L’hommage soit rendu aux gentes demoiselles :
En un porche cossu de la rue de l'Oisel,
Le froid nous a fait fuir et nous voici lovés.
Sous ton manteau de laine, il fait bon te rêver.
mardi 31 décembre 2013
lundi 30 décembre 2013
Hespérides
Il prenait les mots comme on cueille des oranges
Exquises de Sétif et qu’aussitôt l’on mange
À bouche que veux-tu, le soleil, les chameaux…
La phrase était la branche et ses feuilles les mots !
Exquises de Sétif et qu’aussitôt l’on mange
À bouche que veux-tu, le soleil, les chameaux…
La phrase était la branche et ses feuilles les mots !
dimanche 29 décembre 2013
Dernier bal
Relié de cuir noir, orné d’un camée rose,
Un antique journal sur la table repose
Et j’en ouvre le cœur, une page au hasard.
J’y lis : « Quand reverrai-je le bal des Quat’z’arts ? »
Un antique journal sur la table repose
Et j’en ouvre le cœur, une page au hasard.
J’y lis : « Quand reverrai-je le bal des Quat’z’arts ? »
samedi 28 décembre 2013
Anémophile
Étamines grenat, sous la brise ployez,
Légères et jolies, vous vous entrebâillez,
Laissant filer les grains de pollen à l’aurore.
Ainsi fécondé, l’air égayera Pandore.
Légères et jolies, vous vous entrebâillez,
Laissant filer les grains de pollen à l’aurore.
Ainsi fécondé, l’air égayera Pandore.
vendredi 27 décembre 2013
Oubliettes
Les galeries s’en vont vers les anciens abîmes
Où trônent les déchus qui fomentent les crimes.
Au-dessus, le château, ses murailles creusées
Par le vent de la lande, attend le vil baiser.
Où trônent les déchus qui fomentent les crimes.
Au-dessus, le château, ses murailles creusées
Par le vent de la lande, attend le vil baiser.
jeudi 26 décembre 2013
Ascension
La peine était devant, la falaise luisait.
Les arbres lentement dans la roche creusaient
Sans que jamais le temps ne donne la mesure.
Un homme se hissait, de failles en fissures…
Les arbres lentement dans la roche creusaient
Sans que jamais le temps ne donne la mesure.
Un homme se hissait, de failles en fissures…
mercredi 25 décembre 2013
Douce nuit
Nuit longue, étoiles nues, vous parlez de silence,
Orbitales pensées dont la musique immense
Envahit l’éther mauve et la terre bleutée.
Laissez-moi le vertige et les notes jetées.
Orbitales pensées dont la musique immense
Envahit l’éther mauve et la terre bleutée.
Laissez-moi le vertige et les notes jetées.
mardi 24 décembre 2013
De l’âme
De ta vitre lamée, ton visage intercale
Une peau de velours, un tissu de percale.
Esquissé, le sourire, à tes lèvres venu,
Atteindra-t-il jamais ces yeux que je connus ?
Une peau de velours, un tissu de percale.
Esquissé, le sourire, à tes lèvres venu,
Atteindra-t-il jamais ces yeux que je connus ?
lundi 23 décembre 2013
Mon ivraie
On t’appelait Brin de vie, petite souris,
Nous vieux briscards, moustachus, nous fûmes séduits.
Le vingt-deux septembre, la Faucheuse vint
Mais dans nos cœurs, tu croîs encore petit Brin.
Nous vieux briscards, moustachus, nous fûmes séduits.
Le vingt-deux septembre, la Faucheuse vint
Mais dans nos cœurs, tu croîs encore petit Brin.
dimanche 22 décembre 2013
Plumes noires
Un soir d’hiver, dans le murmure des pylônes,
Un grand corbeau me toise, immobile, à son aune
Alors les pensers filent comme des nuées,
Fuligineux et gris dans mes yeux embués.
Un grand corbeau me toise, immobile, à son aune
Alors les pensers filent comme des nuées,
Fuligineux et gris dans mes yeux embués.
samedi 21 décembre 2013
Amsterdam
En cette ville où jadis tu aimas te rendre,
Un marin saoul te prit pour cible (quel esclandre !).
Élégante, tu fis juste un pas de côté.
Le panneau fut troué, c’était un jeu, raté.
Un marin saoul te prit pour cible (quel esclandre !).
Élégante, tu fis juste un pas de côté.
Le panneau fut troué, c’était un jeu, raté.
vendredi 20 décembre 2013
Les gardiens
Les paladins juchés sur leurs chevaux de guerre
En caparaçon noir ont la mine sévère.
Ils gardent sans faillir depuis la nuit des temps
La marelle de feu pour le noir pénitent.
En caparaçon noir ont la mine sévère.
Ils gardent sans faillir depuis la nuit des temps
La marelle de feu pour le noir pénitent.
jeudi 19 décembre 2013
Hivernage
Flocons de suie, flocons de neige, un festival,
Le brûle-tout dans la ruelle tire mal.
D’un soupirail tout prêt des échos, des odeurs…
Le film est noir et blanc mais jamais en couleurs.
Le brûle-tout dans la ruelle tire mal.
D’un soupirail tout prêt des échos, des odeurs…
Le film est noir et blanc mais jamais en couleurs.
mercredi 18 décembre 2013
Pré carré
Où sont tes mains pour y blottir mes joues chenues
Qu’avec tes yeux des profondeurs, par le menu,
Tu scruteras pour y dénicher chaque ride ?
Ainsi tes doigts de ce pays seront le guide.
Qu’avec tes yeux des profondeurs, par le menu,
Tu scruteras pour y dénicher chaque ride ?
Ainsi tes doigts de ce pays seront le guide.
mardi 17 décembre 2013
Sans le guide
Les grilles sont campées tout autour du domaine
Et des dogues la nuit rôdent entre les chênes.
Immobiles, dressées, les statues de leurs yeux
Morts fixent les tombeaux en invoquant les Dieux.
Et des dogues la nuit rôdent entre les chênes.
Immobiles, dressées, les statues de leurs yeux
Morts fixent les tombeaux en invoquant les Dieux.
lundi 16 décembre 2013
Glacier
Le torrent trop honnête a voulu collecter
Les larmes de l’hiver qui coulent en été.
J’ai pris ta main ma belle et le flot lacrymal
A noyé les couleurs et les flonflons du bal.
Les larmes de l’hiver qui coulent en été.
J’ai pris ta main ma belle et le flot lacrymal
A noyé les couleurs et les flonflons du bal.
dimanche 15 décembre 2013
Jalon
Je suis sorti ce soir, vain sous la pleine lune,
Ai longé les roseaux qui bruissent dans les dunes.
Au bord les aulnes gris, frissonnants, s’apitoient.
La date est singulière à ne penser qu’à toi.
Ai longé les roseaux qui bruissent dans les dunes.
Au bord les aulnes gris, frissonnants, s’apitoient.
La date est singulière à ne penser qu’à toi.
samedi 14 décembre 2013
De ce pas
Je marche sans jamais m’enquérir du destin
Même si je m’égare à perdre mon latin,
Sur le fil des pensées, je danse funambule…
Au mur perfidement, le temps se fait pendule.
Même si je m’égare à perdre mon latin,
Sur le fil des pensées, je danse funambule…
Au mur perfidement, le temps se fait pendule.
vendredi 13 décembre 2013
Carnation
Ah les jolies couleurs que celles de tes joues !
Sous tes accroche-cœurs, où ton charme se noue,
Le rose dû au vent, le blanc d’enfant trop sage,
Le rouge de l’amour et parfois de la rage.
Sous tes accroche-cœurs, où ton charme se noue,
Le rose dû au vent, le blanc d’enfant trop sage,
Le rouge de l’amour et parfois de la rage.
jeudi 12 décembre 2013
Lueurs de ruelles
Les loupiotes serrées blessent tes yeux de loup.
La lune est cachottière et les étoiles floues,
Passons ici. L’obscur le dispute au mystère :
Entre les pavés luit l’eau qui cherche la terre.
La lune est cachottière et les étoiles floues,
Passons ici. L’obscur le dispute au mystère :
Entre les pavés luit l’eau qui cherche la terre.
mercredi 11 décembre 2013
Devî
Tu tissais les roseaux, souriant comme un ange,
Accroupie sur le sol, à quelques pas du Gange
Et ton sari claquait sur tes mollets trop fins,
Puis tu te relevais comme un oiseau divin !
Accroupie sur le sol, à quelques pas du Gange
Et ton sari claquait sur tes mollets trop fins,
Puis tu te relevais comme un oiseau divin !
mardi 10 décembre 2013
Rond d’eau
La mare, au bout du pré, je la sais si profonde
Qu’elle peut engloutir tous les malheurs du monde.
Quelques rites païens subsistent sur les bords :
Les feuilles des buissons chuchotent pour les morts.
Qu’elle peut engloutir tous les malheurs du monde.
Quelques rites païens subsistent sur les bords :
Les feuilles des buissons chuchotent pour les morts.
lundi 9 décembre 2013
Retrouvailles
Je l’ai revu ce soir ce visage ridé
(Se peut-il que novembre ai devancé l’été ?)
Dix ans d’indifférence et nous voilà remis
L’un et l’autre vainqueurs, l’un et l’autre soumis.
(Se peut-il que novembre ai devancé l’été ?)
Dix ans d’indifférence et nous voilà remis
L’un et l’autre vainqueurs, l’un et l’autre soumis.
dimanche 8 décembre 2013
Un coup de dés
Les dés gisent vaincus sur le velours qui colle,
Leur face un rien livide à côté des alcools.
Alors nous avalons les liqueurs de l’oubli…
Que nos destins jamais aux chiffres ne se plient.
Leur face un rien livide à côté des alcools.
Alors nous avalons les liqueurs de l’oubli…
Que nos destins jamais aux chiffres ne se plient.
samedi 7 décembre 2013
À Angelo
Tes cordes sont tendues, le métal est liquide
Et la guitare geint sous ta main qui trépide.
Ô Dieu, que la musique enceinte de tes doigts
Me batte au cœur, jamais sous la raison ne ploie…
Et la guitare geint sous ta main qui trépide.
Ô Dieu, que la musique enceinte de tes doigts
Me batte au cœur, jamais sous la raison ne ploie…
vendredi 6 décembre 2013
Hélicoptère
Les pales lacéraient dans un sourd feulement
La brume du matin, rose de bois dormant,
Cailles effarouchées fuyant dans la grisaille.
Immobile, engourdi, je contemplais les failles.
La brume du matin, rose de bois dormant,
Cailles effarouchées fuyant dans la grisaille.
Immobile, engourdi, je contemplais les failles.
jeudi 5 décembre 2013
Chut
Tout ce que tu peux dire est déjà dans l’espace
Entre ces mondes bleus, dans la mer des Sargasses,
En ces points de Lagrange où les Dieux se côtoient.
Si cet écho t’émeut, sans offense… tais-toi.
Entre ces mondes bleus, dans la mer des Sargasses,
En ces points de Lagrange où les Dieux se côtoient.
Si cet écho t’émeut, sans offense… tais-toi.
mercredi 4 décembre 2013
Brouillard
La substance est lascive et la brume se perd
Dans les jours de décembre, en caressant l’hiver.
Dans une déchirure apparaît une étoile.
Sans ta main sur mon cœur, j’ai froid jusqu’à la moelle.
Dans les jours de décembre, en caressant l’hiver.
Dans une déchirure apparaît une étoile.
Sans ta main sur mon cœur, j’ai froid jusqu’à la moelle.
mardi 3 décembre 2013
Chassé-croisé
Le hasard joue des tours qu’on dit coïncidences,
Où sont passés les pas à la fin de la danse ?
Or le passé n’est pas que contes à rebours,
L’inexorable sens use-t-il les amours ?
Où sont passés les pas à la fin de la danse ?
Or le passé n’est pas que contes à rebours,
L’inexorable sens use-t-il les amours ?
lundi 2 décembre 2013
Arborescences
Sentinelle de bois, sentinelle de fer,
Hiératiques puissances, du ciel à l’enfer,
Sans que jamais le sang de l’une à l’autre n’aille
Imaginons qu’entre les deux naisse une faille…
Hiératiques puissances, du ciel à l’enfer,
Sans que jamais le sang de l’une à l’autre n’aille
Imaginons qu’entre les deux naisse une faille…
dimanche 1 décembre 2013
Miettes de vie
Dans un tunnel foré par des phares véloces,
Une voiture fonce en oubliant la noce
Et sur le bas-côté, la mariée transie
Jette un bouquet de fleurs qu’aucune ne saisit.
Une voiture fonce en oubliant la noce
Et sur le bas-côté, la mariée transie
Jette un bouquet de fleurs qu’aucune ne saisit.
samedi 30 novembre 2013
Petite voie
Près des aulnes de la rivière il te faut prendre
Un chemin creux qui monte au pech du Saint de cendre.
Au sommet, tu verras les murs d’un vieux moutier.
Prie pour mon âme, gente dame, aie donc pitié.
Un chemin creux qui monte au pech du Saint de cendre.
Au sommet, tu verras les murs d’un vieux moutier.
Prie pour mon âme, gente dame, aie donc pitié.
vendredi 29 novembre 2013
La cour du roi
Les murailles sont nues, les échauguettes borgnes
Et les corbeaux juchés dessus sans cesse lorgnent,
À travers les givrantes brumes de l’hiver,
Les potences de chêne aux fruits encor trop verts.
Et les corbeaux juchés dessus sans cesse lorgnent,
À travers les givrantes brumes de l’hiver,
Les potences de chêne aux fruits encor trop verts.
jeudi 28 novembre 2013
En secret
Close depuis longtemps, la maison se dérobe,
Ignorée des passants dans ses murs en adobe,
Au creux d’un labyrinthe orné de cèdres et d’ifs.
Un faune en marbre vert me regarde pensif.
Ignorée des passants dans ses murs en adobe,
Au creux d’un labyrinthe orné de cèdres et d’ifs.
Un faune en marbre vert me regarde pensif.
mercredi 27 novembre 2013
Muse ingambe
La lumière embellit les lianes élégantes
En pinceaux scintillant dans la pénombre lente
Et tu marches, si reine, au milieu du sous-bois
Que les taches dorées sur ta peau nue flamboient.
En pinceaux scintillant dans la pénombre lente
Et tu marches, si reine, au milieu du sous-bois
Que les taches dorées sur ta peau nue flamboient.
mardi 26 novembre 2013
Le temps du thé
Lointains pétris de rose, échos des véhicules
Au loin, ressac sonore, et tout près la pendule
Au balancement dense, ignorante des gens…
Je vide à petits coups la théière en argent.
Au loin, ressac sonore, et tout près la pendule
Au balancement dense, ignorante des gens…
Je vide à petits coups la théière en argent.
lundi 25 novembre 2013
Délivrance
Du four naissent les pains de ses mains maïeutiques
Et les tocs sur la croûte ont des sons mélodiques,
Ô grignes chuchotant au nid de la fournée !
De terre, d’air, de feu, d’eau la boulange est née.
Et les tocs sur la croûte ont des sons mélodiques,
Ô grignes chuchotant au nid de la fournée !
De terre, d’air, de feu, d’eau la boulange est née.
dimanche 24 novembre 2013
Microcosme
Quel étonnant boîtier, tout rempli d’engrenages
Entre lesquels on voit luire un curieux nuage !
