ne me tiens plus lige.
jeudi 24 octobre 2013
Ballet d’automne
Les feuilles mortes vont sur la piste de danse,
En figure éphémère, aux vents de circonstance
Et leur chorégraphie, parfois, en tourbillons
Les mène dans le ciel en guise d’abandon.
En figure éphémère, aux vents de circonstance
Et leur chorégraphie, parfois, en tourbillons
Les mène dans le ciel en guise d’abandon.
mercredi 23 octobre 2013
Rejet
La tour de verre enserre une nuée de gens,
L’ascenseur est censé propulser vers l’argent,
Les écrans sont à cran, les caméras commèrent,
En dessous, l’arbre pousse et rêve à Terre-Mère…
L’ascenseur est censé propulser vers l’argent,
Les écrans sont à cran, les caméras commèrent,
En dessous, l’arbre pousse et rêve à Terre-Mère…
mardi 22 octobre 2013
Interférences
Comme des gouttes d’eau (des notes de piano),
Dans un bassin languide où flotte un vieux canot,
Les cercles s’agrandissent et les ondes se mêlent,
La musique est liquide et je suis philomèle.
Dans un bassin languide où flotte un vieux canot,
Les cercles s’agrandissent et les ondes se mêlent,
La musique est liquide et je suis philomèle.
lundi 21 octobre 2013
À la belle étoile
Gaspard de Donnadieu, le gisant de grès rouge,
Attend depuis mille ans qu’une âme enfin le bouge
Et le pousse dehors sous la voûte des cieux,
Mais qui donc entendra son appel silencieux ?
Attend depuis mille ans qu’une âme enfin le bouge
Et le pousse dehors sous la voûte des cieux,
Mais qui donc entendra son appel silencieux ?
dimanche 20 octobre 2013
Soleils mûrs
Les derniers tournesols s’inclinent sous l’acier,
Leurs têtes grises sur les lames faucillées.
Le doux vent d’automne est leur ultime caresse
En souvenir des ors de l’été, de l’ivresse.
Leurs têtes grises sur les lames faucillées.
Le doux vent d’automne est leur ultime caresse
En souvenir des ors de l’été, de l’ivresse.
samedi 19 octobre 2013
Soupirs
La pendule ponctue, poutres et planchers grincent
Au souvenir des bois dont ils étaient les princes
Et la chambre s’étiole aux étoiles enfuies.
Le silence jaillit dans le secret des bruits.
Au souvenir des bois dont ils étaient les princes
Et la chambre s’étiole aux étoiles enfuies.
Le silence jaillit dans le secret des bruits.
vendredi 18 octobre 2013
À rebours
Que mes jours soient comptés par les apothicaires
Au fond je n’en ai cure et n’ai rien d’un vicaire
Et si le temps se vêt en gouttes de rosée,
Qu’elles expirent vite à l’amour exposées.
Au fond je n’en ai cure et n’ai rien d’un vicaire
Et si le temps se vêt en gouttes de rosée,
Qu’elles expirent vite à l’amour exposées.
jeudi 17 octobre 2013
À la tienne !
Ton verre était épais comme un cul de bouteille,
Il n’était pas bien propre et le jus de la treille
Avait signé dessus les marques de la vie.
Quand je prends ce vieux verre encore je t’envie…
Il n’était pas bien propre et le jus de la treille
Avait signé dessus les marques de la vie.
Quand je prends ce vieux verre encore je t’envie…
mercredi 16 octobre 2013
Jeu de billes
La bille, un œil de chat, bondit sur le trottoir
Et je suis son itinéraire aléatoire.
Elle finit sa course au pied de l’escarpin
D’une fille jolie pour qui je ne suis rien.
Et je suis son itinéraire aléatoire.
Elle finit sa course au pied de l’escarpin
D’une fille jolie pour qui je ne suis rien.
mardi 15 octobre 2013
Exorciste
Les roulottes se sont assemblées dans la nuit.
Le peuple de l’Étoile a bien des ennemis !
Pieds nus, robe gitane, éperdument tu danses
À chasser les démons qui rodent, sans substance.
Le peuple de l’Étoile a bien des ennemis !
Pieds nus, robe gitane, éperdument tu danses
À chasser les démons qui rodent, sans substance.
lundi 14 octobre 2013
Compassion
Je vois ces paillettes noisette dans tes yeux,
Quelques rides autour, quand tu fais de ton mieux
Pour sourire malgré le chagrin qui te mine…
Ose, plante en mon cœur tes plus jeunes racines.
Quelques rides autour, quand tu fais de ton mieux
Pour sourire malgré le chagrin qui te mine…
Ose, plante en mon cœur tes plus jeunes racines.
dimanche 13 octobre 2013
À quel prix ?
Charriant bois et laine, avec mon faix trop lourd,
Qui me pousse à la peine ainsi dix lieues autour ?
Est-ce trahir l’amour qu’escompter bourse pleine
Et vous l’offrir un jour, ma si vénale Hélène ?
Qui me pousse à la peine ainsi dix lieues autour ?
