Le code est contenu dans l’elliptique phrase
Où gisent les mots vains que le silence écrase.
Entre eux, les blancs chaînés en lézardes ténues
Nourrissent les hivers des heures ingénues.
vendredi 30 septembre 2016
jeudi 29 septembre 2016
Lotus
J’ai peint sur le revers de ses bras de chemise
Un lotier jaune et feu, faut-il que je précise
À quel feu ce pétale est de rouge vêtu ?
Petite est sa corolle et grande sa vertu…
Un lotier jaune et feu, faut-il que je précise
À quel feu ce pétale est de rouge vêtu ?
Petite est sa corolle et grande sa vertu…
mercredi 28 septembre 2016
Au chaud
Les violons sont passés
comme un vol d’oies sauvages
Et l’hiver vibre
encor, oubliant d’être sage.
À côté du fourneau,
le chat noir engourdi
Rêve de gras lérots
et de nids interdits.
mardi 27 septembre 2016
Bagatelle
J’ai tourneboulé
toute la boutique, en vain.
Je voulais t’offrir
quelque magnifique écrin,
Mais tout était fade
au vu de combien je t’aime,
Alors j’ai cueilli
quelques fleurs comme un poème.
lundi 26 septembre 2016
Ami
De ce qu’il m’a laissé, ce sourire contrit
Reste planté tout droit, qui le soir me meurtrit
Quand le souvenir vient des jours de nous ensemble,
Ému, chuchote encor le feuillage des trembles.
Reste planté tout droit, qui le soir me meurtrit
Quand le souvenir vient des jours de nous ensemble,
Ému, chuchote encor le feuillage des trembles.
dimanche 25 septembre 2016
Notre grange
Les bras de la charrette encor au ciel se tendent
À la grange d’en bas. Il faut que je t’attende.
Un moineau s’est posé qui piaille tout son cœur.
J’irai jusqu’au fenil. Les oiseaux sont moqueurs.
À la grange d’en bas. Il faut que je t’attende.
Un moineau s’est posé qui piaille tout son cœur.
J’irai jusqu’au fenil. Les oiseaux sont moqueurs.
samedi 24 septembre 2016
Bain de minuit
Elle tendit ses mains vers les reflets changeants
Des vagues de hasard, aussi loin que l’argent
De la lune courait. La mer était immense.
Elle entra dans les flots de sa désespérance.
Des vagues de hasard, aussi loin que l’argent
De la lune courait. La mer était immense.
Elle entra dans les flots de sa désespérance.
vendredi 23 septembre 2016
Feuillée
Le feuillage est sans âge et la lumière tord
L’espace chaotique au fond duquel je dors.
Au bord de ma vision, ton corps menu se livre,
Étendu sur les feuilles. Il est grand temps de vivre.
L’espace chaotique au fond duquel je dors.
Au bord de ma vision, ton corps menu se livre,
Étendu sur les feuilles. Il est grand temps de vivre.
jeudi 22 septembre 2016
Heure brune
L’heure m’est étrangère et la nuit fait écrin
Tandis que vers le sol retombe le serein.
La petite chevêche en silence s’envole,
En ce velours je vais, les astres batifolent.
Tandis que vers le sol retombe le serein.
La petite chevêche en silence s’envole,
En ce velours je vais, les astres batifolent.
mercredi 21 septembre 2016
Chu
Quand le livre tomba, les pages contre terre,
Il sut que le combat contre l’élémentaire
Allait être mortel. Il affronta, serein,
Dès lors, la gravité des mondes souterrains.
Il sut que le combat contre l’élémentaire
Allait être mortel. Il affronta, serein,
Dès lors, la gravité des mondes souterrains.
mardi 20 septembre 2016
Bal
Les taches de lumière en tourbillons scintillent
Au milieu des danseurs. Voir tes yeux qui pétillent
Attire alors mes pas, la vie prend des couleurs,
Ton parfum me saisit comme une jolie fleur.