Étrange incubation d’un univers entier
Qui tient dans une boîte…et si vous y étiez ?
Entre lesquels on voit luire un curieux nuage !
Étrange incubation d’un univers entier
Qui tient dans une boîte…et si vous y étiez ?
samedi 23 novembre 2013
Sur le champ
Les peupliers se penchent et je penche avec eux,
De racines je n’ai que mes sabots terreux.
Je vais glaner encore aux frimas de la plaine,
En volutes blanchies je jette mon haleine.
De racines je n’ai que mes sabots terreux.
Je vais glaner encore aux frimas de la plaine,
En volutes blanchies je jette mon haleine.
vendredi 22 novembre 2013
Empreintes
Le vent ne se tait pas, la neige se souvient
Du froid noir de l’abysse au cœur des corps anciens.
L’arbre d’or aux kakis perd sa dernière feuille :
Elle choit sur les traces du dernier chevreuil.
Du froid noir de l’abysse au cœur des corps anciens.
L’arbre d’or aux kakis perd sa dernière feuille :
Elle choit sur les traces du dernier chevreuil.
jeudi 21 novembre 2013
Pluie nocturne
Toits de plomb, dômes d’or gouttent sur les pavés.
Sous ton parapluie bleu, ton pas sonne, énervé
Que le temps ne se plie sous tes talons avides.
Un néon se reflète au sol, avec des rides.
Sous ton parapluie bleu, ton pas sonne, énervé
Que le temps ne se plie sous tes talons avides.
Un néon se reflète au sol, avec des rides.
mercredi 20 novembre 2013
Dalle en pente
Son velours côtelé, tenu par des bretelles,
Au bar, il descendait un kir au jus d’airelles
En lissant sa moustache avec le soin d’un chat.
C’est un soir de janvier que la mort le faucha.
Au bar, il descendait un kir au jus d’airelles
En lissant sa moustache avec le soin d’un chat.
C’est un soir de janvier que la mort le faucha.
mardi 19 novembre 2013
Générique
Rien plus ne me retient d’aller où bon me semble,
Au dernier plan d’un film en noir et blanc, qui tremble,
Un masque de poussière et de larmes collé,
Dans le fond, le mirage de rêves volés.
Au dernier plan d’un film en noir et blanc, qui tremble,
Un masque de poussière et de larmes collé,
Dans le fond, le mirage de rêves volés.
lundi 18 novembre 2013
Chaleur humaine
Il observe sous la loupe binoculaire
Une fée des sous-bois, dans sa robe bleu-vert.
Accablée sous l’ardeur de la lumière drue,
La dryade se meurt, le cuit n’est pas le cru…
Une fée des sous-bois, dans sa robe bleu-vert.
Accablée sous l’ardeur de la lumière drue,
La dryade se meurt, le cuit n’est pas le cru…
dimanche 17 novembre 2013
Poliphile
Dans la forêt de marbre aux colonnes sculptées,
Tu marches Polia, sans jamais de hâter.
Ta robe de linon fait qu’alors je devine
Entre les piliers froids ta silhouette féline.
Tu marches Polia, sans jamais de hâter.
Ta robe de linon fait qu’alors je devine
Entre les piliers froids ta silhouette féline.
samedi 16 novembre 2013
Funambule
Sur le fil du rasoir (d’aucuns diraient d’Occam),
Face à face et pieds nus, droit devant, nous trinquâmes
À la folie des jours, aux larmes égarées.
Nous tînmes l’équilibre à nos mains amarrés.
Face à face et pieds nus, droit devant, nous trinquâmes
À la folie des jours, aux larmes égarées.
Nous tînmes l’équilibre à nos mains amarrés.
vendredi 15 novembre 2013
Bas étage
Ayant mis ses soucis dans ses vieilles chaussettes,
Il va dorénavant pieds nus comme un ascète
(Ascétisme n’ayant jamais monté plus haut
Que ses chevilles dont le diamètre est si gros)…
Il va dorénavant pieds nus comme un ascète
(Ascétisme n’ayant jamais monté plus haut
Que ses chevilles dont le diamètre est si gros)…
jeudi 14 novembre 2013
Saute de vent
Où la sélaginelle offerte à Pélagie
Dans la case du ciel de la marelle gît,
Le vent mauvais dépose une rose de fer.
Peu s’en fallut qu’elle ne finisse en enfer…
Dans la case du ciel de la marelle gît,
Le vent mauvais dépose une rose de fer.
Peu s’en fallut qu’elle ne finisse en enfer…
mercredi 13 novembre 2013
Racines du ciel
Les arbres, sur le ciel, sans feuilles se répandent
En veines d’encre noire et vaines sarabandes.
Au fond le ciel est gris comme un écrin d’argent
Terni par les hivers. Les arbres sont les gens.
En veines d’encre noire et vaines sarabandes.
Au fond le ciel est gris comme un écrin d’argent
Terni par les hivers. Les arbres sont les gens.
mardi 12 novembre 2013
Or et feu
Ah ces matins de brume où la terre est languide,
Accueillant le feuillage aux tourbillons morbides,
Encore irrésolu de ses voltes perdues,
Dans la vie et la mort un instant suspendu.
Accueillant le feuillage aux tourbillons morbides,
Encore irrésolu de ses voltes perdues,
Dans la vie et la mort un instant suspendu.
lundi 11 novembre 2013
Gravure
Je grave lentement le grain fin du poirier,
Lettre par lettre, en creux, sans jamais contrarier
Le noble fil du bois ni ses veines superbes…
Aurai-je assez de temps pour donner corps au verbe ?
Lettre par lettre, en creux, sans jamais contrarier
Le noble fil du bois ni ses veines superbes…
Aurai-je assez de temps pour donner corps au verbe ?
dimanche 10 novembre 2013
Au plus près
Un instant de dérive et nous voilà partis
Dans les courants glacés d’infâmes clapotis
Plus forts que de raison (la brise est si volage)
Et l’écueil blanchit tel un ossement sans âge.
Dans les courants glacés d’infâmes clapotis
Plus forts que de raison (la brise est si volage)
Et l’écueil blanchit tel un ossement sans âge.
samedi 9 novembre 2013
Insaisissable
Avant après, je nage dans le flot, le doute,
Infiniment serrée, la résille déroute.
Où est la porte, où sont les rôdeurs malfaisants ?
Avant après, je nie le monde du présent.
Infiniment serrée, la résille déroute.
Où est la porte, où sont les rôdeurs malfaisants ?
Avant après, je nie le monde du présent.
vendredi 8 novembre 2013
Basses noces
À cette basse messe où les amours transis
Murmurent du missel les paroles choisies,
La gent de peu se presse et le bronze fêlé
De la petite cloche aime à toute volée !
Murmurent du missel les paroles choisies,
La gent de peu se presse et le bronze fêlé
De la petite cloche aime à toute volée !
jeudi 7 novembre 2013
Mausolée
Dans la rude rocaille où le serpent sommeille,
Une goutte d’eau tente d’abreuver l’abeille
Dont l’âme douce passe entre les rochers gris
Si loin de son rucher… personne n’a compris.
Une goutte d’eau tente d’abreuver l’abeille
Dont l’âme douce passe entre les rochers gris
Si loin de son rucher… personne n’a compris.
mercredi 6 novembre 2013
Littérale
Elle me tombe des mains cette histoire insolite.
À travers un clavier, les lettres à la suite
Ont forgé tant de mots que le sens a coulé
Comme une eau fraîche sur tes cheveux emmêlés.
À travers un clavier, les lettres à la suite
Ont forgé tant de mots que le sens a coulé
Comme une eau fraîche sur tes cheveux emmêlés.
mardi 5 novembre 2013
Amarré
Posé sur l’océan dans mon yole menue
Je suis le seul point fixe et regarde les nues.
Un troupeau d’îles bleues s’approche sur la mer
Et je reste couché, tapi dans ma tanière.
Je suis le seul point fixe et regarde les nues.
Un troupeau d’îles bleues s’approche sur la mer
Et je reste couché, tapi dans ma tanière.
lundi 4 novembre 2013
Émoi émoi
J’ai tenté de percer les plus beaux grains de sable
Et d’en faire un collier, ma douce et désirable.
Il eût fallu que j’eusse un ego plus petit
Pour enfiler dessus ces perles assorties.
Et d’en faire un collier, ma douce et désirable.
Il eût fallu que j’eusse un ego plus petit
Pour enfiler dessus ces perles assorties.
dimanche 3 novembre 2013
Douche froide
La pluie lave les corps comme un nouveau baptême,
Annuelle mousson donnant à ceux qui s’aiment
Une part généreuse, un élixir de vie…
Mais ici la pluie froide, injuste, nous transit.
Annuelle mousson donnant à ceux qui s’aiment
Une part généreuse, un élixir de vie…
Mais ici la pluie froide, injuste, nous transit.
samedi 2 novembre 2013
Sous les roses
Les pétales tombés sur la nappe se posent,
Issus de roses sang, les corolles écloses,
Esquissant sur la table un message savant
Qui dit que « sur l’amour, la vie jamais ne ment ».
Issus de roses sang, les corolles écloses,
Esquissant sur la table un message savant
Qui dit que « sur l’amour, la vie jamais ne ment ».
vendredi 1 novembre 2013
Somnambule
Dans le couloir désert brille une ligne bleue,
Fluorescente, nue, courant sans fin sur le
Mur et mes pieds se meuvent dans un sortilège,
Où sont les portes ? Que m’arrive-t-il ? Où vais-je ?
Fluorescente, nue, courant sans fin sur le
Mur et mes pieds se meuvent dans un sortilège,
Où sont les portes ? Que m’arrive-t-il ? Où vais-je ?
jeudi 31 octobre 2013
Houlette
Avec son vieux bâton de frêne il est parti,
Sa besace n’est pas bien pleine et j’ai senti
Que le gentil pâtre n’a qu’un seul brin de laine
Et que l’ultime transhumance en bas l’entraîne.
Sa besace n’est pas bien pleine et j’ai senti
Que le gentil pâtre n’a qu’un seul brin de laine
Et que l’ultime transhumance en bas l’entraîne.
mercredi 30 octobre 2013
Béance
La ruelle irréelle égare mon parcours,
Je bascule incrédule au point de non-retour,
La cavale en spirale est un piège mortel :
Sous la grille une fille aspire la ruelle…
Je bascule incrédule au point de non-retour,
La cavale en spirale est un piège mortel :
Sous la grille une fille aspire la ruelle…
mardi 29 octobre 2013
Intaille
Cherchant le ciel en bas, je vais dans les dolines,
Espérant que je puisse, à l’envers des collines
Atteindre l’au-delà du pas du promeneur
Sans jamais me douter ni du lieu ni de l’heure.
Espérant que je puisse, à l’envers des collines
Atteindre l’au-delà du pas du promeneur
Sans jamais me douter ni du lieu ni de l’heure.
lundi 28 octobre 2013
Invictus
La tête dans les mains, les coudes sur la table,
Un fardeau l’accablait (la peine est intouchable)
Et pourtant il se mit debout, la volonté
Brillant dans son regard comme un soleil d’été.
Un fardeau l’accablait (la peine est intouchable)
Et pourtant il se mit debout, la volonté
Brillant dans son regard comme un soleil d’été.
dimanche 27 octobre 2013
Pensées absinthes
On n’en a pas fini, Violaine, de mourir.
Dans l’absinthe j’ai vu, rien ne peut nous trahir
Autant que le temps même et qui passe et qui tue,
Même le souvenir… mais t’en souviendras-tu ?
Dans l’absinthe j’ai vu, rien ne peut nous trahir
Autant que le temps même et qui passe et qui tue,
Même le souvenir… mais t’en souviendras-tu ?
samedi 26 octobre 2013
À la brune
Le grain fin de ta peau sur le roc mimétique
Est la cible rêvée, secrète sémantique
Où le soleil frôlant la ligne d’horizon
Vient caresser les tiennes plus que de raison.
Est la cible rêvée, secrète sémantique
Où le soleil frôlant la ligne d’horizon
Vient caresser les tiennes plus que de raison.
vendredi 25 octobre 2013
D’en bas
J’ai oublié de vivre et perdu la gaieté,
La peur est usurière et je suis endetté.
De ne plus être aimé, d’en bas, j’ai le vertige,
Au moins dénoue la corde et ne me tiens plus lige.
La peur est usurière et je suis endetté.
De ne plus être aimé, d’en bas, j’ai le vertige,
Au moins dénoue la corde et ne me tiens plus lige.
jeudi 24 octobre 2013
Ballet d’automne
Les feuilles mortes vont sur la piste de danse,
En figure éphémère, aux vents de circonstance
Et leur chorégraphie, parfois, en tourbillons
Les mène dans le ciel en guise d’abandon.
En figure éphémère, aux vents de circonstance
Et leur chorégraphie, parfois, en tourbillons
Les mène dans le ciel en guise d’abandon.
mercredi 23 octobre 2013
Rejet
La tour de verre enserre une nuée de gens,
L’ascenseur est censé propulser vers l’argent,
Les écrans sont à cran, les caméras commèrent,
En dessous, l’arbre pousse et rêve à Terre-Mère…
L’ascenseur est censé propulser vers l’argent,
Les écrans sont à cran, les caméras commèrent,
En dessous, l’arbre pousse et rêve à Terre-Mère…
mardi 22 octobre 2013
Interférences
Comme des gouttes d’eau (des notes de piano),
Dans un bassin languide où flotte un vieux canot,
Les cercles s’agrandissent et les ondes se mêlent,
La musique est liquide et je suis philomèle.
Dans un bassin languide où flotte un vieux canot,
Les cercles s’agrandissent et les ondes se mêlent,
La musique est liquide et je suis philomèle.
lundi 21 octobre 2013
À la belle étoile
Gaspard de Donnadieu, le gisant de grès rouge,
Attend depuis mille ans qu’une âme enfin le bouge
Et le pousse dehors sous la voûte des cieux,
Mais qui donc entendra son appel silencieux ?
Attend depuis mille ans qu’une âme enfin le bouge
Et le pousse dehors sous la voûte des cieux,
Mais qui donc entendra son appel silencieux ?
dimanche 20 octobre 2013
Soleils mûrs
Les derniers tournesols s’inclinent sous l’acier,
Leurs têtes grises sur les lames faucillées.
Le doux vent d’automne est leur ultime caresse
En souvenir des ors de l’été, de l’ivresse.
Leurs têtes grises sur les lames faucillées.
Le doux vent d’automne est leur ultime caresse
En souvenir des ors de l’été, de l’ivresse.
samedi 19 octobre 2013
Soupirs
La pendule ponctue, poutres et planchers grincent
Au souvenir des bois dont ils étaient les princes
Et la chambre s’étiole aux étoiles enfuies.
Le silence jaillit dans le secret des bruits.
Au souvenir des bois dont ils étaient les princes
Et la chambre s’étiole aux étoiles enfuies.
Le silence jaillit dans le secret des bruits.
vendredi 18 octobre 2013
À rebours
Que mes jours soient comptés par les apothicaires
Au fond je n’en ai cure et n’ai rien d’un vicaire
Et si le temps se vêt en gouttes de rosée,
Qu’elles expirent vite à l’amour exposées.
