Entends les soirs claquer comme des oriflammes
Et les nues déchirées par de funèbres lames !
Au-delà, les étoiles tournent follement…
La colère d’un dieu qui jeta ces diamants.
mardi 30 septembre 2025
Amère nuit
lundi 29 septembre 2025
Coin du feu
L’histoire s’acheva par un énorme rire,
À la fraîcheur du soir, tous nos voisins partirent
Un à un. Ma grand-mère étouffa les tisons
Avec un peu de cendre… à la morte-saison.
À la fraîcheur du soir, tous nos voisins partirent
Un à un. Ma grand-mère étouffa les tisons
Avec un peu de cendre… à la morte-saison.
dimanche 28 septembre 2025
Aptonyme
Au bord de l’océan la dernière aube vint.
Céleste avait cent ans, mais des rêves de vingt,
Du temps qu’elle observait, astronome, la voûte
Au ciel d’un velours noir que les étoiles cloutent…
samedi 27 septembre 2025
Kiribati
L’esquif sous l’alizé vogue, l’étrave vers
L’atoll bleu comme un œil qui fixe l’univers.
La passe me secoue, l’initiatique choc :
Mon humanité nue pour ta beauté : le troc.
L’atoll bleu comme un œil qui fixe l’univers.
La passe me secoue, l’initiatique choc :
Mon humanité nue pour ta beauté : le troc.
vendredi 26 septembre 2025
Pilon
Les volumes serrés font un cortège lent
Que je vois se mouvoir vers les enfers, tremblants,
Tomes vêtus de cuir, bouquins aux couleurs vives,
Ici le pilon cogne… au diable les archives.
Que je vois se mouvoir vers les enfers, tremblants,
Tomes vêtus de cuir, bouquins aux couleurs vives,
Ici le pilon cogne… au diable les archives.
jeudi 25 septembre 2025
Énumérations
Je compterais tous les brins d’herbe dans le pré,
Les étoiles du ciel jusques à en pleurer,
Tous les grains de poussière au sol de la remise,
Il serait alors temps de goûter l’heure exquise.
Les étoiles du ciel jusques à en pleurer,
Tous les grains de poussière au sol de la remise,
Il serait alors temps de goûter l’heure exquise.
mercredi 24 septembre 2025
Manières
Tu te pavanais belle, ou jugée comme telle,
Oubliant d’être toi, vivante, sensuelle
Et préférais les artifices, les semblants
J’en restais sans ressort, transi, le cœur ballant.
Oubliant d’être toi, vivante, sensuelle
Et préférais les artifices, les semblants
J’en restais sans ressort, transi, le cœur ballant.
mardi 23 septembre 2025
Fuite océane
Je courais comme un fou vers l’océan gris-bleu
Les bruyères griffaient mes chevilles. Sableux,
Le sol usait mes pieds. Le vent rodait. Les dunes
Au loin bruissaient derrière les callunes.
Les bruyères griffaient mes chevilles. Sableux,
Le sol usait mes pieds. Le vent rodait. Les dunes
Au loin bruissaient derrière les callunes.
lundi 22 septembre 2025
Cabane
Je fixe la cabane et ses tôles rouillées,
Grinçant sous les à-coups d’un vent dépenaillé.
Le chemin disparaît sous les orties, les ronces…
Enfant je fus ici. Je cherche des réponses.
Grinçant sous les à-coups d’un vent dépenaillé.
Le chemin disparaît sous les orties, les ronces…
Enfant je fus ici. Je cherche des réponses.
dimanche 21 septembre 2025
Charmes
Comment puis-je expliquer qu’ainsi tu me séduises ?
Au velours de ta voix, suis-je sous ton emprise ?
Est-ce ton regard plein de vie? Je dois laisser
Le mystère s’épanouir dans mes pensées.
Au velours de ta voix, suis-je sous ton emprise ?