Au milieu des danseurs. Voir tes yeux qui pétillent
Attire alors mes pas, la vie prend des couleurs,
Ton parfum me saisit comme une jolie fleur.
lundi 19 septembre 2016
Faucheur
Le nez camard, le cou saillant, l’austère allure,
Il a fauché tous les refus de la pâture,
Il aiguisait de temps en temps le fil d’acier,
Le geste sûr, les yeux gris-bleu, le port princier.
Il a fauché tous les refus de la pâture,
Il aiguisait de temps en temps le fil d’acier,
Le geste sûr, les yeux gris-bleu, le port princier.
dimanche 18 septembre 2016
Deux voies
Le désamour te prit dans un tournant de l’âge
Où les cieux pavoisés de rutilants nuages
En paréidolies transformaient les destins.
Le soir diverge alors tellement du matin.
Où les cieux pavoisés de rutilants nuages
En paréidolies transformaient les destins.
Le soir diverge alors tellement du matin.
samedi 17 septembre 2016
Montségur
Il avait traversé des maquis, des torrents
Pour arriver au pied des murs, son balandran
Souillé. Le château fort crevait le ciel immense
En volutes, son souffle exhalait des silences.
Pour arriver au pied des murs, son balandran
Souillé. Le château fort crevait le ciel immense
En volutes, son souffle exhalait des silences.
vendredi 16 septembre 2016
Photothèque
La rue s’est teinte en bleue sur la vieille photo
Polaroïd où tu serres ton noir manteau.
Malicieusement tu regardes la rive
Et les jours qui s’en vont, pensant à ceux qui suivent.
Polaroïd où tu serres ton noir manteau.
Malicieusement tu regardes la rive
Et les jours qui s’en vont, pensant à ceux qui suivent.
jeudi 15 septembre 2016
Dès l’aube
Dans l’entonnoir du temps je fis une glissade
En cherchant pour te plaire une plaisante aubade.
Il n’y avait autour aucun lieu plus ouvert,
Mais tu n’écoutais pas dans ton salon d’hiver.
En cherchant pour te plaire une plaisante aubade.
Il n’y avait autour aucun lieu plus ouvert,
Mais tu n’écoutais pas dans ton salon d’hiver.
mercredi 14 septembre 2016
Table pour deux
Notre avenir dans un dessin que tu as fait
Sur une serviette en papier m’a stupéfait,
Si tu n’y as vu qu’un portrait de circonstance,
Au fond de tes yeux j’ai perçu d’autres nuances…
Sur une serviette en papier m’a stupéfait,
Si tu n’y as vu qu’un portrait de circonstance,
Au fond de tes yeux j’ai perçu d’autres nuances…
mardi 13 septembre 2016
Noyée
Abusée, offerte ou vénale, on ne le sut.
Son corps flottait sur le Canal, cruelle issue.
Tout près surnageait, rouge sang, une pivoine
Où mènent ses reflets dansant que l’aube fane ?
Son corps flottait sur le Canal, cruelle issue.
Tout près surnageait, rouge sang, une pivoine
Où mènent ses reflets dansant que l’aube fane ?
lundi 12 septembre 2016
Croix de fer
La croix du vieux calvaire a subi les affronts
Du temps. La rouille court et tout devient marron,
Le corps de l’homme mort se tait (à Dieu ne plaise)
Et la seule chaleur provient de la fournaise.
Du temps. La rouille court et tout devient marron,
Le corps de l’homme mort se tait (à Dieu ne plaise)
Et la seule chaleur provient de la fournaise.
dimanche 11 septembre 2016
Friche
Le chemin creux de Taille, à la nuit comme au jour,
Soupire aux temps anciens de ses plus beaux atours.
La ronce griffe et mord, il n’est plus de bergère
À venir se lover au creux de ses fougères.
Soupire aux temps anciens de ses plus beaux atours.
La ronce griffe et mord, il n’est plus de bergère
À venir se lover au creux de ses fougères.
samedi 10 septembre 2016
Notre jeunesse
Ce silence amoureux, de nous, jeunesse vaine
Et Péguy transporté, furent feu dans nos veines.
Aux clameurs de la foule enfin, plein de remords,
Nous fuîmes douloureux, en escortant les morts.