Au fond je n’en ai cure et n’ai rien d’un vicaire
Et si le temps se vêt en gouttes de rosée,
Qu’elles expirent vite à l’amour exposées.
jeudi 17 octobre 2013
À la tienne !
Ton verre était épais comme un cul de bouteille,
Il n’était pas bien propre et le jus de la treille
Avait signé dessus les marques de la vie.
Quand je prends ce vieux verre encore je t’envie…
Il n’était pas bien propre et le jus de la treille
Avait signé dessus les marques de la vie.
Quand je prends ce vieux verre encore je t’envie…
mercredi 16 octobre 2013
Jeu de billes
La bille, un œil de chat, bondit sur le trottoir
Et je suis son itinéraire aléatoire.
Elle finit sa course au pied de l’escarpin
D’une fille jolie pour qui je ne suis rien.
Et je suis son itinéraire aléatoire.
Elle finit sa course au pied de l’escarpin
D’une fille jolie pour qui je ne suis rien.
mardi 15 octobre 2013
Exorciste
Les roulottes se sont assemblées dans la nuit.
Le peuple de l’Étoile a bien des ennemis !
Pieds nus, robe gitane, éperdument tu danses
À chasser les démons qui rodent, sans substance.
Le peuple de l’Étoile a bien des ennemis !
Pieds nus, robe gitane, éperdument tu danses
À chasser les démons qui rodent, sans substance.
lundi 14 octobre 2013
Compassion
Je vois ces paillettes noisette dans tes yeux,
Quelques rides autour, quand tu fais de ton mieux
Pour sourire malgré le chagrin qui te mine…
Ose, plante en mon cœur tes plus jeunes racines.
Quelques rides autour, quand tu fais de ton mieux
Pour sourire malgré le chagrin qui te mine…
Ose, plante en mon cœur tes plus jeunes racines.
dimanche 13 octobre 2013
À quel prix ?
Charriant bois et laine, avec mon faix trop lourd,
Qui me pousse à la peine ainsi dix lieues autour ?
Est-ce trahir l’amour qu’escompter bourse pleine
Et vous l’offrir un jour, ma si vénale Hélène ?
Qui me pousse à la peine ainsi dix lieues autour ?
Est-ce trahir l’amour qu’escompter bourse pleine
Et vous l’offrir un jour, ma si vénale Hélène ?
samedi 12 octobre 2013
Sentence
Sur la nappe brodée, la théière en argent
Fume des liserés de brume si changeants,
Je tire une gaufrette au milieu de la boîte,
Il est écrit dessus : « Jamais faille n'est droite ».
Fume des liserés de brume si changeants,
Je tire une gaufrette au milieu de la boîte,
Il est écrit dessus : « Jamais faille n'est droite ».
vendredi 11 octobre 2013
Entre deux
Soulevé par la gueule avide du grand chien,
L’oiseau palpite encor, le vide pour le plein.
Ses souvenirs s’enfuient, ses ailes sont des mondes
Et son corps sans férir se lance dans la ronde.
L’oiseau palpite encor, le vide pour le plein.
Ses souvenirs s’enfuient, ses ailes sont des mondes
Et son corps sans férir se lance dans la ronde.
jeudi 10 octobre 2013
Pierre vive
Voir les dragons de pierre en colonnes, rongés,
Qui vont de Basse-terre, aux cendres orangées,
Quérir la mer entière et prendre leur essor
Est un rêve de chair à même des yeux morts.
Qui vont de Basse-terre, aux cendres orangées,
Quérir la mer entière et prendre leur essor
Est un rêve de chair à même des yeux morts.
mercredi 9 octobre 2013
Route de nuit
Te souviens-tu de ces silences, ces virages,
Toi qui conduis, moi qui contemple ton visage ?
La route file sous les flaques des deux phares
Mais pourquoi ce silence si lourd nous sépare ?
Toi qui conduis, moi qui contemple ton visage ?
La route file sous les flaques des deux phares
Mais pourquoi ce silence si lourd nous sépare ?
mardi 8 octobre 2013
Conte des bois
Les fées des fleurs, des sabots de Vénus se parent
En soupirant, posées sur une feuille rare,
Après l’amour. À côté la sittelle émue
Trotte menue, sous les pieds des fées qui remuent.
En soupirant, posées sur une feuille rare,
Après l’amour. À côté la sittelle émue
Trotte menue, sous les pieds des fées qui remuent.
lundi 7 octobre 2013
Gens d’ici
On n’est moins salis de terre que de ragots,
Ceux qui partent pour Cythère sont les cagots.
Ils ne font pas de vieux os, les gens de misère
Et de n’être pas oiseaux, filent dans les airs.
Ceux qui partent pour Cythère sont les cagots.
Ils ne font pas de vieux os, les gens de misère
Et de n’être pas oiseaux, filent dans les airs.
dimanche 6 octobre 2013
Pouvoir
Ce mot sonnant le glas, qui fut dit dans les gris,
Le monde s’ébranla mais plus rien ne fleurit.
J’ai baigné d’un peu d’eau l’étendue de la dune
Et les fleurs crescendo se montrent une à une.
Le monde s’ébranla mais plus rien ne fleurit.
J’ai baigné d’un peu d’eau l’étendue de la dune
Et les fleurs crescendo se montrent une à une.
samedi 5 octobre 2013
Autoportrait
Attends, que me dis-tu, Vincent ? Tes yeux me vrillent
Et la rousseur ondoie sur tes joues, s’éparpille
Aux grands remous des bleus, d’illusoire chaleur.
La vérité n’est rien, sinon cette lueur…
Et la rousseur ondoie sur tes joues, s’éparpille
Aux grands remous des bleus, d’illusoire chaleur.
La vérité n’est rien, sinon cette lueur…
vendredi 4 octobre 2013
Harmonique
La mélodie ne me dit rien mais chante bien
Mon cœur non plus n’a rien à dire mais ce rien
Palpite fort quand soudain tu m’enlaces lasse
Éperdument je vais aimant de cet espace.
Mon cœur non plus n’a rien à dire mais ce rien
Palpite fort quand soudain tu m’enlaces lasse
Éperdument je vais aimant de cet espace.
jeudi 3 octobre 2013
Bistro
Quand ta vie se perd, tu tonnes, tu vitupères,
Tu tapes la table d’un plat de main sévère.
Un tremblement dans mon vieux cahier d’écolier
Pousse l’encre à faire des lignes endeuillées…
Tu tapes la table d’un plat de main sévère.
Un tremblement dans mon vieux cahier d’écolier
Pousse l’encre à faire des lignes endeuillées…
mercredi 2 octobre 2013
Visite guidée
Les graviers sont trop blancs, les topiaires trop nets,
Un guide nous sourit bien trop pour être honnête.
Au loin le château ment, qui voudrait être fort,
Le touriste n’entend ni la vie ni la mort.
Un guide nous sourit bien trop pour être honnête.
Au loin le château ment, qui voudrait être fort,
Le touriste n’entend ni la vie ni la mort.
mardi 1 octobre 2013
Heur
D’ivoire est le manche de la lame du temps,
Le dé pipé roule sur la pierre d’antan,
Des rides de ta main, des fissures du roc
Viendra le chiffre sûr, fiché comme un estoc.
Le dé pipé roule sur la pierre d’antan,
Des rides de ta main, des fissures du roc
Viendra le chiffre sûr, fiché comme un estoc.
lundi 30 septembre 2013
Contact
Tu dégages ta nuque de tes cheveux blonds,
Nos mains folles se tendent, nous les emmêlons.
Le frisson de nos corps tendrement nous élève
Et sous la peau nos cœurs charrient le sang, les rêves…
Nos mains folles se tendent, nous les emmêlons.
Le frisson de nos corps tendrement nous élève
Et sous la peau nos cœurs charrient le sang, les rêves…
dimanche 29 septembre 2013
Hercule Savinien
Le rire truculent, la verve débordante,
Il traversa la vie, son panache me hante,
Et dans son fol envol, nul ne peut le blâmer,
Il embrasa le point sur l’i du verbe aimer !
Il traversa la vie, son panache me hante,
Et dans son fol envol, nul ne peut le blâmer,
Il embrasa le point sur l’i du verbe aimer !
samedi 28 septembre 2013
Orage
Les éclairs me rudoient, le cœur éclaté sourd,
La colère s’épanche, éclaboussant mes jours,
La paix s’étend comme un tapis de feuilles mortes
Où je marche pieds nus… soudain la joie m’emporte.
La colère s’épanche, éclaboussant mes jours,
La paix s’étend comme un tapis de feuilles mortes
Où je marche pieds nus… soudain la joie m’emporte.
vendredi 27 septembre 2013
Pèlerin des bois
Le sentier s’insinue dans le creux du sous-bois
Comme pour se cacher des maudits qui giboient.
La pénombre adoucit tous les mots, me gironne,
Ici je vais sans peur, les arbres me pardonnent.
Comme pour se cacher des maudits qui giboient.
La pénombre adoucit tous les mots, me gironne,
Ici je vais sans peur, les arbres me pardonnent.
jeudi 26 septembre 2013
Peu après
Maria s’endeuilla sous son voile en percale
Et veilla, d’une aria, le corps pâle aux étoiles.
Je le sus quand dessus je vis son médaillon.
L’œil battu, je me tus. Je fis don d’un grillon.
Et veilla, d’une aria, le corps pâle aux étoiles.
Je le sus quand dessus je vis son médaillon.
L’œil battu, je me tus. Je fis don d’un grillon.
mercredi 25 septembre 2013
Empathie
De sa poche de laine aux brins multicolores,
Elle sortait sa main. Voir cette fleur éclore
Était, pour moi, fébrile, un paradis perdu,
Présageant la fraîcheur de cette main tendue.
Elle sortait sa main. Voir cette fleur éclore
Était, pour moi, fébrile, un paradis perdu,
Présageant la fraîcheur de cette main tendue.
mardi 24 septembre 2013
Coin de rue
Mèche figée, rebelle, œil farouche, incertain,
Te voir sur la poubelle, appuyée ce matin,
M’a laissé du destin la vision, d’une belle
Indisposant le tain des miroirs infidèles.
Te voir sur la poubelle, appuyée ce matin,
M’a laissé du destin la vision, d’une belle
Indisposant le tain des miroirs infidèles.
lundi 23 septembre 2013
Lisière indienne
Ce fou-rire au milieu de l’herbe à éléphant,
Les lucioles jolies, quelques rires d’enfants,
Les fragrances du soir : les saris se déroulent
Et la déesse danse au reflux de la foule.
Les lucioles jolies, quelques rires d’enfants,
Les fragrances du soir : les saris se déroulent
Et la déesse danse au reflux de la foule.
dimanche 22 septembre 2013
Parole
Tu es son, gros de sens entre bouche et oreille,
Or un cep ne suffit à dire une bouteille,
Ô belle issue de qui te donne et te reçoit.
Dans le creux, le silence est un écrin de soie.
Or un cep ne suffit à dire une bouteille,
Ô belle issue de qui te donne et te reçoit.
Dans le creux, le silence est un écrin de soie.
samedi 21 septembre 2013
Double sens
Au fond des galeries de la Grande Garenne,
Un vieux lapin rêvait de terres souveraines.
Au-dessus, le renard, un roué décati
Se prit à saliver du civet de midi.
Un vieux lapin rêvait de terres souveraines.
Au-dessus, le renard, un roué décati
Se prit à saliver du civet de midi.
vendredi 20 septembre 2013
Fleur exotique
Dans un vase de grès, quelques rouges pivoines,
Au-dessus du buffet, la radio se pavane
Et, belle, tu te tiens devant moi comme si
Tu portais des couleurs qu’on ne voit pas ici.
Au-dessus du buffet, la radio se pavane
Et, belle, tu te tiens devant moi comme si
Tu portais des couleurs qu’on ne voit pas ici.
jeudi 19 septembre 2013
Rocking-chair
Il est si bien dans son fauteuil à se pencher,
D’arrière en avant, les craquements du plancher,
Comme un bateau sur l’eau violette des Marquises,
La nuit tend son étoffe et les étoiles disent…
D’arrière en avant, les craquements du plancher,
Comme un bateau sur l’eau violette des Marquises,
La nuit tend son étoffe et les étoiles disent…
mercredi 18 septembre 2013
Initiales
Le sceau formait un A, d’une cire sanguine,
Au dos, multicolore, une seule lettrine,
Un D fort embelli de lianes et d’oiseaux.
Qui donc était ce D, choisi par l’A du sceau ?
Au dos, multicolore, une seule lettrine,
Un D fort embelli de lianes et d’oiseaux.
Qui donc était ce D, choisi par l’A du sceau ?
mardi 17 septembre 2013
À la cape
J’oscille sur la planche à ne pouvoir sauter
(Gros temps d’écume blanche), un pas sur le côté,
Livide, je me tords. Les vagues non pareilles,
Océanes, à bord s’écrasent. Je capeye.
(Gros temps d’écume blanche), un pas sur le côté,
Livide, je me tords. Les vagues non pareilles,
Océanes, à bord s’écrasent. Je capeye.
lundi 16 septembre 2013
Sous-bois
Je marchais lentement sous les ramées d’automne.
Au-dessus chuchotaient les gouttes qu’abandonnent
Après la pluie les feuilles doucement bercées.
Ô ces parfums d’humus et d’arbre entrelacés !
Au-dessus chuchotaient les gouttes qu’abandonnent
Après la pluie les feuilles doucement bercées.
Ô ces parfums d’humus et d’arbre entrelacés !
dimanche 15 septembre 2013
Retard
Le marronnier ventru préserve son mystère,
Un vieillard qui salue les pigeons, solitaire.
À côté, la rivière chante pour les fous.
Je suis là comme hier et n’attends plus que vous.
Un vieillard qui salue les pigeons, solitaire.
À côté, la rivière chante pour les fous.
Je suis là comme hier et n’attends plus que vous.
samedi 14 septembre 2013
Maladresse
Jules est jongleur à la retraite et ses assiettes
Il ne les rattrape qu’en miettes, c’est trop bête.
Un jour il prend pour son gala des coutelas,
Le dernier dans le cœur, voilà pour l’au-delà.
Il ne les rattrape qu’en miettes, c’est trop bête.
Un jour il prend pour son gala des coutelas,
Le dernier dans le cœur, voilà pour l’au-delà.
vendredi 13 septembre 2013
À choisir
Courrez pour échapper à la malévolence,
Ombre se nourrissant des peurs, des ignorances
Et laissez le dégoût pour quelque bel effroi,
Un ample choc de vagues, un éclair qui foudroie.
Ombre se nourrissant des peurs, des ignorances
Et laissez le dégoût pour quelque bel effroi,
Un ample choc de vagues, un éclair qui foudroie.
jeudi 12 septembre 2013
Coalescence
Le galet renversé sur le sable trahit
La truite qui remonte, écartant ses ouïes.
Le gris plombé du ciel se fait argent volage.
Au fil de l’eau, ma vie de ta main fait mirage.
La truite qui remonte, écartant ses ouïes.
Le gris plombé du ciel se fait argent volage.