Est-ce trahir l’amour qu’escompter bourse pleine
Et vous l’offrir un jour, ma si vénale Hélène ?
samedi 12 octobre 2013
Sentence
Sur la nappe brodée, la théière en argent
Fume des liserés de brume si changeants,
Je tire une gaufrette au milieu de la boîte,
Il est écrit dessus : « Jamais faille n'est droite ».
Fume des liserés de brume si changeants,
Je tire une gaufrette au milieu de la boîte,
Il est écrit dessus : « Jamais faille n'est droite ».
vendredi 11 octobre 2013
Entre deux
Soulevé par la gueule avide du grand chien,
L’oiseau palpite encor, le vide pour le plein.
Ses souvenirs s’enfuient, ses ailes sont des mondes
Et son corps sans férir se lance dans la ronde.
L’oiseau palpite encor, le vide pour le plein.
Ses souvenirs s’enfuient, ses ailes sont des mondes
Et son corps sans férir se lance dans la ronde.
jeudi 10 octobre 2013
Pierre vive
Voir les dragons de pierre en colonnes, rongés,
Qui vont de Basse-terre, aux cendres orangées,
Quérir la mer entière et prendre leur essor
Est un rêve de chair à même des yeux morts.
Qui vont de Basse-terre, aux cendres orangées,
Quérir la mer entière et prendre leur essor
Est un rêve de chair à même des yeux morts.
mercredi 9 octobre 2013
Route de nuit
Te souviens-tu de ces silences, ces virages,
Toi qui conduis, moi qui contemple ton visage ?
La route file sous les flaques des deux phares
Mais pourquoi ce silence si lourd nous sépare ?
Toi qui conduis, moi qui contemple ton visage ?
La route file sous les flaques des deux phares
Mais pourquoi ce silence si lourd nous sépare ?
mardi 8 octobre 2013
Conte des bois
Les fées des fleurs, des sabots de Vénus se parent
En soupirant, posées sur une feuille rare,
Après l’amour. À côté la sittelle émue
Trotte menue, sous les pieds des fées qui remuent.
En soupirant, posées sur une feuille rare,
Après l’amour. À côté la sittelle émue
Trotte menue, sous les pieds des fées qui remuent.
lundi 7 octobre 2013
Gens d’ici
On n’est moins salis de terre que de ragots,
Ceux qui partent pour Cythère sont les cagots.
Ils ne font pas de vieux os, les gens de misère
Et de n’être pas oiseaux, filent dans les airs.
Ceux qui partent pour Cythère sont les cagots.
Ils ne font pas de vieux os, les gens de misère
Et de n’être pas oiseaux, filent dans les airs.
dimanche 6 octobre 2013
Pouvoir
Ce mot sonnant le glas, qui fut dit dans les gris,
Le monde s’ébranla mais plus rien ne fleurit.
J’ai baigné d’un peu d’eau l’étendue de la dune
Et les fleurs crescendo se montrent une à une.
Le monde s’ébranla mais plus rien ne fleurit.
J’ai baigné d’un peu d’eau l’étendue de la dune
Et les fleurs crescendo se montrent une à une.
samedi 5 octobre 2013
Autoportrait
Attends, que me dis-tu, Vincent ? Tes yeux me vrillent
Et la rousseur ondoie sur tes joues, s’éparpille
Aux grands remous des bleus, d’illusoire chaleur.
La vérité n’est rien, sinon cette lueur…
Et la rousseur ondoie sur tes joues, s’éparpille
Aux grands remous des bleus, d’illusoire chaleur.
La vérité n’est rien, sinon cette lueur…
vendredi 4 octobre 2013
Harmonique
La mélodie ne me dit rien mais chante bien
Mon cœur non plus n’a rien à dire mais ce rien
Palpite fort quand soudain tu m’enlaces lasse
Éperdument je vais aimant de cet espace.
Mon cœur non plus n’a rien à dire mais ce rien
Palpite fort quand soudain tu m’enlaces lasse
Éperdument je vais aimant de cet espace.
jeudi 3 octobre 2013
Bistro
Quand ta vie se perd, tu tonnes, tu vitupères,
Tu tapes la table d’un plat de main sévère.
Un tremblement dans mon vieux cahier d’écolier
Pousse l’encre à faire des lignes endeuillées…
Tu tapes la table d’un plat de main sévère.
Un tremblement dans mon vieux cahier d’écolier
Pousse l’encre à faire des lignes endeuillées…
mercredi 2 octobre 2013
Visite guidée
Les graviers sont trop blancs, les topiaires trop nets,
Un guide nous sourit bien trop pour être honnête.
Au loin le château ment, qui voudrait être fort,
Le touriste n’entend ni la vie ni la mort.
Un guide nous sourit bien trop pour être honnête.
Au loin le château ment, qui voudrait être fort,
Le touriste n’entend ni la vie ni la mort.
mardi 1 octobre 2013
Heur
D’ivoire est le manche de la lame du temps,
Le dé pipé roule sur la pierre d’antan,
Des rides de ta main, des fissures du roc
Viendra le chiffre sûr, fiché comme un estoc.
Le dé pipé roule sur la pierre d’antan,
Des rides de ta main, des fissures du roc
Viendra le chiffre sûr, fiché comme un estoc.
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