Et Péguy transporté, furent feu dans nos veines.
Aux clameurs de la foule enfin, plein de remords,
Nous fuîmes douloureux, en escortant les morts.
vendredi 9 septembre 2016
Flottille
Mes fins de sieste accouchent mal de longs silences,
Alors je vais à la fenêtre où se balance,
Osé, le linge sur un fil à tous les vents,
Comme les voiles des bateaux sur l’océan.
Alors je vais à la fenêtre où se balance,
Osé, le linge sur un fil à tous les vents,
Comme les voiles des bateaux sur l’océan.
jeudi 8 septembre 2016
Braise et eau
Les sandales menues, tu vas dans la poussière
Aux heures de soleil brûlant, vaine coursière
Et la sueur te coule, en ruisseaux dans le dos.
La terre boit ta peine en guise de cadeau.
Aux heures de soleil brûlant, vaine coursière
Et la sueur te coule, en ruisseaux dans le dos.
La terre boit ta peine en guise de cadeau.
mercredi 7 septembre 2016
Mangrove
L’eau se perd dans les bras infiniment fractals,
Éperdue de couleurs et d’ombres, vert létal,
Pourpre de fin du jour, ocre nue des racines,
Où l’ardeur est profuse et la souche assassine.
Éperdue de couleurs et d’ombres, vert létal,
Pourpre de fin du jour, ocre nue des racines,
Où l’ardeur est profuse et la souche assassine.
mardi 6 septembre 2016
Fusain
Un morceau de charbon, trace sur le béton
Les traits de ce visage, arrimé ton sur ton,
Que j’aime. Elle a souri quand j’ai fui la ruelle
Il se pourrait que maintenant je rêve d’elle.
Les traits de ce visage, arrimé ton sur ton,
Que j’aime. Elle a souri quand j’ai fui la ruelle
Il se pourrait que maintenant je rêve d’elle.
lundi 5 septembre 2016
Où
Loin les désirs de jonque, envolés peu ou prou,
Comme le sens donné aux rayons d’une roue
Qui tourne, un jour de pluie, j’entame la descente
En saluant la mort, avec ou sans la pente.
Comme le sens donné aux rayons d’une roue
Qui tourne, un jour de pluie, j’entame la descente
En saluant la mort, avec ou sans la pente.
dimanche 4 septembre 2016
De ce grain
C’est un sable si fin qu’il passe à travers moi
Comme un désir lointain revenant en émoi.
Je le sens desséché de n’avoir connu l’onde,
Il est fils du désert et maraude à la ronde.
Comme un désir lointain revenant en émoi.
Je le sens desséché de n’avoir connu l’onde,
Il est fils du désert et maraude à la ronde.
samedi 3 septembre 2016
Vertes eaux
La pluie sur l’étang frappe et laisse chanter l’air,
Une nuée dérobe à la lune son clair,
Un rien dans tes yeux verts me conduit au silence
Au jardin de nos âmes, au bord de l’étang. Transe.
Une nuée dérobe à la lune son clair,
Un rien dans tes yeux verts me conduit au silence
Au jardin de nos âmes, au bord de l’étang. Transe.
vendredi 2 septembre 2016
Arboriforme
J’ai voulu faire l’arbre à me tenir debout,
Mes bras comme des branches, mes pieds dans la boue.
Le soleil me hâlait, tannait ma peau humaine
Et les arbres riaient, verdure souveraine.
Mes bras comme des branches, mes pieds dans la boue.
Le soleil me hâlait, tannait ma peau humaine
Et les arbres riaient, verdure souveraine.
jeudi 1 septembre 2016
Astronomie
Les astres sont muets mais leur silence est plein
D’un même espace uni de sommets cristallins.
Je songe à tes yeux noirs qui si bien les reflètent,
Ai-je droit de cité dans tes amours secrètes ?
D’un même espace uni de sommets cristallins.
Je songe à tes yeux noirs qui si bien les reflètent,
Ai-je droit de cité dans tes amours secrètes ?
Inscription à :
Articles (Atom)