Au fil de l’eau, ma vie de ta main fait mirage.
mercredi 11 septembre 2013
In memoriam
La remise se meurt et, des poutres fragiles,
Ôtant avec effort une à une les tuiles,
Entre deux, je découvre une photo jaunie :
Une mariée me fixe avec mélancolie…
Ôtant avec effort une à une les tuiles,
Entre deux, je découvre une photo jaunie :
Une mariée me fixe avec mélancolie…
mardi 10 septembre 2013
Hiatus
Le temps s’étire au point de laisser des lacunes
Or toi qui bouges tant tu n’en verras aucune.
Alors lâche ta prise et laisse l’eau monter,
Des larmes d’un instant jaillit la vérité.
Or toi qui bouges tant tu n’en verras aucune.
Alors lâche ta prise et laisse l’eau monter,
Des larmes d’un instant jaillit la vérité.
lundi 9 septembre 2013
Noctambule
Un fanal se balance à la chaîne rouillée,
La brume est irisée sur les pavés mouillés,
Le vieux cargo déchire en grinçant le silence
Et je poursuis sans fin sur le quai mon errance.
La brume est irisée sur les pavés mouillés,
Le vieux cargo déchire en grinçant le silence
Et je poursuis sans fin sur le quai mon errance.
dimanche 8 septembre 2013
Chat noir, nuit blanche
Les chats sont les gardiens des mondes tutélaires,
Âmes de l’eau, du feu, de la terre et de l’air.
Ils savent distinguer le songe du trépas,
Ils peuvent donc dormir quand je ne le peux pas.
Âmes de l’eau, du feu, de la terre et de l’air.
Ils savent distinguer le songe du trépas,
Ils peuvent donc dormir quand je ne le peux pas.
samedi 7 septembre 2013
Fondation
Sous la voûte des pierres noires, cinq triskèles
Ont drainé toute la mémoire rituelle.
Elles sont belles les spirales dans le roc,
Ainsi poussent les cathédrales, d’un seul bloc.
Ont drainé toute la mémoire rituelle.
Elles sont belles les spirales dans le roc,
Ainsi poussent les cathédrales, d’un seul bloc.
vendredi 6 septembre 2013
Havre
Sur ton épaule, que j’aime jucher ma peine
Et toi, la recevant sans l’once d’une gêne,
À mon entour confiant l’espace de tes bras,
Dans un silence plein, nous sommes le mantra.
Et toi, la recevant sans l’once d’une gêne,
À mon entour confiant l’espace de tes bras,
Dans un silence plein, nous sommes le mantra.
jeudi 5 septembre 2013
Polyphonie
Chœur angélique, chœur humain, se font écho,
Les épis dansent, les nues filent en troupeau.
Le chant traverse l’étendue, l’âme frissonne
Au creux de soi, dans le secret, les notes sonnent.
Les épis dansent, les nues filent en troupeau.
Le chant traverse l’étendue, l’âme frissonne
Au creux de soi, dans le secret, les notes sonnent.
mercredi 4 septembre 2013
Transmutation
Il est des états d’être au silence si fin
Qui fondent au creuset toute âme qui a faim.
Suis-je déjà passé par ce fol athanor ?
L’œuvre du noir au blanc ne donne pas de l’or.
Qui fondent au creuset toute âme qui a faim.
Suis-je déjà passé par ce fol athanor ?
L’œuvre du noir au blanc ne donne pas de l’or.
mardi 3 septembre 2013
Lac d’Aumar
Dans les violettes eaux, l’émeraude des prés
Frémit sous le coulis du vent, qui souffle au gré
Des secrètes vallées, des maîtresses hauteurs
Et je trempe ma main, glacée puis chaude au cœur.
Frémit sous le coulis du vent, qui souffle au gré
Des secrètes vallées, des maîtresses hauteurs
Et je trempe ma main, glacée puis chaude au cœur.
lundi 2 septembre 2013
Autre usage
Je regardais sa main, faite pour malmener,
Démolir, écraser toutes sortes de nez,
Une main qui avait sans doute pris les armes
Et qui pour l’heure avait… essuyé une larme.
Démolir, écraser toutes sortes de nez,
Une main qui avait sans doute pris les armes
Et qui pour l’heure avait… essuyé une larme.
dimanche 1 septembre 2013
Zéphyr
Les taches de soleil, chaudes et caressantes,
Illuminaient ta peau dans l’ombre de la sente.
À cet instant, j’aurais été le vent ténu
Qui frôle ton épaule, ô frisson retenu…
Illuminaient ta peau dans l’ombre de la sente.
À cet instant, j’aurais été le vent ténu
Qui frôle ton épaule, ô frisson retenu…
samedi 31 août 2013
Vol bas
Hors de ma peau je veux aller flottant dans l’air
Entre les tours maigres, les rues, les cimetières,
Hurlant ma peine au monde avide de la nuit.
Sur le béton, les bleus de l’âme sont des puits.
Entre les tours maigres, les rues, les cimetières,
Hurlant ma peine au monde avide de la nuit.
Sur le béton, les bleus de l’âme sont des puits.
vendredi 30 août 2013
Rizière
L’étoile est une croix qui repousse l’obscur.
Au pas du buffle lent, son reflet file au fur
Et à mesure que les rides se propagent.
Être ignorant de qui guide l’autre est si sage…
Au pas du buffle lent, son reflet file au fur
Et à mesure que les rides se propagent.
Être ignorant de qui guide l’autre est si sage…
jeudi 29 août 2013
Troumouse
Rouge rubis, l’eau va, transparente liqueur,
Entre les rocs tranchants d’un torrent bagarreur,
Là-haut, tout près du cirque aux neiges inviolées.
Qui des quatre éléments, l’a donc ensorcelée ?
Entre les rocs tranchants d’un torrent bagarreur,
Là-haut, tout près du cirque aux neiges inviolées.
Qui des quatre éléments, l’a donc ensorcelée ?
mercredi 28 août 2013
Temps déposé
Lorraine avait servi toute sa vie durant
Dans des estaminets, comme avant ses parents.
Sur le zinc, les ballons, pas une seule trace,
Elle y voyait pourtant des souvenirs fugaces.
Dans des estaminets, comme avant ses parents.
Sur le zinc, les ballons, pas une seule trace,
Elle y voyait pourtant des souvenirs fugaces.
mardi 27 août 2013
Condensation
C’est idiot, le thé dort, dans un grand samovar,
Qu’insomniaque je bois, comme l’encre un buvard,
Au-dessus de la tasse, au point qu’elles s’embuent,
Mes lunettes, montrant l’esprit du thé non bu…
Qu’insomniaque je bois, comme l’encre un buvard,
Au-dessus de la tasse, au point qu’elles s’embuent,
Mes lunettes, montrant l’esprit du thé non bu…
lundi 26 août 2013
Sans cible
Le heaume bosselé, sans écu ni pavois,
Tu viens en grande lice et les dames te voient,
Ta flèche bellement empennée, longue, file :
Hors du temps le pouvoir n’est que farce immobile.
Tu viens en grande lice et les dames te voient,
Ta flèche bellement empennée, longue, file :
Hors du temps le pouvoir n’est que farce immobile.
dimanche 25 août 2013
Lacets
Ils s’enchaînent l’un l’autre, agrippant le dévers,
Leur courbe se jetant sur un point d’univers
Justement placé là où mes roues se destinent,
Intervalle topique aux voltes serpentines.
Leur courbe se jetant sur un point d’univers
Justement placé là où mes roues se destinent,
Intervalle topique aux voltes serpentines.
samedi 24 août 2013
Attente
Le phono rejoue « In the mood » de Glenn Miller
J’ai la patience en ruine, es-tu jamais à l’heure ?
Je vide une liqueur, ton absence me mine
Soudain tu poins: mon cœur repart, tu me câlines…
J’ai la patience en ruine, es-tu jamais à l’heure ?
Je vide une liqueur, ton absence me mine
Soudain tu poins: mon cœur repart, tu me câlines…
vendredi 23 août 2013
Napel
Gardienne mauve obscur au milieu des rochers,
Tu as cette luisance occulte, ainsi nichée
Dans le cercle de brume où tes casques s’empilent,
Ô létale beauté dans le temps immobile.
Tu as cette luisance occulte, ainsi nichée
Dans le cercle de brume où tes casques s’empilent,
Ô létale beauté dans le temps immobile.
jeudi 22 août 2013
Parapet
Son chignon de guingois, sa mantille muette,
Au-dessous la Garonne à l'écume violette,
Elle tient la rambarde à se blanchir les doigts.
Au cri que je lui lance, elle, soudain, me voit.
Au-dessous la Garonne à l'écume violette,
Elle tient la rambarde à se blanchir les doigts.
Au cri que je lui lance, elle, soudain, me voit.
mercredi 21 août 2013
Palio
Lotier jaune ou bien rouge en flammes, accroché,
Tremblant sous la bourrasque au milieu des rochers,
Tu hoches de tes fleurs, en erratiques ondes,
Et les œillets jaloux vivement te répondent.
Tremblant sous la bourrasque au milieu des rochers,
Tu hoches de tes fleurs, en erratiques ondes,
Et les œillets jaloux vivement te répondent.
mardi 20 août 2013
Petite volonté
Par le rouge sang, l’air, je gravis lentement
La route qui serpente à mon corps défendant,
Transpirant dans la brume, inutile, opiniâtre
À ne vouloir qu’aller, seul, contre moi, me battre.
La route qui serpente à mon corps défendant,
Transpirant dans la brume, inutile, opiniâtre
À ne vouloir qu’aller, seul, contre moi, me battre.
lundi 19 août 2013
Orée du ciel
Un vautour fait des tours, des spires transcendantes
Au-dessus des soulanes vertes, alléchantes.
Oscillant sur la crête, ô vertige connu
De ne savoir voler, sans ailes, je suis nu.
Au-dessus des soulanes vertes, alléchantes.
Oscillant sur la crête, ô vertige connu
De ne savoir voler, sans ailes, je suis nu.
dimanche 18 août 2013
Éclats d’Aure
Tes doigts fouillent l’eau vive en cherchant des cailloux
(Quelle émotion palpite aux veines de ton cou ?)
Dans l’envers de la pluie, les gouttes de la Neste
Emperlent ton visage et ton rire me reste…
(Quelle émotion palpite aux veines de ton cou ?)
Dans l’envers de la pluie, les gouttes de la Neste
Emperlent ton visage et ton rire me reste…
samedi 17 août 2013
Page blanche
Sur le vierge vélin le sceau brillait encore,
Brisé. On pouvait lire, incrusté sur le bord,
Cet adage concis: « Qui me nourrit me tue »
Devant ce désert plain, longtemps je me suis tu.
Brisé. On pouvait lire, incrusté sur le bord,
Cet adage concis: « Qui me nourrit me tue »
Devant ce désert plain, longtemps je me suis tu.
vendredi 16 août 2013
Renaissance
Sa musette flapie, son regard gris de cendres,
Il revient d’un périple où nul n’a pu se rendre.
Il a perdu ses biens, ses amis, ses amours,
Mais son âme est légère à la pointe du jour.
Il revient d’un périple où nul n’a pu se rendre.
Il a perdu ses biens, ses amis, ses amours,
Mais son âme est légère à la pointe du jour.
jeudi 15 août 2013
Ci-joint
Les yeux fermés, je sens ta main tenant la mienne.
À ce toucher, combien cette seconde est pleine !
Et le cercle s’étale en ondes d’harmonie.
Rien ne peut retenir cette part d’infini.
À ce toucher, combien cette seconde est pleine !
Et le cercle s’étale en ondes d’harmonie.
Rien ne peut retenir cette part d’infini.
mercredi 14 août 2013
Complexité
Il boit le paysage au gouffre de ses yeux,
Regroupant les couleurs, les ordres mystérieux ;
Ses groupes à leur tour conduisent à des schèmes,
Un nuage de sens qui touche au réel même.
Regroupant les couleurs, les ordres mystérieux ;
Ses groupes à leur tour conduisent à des schèmes,
Un nuage de sens qui touche au réel même.
mardi 13 août 2013
Vaticane
Les eaux n’ont pas failli, submergeant la Cité
Qui gardait en secret les livres habités.
Le grondement des flots veut vaincre le murmure,
Immanent dans les mots des Saintes Écritures…
Qui gardait en secret les livres habités.
Le grondement des flots veut vaincre le murmure,
Immanent dans les mots des Saintes Écritures…
lundi 12 août 2013
Couche limite
Quelle forge subtile a-t-il fallu naguère
À cette noire épée gravée de noms de guerre ?
Entre son fil et moi, l’espace d’un cheveu,
C’est la juste épaisseur de la vie que je veux.
À cette noire épée gravée de noms de guerre ?
Entre son fil et moi, l’espace d’un cheveu,
C’est la juste épaisseur de la vie que je veux.
dimanche 11 août 2013
Rétrospective
Allongée sous le chaume épais de longue paille
Elle gît, ressassant les visions de bataille,
Aux temps verts de la vie, quand, leste et délurée,
Sa main tenait l’épée sans jamais différer.
Elle gît, ressassant les visions de bataille,
Aux temps verts de la vie, quand, leste et délurée,
Sa main tenait l’épée sans jamais différer.
samedi 10 août 2013
Bucolique
Des fagots entassés au fond d’une charrette,
Un baril, de la paille, une jolie soubrette
Emplissent mon regard. La saynète bascule.
Un sentier que je prends, droit vers le crépuscule.
Un baril, de la paille, une jolie soubrette
Emplissent mon regard. La saynète bascule.
Un sentier que je prends, droit vers le crépuscule.
vendredi 9 août 2013
Mont-joie
En tas, les pierres s’offrent au regard des passants
Sans qu’aucun d’eux ne sache où le feu et le sang
Furent versés, ni quand. Écoutez donc les pierres,
Elles ont à conter des histoires guerrières.
Sans qu’aucun d’eux ne sache où le feu et le sang
Furent versés, ni quand. Écoutez donc les pierres,
Elles ont à conter des histoires guerrières.
jeudi 8 août 2013
Rien à déclarer
Je n’ai pas peur, je n’ai rien ici qui m’aliène.
Au fond du baluchon, les amours sont anciennes,
Elles ont fait long feu (le cœur a ses raisons),
Les cendres vont au vent, j’ai perdu ma maison.
Au fond du baluchon, les amours sont anciennes,
Elles ont fait long feu (le cœur a ses raisons),
Les cendres vont au vent, j’ai perdu ma maison.
mercredi 7 août 2013
Vie
Origine inconnue, destination finale :
Entre les deux la droite à vocation fractale,
Étirant sans pudeur sa ligne de dessein,
Que le temps fin mutine, implacable assassin.
Entre les deux la droite à vocation fractale,
Étirant sans pudeur sa ligne de dessein,
Que le temps fin mutine, implacable assassin.
mardi 6 août 2013
Ordalie
Les rêves en flocons s’abîment blancs et noirs
Sur la marelle peinte à même le trottoir.
Vifs, tes pieds nus s’envolent de la terre au ciel,
Oniriques pavés qui vont à l’essentiel.
Sur la marelle peinte à même le trottoir.
Vifs, tes pieds nus s’envolent de la terre au ciel,
Oniriques pavés qui vont à l’essentiel.
lundi 5 août 2013
Deux temps
Procrastinateur n’aie crainte, je me connais :
Comme toi j’atermoie, pour trousser un sonnet.
Ce n’est qu’un pied de nez au temps mort des horloges
En dessous l’infini paresseusement loge.