Est-ce ton regard plein de vie? Je dois laisser
Le mystère s’épanouir dans mes pensées.
samedi 20 septembre 2025
Yeux fermés
La ligne est lumineuse et change de couleur,
Fragile comme les pétales d’une fleur,
Farouche truite au fil d’un torrent de lumière,
Ainsi les yeux fermés, je suis ma vie, première…
Fragile comme les pétales d’une fleur,
Farouche truite au fil d’un torrent de lumière,
Ainsi les yeux fermés, je suis ma vie, première…
vendredi 19 septembre 2025
Allergie
J’approche, inélégant, d’un massif de pivoines,
Un papillon disert leur danse une pavane.
Une allergie me vient : j’en pleure et je souris,
La beauté des jardins ne m’a pas aguerri.
Un papillon disert leur danse une pavane.
Une allergie me vient : j’en pleure et je souris,
La beauté des jardins ne m’a pas aguerri.
jeudi 18 septembre 2025
Identités
J’y suis entré, passant par un miroir ovale,
En ce manoir obscur, pourvu de mille salles.
Les meubles, bibelots sont tous étiquetés.
Tel un curriculum sur le papier jeté…
En ce manoir obscur, pourvu de mille salles.
Les meubles, bibelots sont tous étiquetés.
Tel un curriculum sur le papier jeté…
mercredi 17 septembre 2025
Onde primale
Mon corps chante tout seul, dans des fréquences basses
Et le bruit de cette onde en douce me délasse.
Est-il une récitation de chapelet ?
Du fond cosmologique un sonore reflet ?
Et le bruit de cette onde en douce me délasse.
Est-il une récitation de chapelet ?
Du fond cosmologique un sonore reflet ?
mardi 16 septembre 2025
L’herbe foulée
L’herbe haute, poussée du regain de l’automne,
Embarrasse mes pas. Le calme m’environne
Et, me tournant, je vois l’herbe que j’ai foulée.
Je sens que le destin, désormais, est scellé.
lundi 15 septembre 2025
Le motif
Dans la trame du temps, le motif s’est caché.
Porteur d’un grand secret… Qui peut le dénicher ?
Le sablier le croit, l’horloge l’imagine…
Et l’horloger perçoit le silence des ruines.
dimanche 14 septembre 2025
Inattendue
J’ai dû franchir le seuil, par mégarde, des anges,
Au fond d’une ruelle glauque, dans la fange
Où je comptais trouver le salut par l’oubli.
Tu te tenais debout, la grâce inaccomplie…
samedi 13 septembre 2025
Crie le vent
Le vent sur les rochers crie de vieilles légendes,
Une jeune mariée, noyée, des Hautes Landes,
Un loup gris qui sauva l’enfant du Vieux Pays
Et d’autres… le vent court et le temps me trahit.
Une jeune mariée, noyée, des Hautes Landes,
Un loup gris qui sauva l’enfant du Vieux Pays
Et d’autres… le vent court et le temps me trahit.
vendredi 12 septembre 2025
Grain
Entre les flots mauvais, coriace je louvoie,
Le vent cingle, le ciel arrogant me fourvoie,
Dans ce gris univers, je ne suis qu’une paille
Au milieu d’un concert de démons qui m’assaillent.
Le vent cingle, le ciel arrogant me fourvoie,
Dans ce gris univers, je ne suis qu’une paille
Au milieu d’un concert de démons qui m’assaillent.
jeudi 11 septembre 2025
Éternité
Tout tremble dans la nef, où palpitent les cierges,
À moins que la clarté des anges me submerge.
Au bout de la travée, je devine l’autel.
Un brin d’éternité caresse les mortels.
À moins que la clarté des anges me submerge.
Au bout de la travée, je devine l’autel.
Un brin d’éternité caresse les mortels.
mercredi 10 septembre 2025
Sylvestre sieste
La litière de feuilles mortes me reçoit,
Dans un bruissement doux, comme un châle de soie.
L’odeur est enivrante, d’humus et de terre,
Il est temps de dormir… et d’être élémentaire.