Comme toi j’atermoie, pour trousser un sonnet.
Ce n’est qu’un pied de nez au temps mort des horloges
En dessous l’infini paresseusement loge.
dimanche 4 août 2013
Rudérale
Miracle, juste ici, je vois s’épanouir
La corolle carmin d’un tout premier désir.
Atrabilaires rien de cela ne vous va.
Malgré vous, la fleur pousse au milieu des gravats.
La corolle carmin d’un tout premier désir.
Atrabilaires rien de cela ne vous va.
Malgré vous, la fleur pousse au milieu des gravats.
samedi 3 août 2013
Sésame
Elle avait la main rude et le cœur hérissé,
Les peines de la vie l’avaient tant agressée.
De l’humain jamais elle n’avait eu la part belle.
Aujourd’hui dans le creux d’un instant peut-être elle…
Les peines de la vie l’avaient tant agressée.
De l’humain jamais elle n’avait eu la part belle.
Aujourd’hui dans le creux d’un instant peut-être elle…
vendredi 2 août 2013
Vibrations
Je me tiens coi soudain, cette âme est de ce bois
Qui gémit pour la peine et chante pour la joie.
Une suite de Bach en guise d’étincelle
Et la musique emplit le champ du violoncelle.
Qui gémit pour la peine et chante pour la joie.
Une suite de Bach en guise d’étincelle
Et la musique emplit le champ du violoncelle.
jeudi 1 août 2013
Métamorphose
Douze rêveurs férus de mondes engloutis
Sont allés se glisser sous la vague, blottis
Dans la pénombre douce où vivent les baleines,
Et des courants salés se sont faits sang et veines.
Sont allés se glisser sous la vague, blottis
Dans la pénombre douce où vivent les baleines,
Et des courants salés se sont faits sang et veines.
mercredi 31 juillet 2013
Élévation
La pluie inflige au sol mille gouttes ardentes
Et de l’humus bientôt monte des vapeurs lentes,
Élevant leurs volutes fraîches dans le bois.
Ciel et terre se lient, l’esprit trouve sa voie.
Et de l’humus bientôt monte des vapeurs lentes,
Élevant leurs volutes fraîches dans le bois.
Ciel et terre se lient, l’esprit trouve sa voie.
mardi 30 juillet 2013
Marcheur
Le geste juste, le pied sûr et le regard
Patient, tu marches, sans sacrifier au hasard.
Tu es le grand passeur, passant parmi la foule.
À ta cadence tu nous fais tourner la boule.
Patient, tu marches, sans sacrifier au hasard.
Tu es le grand passeur, passant parmi la foule.
À ta cadence tu nous fais tourner la boule.
lundi 29 juillet 2013
Belle dame
Ta corolle en clochette est de pourpre velours
Le soleil la caresse et donne des fruits lourds
De promesses sucrées, puis le diable s’en vient.
Par le feu de ton suc, il moissonne son bien.
Le soleil la caresse et donne des fruits lourds
De promesses sucrées, puis le diable s’en vient.
Par le feu de ton suc, il moissonne son bien.
dimanche 28 juillet 2013
Circus
L’archange a voyagé dans les sphères humaines
Et s’est posé tout près de la fête foraine,
Entre la femme à barbe et l'homme-caïman.
Sa beauté nous dérange ou sa beauté nous ment ?
Et s’est posé tout près de la fête foraine,
Entre la femme à barbe et l'homme-caïman.
Sa beauté nous dérange ou sa beauté nous ment ?
samedi 27 juillet 2013
Accident
La lumière clignote orange, rouge, bleue.
On la devine aussi reflétée dans les yeux
Des badauds, des voyeurs que la détresse attire.
Ô ce destin pareil au temps qui se déchire !
On la devine aussi reflétée dans les yeux
Des badauds, des voyeurs que la détresse attire.
Ô ce destin pareil au temps qui se déchire !
vendredi 26 juillet 2013
Mousquetaires
On entend les échos des cadets de Gascogne,
À rapières tendues, qui blasphèment, qui cognent.
Ils ont pour le panache et l’amour tant bravé !
Sous l’infâme goudron sonne encor le pavé.
À rapières tendues, qui blasphèment, qui cognent.
Ils ont pour le panache et l’amour tant bravé !
Sous l’infâme goudron sonne encor le pavé.
jeudi 25 juillet 2013
Vent frais
Sarabande légère, au ciel de Jonathan,
Des ailes éployées tu fais corolle, tant
Que l’azur innocent de vide se sature.
Aux nues liges du temps s’arriment les figures.
Des ailes éployées tu fais corolle, tant
Que l’azur innocent de vide se sature.
Aux nues liges du temps s’arriment les figures.
mercredi 24 juillet 2013
Labyrinthe
Nous sommes déroutés dans l’étrange marelle
Où les glyphes gravés, figures ponctuelles,
Alimentent les voies du dédale conçu
Pour éreinter celui qui en cherche l’issue.
Où les glyphes gravés, figures ponctuelles,
Alimentent les voies du dédale conçu
Pour éreinter celui qui en cherche l’issue.
mardi 23 juillet 2013
Note bleue
Assis bien sagement, sur un vieux banc de square,
Un quatuor de blues entonne un air de bar,
A cappella, perdu dans des bonheurs fanés…
Pas un qui ne soit mort, pas un qui ne soit né.
Un quatuor de blues entonne un air de bar,
A cappella, perdu dans des bonheurs fanés…
Pas un qui ne soit mort, pas un qui ne soit né.
lundi 22 juillet 2013
Éthylotest
À la vitesse dont tu dégrafes ton col,
Il est clair que tu n’as pas su doser l’alcool.
À vouloir comparer téquila et mezcal,
Il faut s’attendre à quelque refus stomacal.
Il est clair que tu n’as pas su doser l’alcool.
À vouloir comparer téquila et mezcal,
Il faut s’attendre à quelque refus stomacal.
dimanche 21 juillet 2013
Clair-obscur
Timidement j’attends les volées de bois vert
Des mages en haillons qui marchent à l’envers.
Au bois de la pierre levée, je me suis tu,
M’abreuvant de la source où naissent les vertus.
Des mages en haillons qui marchent à l’envers.
Au bois de la pierre levée, je me suis tu,
M’abreuvant de la source où naissent les vertus.
samedi 20 juillet 2013
Écriture
Elle avait un stylo à pompe dans la main
Plume d’or, encre bleue, sceau rond, cire carmin
Le moment s’étirait au détour d’une phrase,
Un souffle retenu, la syncope de jazz…
Plume d’or, encre bleue, sceau rond, cire carmin
Le moment s’étirait au détour d’une phrase,
Un souffle retenu, la syncope de jazz…
vendredi 19 juillet 2013
Froment
L’air vibre de chaleur aux moissons ordinaires
Et les éteules drues sont la peau de la terre.
Inquiètes, les perdrix se cachent dans les haies.
Survivants, juste au bord, fleurissent des bleuets.
Et les éteules drues sont la peau de la terre.
Inquiètes, les perdrix se cachent dans les haies.
Survivants, juste au bord, fleurissent des bleuets.
jeudi 18 juillet 2013
Sur le fil
Sur une vieille Jawa j’avais parcouru,
Dans un bazar immense un mince fil de rues.
L’espace tanguait tant dans la ville marathe,
À trois sur la moto, la fortune est étroite…
Dans un bazar immense un mince fil de rues.
L’espace tanguait tant dans la ville marathe,
À trois sur la moto, la fortune est étroite…
mercredi 17 juillet 2013
Teinte
D’une terre brûlée, le pigment peut se faire
Et la couleur posée sur la toile diffère
À peine du pays dont on l’a prélevée :
Où l’âme se blottit dans cet inachevé ?
Et la couleur posée sur la toile diffère
À peine du pays dont on l’a prélevée :
Où l’âme se blottit dans cet inachevé ?
mardi 16 juillet 2013
Légèreté
Mes ailes sont tendues comme voiles au vent,
Je suis au bord du gouffre et me penche en avant
Quand le cri retentit, rieur, de la mouette.
À l’estime je vais, l’azur me fait poète.
Je suis au bord du gouffre et me penche en avant
Quand le cri retentit, rieur, de la mouette.
À l’estime je vais, l’azur me fait poète.
lundi 15 juillet 2013
Prière
L’étoffe de lin blanc de ton aube mariale,
Au vent coulis glissant sur les immenses dalles,
Ondulait comme l’eau qu’une étrave eût poussée.
Ton âme naviguait au-delà des pensées.
Au vent coulis glissant sur les immenses dalles,
Ondulait comme l’eau qu’une étrave eût poussée.
Ton âme naviguait au-delà des pensées.
dimanche 14 juillet 2013
Indécidabilité
Une chair de métal en un espace mort
S’épand, machine fière, en décidant du sort
De palpitantes chairs de rires et de peines :
Un algorithme vain contre une illusion vaine.
S’épand, machine fière, en décidant du sort
De palpitantes chairs de rires et de peines :
Un algorithme vain contre une illusion vaine.
samedi 13 juillet 2013
Charme
Un simple anneau d’agate aux reflets rougeoyants
Pare ton annulaire et du lointain Orient,
De la pierre polie, se tend le sortilège :
Au creux du tore fin monte l’étrange arpège.
Pare ton annulaire et du lointain Orient,
De la pierre polie, se tend le sortilège :
Au creux du tore fin monte l’étrange arpège.
vendredi 12 juillet 2013
Khépri
Une étoile enchâssée sur un scarabée bleu
De lapis-lazuli, juste entre les deux yeux,
Brille dans la pénombre intime de la salle.
Au-dehors le soleil se déroule en spirales.
De lapis-lazuli, juste entre les deux yeux,
Brille dans la pénombre intime de la salle.
Au-dehors le soleil se déroule en spirales.
jeudi 11 juillet 2013
À revers
Le portail est de frêne et de bronze chaîné
Si finement que rien ne les peut discerner.
Nul ne le sait ouvrir de dedans ou dehors
Mais qu’importe il n’y a plus aucun mur, alors ?
Si finement que rien ne les peut discerner.
Nul ne le sait ouvrir de dedans ou dehors
Mais qu’importe il n’y a plus aucun mur, alors ?
mercredi 10 juillet 2013
Turbulences
Au-dessus des moissons volent des menues pailles
En tourbillons dansant au timbre des sonnailles.
Il est midi. Le ciel filoche à l’horizon.
J’ai frôlé d’un épi la gorge de Suzon.
En tourbillons dansant au timbre des sonnailles.
Il est midi. Le ciel filoche à l’horizon.
J’ai frôlé d’un épi la gorge de Suzon.
mardi 9 juillet 2013
Escalade
La fatigue me mord comme un chien de bataille,
Au bout de mes doigts gourds, je cherche encor la faille
Entre les pierres sœurs, à la taille ajustée :
Ne pas lâcher, sans fin, trouver l’aspérité…
Au bout de mes doigts gourds, je cherche encor la faille
Entre les pierres sœurs, à la taille ajustée :
Ne pas lâcher, sans fin, trouver l’aspérité…
lundi 8 juillet 2013
Traverses
Je n’ai pas dit tous les arcanes des chemins.
Sous la grève, l’asphalte ont marché des humains,
D’autres êtres de chair ont foulé cette terre :
À ces lignes de vie, comment ne pas se taire ?
Sous la grève, l’asphalte ont marché des humains,
D’autres êtres de chair ont foulé cette terre :
À ces lignes de vie, comment ne pas se taire ?
dimanche 7 juillet 2013
À fleur de peau
Mains enlacées, jamais lassés de naître tels,
Nous unissons nos peaux, frissons près d’un autel.
La non-distance entre nos sens eut mérité
Que l’on maudisse ici les discontinuités.
Nous unissons nos peaux, frissons près d’un autel.
La non-distance entre nos sens eut mérité
Que l’on maudisse ici les discontinuités.
samedi 6 juillet 2013
Gueule écarlate
Le dragon n’a de feu que dans l’éther du monde,
(Au-delà du chaos, la mort n’est plus qu’une onde)
Indicible beauté de la flamme jaillie,
Pour juger sans pardon l’être humain qui faillit.
(Au-delà du chaos, la mort n’est plus qu’une onde)
Indicible beauté de la flamme jaillie,
Pour juger sans pardon l’être humain qui faillit.
vendredi 5 juillet 2013
Tête-à-tête
Un gouffre nous sépare et toi, sur la margelle,
Ignorant que le puits répond quand on l’appelle,
Assise élégamment, de ta robe fleurie
Le vent mutin jouant, tu me vois et tu ris.
Ignorant que le puits répond quand on l’appelle,
Assise élégamment, de ta robe fleurie
Le vent mutin jouant, tu me vois et tu ris.
jeudi 4 juillet 2013
Naufrage
Trop tard, le nautonier veut repousser la houle.
Au bord, un encensoir a raison de la foule
Et la lune spectrale a ses reflets jetés
Sur le lac noir et fou, de vagues agité.
Au bord, un encensoir a raison de la foule
Et la lune spectrale a ses reflets jetés
Sur le lac noir et fou, de vagues agité.
mercredi 3 juillet 2013
Réminiscence
S’agitant dans le vent, les fines particules
Érodent les auvents, les roulottes reculent.
En vain reviennent là les Indiens massacrés,
Des mats du chapiteau montent des chants sacrés.
Érodent les auvents, les roulottes reculent.
En vain reviennent là les Indiens massacrés,
Des mats du chapiteau montent des chants sacrés.
mardi 2 juillet 2013
Pi
Mot d’aile à bords effrangés, où vivent aisés
Les vieux artistes, longtemps jonques pavoisées
Que la mer ballotta fort, étrave en dévers.
Vifs, les dix chiffres sur la lisière ordinaire…
Les vieux artistes, longtemps jonques pavoisées
Que la mer ballotta fort, étrave en dévers.
Vifs, les dix chiffres sur la lisière ordinaire…
lundi 1 juillet 2013
Entropie
La roche délitée sous la main se réduit
En fragments de hasard emportés par la nuit :
D’en haut la cathédrale est un vaisseau de pierre
Où l’ange-vigie s’use, épiant la fin dernière.
En fragments de hasard emportés par la nuit :
D’en haut la cathédrale est un vaisseau de pierre
Où l’ange-vigie s’use, épiant la fin dernière.
dimanche 30 juin 2013
Dame blanche
Les lampadaires morts affichent quelques ombres
Et la voiture file, écrin de métal sombre.
À son bord, l’invitée, fille de blanc vêtue,
S'écrie dans un virage : attention tu me tues !
Et la voiture file, écrin de métal sombre.
À son bord, l’invitée, fille de blanc vêtue,
S'écrie dans un virage : attention tu me tues !
samedi 29 juin 2013
Silhouette
Je caresse du doigt le trait fait au lavis
Par un pinceau de soie d’une courbe ravie.
L’encre de Chine et toi quelle belle trouvaille !
J’eusse aimé que jamais tes courbes ne s’en aillent.
Par un pinceau de soie d’une courbe ravie.
L’encre de Chine et toi quelle belle trouvaille !
J’eusse aimé que jamais tes courbes ne s’en aillent.
vendredi 28 juin 2013
Lapin d’argile
Dommage, il ne s’en est pas fallu de beaucoup,
Un train d’écart dans une gare du Poitou.
Nous aurions pu comme tenon, comme mortaise
Unir nos vies, mais le destin… quelle foutaise !
Un train d’écart dans une gare du Poitou.
Nous aurions pu comme tenon, comme mortaise
Unir nos vies, mais le destin… quelle foutaise !
jeudi 27 juin 2013
Némésis
La route a violé la forêt du premier chant.
Si tu la prends, alors, quitte-la sur-le-champ !
Les arbres ne seront qu’un long tunnel létal,
Dépouille-toi de toute parure en métal.
Si tu la prends, alors, quitte-la sur-le-champ !
Les arbres ne seront qu’un long tunnel létal,
Dépouille-toi de toute parure en métal.
mercredi 26 juin 2013
Sombre sente
Tirée par un cheval à la robe alezane,
(Un postier de Léon portant blanches balzanes)
Une roulotte, au pas, va dans le chemin creux,
Je devine tes yeux par le carreau, vitreux…
(Un postier de Léon portant blanches balzanes)
Une roulotte, au pas, va dans le chemin creux,
Je devine tes yeux par le carreau, vitreux…
mardi 25 juin 2013
Orange à deux
J’écorçais en silence une orange sanguine,
Écoutant le ciel gris sous un rideau de bruine
Et toi, blottie tout contre, étouffant des sanglots.
Tu ne refusas pas un quartier, sous le flot…
Écoutant le ciel gris sous un rideau de bruine
Et toi, blottie tout contre, étouffant des sanglots.
Tu ne refusas pas un quartier, sous le flot…
lundi 24 juin 2013
Engrenages
La roue de fer enserre un espace contraint
Gouverné par le centre et son axe d’airain.
Par-delà, le métal des dents dures s’engrène
Avec tant d’autres roues, sans savoir qui entraîne.
Gouverné par le centre et son axe d’airain.
Par-delà, le métal des dents dures s’engrène
Avec tant d’autres roues, sans savoir qui entraîne.
dimanche 23 juin 2013
Retour
Las, je suis revenu de dix ans de voyage
Avec au fond des yeux, singulier, de passage,
Un vent chassant du ciel les nues de gris chargées,
Hormis de toi, de tous je serai l’étranger…
Avec au fond des yeux, singulier, de passage,
Un vent chassant du ciel les nues de gris chargées,
Hormis de toi, de tous je serai l’étranger…
samedi 22 juin 2013
Ragtime
Toi sur le pianola, ma belle ballerine,
On passe un vieux rouleau d’un rag de Scott Joplin.
Je t’enlace la taille, aime ton air mutin,
La vie va, nous dansons jusqu’au petit matin.
On passe un vieux rouleau d’un rag de Scott Joplin.
Je t’enlace la taille, aime ton air mutin,
La vie va, nous dansons jusqu’au petit matin.
vendredi 21 juin 2013
Éclaircie
Les nuages s’en vont, tes joues roses du vent
Qui tourbillonne autour sont deux pommes rêvant
D’une bise gourmande, alors, timide, j’ose,
Après le vent, léger, tendre, plaider ma cause.
Qui tourbillonne autour sont deux pommes rêvant
D’une bise gourmande, alors, timide, j’ose,
Après le vent, léger, tendre, plaider ma cause.
jeudi 20 juin 2013
Sursis
La prairie sentinelle en alerte s’est mise
Et ses épis, ses fleurs, au souffle de la brise,
Entament le procès de l’Homme, un jour d’été.
Faut-il encor laisser faire l’Humanité ?
Et ses épis, ses fleurs, au souffle de la brise,
Entament le procès de l’Homme, un jour d’été.
Faut-il encor laisser faire l’Humanité ?
mercredi 19 juin 2013
Entre-deux
Les fils sont dans l’azur, il faut les contourner,
Vivre la juste Danse avant que d’être né
Puis ne plus éviter, mais trouver l’interstice
Où se meut l’Univers, au-delà de l’abysse.
Vivre la juste Danse avant que d’être né
Puis ne plus éviter, mais trouver l’interstice
Où se meut l’Univers, au-delà de l’abysse.
mardi 18 juin 2013
Perception
Une ondelette a pris la tête du parcours,
Mais qui devine l’interférence qui court ?
Dans la vie, les gens, les paroles, la musique,
À quel niveau se cache la ligne harmonique ?
Mais qui devine l’interférence qui court ?
Dans la vie, les gens, les paroles, la musique,
À quel niveau se cache la ligne harmonique ?
lundi 17 juin 2013
Extinction
L’éclatante blancheur de la bibliothèque
Inflige aux livres neufs une lumière high tech :
Dans ce lieu pas un chat, pas un rat n’évolue,
Les livres meurent-ils de ne pas être lus ?
Inflige aux livres neufs une lumière high tech :
Dans ce lieu pas un chat, pas un rat n’évolue,
Les livres meurent-ils de ne pas être lus ?
dimanche 16 juin 2013
Origines
Feuilles blanches, feuilles noires comme des ailes,
Hors des planches des grimoires s’envolent-elles,
Oiseaux rares, vers la branche du premier saut ?
J’aime à croire qu’elles penchent vers leur berceau…
Hors des planches des grimoires s’envolent-elles,
Oiseaux rares, vers la branche du premier saut ?
J’aime à croire qu’elles penchent vers leur berceau…
samedi 15 juin 2013
Vieux mur
Il n’est pas de ces rocs qui bravent les tempêtes
Et les intempéries rongent sa silhouette.
Encor quelques années, la mousse s’étendra
Puis un beau jour peut-être… un orpin fleurira ?
Et les intempéries rongent sa silhouette.
Encor quelques années, la mousse s’étendra
Puis un beau jour peut-être… un orpin fleurira ?
vendredi 14 juin 2013
Signature
Que te dira mon nom ? Rien qui demain ne vaille,
Un craquement léger d’un simple brin de paille,
Une vague lueur qui danse au coin des yeux,
Un nuage perdu dans l’océan des cieux.
Un craquement léger d’un simple brin de paille,
Une vague lueur qui danse au coin des yeux,
Un nuage perdu dans l’océan des cieux.
jeudi 13 juin 2013
Pachamama
Touche à la pierre mère, entends le cœur qui bat
C’est le pouls de la Terre, à ce rythme est le pas.
Les hommes ont fait des Dieux des machines de guerre
Et pourtant pas un qui ne soit les pieds sur Terre…
C’est le pouls de la Terre, à ce rythme est le pas.
Les hommes ont fait des Dieux des machines de guerre
Et pourtant pas un qui ne soit les pieds sur Terre…
mercredi 12 juin 2013
Bonnes herbes
Tout au long des talus poussent des herbes folles,
Avoine, ivraie, dactyle, flouve, sporobole,
Élancées sentinelles frôlant le chaland,
Amies de randonnée, que c’est doux d’être lent !
Avoine, ivraie, dactyle, flouve, sporobole,
Élancées sentinelles frôlant le chaland,
Amies de randonnée, que c’est doux d’être lent !
mardi 11 juin 2013
Grange vieille
La remise oubliée frissonne dans le val,
Elle abritait des fêtes, des moissons, des bals,
Chichement habillée de vieilles tuiles brunes,
Elle gémit au vent rageur de rousse lune.
Elle abritait des fêtes, des moissons, des bals,
Chichement habillée de vieilles tuiles brunes,
Elle gémit au vent rageur de rousse lune.
lundi 10 juin 2013
Livre d’or
Le livre est déposé sur un bord de fenêtre
Et le vent tourne ainsi les pages, sans connaître
Un seul mot de l’histoire écrite noir sur blanc.
Il s’arrête pourtant sur ton nom, c’est troublant…
Et le vent tourne ainsi les pages, sans connaître
Un seul mot de l’histoire écrite noir sur blanc.
Il s’arrête pourtant sur ton nom, c’est troublant…
dimanche 9 juin 2013
Correspondance
Accroupi sur le quai je regarde les trains
De Victoria station, dont la foule m’étreint.
Dans un lungi râpé, j’attends le bout du monde,
Un train siffle sa rage et c’est Rudra qui gronde.
De Victoria station, dont la foule m’étreint.
Dans un lungi râpé, j’attends le bout du monde,
Un train siffle sa rage et c’est Rudra qui gronde.
samedi 8 juin 2013
De ce bois
Adossé au grand frêne, immobile je suis,
Je sens l’écorce rude et, par-delà la nuit,
De ce bois souple et dur je veux être l’essence,
Ensemble sève et sang coulant, même innocence.
Je sens l’écorce rude et, par-delà la nuit,
De ce bois souple et dur je veux être l’essence,
Ensemble sève et sang coulant, même innocence.
vendredi 7 juin 2013
Au bord
Entre la vie, la mort, une faille fractale
Emplie d’une eau secrète où flottent des pétales,
Ironique élixir du plus profond de soi,
Donne à qui ne prend pas, saisit à qui reçoit.
Emplie d’une eau secrète où flottent des pétales,
Ironique élixir du plus profond de soi,
Donne à qui ne prend pas, saisit à qui reçoit.
jeudi 6 juin 2013
Petites gens
C’est aux mains des manants que la toile se tisse
Et la corde se tend, tant qu’elles se meurtrissent.
Au-dessus roule fière une pièce d’argent,
Loin dessous coule à vif la vraie source des gens.
Et la corde se tend, tant qu’elles se meurtrissent.
Au-dessus roule fière une pièce d’argent,
Loin dessous coule à vif la vraie source des gens.
mercredi 5 juin 2013
Air nu
Tu te mets au piano du grenier, quand décline
Un soleil éclairant une poussière fine.
Ô notes enlacées d’une gymnopédie
M’entraînant dans un lac aux remous interdits !
Un soleil éclairant une poussière fine.
Ô notes enlacées d’une gymnopédie
M’entraînant dans un lac aux remous interdits !
mardi 4 juin 2013
Beau sablier
La Tremblade, un été, je regarde la mer,
Tu es assise nue, les nuages sont verts,
Le sable entre tes doigts s’écoule infiniment.
Je te tiens l’autre main… l’éternité s’étend.
Tu es assise nue, les nuages sont verts,
Le sable entre tes doigts s’écoule infiniment.
Je te tiens l’autre main… l’éternité s’étend.
lundi 3 juin 2013
Gestalt
La colline a posé ses griffes sur la plaine
Ainsi qu’un chat lové sur un tapis de laine.
Où la source murmure, les chants des oiseaux
Me disent que tu cours te baigner au ruisseau.
Ainsi qu’un chat lové sur un tapis de laine.
Où la source murmure, les chants des oiseaux
Me disent que tu cours te baigner au ruisseau.
dimanche 2 juin 2013
Pacte
Alerte au feu qui dans tes yeux brûle ma peau,
Sous ta colère, aurais-tu l’air d’être plus beau ?
Ce qu’en dehors tu as, dès lors, je l’ai sous terre,
Ton soleil, mon eau nous feront gagner la guerre.
Sous ta colère, aurais-tu l’air d’être plus beau ?
Ce qu’en dehors tu as, dès lors, je l’ai sous terre,
Ton soleil, mon eau nous feront gagner la guerre.
samedi 1 juin 2013
Chamade
Vives je les ressens, tes foulées de gazelle,
Une piste effleurée comme, sur l’air, une aile.
Au loin la foule crie mais toi, tu ne perçois
Ni peur, ni gloire, juste un vrai ruban de soi.
Une piste effleurée comme, sur l’air, une aile.
Au loin la foule crie mais toi, tu ne perçois
Ni peur, ni gloire, juste un vrai ruban de soi.
vendredi 31 mai 2013
Roseraie
Arche légère en un jardin d’Éden, midi.
Le mur de roses attise un candide incendie,
Ses pétales tout blancs lentement s’abandonnent
Aux bourrasques du vent, comme autant de couronnes.
Le mur de roses attise un candide incendie,
Ses pétales tout blancs lentement s’abandonnent
Aux bourrasques du vent, comme autant de couronnes.
jeudi 30 mai 2013
Alliage
Si bien lotis, serrés, dans un couloir sans nom,
L’un contre l’autre, aimant (que feraient-ils, sinon ?) ;
Je ne suis qu’un fantôme et je passe tout proche
En sentant le coulis de flamme qui ricoche.
L’un contre l’autre, aimant (que feraient-ils, sinon ?) ;
Je ne suis qu’un fantôme et je passe tout proche
En sentant le coulis de flamme qui ricoche.
mercredi 29 mai 2013
Après coup
Encline à ne jamais montrer son lot de peines,
Au-delà du halo des lampes halogènes,
Elle éclaire la nuit d'un sourire charmant,
La confiance en l'amour plus fort que les tourments.
Au-delà du halo des lampes halogènes,
Elle éclaire la nuit d'un sourire charmant,
La confiance en l'amour plus fort que les tourments.
mardi 28 mai 2013
Sans parole
L'encre de fer, au fil de la plume, rature
Avec panache un mot laissé par l'écriture.
Une main se resserre autour du noir stylo,
Tant certains mots sont durs à noyer sous le flot.
Avec panache un mot laissé par l'écriture.
Une main se resserre autour du noir stylo,
Tant certains mots sont durs à noyer sous le flot.
lundi 27 mai 2013
Aménité
Incidemment
j’avoue (c’est entre vous et moi)
Que
sis à vos genoux, je ressens tel émoi.
Ni
vaincu ni vainqueur, nous sommes dans la danse
Offerte
de bon cœur par cette révérence.
dimanche 26 mai 2013
Las Graves
Parelle si gracile au milieu des iris,
Oscillant sous le vent, ses fleurs fines rosissent
Et la mare sommeille aux caresses de mai.
Là-bas les Pyrénées sourient de leurs sommets !
Oscillant sous le vent, ses fleurs fines rosissent
Et la mare sommeille aux caresses de mai.
Là-bas les Pyrénées sourient de leurs sommets !
samedi 25 mai 2013
Carrousel
Cheveux gris enserrés sous un voile en soie grège,
Assise sur un banc, devant le vieux manège,
Elle attend dans la bruine un dernier tour gratuit
Mais les chevaux de bois ne tournent plus depuis…
Assise sur un banc, devant le vieux manège,
Elle attend dans la bruine un dernier tour gratuit
Mais les chevaux de bois ne tournent plus depuis…
vendredi 24 mai 2013
Ta liberté
L’enveloppe fermée gît sur la table basse,
Une adresse aux traits bleus d’une écriture lasse :
« À Georges, quelque part, sous terre ou dans les cieux
Faire suivre, aux bons soins des anges ou des dieux… »
Une adresse aux traits bleus d’une écriture lasse :
« À Georges, quelque part, sous terre ou dans les cieux
Faire suivre, aux bons soins des anges ou des dieux… »
jeudi 23 mai 2013
En pays
Ton corps est mon histoire, ô terre sous mes pieds !
J’y marcherai serein jusqu’à mon jour dernier.
Dans les prés, les forêts, tu as toison si belle
Que caresse est mon pas, ma route sensuelle.
J’y marcherai serein jusqu’à mon jour dernier.
Dans les prés, les forêts, tu as toison si belle
Que caresse est mon pas, ma route sensuelle.
mercredi 22 mai 2013
Petit nuage
Elle, assise en tailleur, sur la natte tressée,
De ses mains, de ses doigts, dans le sable a tracé
Le signe de la pluie, soudain tombent les gouttes :
Elle rit, elle rit ! Moi, confit dans le doute…
De ses mains, de ses doigts, dans le sable a tracé
Le signe de la pluie, soudain tombent les gouttes :
Elle rit, elle rit ! Moi, confit dans le doute…
mardi 21 mai 2013
Dos au mur
Je n’ai pas fait le mur, ignorant du dehors.