Dans un bruissement doux, comme un châle de soie.
L’odeur est enivrante, d’humus et de terre,
Il est temps de dormir… et d’être élémentaire.
mardi 9 septembre 2025
Silence 4
Le barman se taisait dans le troquet perdu.
Moi je fixais ma tasse (pause inattendue).
Le temps long distillait une liqueur intense,
Ailleurs la ville hurlait, mais ici, le silence.
Moi je fixais ma tasse (pause inattendue).
Le temps long distillait une liqueur intense,
Ailleurs la ville hurlait, mais ici, le silence.
lundi 8 septembre 2025
La nuit gronde
Jamais le grondement nocturne ne se tait,
L’onde noire s’en vient, s’insinue sous la taie.
Parfois je me réveille en sursaut : j’imagine
Avoir identifié de ce bruit l’origine.
L’onde noire s’en vient, s’insinue sous la taie.
Parfois je me réveille en sursaut : j’imagine
Avoir identifié de ce bruit l’origine.
dimanche 7 septembre 2025
Entre livres
Que sied le clair-obscur à cette grande pièce,
Aux murs couverts de livres, perclus de vieillesse.
Au centre, deux fauteuils se font face, muets,
Mais l’échange est spectral… quel français désuet !
Aux murs couverts de livres, perclus de vieillesse.
Au centre, deux fauteuils se font face, muets,
Mais l’échange est spectral… quel français désuet !
samedi 6 septembre 2025
Relative idée
Le fond noir singulier de l’espace m’absorbe
Et je devine assez, dans les masses, les orbes.
Un vertige m’étreint. La fureur du néant
S’engouffre dans le vide, effroyable océan.
Et je devine assez, dans les masses, les orbes.
Un vertige m’étreint. La fureur du néant
S’engouffre dans le vide, effroyable océan.
vendredi 5 septembre 2025
Ce jardin clos
Mettrai-je un jour mes mains au galbe de tes hanches ?
Au jardin clos de mes amours, de roses blanches…
Aigri, le temps se plaît à nous montrer l’issue.
Qu’importe ! Le soleil est toujours au-dessus.
Au jardin clos de mes amours, de roses blanches…
Aigri, le temps se plaît à nous montrer l’issue.
Qu’importe ! Le soleil est toujours au-dessus.
jeudi 4 septembre 2025
Écluse
Les murmures puants du monde me submergent,
Je dois hisser mon cœur hors du flot. Sur la berge,
Une défunte voix me crie d’encore aimer,
Mais la brume est épaisse… et l’écluse est fermée.
Je dois hisser mon cœur hors du flot. Sur la berge,
Une défunte voix me crie d’encore aimer,
Mais la brume est épaisse… et l’écluse est fermée.
mercredi 3 septembre 2025
Saison belle
C’était la saison belle où la neige et le ciel,
Les estives, les rocs, dans un flux essentiel
Recréaient l’univers en chaque atome né.
Une rare saison… depuis combien d’années ?
Les estives, les rocs, dans un flux essentiel
Recréaient l’univers en chaque atome né.
Une rare saison… depuis combien d’années ?
mardi 2 septembre 2025
Diaphane demoiselle
Les pierres effritées gardent des reflets d’or,
Même quand le soleil s’est couché, quand tu dors
Dans ces ruines perdues, demoiselle en guenilles
Arrachée du passé, diaphane, qui vacilles.
Même quand le soleil s’est couché, quand tu dors
Dans ces ruines perdues, demoiselle en guenilles
Arrachée du passé, diaphane, qui vacilles.
lundi 1 septembre 2025
Sur la branche
Il avait installé sur un socle d’ormeau
Des lunettes gravées toutes de quelques mots :
Tirées de vieux romans, de contes, ces devises,
Il les gardait ainsi près de ses tempes grises.
Des lunettes gravées toutes de quelques mots :
Tirées de vieux romans, de contes, ces devises,
Il les gardait ainsi près de ses tempes grises.
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