Au pied je suis resté, plein d’un désir de mort.
Les gens passent sans fin, soulevant la poussière
Et de l’autre côté du mur…le cimetière.
Au pied je suis resté, plein d’un désir de mort.
Les gens passent sans fin, soulevant la poussière
Et de l’autre côté du mur…le cimetière.
lundi 20 mai 2013
Entrelacs
Quand l’homme a clos ses yeux, que le monde a glissé
Dans l’entrebâillement de la toile tissée,
Il s’envole porté par le vent qui nous rêve,
Offrant au fil de trame une couleur si brève.
Dans l’entrebâillement de la toile tissée,
Il s’envole porté par le vent qui nous rêve,
Offrant au fil de trame une couleur si brève.
dimanche 19 mai 2013
Simplement
La pluie coule sur les bardeaux de châtaigner
Comme un jaillissement d’âme, dans le grenier.
Le rire me secoue dans la transe liquide :
Attendre l’eau du Ciel, telle une terre aride !
Comme un jaillissement d’âme, dans le grenier.
Le rire me secoue dans la transe liquide :
Attendre l’eau du Ciel, telle une terre aride !
samedi 18 mai 2013
À l’eau
C’est une vie qui va, des notes de musique,
Eau douce ou bien salée, ça laisse un goût tragique,
Une fleur qui dérive au milieu du ruisseau
Me dit que nul ne va du cercueil au berceau.
Eau douce ou bien salée, ça laisse un goût tragique,
Une fleur qui dérive au milieu du ruisseau
Me dit que nul ne va du cercueil au berceau.
vendredi 17 mai 2013
Pavé battu
On avait fait un bout de route tous les deux,
Les pavés nous renvoient encor le reflet de
Nos mains serrées si fort, à blanchir nos phalanges
Et maintenant le temps qui efface et se venge…
Les pavés nous renvoient encor le reflet de
Nos mains serrées si fort, à blanchir nos phalanges
Et maintenant le temps qui efface et se venge…
jeudi 16 mai 2013
Sépia
Il disait, tout courbé : « j’ai le temps, à mon âge »,
Un cageot de maïs sur son porte-bagages,
Il partait en vélo dans l’allée du Moulin
Puis sans se retourner, il agitait la main…
Un cageot de maïs sur son porte-bagages,
Il partait en vélo dans l’allée du Moulin
Puis sans se retourner, il agitait la main…
mercredi 15 mai 2013
Lento assai
Je gravissais sans fin les marches cancrizanes
Au grès rouge léché par la vague océane,
Au-dessus le ciel fou jetait des trombes d’eau,
Gouttes, embruns mêlés d’un éternel rondeau.
Au grès rouge léché par la vague océane,
Au-dessus le ciel fou jetait des trombes d’eau,
Gouttes, embruns mêlés d’un éternel rondeau.
mardi 14 mai 2013
À sang
Léthargique vampire aux limites des sphères
Espérant un rayon de lune pour refaire
Une vie sans passion, de livides bordées
Vers de feints horizons, rouges et mansardés.
Espérant un rayon de lune pour refaire
Une vie sans passion, de livides bordées
Vers de feints horizons, rouges et mansardés.
lundi 13 mai 2013
Sens déchu
Sans qu’un mot ne soit dit, les neuf cercles des anges
Assurent l’harmonie, mis aux points de Lagrange
Or les mots, les mots dits, puis gravés, puis écrits
Des hommes, peu à peu, tuent le tout premier cri.
Assurent l’harmonie, mis aux points de Lagrange
Or les mots, les mots dits, puis gravés, puis écrits
Des hommes, peu à peu, tuent le tout premier cri.
dimanche 12 mai 2013
En cave
L’ampoule nue, pendue, vacille sous la voûte,
À peine effleurée par…un courant d’air, sans doute ;
En contre-point se glisse une ombre, une illusion :
Ma silhouette captive aux mille distorsions.
À peine effleurée par…un courant d’air, sans doute ;
En contre-point se glisse une ombre, une illusion :
Ma silhouette captive aux mille distorsions.
samedi 11 mai 2013
Larme d’ambre
L’ambre au bonheur d’aimer se teint d’éternité,
Limpide comme un miel qui coule en sa clarté.
Si jamais tu le tiens dans ta main, quelle aubaine,
Il guérira ton cœur, il ôtera ta peine.
Limpide comme un miel qui coule en sa clarté.
Si jamais tu le tiens dans ta main, quelle aubaine,
Il guérira ton cœur, il ôtera ta peine.
vendredi 10 mai 2013
Cela dit
Quand l’inertie se glisse au fil de l’air ténu,
Le souffle devient brise à force d’être nu.
J’entends vibrer des ailes en cette transparence,
Aussi loin que je voie, la joie et le silence.
Le souffle devient brise à force d’être nu.
J’entends vibrer des ailes en cette transparence,
Aussi loin que je voie, la joie et le silence.
jeudi 9 mai 2013
Poursuite relative
Les loups courent sans fin dans les steppes glacées,
Je suis devant la meute ou derrière, effacé,
(La neige a son odeur, la neige a sa violence)
Ou gibier ou chasseur, selon ce que tu penses.
Je suis devant la meute ou derrière, effacé,
(La neige a son odeur, la neige a sa violence)
Ou gibier ou chasseur, selon ce que tu penses.
mercredi 8 mai 2013
Huelgoat
Dans la forêt de Pan, la mousse est plus épaisse
Et je sais la clairière où les licornes paissent.
Il est temps de venir, mon Aimée, dans le Jeu,
Les runes t’ont prédite aux temps moyenâgeux.
Et je sais la clairière où les licornes paissent.
Il est temps de venir, mon Aimée, dans le Jeu,
Les runes t’ont prédite aux temps moyenâgeux.
mardi 7 mai 2013
Longbow
La branche d’if a fait son temps, tu l’as coupée
Le jour de l’an, tu l’as façonnée puis trempée.
Ton arc est né si bien campé, de haute taille :
Il est sans faille, archer des vieilles Cornouailles.
Le jour de l’an, tu l’as façonnée puis trempée.
Ton arc est né si bien campé, de haute taille :
Il est sans faille, archer des vieilles Cornouailles.
lundi 6 mai 2013
Śavāsana
En silence, allongé, tout le corps se détend,
La conscience s’agite encor de temps en temps
Puis la vague défait les douleurs, une à une,
Et l’âme va flottant, juste au-dessus des dunes.
La conscience s’agite encor de temps en temps
Puis la vague défait les douleurs, une à une,
Et l’âme va flottant, juste au-dessus des dunes.
dimanche 5 mai 2013
Desperado
Après tant de saisons, tes bottes sont usées,
Ton cheval est fourbu, refuse d’avancer…
Sans foi ni loi tu vas sur les voies de poussière,
Au calme de tes yeux s’effondrent les barrières.
Ton cheval est fourbu, refuse d’avancer…
Sans foi ni loi tu vas sur les voies de poussière,
Au calme de tes yeux s’effondrent les barrières.
samedi 4 mai 2013
Outre fois
Trop souvent j’ai foulé des sols désenchantés,
Des bâtiments sans âme, aux couloirs cimentés,
Mais parfois j’ai perçu, sous les dalles, des cœurs,
Des mémoires perdues, des murmures songeurs…
Des bâtiments sans âme, aux couloirs cimentés,
Mais parfois j’ai perçu, sous les dalles, des cœurs,
Des mémoires perdues, des murmures songeurs…
vendredi 3 mai 2013
Automate inachevé
Les rouages sont morts dans l’artefact éteint,
Sur eux parfois, la rouille, un signe du destin.
Des bras articulés gisent sur la paillasse,
En un regard, deux billes d’argent me font face.
Sur eux parfois, la rouille, un signe du destin.
Des bras articulés gisent sur la paillasse,
En un regard, deux billes d’argent me font face.
jeudi 2 mai 2013
Sauve-qui-peut
Les nuages de plomb lourds de pleurs et d’orage
En troupeau vont, poussés par les vents des voyages.
Ils filent déchirés par d’invisibles loups,
De ces démons de l’air aux crocs comme des clous.
En troupeau vont, poussés par les vents des voyages.
Ils filent déchirés par d’invisibles loups,
De ces démons de l’air aux crocs comme des clous.
mercredi 1 mai 2013
Bouquet
Les silènes gonflés de promesses de fruits
Tremblotent au soleil dans leur rose vieilli.
Pour toi j’en cueillerai des brassées sans limite
Ah, je sais que ces fleurs coupées se fanent vite.
Tremblotent au soleil dans leur rose vieilli.
Pour toi j’en cueillerai des brassées sans limite
Ah, je sais que ces fleurs coupées se fanent vite.
mardi 30 avril 2013
Cris perdus
Les rires des enfants se glissent à l’instant
Dans la cour de l’école, un bref écho d’antan,
Car l’école est fermée, depuis dix ans peut-être.
Envolés les cahiers, les encriers, les maîtres…
Dans la cour de l’école, un bref écho d’antan,
Car l’école est fermée, depuis dix ans peut-être.
Envolés les cahiers, les encriers, les maîtres…
lundi 29 avril 2013
Faux plis
L’inaccompli se plie dans un carré de soie :
Quelle épaisseur, la vie, sans même un don de soi ?
L’apparence, élégante, alimente le vide,
En écho, sourdent les suavités morbides.
Quelle épaisseur, la vie, sans même un don de soi ?
L’apparence, élégante, alimente le vide,
En écho, sourdent les suavités morbides.
dimanche 28 avril 2013
Sensitif
Quelque part tout au long des mots, tapi, le sens
Un rêve, des amours, une pensée qui danse…
Et le silence, écrin de ces mots qui m’habillent,
Au bout du soir, griffé de maintes escarbilles.
Un rêve, des amours, une pensée qui danse…
Et le silence, écrin de ces mots qui m’habillent,
Au bout du soir, griffé de maintes escarbilles.
samedi 27 avril 2013
Nâtya
Va,
tangue, tangue encore au rythme des tablas,
Là-bas
l’aube sonore embrase les lilas,
Tes
mains gravent le ciel, les martinets les suivent,
Les
miennes n’osent pas toucher à ton eau vive.
vendredi 26 avril 2013
Mirage
Oreilles décollées, l’éléphant se pavane,
Ahanant sous le vent chaud de la caravane.
Au-delà de la dune, une brune l’attend :
La danse des sept voiles n’en montre pas tant.
Ahanant sous le vent chaud de la caravane.
Au-delà de la dune, une brune l’attend :
La danse des sept voiles n’en montre pas tant.
jeudi 25 avril 2013
Moment-clef
Tu lis sur le balcon dans ton vieux rocking-chair,
En bas tu peux voir jusqu’à la porte cochère.
Les voisins font du bruit, c’est la télévision.
Bercé par le fauteuil, tu tentes une évasion.
En bas tu peux voir jusqu’à la porte cochère.
Les voisins font du bruit, c’est la télévision.
Bercé par le fauteuil, tu tentes une évasion.
mercredi 24 avril 2013
Flamme vive
Mélancolique amie, toi qui, vers les étoiles
Abyssales des nuits, hisses haut la grand-voile,
Libres, tes mots aimants poussent l’âme transie
Irrépressiblement vers l’île Poésie…
Abyssales des nuits, hisses haut la grand-voile,
Libres, tes mots aimants poussent l’âme transie
Irrépressiblement vers l’île Poésie…
mardi 23 avril 2013
Face à face
L’ancolie se balance à la brise d’avril,
À l’orée de ton corps, se met-elle en péril ?
Tu dors dans le gazon, prête à te retourner
Mais elle n’a pas peur, l’ancolie sous ton nez.
À l’orée de ton corps, se met-elle en péril ?
Tu dors dans le gazon, prête à te retourner
Mais elle n’a pas peur, l’ancolie sous ton nez.
lundi 22 avril 2013
Fatum
L’oracle était tombé des vapeurs délétères,
Antique destinée soliloquant sur terre,
Au gouffre de mon nom, la mort inassouvie…
Faut-il se réveiller quand le rêve est la vie ?
Antique destinée soliloquant sur terre,
Au gouffre de mon nom, la mort inassouvie…
Faut-il se réveiller quand le rêve est la vie ?
dimanche 21 avril 2013
Corolle, calice
Le pommier déployait ses pétales candides.
Ému par tant de grâce, et pourtant l’âme vide,
À l’heure où le soleil lentement se restreint,
Je compris que ce vide était comme un écrin.
Ému par tant de grâce, et pourtant l’âme vide,
À l’heure où le soleil lentement se restreint,
Je compris que ce vide était comme un écrin.
samedi 20 avril 2013
En scène
Le brigadier résonne et le rideau se lève,
Au fond, le décor peint de saules sur la grève.
Avec une infinie tristesse dans les yeux,
Elle charme la foule en invoquant les dieux.
Au fond, le décor peint de saules sur la grève.
Avec une infinie tristesse dans les yeux,
Elle charme la foule en invoquant les dieux.
vendredi 19 avril 2013
Fétu
Hors de soi, mutine âme, exsangue, solitaire,
Au creux des illusions tu files sur ton erre,
Élégante parure au bord d’un monde vain,
Que n’ai-je le pouvoir de te tendre la main…
Au creux des illusions tu files sur ton erre,
Élégante parure au bord d’un monde vain,
Que n’ai-je le pouvoir de te tendre la main…
jeudi 18 avril 2013
Libre vol
Je suis une frégate, empennée des embruns
Que la mer écarlate envoie sur les marins,
Puis le noroît me lance à l’assaut des nuages
Et mon vol est errance et mon aile est orage.
Que la mer écarlate envoie sur les marins,
Puis le noroît me lance à l’assaut des nuages
Et mon vol est errance et mon aile est orage.
mercredi 17 avril 2013
Grain de peu
La meule a beau tourner, la mouture est rétive
Ici dans la vallée, de l’une ou l’autre rive.
Attendre encore, attendre et que viennent les jours,
Que la moisson bénisse un peu de nos amours.
Ici dans la vallée, de l’une ou l’autre rive.
Attendre encore, attendre et que viennent les jours,
Que la moisson bénisse un peu de nos amours.
mardi 16 avril 2013
Intermède
« Donne-moi plus de temps », me lâche-t-elle encore,
À l’aube. Je réponds : « le temps n’est pas de l’or »,
Il ne se garde ni se donne ni se prend,
Il est en toile peinte autour du mot « instant ».
À l’aube. Je réponds : « le temps n’est pas de l’or »,
Il ne se garde ni se donne ni se prend,
Il est en toile peinte autour du mot « instant ».
lundi 15 avril 2013
Anaglyphes
Déodat ne dit rien, le monde s’effiloche,
Un vent de rousse lune a décroché la cloche.
Au bord du parvis, seul, il jauge les pavés,
Certain que le Message y est dessus gravé.
Un vent de rousse lune a décroché la cloche.
Au bord du parvis, seul, il jauge les pavés,
Certain que le Message y est dessus gravé.
dimanche 14 avril 2013
De passage
La route se déroule et le souffle s’y plie,
Elle coupe le monde autant qu’elle le relie.
Sous le soleil d’avril, je gravis les collines.
Ouïr le cœur qui bat, la vie n’est pas chagrine.
Elle coupe le monde autant qu’elle le relie.
Sous le soleil d’avril, je gravis les collines.
Ouïr le cœur qui bat, la vie n’est pas chagrine.
samedi 13 avril 2013
Frontière
Au fond du sac fermé, une ouverture ailleurs.
Touche donc le tissu, fil et trame majeurs,
Ta main peut s’avancer juste dans l’interstice
Et rien qui au-dehors, au-dedans ne se puisse.
Touche donc le tissu, fil et trame majeurs,
Ta main peut s’avancer juste dans l’interstice
Et rien qui au-dehors, au-dedans ne se puisse.
vendredi 12 avril 2013
Rendez-vous
Dans les trous, dans l’humus, sur la mousse si douce,
Sur la pointe des pieds, tu cours à ma rescousse
Oubliant les sentiers, sous la voûte perdue,
Je suis un tumulus et rêve au baiser dû…
Sur la pointe des pieds, tu cours à ma rescousse
Oubliant les sentiers, sous la voûte perdue,
Je suis un tumulus et rêve au baiser dû…
jeudi 11 avril 2013
Désarroi
Tu as petite mine en ces temps de frimas,
Tu ne sais qui tu aimes ou bien qui tu aimas.
Je suis là, poings serrés, dis des mots malhabiles.
À l’orée de tes yeux, des larmes immobiles.
Tu ne sais qui tu aimes ou bien qui tu aimas.
Je suis là, poings serrés, dis des mots malhabiles.
À l’orée de tes yeux, des larmes immobiles.
mercredi 10 avril 2013
Foraine
Les ballons de la fête où l’homme illustré rôde
Attendent en tremblant que les gosses maraudent
Et coupent le cordon qui les tient au piquet.
Pour un nuage il faut parfois quitter le quai.
Attendent en tremblant que les gosses maraudent
Et coupent le cordon qui les tient au piquet.
Pour un nuage il faut parfois quitter le quai.
mardi 9 avril 2013
Tjukurpa
D’Ediacara tu ne m’avais jamais rien dit,
Tu gravais sur le sable où tu avais grandi.
Secrètement tu passais au travers du rêve,
Au-delà comme ici, sachant que tout s’achève…
Tu gravais sur le sable où tu avais grandi.
Secrètement tu passais au travers du rêve,
Au-delà comme ici, sachant que tout s’achève…
lundi 8 avril 2013
Terre mer
Assise au bout du môle, ondine, tu riais
Quand la vague en ressac, sauvage, te mouillait.
Tu semblais si fragile et l’océan si fort
Mais tout le ciel riait comme toi, près du port.
Quand la vague en ressac, sauvage, te mouillait.
Tu semblais si fragile et l’océan si fort
Mais tout le ciel riait comme toi, près du port.
dimanche 7 avril 2013
Thé noir
Les tourbillons se font sans trouver une issue.
Je laisse la vapeur s’élever au-dessus,
Puis les arômes vont à l’assaut des consciences,
Au bout, les yeux fermés, je sens monter la transe.
Je laisse la vapeur s’élever au-dessus,
Puis les arômes vont à l’assaut des consciences,
Au bout, les yeux fermés, je sens monter la transe.
samedi 6 avril 2013
Affût
Le bonheur rôde encore autour des maisons vides,
Un figuier se souvient des menhirs et des druides.
Au milieu de la cour en ruine, un chat se tient,
Hiératique seigneur d’un monde sans humains.
Un figuier se souvient des menhirs et des druides.
Au milieu de la cour en ruine, un chat se tient,
Hiératique seigneur d’un monde sans humains.
vendredi 5 avril 2013
Transi
Soudain je me suis vu trempé jusqu’à la moelle
(Un froid de l’intérieur qui souffle les étoiles)
Et glacé, chancelant, j’ai fui les entités
Qui refusaient d’ouvrir les portes sur l’été.
(Un froid de l’intérieur qui souffle les étoiles)
Et glacé, chancelant, j’ai fui les entités
Qui refusaient d’ouvrir les portes sur l’été.
jeudi 4 avril 2013
Brune
L’étrange nue s’étire en voile du couchant,
Les corbeaux arpenteurs déambulent au champ,
Mes bras semblent se tendre au-delà de l’hiver,
La nue rosit soudain, pousse au diable vauvert.
Les corbeaux arpenteurs déambulent au champ,
Mes bras semblent se tendre au-delà de l’hiver,
La nue rosit soudain, pousse au diable vauvert.
mercredi 3 avril 2013
Jungle
La Maharani va sur un palanquin las,
On l’entend sous le dais chanter a cappella.
Le tigre fait écho, feulant sans véhémence,
Au su de la moiteur, la paresse est immense.
On l’entend sous le dais chanter a cappella.
Le tigre fait écho, feulant sans véhémence,
Au su de la moiteur, la paresse est immense.
mardi 2 avril 2013
Badinage
L’alouette dit oui, la giboulée dit non,
J’ai mis des pissenlits dans tes cheveux, Ninon,
Le vent va soulevant les volants de ta jupe
Et si je suis plus lent tu n’en es pas plus dupe.
J’ai mis des pissenlits dans tes cheveux, Ninon,
Le vent va soulevant les volants de ta jupe
Et si je suis plus lent tu n’en es pas plus dupe.
lundi 1 avril 2013
À vie
Vieux danseur d’Odessa, tu buvotes ton kvass,
Assis au fond du bar (toujours la même place).
Un juke-box un peu kitsch envoie de la musique
Et tu danses sans corps sur un plateau magique…
Assis au fond du bar (toujours la même place).
Un juke-box un peu kitsch envoie de la musique
Et tu danses sans corps sur un plateau magique…
dimanche 31 mars 2013
Cache-cache
Dans l’envers du dédale où ma lady fatale
A posé ses souliers, je ne vois que vestales
Au marbre dépouillé, les roses des buissons
Complices de ses pas, silencieuses sont.
A posé ses souliers, je ne vois que vestales
Au marbre dépouillé, les roses des buissons
Complices de ses pas, silencieuses sont.
samedi 30 mars 2013
Rédemption
Dans la grande forêt, je me tiens, retrouvé,
Pieds nus, dans le silence, humble, l’âme lavée.
Des ruisselets d’eau vont au creux des mousses fines,
Et maints fûts d’arbres longs en lignes se combinent.
Pieds nus, dans le silence, humble, l’âme lavée.
Des ruisselets d’eau vont au creux des mousses fines,
Et maints fûts d’arbres longs en lignes se combinent.
vendredi 29 mars 2013
À voiles
Les draps battent au vent sur les fils de la cour.
En flaque, l’eau se traîne à renvoyer le jour,
Au-dessus lentement s’étirent les nuages,
Assis tout près de là, le chat me dévisage.
En flaque, l’eau se traîne à renvoyer le jour,
Au-dessus lentement s’étirent les nuages,
Assis tout près de là, le chat me dévisage.
jeudi 28 mars 2013
Marée basse
Sur le vieux banc de nage, un soir, je me suis tu,
Le soleil caressait les balanes pointus.
La chaloupe enlisée dans le sable, sans âge,
Accueillait les errants, qu’importe le naufrage.
Le soleil caressait les balanes pointus.
La chaloupe enlisée dans le sable, sans âge,
Accueillait les errants, qu’importe le naufrage.
mercredi 27 mars 2013
Haut et bas
La colline celait en son sein rebondi
Filons, gemmes sans nom, sombres lieux interdits.
Sur ses flancs, je buvais aux sources forestières,
Eau pure rachetant les affres singulières…
Filons, gemmes sans nom, sombres lieux interdits.
Sur ses flancs, je buvais aux sources forestières,
Eau pure rachetant les affres singulières…
mardi 26 mars 2013
Esprit volatil
Tu n’avais rien à voir avec cet alambic
Ventru, qui ronronnait. Toi tu rêvais de bricks
Toutes voiles dehors, recluse dans ta grange.
Au-delà, tu suivais, ténue, la part des anges.
Ventru, qui ronronnait. Toi tu rêvais de bricks
Toutes voiles dehors, recluse dans ta grange.
Au-delà, tu suivais, ténue, la part des anges.
lundi 25 mars 2013
Regain
Je vais ouvrir les bras, prendre l’air du printemps,
Tenir l’autre serré, tendrement, dans l’instant,
Vivre, aimer, faire fi de tous les flétrisseurs
Et rire à pleines dents, dissiper la noirceur.
Tenir l’autre serré, tendrement, dans l’instant,
Vivre, aimer, faire fi de tous les flétrisseurs
Et rire à pleines dents, dissiper la noirceur.
dimanche 24 mars 2013
Tangage
Comme l’encre s’écoule à la voûte des livres,
Un homme se défile au fond d’un bateau ivre,
Océane terreur de petite vertu,
A-t-il jamais grandi au lieu de s’être tu ?
Un homme se défile au fond d’un bateau ivre,
Océane terreur de petite vertu,
A-t-il jamais grandi au lieu de s’être tu ?
samedi 23 mars 2013
Issue
Sur la rive à genoux, tu as puisé de l’eau
Mais elle sourd, elle fuit, veut rejoindre le flot.
Tu te dis que l’eau sait toujours choisir sa route,
Que mains jointes ou non, ton âme va sans doute…
Mais elle sourd, elle fuit, veut rejoindre le flot.
Tu te dis que l’eau sait toujours choisir sa route,
Que mains jointes ou non, ton âme va sans doute…
vendredi 22 mars 2013
Baladins
Au fond des yeux, tous les rêves de Syracuse,
Ils vont heureux, main dans la main, si près des Muses,
Un peu frondeurs, glissant sur les vagues du vent,
Mais sur la terre, humaine chair, debout, vivants.
Ils vont heureux, main dans la main, si près des Muses,
Un peu frondeurs, glissant sur les vagues du vent,
Mais sur la terre, humaine chair, debout, vivants.
jeudi 21 mars 2013
Boucle
J’oublie le temps quand je dessine une violette
À peine éclose au pied de la vieille charrette.
Mon crayonnage n’a rien de bien convaincant
Mais je m’obstine tant que j’oublie le temps quand…
À peine éclose au pied de la vieille charrette.
Mon crayonnage n’a rien de bien convaincant
Mais je m’obstine tant que j’oublie le temps quand…
mercredi 20 mars 2013
Conjonction
Sur le trottoir d’Am Katelberg, petit oiseau,
Je te cherche, ton châle et ta peau sur les os,
Soudain tu poses la tête sur mon épaule.
On pleure, le pavé désert, un chat qui miaule.
Je te cherche, ton châle et ta peau sur les os,
Soudain tu poses la tête sur mon épaule.
On pleure, le pavé désert, un chat qui miaule.
mardi 19 mars 2013
Libellule
La demoiselle porte en guise de parure
Une robe diaphane embellie de moirures,
Éclatante au soleil, d’un bleu céruléen.
Frémissante, elle esquisse un ballet aérien.
Une robe diaphane embellie de moirures,
Éclatante au soleil, d’un bleu céruléen.
Frémissante, elle esquisse un ballet aérien.
lundi 18 mars 2013
Myosotis
Sous le village vont d’immenses galeries,
Les vieux disent qu’il faut suivre, quand elle fleurit,
L’herbe d’amour qui sort parfois d’entre les pierres,
Elle dit les secrets qui dorment sous la terre.
Les vieux disent qu’il faut suivre, quand elle fleurit,
L’herbe d’amour qui sort parfois d’entre les pierres,
Elle dit les secrets qui dorment sous la terre.
dimanche 17 mars 2013
Identité
Les mannequins de cire occupent la cuisine
Et je devine assez leurs pensées assassines
À ne pouvoir bannir l’humaine compagnie…
Aurais-je encore une âme enfouie sous le vernis ?
Et je devine assez leurs pensées assassines
À ne pouvoir bannir l’humaine compagnie…
Aurais-je encore une âme enfouie sous le vernis ?
samedi 16 mars 2013
Nez au vent
Les odeurs se déploient en molécules rares
Aux confins des talus, des clairières, des mares.
Elles content si bien et la mort et la vie :
Le vertige du sens immense me ravit.
Aux confins des talus, des clairières, des mares.
Elles content si bien et la mort et la vie :
Le vertige du sens immense me ravit.
vendredi 15 mars 2013
Ciel bleu
Les vantaux de la nef hésitants s’entrebâillent,
En longs pinceaux d’argent la lumière se taille
Un chemin jusqu’au chœur, où les statues sourient.
Les hirondelles jouent au-dessus de Marie.
En longs pinceaux d’argent la lumière se taille
Un chemin jusqu’au chœur, où les statues sourient.
Les hirondelles jouent au-dessus de Marie.
jeudi 14 mars 2013
Échappée belle
Tu rêvais sur un lit posé dans la clairière,
En chien de fusil, belle, au milieu des fougères,
Errant loin par les yeux des loups et des milans.
Seul, je gardais ton corps, au visage si blanc.
En chien de fusil, belle, au milieu des fougères,
Errant loin par les yeux des loups et des milans.
Seul, je gardais ton corps, au visage si blanc.
mercredi 13 mars 2013
Pergola
Le ruban gris du canotier, ta robe à fleurs,
Le cendrier, le glaçon qui tout juste affleure
Au milieu d’un sirop d’orgeat, dans un bol bleu,
Ton rire a tout d’un élixir miraculeux.
Le cendrier, le glaçon qui tout juste affleure
Au milieu d’un sirop d’orgeat, dans un bol bleu,
Ton rire a tout d’un élixir miraculeux.
mardi 12 mars 2013
Subasio
Sous les vieux oliviers je bivouaque à l’abri,
Sur la terre je dors tout contre cette Ombrie.
Les feuilles argentées me cachent les cigales
Et je vais sur un flot de vagues musicales.
Sur la terre je dors tout contre cette Ombrie.
Les feuilles argentées me cachent les cigales
Et je vais sur un flot de vagues musicales.
lundi 11 mars 2013
Vil bois
Le vaisselier se tasse au fond de la cuisine
À la vue du buffet, que la cire patine,
Et sa corniche riche en démons ciselés :
La nuit va déchaîner le chêne ensorcelé.
À la vue du buffet, que la cire patine,
Et sa corniche riche en démons ciselés :
La nuit va déchaîner le chêne ensorcelé.
dimanche 10 mars 2013
Divagation
Je rêve ou suis rêvé, inconsistant lacis,
Si peu d’amour autour, le doute disgracie.
Silhouettes perçues dans l’anonyme foule,
Je vous lance lassé des radeaux sur la houle…
Si peu d’amour autour, le doute disgracie.
Silhouettes perçues dans l’anonyme foule,
Je vous lance lassé des radeaux sur la houle…
samedi 9 mars 2013
Portrait
Des ciels dont le bleu juche un ange lumineux,
La tempera secrète au vermillon ruineux
Donne la profondeur, comme ton cœur palpite
Enjoignant ta peau douce à des frissons de truite.
La tempera secrète au vermillon ruineux
Donne la profondeur, comme ton cœur palpite
Enjoignant ta peau douce à des frissons de truite.
Inscription à :
Articles (Atom)